Patrick Varetz "ne garde que quelques histoires de naissance,d'enfance, d'adolescence"C Massé.
J'ai lu
Bas Monde,
Petite vie,
Sous vide et maintenant
la Malédiction de Barcelone; tout cela paraît très autobiographique mais ce sont des romans.
Il y a un nouveau ton dans ce dernier livre, moins cynique. La grand-mère paternelle Léonie est toujours une garce, Violette est toujours sa folle de mère mais elles apparaissent peu; elles sont mortes (je m'imaginais Violette, frêle...mais elle pesait encore 100kg à sa mort!). En revanche Daniel n'est plus son "salaud de père": il devient mon pauvre père et même "papa"!
Daniel s'offre un ordinateur en 2014 et le narrateur, son fils lui fait découvrir Facebook, "outil bien pratique pour retrouver des gens perdus de vue, et renouer des liens"
A Noël, Daniel demande à Patrick d'être ami sur ce site. Il lui envoie des mails maladroits car il ne maîtrise pas; ex: il met son message dans "objet".
Daniel souffre de solitude, il a peu d'amis, il est veuf et n'a qu'un fils qui lui rend rarement visite; ses journées se passent avec la radio, ses deux téléviseurs, et désormais internet. Il joue à Criminal Case.
L'auteur fait un cauchemar dans lequel sa mère défunte, lui demande de s'occuper de son père dont les forces déclinent. Bizarrement, cela déclenche l'écriture de
la Malédiction de Barcelone qu'il reculait sans cesse. Voyage à Barcelone, sortie de l'adolescence. Un groupe de six grands ados dont deux filles. Une photo de l'époque; il a emprunté des vêtements de son père, imprégnés de l'odeur pestilentielle de l'usine. Il découvre cette photo sur Facebook ." A 23 ans, je crois que j'ai besoin encore de sentir son odeur sur moi. Je la porte comme un talisman. Et je ne possède visiblement pas d'autre option, pour avancer dans l'existence, que d'aimer mon père, de prolonger son destin à travers moi."
Le narrateur revient sur le voyage à Barcelone, il veut rejoindre le groupe mais n'a pas de quoi se payer le billet...il attrape un billet de cinquante, apporté par le vent. le voyage aura lieu et l'auteur nous entraîne dans ses difficultés à écrire le roman qu'il veut en faire. Il revient sans cesse sur son enfance, son adolescence et surtout son père."On n'écrit pas un livre pour raconter une histoire, mais pour exprimer cette difficulté que l'on éprouve chaque fois à le faire"
Finalement on saura peu de choses de ce voyage: déambulations de jeunes gens désargentés; sentiment de lassitude et d'échec.
Refusant Facebook, je ne comprends pas tout de la façon dont cela se passe vraiment entre le père et le fils à travers ce réseau.
Le livre engendre la mélancolie.