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3,46

sur 371 notes
Je craignais un peu cette lecture souvent décrite comme absolument épouvantable. J'avais tort car non seulement ne me suis pas laissée impressionner par cette tragédie aux accents oedipiens mais je l'ai même trouvée comique par moments.
David Vann ne fait vraiment pas dans la dentelle avec la peinture de cette famille au bord de l'implosion. Deux soeurs qui se bagarrent pour un héritage, une cousine perverse, une grand-mère qui perd la boule et un garçon perturbé. Bienvenue chez les zinzins... Tellement zinzins qu'ils finissent par en devenir drôles: la bagarre entre les soeurs m'a fait éclater de rire et les délires new-âge m'auraient fait rire eux aussi s'ils n'avaient tant traîné en longueur.
Bref, même pas eu peur !
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David Vann, né en 1966 en Alaska est un écrivain américain qui enseigne à l'Université de San Francisco. Son premier roman paru en France, Sukkwan Island, date de 2010, il sera suivi un an plus tard par Désolations et en 2013 l'écrivain publie Impurs.
Au milieu des années 80, dans la maison familiale au coeur de la Vallée Centrale de Californie, Galen jeune homme de 22 ans adepte de la philosophie New Age, vit seul avec sa mère Suzie. Leur retraite n'étant perturbée que par les visites d'Helen, la soeur de Suzie, et de sa fille de 17 ans, Jennifer.
Immédiatement le lecteur comprend que l'harmonie ne règne pas vraiment au sein de cette petite famille. Les deux femmes ne se supportent pas, Helen reprochant à sa soeur d'avoir trop d'emprise sur leur mère, placée dans une maison de retraite parce qu'elle perd la mémoire, et de bloquer l'utilisation de l'argent de l'aïeule. Cet antagonisme retombe sur les enfants car sans moyens financiers, ils ne peuvent poursuivre leurs études. de son côté, aveugle et sourde au présent, Suzie tente de maintenir une vie idéalisée, celle d'une famille unie, ce qu'elle n'est plus et n'a jamais été, en vérité. Quant à Jennifer, une coquine plutôt délurée - « She was just seventeen / You know what I mean » - elle en fait baver des ronds de chapeau à Galen avant de le dépuceler. Galen, personnage central du roman, qui va péter les plombs et faire imploser ce noyau familial fictif en une apothéose tragique.
Ceux qui ont lu les deux précédents romans de l'écrivain seront surpris par deux points. le premier d'ordre géographique, nous ne sommes plus dans les froidures de l'Alaska, mais au soleil et même en plein cagnard californien. Second étonnement, l'apparition d'une dimension sexuelle, inexistante dans Sukkwand Island, affleurant dans Désolations mais carrément torride, ici. Soleil oblige ?
Par contre, le lecteur retrouvera dans ce roman, la touche distinctive de David Vann, sa spécialité pour ainsi dire, artificier en chef du dezingage de l'institution familiale. Et il y va fort. le grand-père qui certainement tabassait les siens, la haine entre les deux soeurs, la mère qui s'accapare au point de l'étouffer un fils « en guise d'époux afin de punir un père », le fils donc, devenu taré à force de pratiques New Age et masturbations compulsives, et sa cousine allumeuse de première ! Bien entendu l'auteur ne se gênera pas pour châtier, ne lésinant pas sur les moyens.
Il y avait donc matière à se réjouir, si l'on peut dire, ou du moins à se régaler d'un bon bouquin. Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu. Si le fond est extrêmement fort et puissant, la forme m'a laissé indifférent ou presque. La première moitié du livre fait vivre tous les personnages et, connaissant David Vann, on les suit en attendant d'en venir au fait, par contre la seconde partie, l'affrontement entre la mère et le fils, genre règlement de compte à OK corral, m'a laissé sur ma faim. Je n'ai pas trouvé son traitement convainquant, l'angle psychologique m'a semblé faible, mal servi par des dialogues peu crédibles et ce pauvre Galen, dont à chaque page on a l'impression d'entendre le cerveau faire « floc ! floc ! », coincé entre ses croyances New Age pas très affirmées faites de bric et de broc, sa confusion totale et sa propre constatation affligeante « Aucune de ses résolutions ne durait jamais ».
Bref, cette dernière partie du livre, sensée être une apothéose, m'a laissé complètement froid ce qui bien évidemment, retire beaucoup à ce que j'attendais de ce roman.
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Voici une expérience de lecture très dérangeante et presque traumatisante.
J'ai hésité à abandonner dès les premières pages, mais la curiosité a été plus forte que moi et j'ai lu le livre jusqu'au bout.
Je peux dire que j'ai détesté tous les personnages et cela ne m'arrive jamais. David Vann a rassemblé tous les défauts du monde pour les offrir à la famille dysfonctionnelle qui est au centre du roman. Un personnage principal qui se promène parfois nu au jardin, qui se b..... et qui médite, une mère possessive, une cousine de 17 ans aguicheuse et violente, une tante envieuse qui tente de soutirer de l'argent à sa mère atteinte d'Alzheimer...
Je pense que le compte est bon. le malaise m'a poursuivi du début à la fin.
David Vann et moi c'est fini avant de commencer.
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Mais où David Vann veut-il nous mener avec cette famille improbable ?
Chacun de ses membres est plus horrible que l'autre.
Galen, vingt-deux ans, dégénéré, à l'esprit torturé, à l'imagination débridée, obsédé sexuel
Jennifer, sa cousine, seize ans, sexy, vicieuse, provocante et provocatrice
Suzy-Q, sa mère, hyper-protectrice, réfugiée dans le passé et qui a main mise sur l'argent familial
Helen, sa tante, aigrie, frustrée, jalouse de Suzy-Q
La grand-mère, reléguée à l'hospice, qui perd la mémoire
Et entre ces cinq là, on vit un huis-clos oppressant. Quelle noirceur, quelle démence, quelle abomination !
C'est un roman sombre, destructeur, jalonné de scènes plus qu'érotiques.
Une escalade de la haine et de la folie.
La dernière partie d'ailleurs, atteint le comble de cette folie destructrice et enlève de la crédibilité à l'histoire..
Si Sukkwan Island et Désolations étaient déjà des romans pessimistes, que dire de celui-ci. Dommage, avec un tel talent d'écrivain de ne se complaire que dans le négatif des relations humaines.
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C'est l'été en Californie. Galen, début de la vingtaine, un peu désoeuvré, vit avec sa mère dans une belle demeure vieillissante qui appartient à sa grand-mère hébergée dans un home. Ils reçoivent souvent la visite de sa tante et de sa cousine. Dès les premières pages, on ressent un malaise profond qui entoure ces cinq personnages. Un malaise fait de haine, de jalousie, de tension sexuelle entre les cousins et d'un profond mépris les uns pour les autres. Un malaise qui ira crescendo.

David Vann est un auteur qui me fascine. Ici, il monte d'un cran dans la perversité. Malgré cette montée en puissance vers le mal, je suis restée engluée dans l'histoire, impossible de m'en défaire. Qui mieux que lui peut décortiquer nos pensées secrètes et nos jugements sur les autres. L'auteur parle d'un thème qui lui est cher, la question du détachement et du prix à payer pour la (fausse) paix qu'il apporte. Galen et sa mère vont l'apprendre à leurs dépens.
Le roman est servi par une écriture d'une grande qualité qui renforce la noirceur et donne une atmosphère incomparable. La nature est omniprésente, on sent le soleil taper sur les corps et la moiteur s'insinuer partout.
Par contre, j'ai trouvé ce récit moins abouti que les autres, moins convaincant et plus conventionnel dans l'intrigue.
En quelques mots, c'est diabolique et pessimiste, étonnamment captivant mais ce n'est pas, à mon sens, le meilleur roman de l'auteur.
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La haine de la famille sous canicule...

Davis Vann continue à décortiquer les relations familiales en privilégiant cette fois ci le tandem mère-fils dans un huit clos glauque et pervers d'où je me suis extraite, asphyxiée, avant d'en connaitre le final que j'imagine sanglant. Les méditations transcendantales du anti-héros ont eu raison de moi.

Folie, sénilité, radinerie, nymphomanie... une ambiance lourde, trop excessive, donc peu crédible dans les situations, les personnages et les dialogues. Impossible de croire à la réalité d'une famille supportant de vivre dans une telle promiscuité de haine, de jalousie, de dépendance et de sexe. A trop forcer le trait, il en devient accrocheur. Plus de subtilité aurait été bienvenue.
J'aurais pu être choquée, fascinée, agacée. J'aurais préféré, plutôt que cet ennui pesant qui me faisait sauter des paragraphes de plus en plus grands.

Dommage! le constat aussi que je ne retrouve plus, de livre en livre, le plaisir ressenti à la lecture de Sukkwan Island.
Ca reste mon avis... Pour ce qu'il vaut.


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Après Sukkwan Island et Désolations, David Vann nous emmène dans Impurs non plus en Alaska mais en Californie, pour y partager la vie d'une famille hautement toxique au bord de l'implosion.

Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère dans la banlieue de Sacramento. Cela fait déjà cinq ans qu'il diffère à l'année suivante son entrée à l'université, faute d'argent. Pourtant une partie de l'argent de sa grand-mère pourrait être disponible pour ses études, mais sa mère lui ment sur l'argent comme sur le reste. Elle se ment surtout à elle-même, se réinventant une enfance idéale dont elle s'emploie à reproduire la routine pour son fils. La tante de Galen ne supporte plus non plus tous ces mensonges. Elle voudrait à la fois rétablir la vérité et toucher une partie de l'argent pour les études de sa propre fille, une adolescente provocante qui fait tourner la tête de Galen…

De manière peut-être un peu artificielle, David Vann reprend le motif de la cabane qui est devenu sa marque de fabrique. Il y installe ses cinq personnages pour un court séjour dans la forêt. le chaleur de la Californie est étouffante et le climat familial oppressant. Entre sa mère possessive, sa grand-mère sénile, sa tante aigrie et sa cousine aguicheuse, Galen se montre de plus en plus perturbé…

Une fois de plus, j'ai été bluffée par David Vann. Il a beau reprendre les thématiques de ses précédents livres, il parvient quand même à nous surprendre en nous révélant de nouvelles facettes de son talent. Impurs est un roman plus physique que les précédents. Plus sexuel d'abord, car la relation de Galen avec sa perverse cousine donne lieu à quelques scènes torrides. Mais c'est surtout un roman où le corps tient une place centrale, ce corps qui semble tant encombrer Galen qu'il tente de s'en défaire par la privation de nourriture et la méditation. Seule la fin du roman ne m'a pas totalement convaincue, car elle s'étire en longueur pour nous laisser finalement un goût d'inachevé.

Bien sûr Impurs est un roman glauquissime, qui ne plaira pas à tout le monde. Mais c'est aussi un roman puissant sur les névroses familiales. A cela s'ajoute le plaisir de découvrir une oeuvre en train de s'écrire. Mais où donc va bien pouvoir aller David Vann après ça !? Réponse très bientôt, puisque son quatrième roman sera la semaine prochaine dans les librairies…

Lien : http://liresurunbanc.wordpre..
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Défi ABC 2018-2019

Aussi étouffant que la canicule qui règne en Californie... le fils Galen, sous l'emprise de sa mère, la mère Susie-Q, engluée dans le respect d'apparences surannées, haineuse ou possessive, la tante Helen, morbidement jalouse, la cousine Jennifer, provocante et manipulatrice, la grand-mère, démente peut-être, mais en possession d'une fortune convoitée: tels sont les protagonistes. le drame se noue dans l'esprit de Galen, et tout le roman est dans la montée de la folie, dans ses pensées torturées, dans la lutte entre le fils et la mère. Un livre de luttes, entre mère et fils, entre mère et fille, entre soeurs, entre deux adolescents perturbés.
Aucune lueur d'espoir, aucun souffle d'air: un roman oppressant, sombre, glauque. Une écriture sèche, une violence décrite avec un détachement perturbant: une lecture difficile.
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Si j'étais quelqu'un d'autre, je dirais “Oh mon Dieu, mais dans quel monde vit David Vann ?!”, mais comme en fin de compte Dieu c'est pas trop mon truc je vais dire plutôt “Oh la vache, mais il lui est arrivé quoi à David Vann dans son enfance pour qu'il voit le monde de cette manière ?” et enfin, si j'étais Johnny Hallyday je chanterais “Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir” d'un air inspiré et convaincu. Et là, pour le coup, j'aurais bien raison ! Parce que question noirceur David Vann est un king et j'ai bien l'impression qu'il va défendre son titre bec et ongles un sacré bout de temps.
Impurs, ça commence comme un film d'horreur de série B, une petite famille bien white trash va séjourner quelques jours dans une cabane au fond des bois et vu les personnages qui nous ont été présentés, on pressent immédiatement que la situation ne peut que dégénérer. On se dit que forcément ou la soeur va tuer la soeur (ou l'inverse), ou la soeur va tuer la mère, ou le neveu va tuer la tante ou encore se taper sa cousine, voire sa mère, ou bien tuer sa mère, ou encore la petite-fille va tuer la grand-mère, bref, va savoir, avec ces gens là tout est envisageable et surtout le pire... D'ailleurs certaines de ces hypothèses vont se révéler exactes, mais je ne vais bien évidemment pas vous dire lesquelles, ce serait trop facile. Non, pour le savoir il vous faudra lire ce livre et boire la coupe jusqu'à la lie.
L'expression est bien choisie car justement, c'est ce que font les différents protagonistes dans cette histoire, ils boivent la coupe jusqu'à la lie, ils subissent jusqu'au bout une espèce de châtiment divin pour des crimes commis dans le passé, on ne saura jamais exactement lesquels, mais ce n'est pas important. Il s'agit d'une violence originelle à laquelle personne dans cette famille ne peut échapper car tout le monde y est borderline, chacun a sa noirceur, sa cassure, sa frustration, et il est inévitable que tout cela bascule dans la folie totale à un moment ou à un autre. Reste à savoir qui va y basculer le premier, entre la grand-mère qui perd la mémoire, la mère maniaco-possessive, la soeur jalouse et revancharde, le fils tiraillé entre masturbation et méditation et enfin la cousine délurée et déjà tellement aigrie du haut de ses dix-sept ans : les paris sont ouverts !
Impurs nous plonge dans un huis-clos qu'on traverse en apnée vers une issue fatale, c'est tellement oppressant que seule la mort peut être libératoire : on retrouvera son souffle uniquement en rendant le dernier souffle, c'est tragique mais c'est comme ça au pays magique des névroses de David Vann ! Lecture déconseillée aux âmes sensibles, et pour les autres, bienvenue dans les feux de l'enfer californien.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère, Suzie-Q, en Californie, dans la banlieue de Sacramento. Ils y possèdent une ferme, isolée du monde, qui est le théâtre de leur relation fusionnelle et haineuse. Galen tourne en rond, rêve d'évasion et d'élévation spirituelle, tandis que sa mère fait tout pour le retenir auprès d'elle, dans cette vie oppressante et monotone. Leurs semaines sont rythmées par les visites faites à la grand-mère, atteinte d'Alzheimer, mais tendre et en adoration devant son petit-fils. Sans compter les visites, souvent impromptues, d'Helen, la tante acariâtre, vénale et calculatrice de Galen et de Jennifer, sa cousine aguicheuse de 17 ans. Ces quatre femmes névrosées gravitent autour du jeune homme, dont l'équilibre instable menace de flancher…

Encore une fois, David Vann fait preuve de talent lorsqu'il s'agit d'explorer les tréfonds de l'âme humaine, dans tout ce qu'elle a de plus noir et de plus malsain. Avec "Impurs", il nous plonge au sein d'une famille isolée dans la banlieue de Sacramento, au milieu d'une vallée aride et désertique. Une famille rongée par les secrets, les jalousies et une haine à peine contenue. Une famille sur le point de se déliter et qui tente en vain de sauver les faux-semblants, mais qui ne peut résister à l'envie de se faire du mal, de se détruire... Une famille gouvernée par la violence et la folie, incapable de vivre normalement et en harmonie avec les autres. Helen, Jennifer, Suzie-Q et Galen vont ainsi faire les frais d'un passé et d'un héritage bien trop lourds à porter... Un huit clos oppressant et angoissant, qui monte en puissance et en tension, jusqu'au dénouement final qui se révèle être une explosion de folie et d'ignominie! Une lecture qui dérange et n'épargne personne, surtout pas son lecteur…
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