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sur 371 notes
Troisième roman de l'auteur, Impurs n'est pas situé en Alaska comme ces deux premiers romans mais en Californie : si la chaleur a remplacé le froid, le climat n'en reste pas moins hostile. Et s'il n'explore pas les relations père/fils, il s'intéresse cette fois-ci aux relations mère/fils, tout comme dans son essai Dernier jour sur terre – il explorera plus profondément les rapports mère/fille dans Aquarium.
La relation entre Galen et sa mère est toute aussi étouffante que le climat californien, et ce n'est pas peu dire. D'un côté, nous avons une mère qui a tout fait pour isoler son fils – fils, qui, il faut bien le dire, ne fait pas grand chose pour sortir de cette situation, si ce n'est méditer et vouloir se détacher des choses matérielles. Sans doute aussi est-il trop isolé pour pouvoir se sortir seul, et ce n'est pas sa tante, qui tend à déconstruire la vie soi-disant idéale de sa vie, à la pousser dans ses retranchements, ou sa cousine, qui multiplie les coups bas et les provocations, qui peuvent l'aider. IL faudrait déjà qu'elles puissent elles-mêmes sortir de la spirale étouffante dans laquelle elles se sont enfermées.
Curieuse famille, exclusivement féminine, à l'exception de Galen. Famille qui répète jour après jour, saison après saison les mêmes actes (le thé, les visites à la maison de retraire, les promenades à la cabane), remâchent les mêmes rancoeurs, jusqu'à ce que, finalement, le point de non-retour soit atteint. Et c'est là que la tragédie commence : toutes les tragédies ne prennent-elles pas naissance dans la famille ? Unité de lieu, unité de temps, confrontation – pas de règle de bienséance. Pas de belles tirades non plus mais un affrontement d'autant plus sanglant (métaphoriquement) que les mots sont truqués, qu'ils ne cherchent qu'à faire souffrir. La rhétorique, l'argumentation ? Oubliez-les, tout comme l'espoir.
Impurs est une lecture dont on ne sort pas indemne,à cause de la violence physique, psychologique difficilement soutenable.
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Après deux livres – dont le purement génial Sukkwan Island – dans le décor glacial de l'Alaska, Impurs nous plonge dans la chaleur étouffante, éblouissante de la Californie. Ce sera le théâtre du déchirement d'une famille. Galen, 22 ans, se veut végétarien, bouddhiste et recherche la transcendance et un détachement du monde trivial. Fâcheusement, il est, d'une part, très attaché (plus ou moins volontairement) à sa mère, Suzie-Q, une femme excentrique et égoïste et, d'autre part, obsédé par le sexe et par Jennifer, sa jolie – et tout aussi sadique – cousine.

On comprend vite que les relations dans la famille – à compléter avec une grand-mère à moitié amnésique et Helen, mère de Jennifer et tante de Galen, une femme envieuse – vont être tendues : un passé meurtri par la violence du père et perverti par des non-dits, un héritage convoité et un favoritisme pour Suzie-Q au détriment d'Helen. Leurs liens sont tordus, glauques et malsains : pleins de haine et de rancoeurs entre Galen et sa mère d'une part et entre les duos Suzie-Q-Galen et Helen-Jennifer de l'autre, mais aussi emplis d'érotisme incestueux entre Galen et sa cousine. Tout un programme…

L'histoire se divise en deux actes (le premier se déroule avec tous les membres de la petite famille, le second est un face-à-face entre Galen et sa mère), mais le roman entier est haletant en dépit des délires mystiques de Galen dans la seconde partie. On voit Galen, ce personnage qui sombre mais qui apparaît dès le début comme étant plutôt déséquilibré, s'enfoncer jusqu'au point de non-retour. David Vann nous plonge dans la folie de ce jeune homme qui trouve son ennemi en sa propre famille. La tension monte doucement jusqu'à un échange dramatique et terriblement prenant entre la mère et son fils, point de rupture du roman.

Les points négatifs pourraient être quelques répétitions (mais insuffisantes pour générer des longueurs) et une fin qui m'a quelque peu laissée sur ma fin au premier abord. Toutefois, après réflexion, je la trouve appropriée et réaliste.

Si le meilleur reste pour moi Sukkwan Island, David Vann signe là un roman coup de poing qui accroche dès la première ligne. Si elle m'a captivée, cette tragédie familiale plutôt glauque m'a bien remuée par le malaise qu'elle distille.
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Quittons le froid et la pluie de l'Alaska pour la chaleur et l'atmosphère étouffante de la Californie.
Avec quelques variations le déroulement est identique à ses deux romans précédents, un nombre limité de personnages de la même famille placés dans un semi huis-clos où les ressentiments qui s'accumulent depuis des années trouveront leur paroxysme dans les dernières pages.
Un première partie malsaine, l'ambiance est lourde, les dialogues ne volent pas haut d'ailleurs les personnages ne sont pas des modèles d' intelligences, le sexe y est omniprésent pas une page ne passe ou presque sans qu' elle ne contienne une allusion plus ou moins discrète, le plus souvent c'est cash, cru, dérangeant.
Quand à la suite, elle est finalement assez prévisible, une lecture très décevante.
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Je n'ai tenu que les 80 premières pages.
J'ai réalisé que les luttes intestines qui secouent cette petite famille, et les états d'âmes décrits par Galen, le narrateur de ce récit, ne m'intéresseraient pas outre mesure...
Quel ennui !...
Depuis que j'avais entendu parler de son premier roman "Sukkwan island", j'attendais de découvrir les écrits de David Vann. Grosse dėcepton et plus envie de m'y frotter à nouveau.
Tant pis...

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Galen, 22 ans , vivant encore chez maman, est coincé entre une mère possessive, une tante destructrice, une cousine allumeuse et une grand-mère alzheimerienne.
La routine quotidienne, repas ou plutôt gavage, visite de la grand-mère à la maison de repos, visite de la tante et de la cousine, vacances à la cabane, devient pesante dans la chaleur de la petite ville où ils vivent.
Avec l'augmentation de la température, arrive l'augmentation des tensions familiales, les haines rentrées qui se dévoilent, les rancoeurs et la petite vie tranquille de Galen se transforme en cauchemar où seule la violence semble pouvoir le délivrer de ses angoisses métaphysiques.
Encore une fois, David Vann nous dévoile le côté obscur de nos pulsions mais cette fois ce n'est pas le froid qui les exaspèrent mais la chaleur.
Moins convaincant que les deux autres livres, une écriture rapide, incisive mais le sujet répétitif devient un peu lassant.
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Un huis clos familial oppressant comme David Vann nous l'a déjà proposé dans Sukkwand Island ou Désolations.

Mais contrairement à ses deux précédents romans, l'histoire ne se déroule pas dans les grands froids nordiques mais dans la chaleur suffocante de la Vallée centrale de Californie.

Galen, 22 ans vit seule avec sa mère Suzie Q dans la ferme familiale. La grand mère atteinte d'Alzheimer a été placée en maison de retraite. Galen est élevé seul, sans père avec une dévotion et un statut de quasi époux. Sa mère semble vivre dans une illusion permanente ou chaque jour doit ressembler à la veille et surtout rappeler sa jeunesse idéalisée.

Elle refuse que Galen fasse sa vie, des études et parte. Elle le maintient dans une relation pathologique dont le garçon n'échappe que grâce à ses délires New âge et son désir d'échapper à son enveloppe corporelle qui l'encombre…

Chaque jour, la soeur de sa mère et sa cousine de 17 ans Jennifer, viennent leurs rendre visite pour le goûter, ces rencontres où l'adolescente excite la sexualité non assouvie de Galen va faire basculer des relations familiales tendues à l'extrême.

L'argent, la cupidité et le sexe vont amener cette famille à une explosion d'une violence inouïe où la situation va échapper à tout contrôle.

Impossible de donner plus d'éléments sur l'histoire sans affadir la puissance romanesque de l'auteur.

Ce roman, dont l'écriture incroyable de Davis Vann vous emmène aux confins de la folie pure avec une précision chirurgicale et un délire inimaginable, est impossible à lâcher.

Comme avec ses deux précédents romans vous en ressortez KO .

Encore un très grand livre ! mais à lire avec un moral d'acier.
Lien : http://bibliothequedechalipe..
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Après les grandes étendues de l'Alaska, la neige, les pins, et l'eau omniprésente, David Vann nous entraine cette fois dans la fournaise de la Californie en pleine canicule.
Dans une ancienne plantation de noix, Galen, 22 ans, vit avec sa mère, Suzy Q. Lui rejette son enveloppe corporelle et cherche à atteindre le Nirvana par la méditation (bien qu'il soit assez obsédé sexuellement, surtout par sa cousine nymphomane de 17 ans). Elle cherche à retrouver le bonheur de son enfance idéalisée. Ils vivent presque en vase clôt dans cette immense maison, propriété de la grand-mère, placée en mouroir depuis qu'elle perd la tête. Leur quotidien est fait de petits riens. La prise du thé sous le figuier, la visite journalière à la grand-mère, les visites de la tante- Helen- et la cousine de Galen -Jennifer- qu'il appelle la mafia. Vue comme ça on pourrait penser à une famille normale. Mais qu'est-ce que la normalité familiale chez David Vann?
Tous se haïssent. Tous accusent un mal être qu'ils imputent aux autres. Personne n'est responsable des ratés de sa vie, tous sont coupables des malheurs des autres. Et dans ce terreau, David Vann fait pousser une nouvelle fleur toxique qui fera exploser le faible équilibre.

La suite par là
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Fini le froid de l'Alaska, théâtre des deux précédents romans de l'Américain, cette fois David Vann nous entraîne dans l'aride et étouffante Vallée centrale de Californie. Galen, 22 ans, habite dans la banlieue de Sacramento, une vieille et grande maison isolée, au milieu d'un verger de noyers, avec sa mère. Cette dernière est prévenante et oppressante au possible avec son fils, elle en a fait "une sorte d'époux" et repousse sans cesse son départ pour l'université. Galen est un jeune homme solitaire qui rêve de quitter la maison familiale, d'aller une année en Europe, attiré par les expériences New Age, il se sent comme " une vieille âme approchant de la transcendance", enfermée dans un corps fragile.
Il vit comme prisonnier dans un univers dépourvu d'hommes, entouré de sa grand-mère maternelle, riche veuve qui perd le citron et se morfond dans une maison de retraite. La "mafia", comme il appelle sa famille compte aussi sa tante Helen, méprisante et calculatrice et sa cousine Jennifer, une allumeuse de 17 ans qui n'hésite pas à s'adonner à des jeux plus que malsains avec son cousin.

Comme chaque année, la famille va passer quelques jours dans une cabane dans les bois. Mais de vieilles rancoeurs familiales, le rapport conflictuel entre les deux soeurs ainsi que des évènements pour le moins inattendus vont faire imploser la petite famille. Car inutile de préciser que tout cela va mal se terminer.

David Vann est un maître du huis clos et cela se confirme avec Impurs, dans lequel règne une atmosphère pesante et malsaine tout au long du récit. Surprenant et déroutant (cette fois-ci, la claque intervient à la page 122) on peut cependant regretter la fin qui perd en intensité et traîne en longueur.
David Vann est un auteur complet et montre différentes facettes de son écriture dans ce nouveau roman mais je dois avouer que Sukkwan Island, reste mon préféré.

Disponible en librairie le 7 mars.
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Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère, dans une promiscuité malsaine. Jour après jour, ils vont visiter sa grand-mère, qui perd la mémoire, placée en maison de retraite, puis accueillent à leur table sa tante Helen et sa cousine Jennifer, la mafia, comme il les appelle, et c'est une perpétuelle bataille de mots qui les occupe. Jennifer, 17 ans, passe son temps à l'allumer. Helen reproche à sa soeur d'être dans le déni quant à leur enfance, où elles ont connu la violence. Galen, introverti, entretenant un rapport étrange à la nourriture, lorgne du côté New Age pour donner un sens à sa vie.
Quand ils partent tous ensemble une semaine dans la cabane de vacances de la grand-mère, les ressentiments prennent encore de l'ampleur, Helen reprochant perpétuellement à sa mère de ne pas être traitée de manière égalitaire, chacun ayant envie d'avoir sa part dans le magot de Mamie.. A leur retour, les choses s'emballent entre la mère et le fils, les événements s'enchaînent de manière inexorable.
C'est noir, cru, sordide, implacable. L'auteur nous braque en pleine figure une ambiance pesante et glauque, et on reste aveuglé par la puissance d'évocation de ses mots. La construction des dialogues est parfois difficile à suivre, les pensées de Galen aussi, quand il part dans ses réflexions mystiques, mais impossible de lâcher ce roman jusqu'à son dénouement. Il aurait peut-être mérité d'être un peu plus bref, certaines errances de Galen raccourcies l'auraient rendu encore plus percutant...mais le malaise est bien là. Ma découverte de cet auteur ne s'arrêtera pas là!
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Impurs porte bien son titre. David Vann propose une plongée sombre dans une famille dysfonctionnelle, où chacun se meurt sous la rancoeur, la haine, la frustration. Soit la famille de Gallen, jeune homme coincé sous la coupe de sa mère, elle même dépendante de sa propre mère, placée en maison de retraite. Un séjour à la campagne avec la tante de Gallen et la cousine de celui-ci, Jennifer, va faire exploser les tensions. Si Gallen tente se se réfugier dans la méditation pour fuir cette famille de femmes, il sera celui qui conduira la chute de la famille. Chaque situation devient un huis-clos insoutenable, où le lecteur pressent le pire. le personnage de Gallen devient tour à tour, victime, mais aussi capable de cruauté, de folie et de violence. Il est aussi celui qui tente de s'extraire de cet univers anxiogène - il tente sans cesse de méditer, de se positionner face au monde, de se "purifier" en fuyant la nourriture qui le répugne. le roman raconte sa chute lentement, tout en distillant une ambiance noire, malsaine, et tragique, dans la chaleur suffocante de la Californie. David Vann a un grand talent pour emporter le lecteur, malgré un sentiment d'oppression qui va crescendo et un malaise tout au long de la lecture. C'est fort bien écrit, par contre il faut s'accrocher : l'auteur nous prend aux tripes, avec une écriture sans concession, une manière de disséquer cette implosion familiale avec talent certes, mais qui peut être difficile à lire.
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