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3,46

sur 371 notes
Voilà une 4ème de couverture qui, il est rare pour le souligner, ne déçoit pas par son annonce… elle aurait même pu aller plus loin encore tant l'atmosphère est insoutenable jusqu'à la dernière ligne.
Et s'il y a bien une chose qui confirme le talent de David Vann, c'est la montée en tension qu'il maitrise parfaitement.
Dans ce 3ème roman, il continue d'explorer le thème de la famille névrosée, déviante, gangrénée, où les relations ne sont jamais simples mais tumul..tueuses et fondées sur de vieilles discordes…
Cela commence par quelques situations conflictuelles qui s'enchainent suffisamment rapidement pour ne pas dégénérer. Mais on sent déjà poindre la noirceur et les points de rupture … Au fur et à mesure donc, les évènements se figent dans la durée (technique narrative impeccable et implacable !!) et les relations se détériorent comme lors de l'épisode du séjour dans une cabane.
Il convient à ce propos de relever l'importance du décor, des objets et de la nature qui contribuent au trouble : maison isolée dans un bled lui-même paumé, cabane, hangar, pelle, vieux séchoirs, chaleur étouffante...
Inutile d'aller plus loin, nous n'en sommes qu'à la moitié du roman et vous n'êtes pas au bout de vos peines et de vos surprises…
Pour moi ce roman est un véritable tour de force et témoigne d'une très grande maitrise narrative… Alors certes, il n'y a pas de page 113 pour vous déconcerter comme pour le 1er roman, mais 276 pages qui s'avalent jusqu'à la dernière, qui a déclenché chez moi ce fameux décrochement de la mâchoire et a laissé évacuer un bref : « non ?? C'est pas possible ? Comment ça ?! Il n'a pas pu… ?? »…
Je me demande jusqu'où ira cet auteur tant dans le talent que dans le sujet de ses romans.
Etant bien conscient qu'il ne plaira pas à tout le monde et que ce roman ne pourra pas être mis entre toutes les mains, je lui réserve « impurs » coup de coeur.
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Livre n°55

Impurs.
David VANN (traduction Laura DERAJINSKI)

Galen vit avec sa mère dans une sorte de huis clos que viennent compléter sa tante, sa cousine et sa grand-mère.
Un gynécée extrêmement hostile puisque les soeurs s'invectivent en permanence, la tante pleine de rage envers la grand-mère riche et Alzheimer, la cousine qui manipule et allume Galen en permanence jusqu'à l'inceste et la mère de Galen qui veut en faire un substitut de mari.
Mais Galen est un jeune homme particulier qui ressent l'univers, les minéraux et les végétaux.
Il vit dans une espèce d'irréalité du monde.
Et plus la tension monte moins Galen y fait face.
Aussi le jour où sa mère lui annonce qu'elle le chasse de chez eux (au retour d'un week-end annuel familial qui se devait agréable) une faille s'ouvre en lui et il va utiliser les propos de sa mère à son encontre comme autant de raisons de la faire taire…
🔐Une lecture sous haute tension comme toujours avec mon chouchou David Vann.
Avec un élément accablant supplémentaire : le brûlant soleil de la Californie.
Même si ce roman est un petit peu déconcertant de par la personnalité de Galen j'ai eu hâte d'en connaître l'issue.
Cet auteur a un talent incomparable pour nous faire nous sentir mal à l'aise nous entrainant presque de force vers la face la plus sombre de ses personnages.

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Me revoilà plongée dans les romans noirs de David Vann, auteur aussi étrange qu'addictif mais qui réussi quasi à chaque fois à me surprendre par la diversité des moeurs qu'il cisèle. Il puise au fond des âmes impures. Dirt est le titre anglais de celui-ci. Et pour le coup, ces personnages sont bien, bien Dirts !

Dans son troisième roman, l'auteur met en scène une famille de femmes. On plante le décors dans une maison perdue au milieu de nul part, où personne ne nous voit ni nous entend, dans la poussière de Californie.

Ces femmes tournent autour de Galen, puceau de 20 ans, demi attardé qui veut le faire croire. Son plus grand souhait est pourtant de filer à l'université pour s'échapper de cette vie miteuse. En attendant, il se réfugie dans la méditation profonde de l'âme et du corps avec des croyances New Age…. et sa cousine. Je vous la présente après..

La mère de ce jeune homme, Suzie, « amoureuse » de son fils, détient le chéquier de la grand-mère retirée à l'abandon dans une petite maisonnette, pour plus de liberté. On fait croire à cette dernière qu'elle est folle et pauvre, histoire de bien profiter à sa place.

Hélen, la tante de Galen, soeur de Suzie, amère et jalouse de la préférence de leur propre mère, passe son temps à venir manger chez eux, se plaindre, réclamer de l'argent et créer volontairement ou non, des tensions avec sa soeur et son neveu idiot.

Et enfin, Jennifer, fille d'Helen, la cousine fine et perverse de 17 ans, en pleine conscience de son pouvoir sexuel. Elle est aussi chaude que la Californie l'été et Galen l'a bien compris.

La plume est égale à elle même, ne prend pas de gant. Hélen, brimant au possible tout son monde, une grand-mère abusée et seule, Suzie et son amour filial dégoulinant sous la moiteur de l'été et pourtant, ce n'est pas la relation qui m'a le plus dérangée… Jennifer et Galen, eux tiennent le rôle. Les scènes de pornos entre cousins sont explicites, outre le côté consanguin, la dépravation de la jeune fille est juste incroyable ! C'est une véritable tortionnaire..

Toute cette ambiance familiale de déjantés, malsaine au possible, suffocante, ne fera qu'amplifier jusqu'au point de non retour. Comme dans tous les romans lus de l'auteur, arrive le moment où un personnage craque, nous assistons à sa déchéance et à sa perversité la plus ignoble au détriment de sa victime. Durant plusieurs longs jours, l'introspection, la réflexion, les discussions se feront tantôt poussiéreuses et colériques, tantôt tendres et pleines de remords.. le duel est coriace et ce n'est que la fatigue et la lassitude qui fera plier. Ou mourir.

Encore une fois, David Vann conserve ses codes de la noirceur ; on glisse doucement vers la névrose, la folie, l'indécence, le supplice, l'immoral. Tout cela sur une terre brûlante et rocailleuse, où les griffes du soleil noircissent, brûlent la peau et l'âme.

Cette dernière partie, bien que nécessaire pour magnifier la descente aux enfers du personnage, respecte le rythme de l'auteur : il nous présenter le drame et nous laisse (savourer) attendre.. quitte à descendre avec lui au fond du fond. Cependant, et comme pour « Désolations », j'ai trouvé cette partie un peu longue… Je me suis lassée. A presque vouloir y mettre un coup de pelle pour en finir plus vite, bordel !

Donc, Impurs ne sera pas ma lecture favorite de l'auteur, ne détrônera pas Aquarium.

David Vann est un auteur qui dérange, crasse, écoeure, choque. Avec lui ce ne sont que des contes de fé(lés). Mais je crois que c'est pour cela que je l'aime et que je continuerai à le lire. le prochain sur la liste : Derniers jours sur terre.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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J'ai lu ce roman en entier mais je ne l'ai pas aimé du tout. La première moitié est prometteuse mais la seconde, c'est du grand n'importe quoi ! Rien n'est logique ni vraisemblable. On s'ennuie, le héros passe son temps à s'enduire de terre, à agir de façon totalement désordonnée, bref ! J'ai eu envie maintes fois de guider la plume du narrateur pour lui rappeler qu'on ne peut écrire un roman au fil de l'eau sans tenir compte de ce qu'on vient de raconter. En outre, aucune explication n'est jamais donnée sur le passé des personnages alors que le narrateur insiste lourdement sur celui-ci. On arrive à la fin de ce texte, usé, vidé, frustré de tant de manières. Stupide.
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Famille, je te hais. Tel pourrait être le sous-titre du troisième roman de David Vann, Impurs.
Après la claque magistrale de Sukkwhan Island, le malaise persistant de Désolations, l'auteur américain vient de publier un troisième opus sorti en mars chez Gallmeister.
Après le psychodrame familial père-fils de Sukkwhan Island, les psychodrames amoureux et familiaux de Désolations, après l'Alaska, voici la Californie et son psychodrame familial mère-fils et consorts.
Lien : https://deambulationsrennais..
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Si vous aimez les ambiances légères et les romans qui vous détendent, passez votre chemin. Car David Vann a plutôt tendance à nous emmener dans des histoires étouffantes, et des huis clos enfermant la famille sur elle-même, avec tous ses problèmes. Dans Sukkwan Island, le froid et l'isolement étaient saisissants et nous avons tremblé pour Roy et son père et la folie qu'on sentait monter au fil des pages. Avec Désolations, le drame familial nouait lentement ses tentacules dans une nature superbe et indifférente. Avec ce nouveau roman (pas si nouveau que ça, mais j'ai du mal à être à la pointe de l'actualité littéraire !), l'auteur nous écrase de chaleur et la tension monte, monte, monte, comme il sait si bien le faire.

C'est l'été. Il fait chaud, très chaud. Galen, qui vit seul avec sa mère, tente de s'évader en méditant, mais est arraché de ses pensées par les visites de sa tante et de sa cousine, hautement troublantes. Il faut dire qu'elle est séduisante en diable, et que justement, c'est un diable qui le tente… Et comme le jeune homme est déjà plutôt torturé, il va… quoi ? Non, mais vous croyez que je vais tout vous raconter ?

Sachez juste que...
Suite chez Liliba
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Avertissement : les personnes souffrant de tachycardie ou de problèmes cardiaques sont priées de demander conseil à leur médecin avant cette lecture.

Je n'avais jamais lu David Vann avant Impurs. Il faut croire que je suis maso. Donc c'est un fait, je le suis car même si dès les premières pages j'ai ressenti une sorte de malaise (avec symptômes physiques divers: coeur battant à lui seul comme une armée de tambours, gorge sèche), je n'ai pas pu pas me détacher de cette lecture qui opère comme un magnétisme.

Direction la Californie sous son soleil brûlant d'été. Dans la banlieue de Sacramento, Galen 22 ans vit chez sa mère dans l'ancienne ferme de ses grands-parents isolée et perdue dans la vallée au milieu d'un verger de noyers. Selon sa mère, il n'y a pas d'argent pour payer des études à l'Université pour Galen. Une excuse pour cette mère possessive car Susie-Q ne veut pas voir s'éloigner son fils et perdre d'une certaine façon son emprise. Tous deux vivent avec peu alors que la grand-mère-mère de Galen est riche. Atteinte d'Alzheimer et placée en maison de retraite, Susie-Q attentive veille sur sa mère. Tous les jours, elle et Galen vont lui rendre visite. Mais souvent « la mafia » débarque à l'improviste à la vieille ferme. Helen, la soeur de Susie-Q hargneuse, réclamant de l'argent et sa fille Jennifer âgée de 17 ans. Une gamine perverse qui aime s'amuser à des petits jeux malsains sexuels avec comme proie son cousin. Pris au piège dans ce gynécée baigné de rancoeurs et de vices, Galen tourmenté et instable s'attache à revenir aux sources, à la condition première de l'homme avec un fond de mysticité, de chakras et méditations à l'appui.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/03/david-vann-impurs.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Le dernier Vann que j'ai lu était Komodo, roman pour lequel je trouvais qu'il manquait quelque chose pour cet auteur et cela m'avait frustré. Et bien avec Impurs, aucune frustration, il s'agit d'un très grand Vann.

Voilà un roman bien noir et oppressant qui tourne autour de seulement cinq personnages. D'abord, il y a la tante et la cousine jamais loin pour s'assurer de ne pas être lésées de l'argent de la Grand-Mère, puis il y a la mère qui essaye de faire en sorte que tout son petit monde mène une vie normale. Pour finir, il y a Galen, 21 ans qui vit toujours chez sa mère et qui est sacrément perché prisonnier entre ces méditations et les rancoeurs familiales.

Dès les premières pages, nous sentons bien le malaise qu'il y a dans cette famille, les relations entre tous sont malsaines, surtout celle entre Galen et sa cousine. David Vann est le maître pour rendre angoissant un roman, il nous plonge dans une Californie caniculaire et nous entraine dans la folie qui s'empare de ses personnages.

Ce roman a un peu la même forme que Sukkwan Island, à un moment tout bascule. La première partie de ce roman va mettre le lecteur sous pression, entre les échanges entre la mère et la tante, le fait que la grand-mère perde la tête et les histoires de cul entre Galen et sa cousine. Jusqu'au moment où tout bascule. Et là on se retrouve dans une sorte de huis clos entre Galen et sa mère. Cette partie nous plonge dans la démence et la folie. Qu'est-ce que c'est dur à lire, mais que c'est bien écrit.

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman de David Vann, et bien je peux vous dire que c'est un très grand Vann, j'ai adoré.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Galen est un jeune adulte épris de méditation mais à la libido envahissante. Il vit avec sa mère aux crochets de sa grand-mère qui est placée en maison de retraite. Il ne fait rien, sa mère ne pouvant (voulant ?) lui payer l'université. Sa tante Helen et sa cousine Jennifer viennent souvent manger à la maison mais l'atmosphère est tendue, explosive car Helen jalouse la mère de Galen et veut sa part de l'argent familial et Galen fantasme sur Jennifer qui le provoque effrontément. Les quatre femmes et Galen partent un week-end à la cabane familial. Galen, chauffé par sa cousine, couche avec elle mais il est surpris par sa mère. Au retour, celle-ci l'accuse de viol et lui promet la prison. Galen, déboussolé, l'enferme dans le hangar pour lui faire entendre raison. Mais le soleil de Californie est infernal et la mère de Galen refuse de revenir sur sa décision…
Impurs (Dirt en version originale) est un roman cru où l'absence des hommes est criante. La famille de Galen patauge dans un marécage de non-dits, de jalousie, de favoritisme, d'amour-haine pervers qui, mêlé à la chaleur écrasante de ce coin de l'Amérique et à la folie larvée de Galen, provoquera le drame final de cette histoire suffocante.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Soleil californien, implacable.
Oxygène écrasé, souffle avalé, corps alanguis, raisons qui vacillent...
David Vann exécute un "one man show", un soliloque façon marathon sur 258 pages.
inexorable naufrage d'un esprit perturbé, descente aux enfers qui entraîne le lecteur dans son vénéneux sillage.
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