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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel régal, mais quel régal que ce livre! Il contient tout ce qui m'enchante dans la littérature : une puissance d'évocation qui emporte, une plongée empathique dans la vie des autres, la convocation d'un ailleurs rendu si familier à la grâce des mots, un art du conte, un entremêlement de fictions plus réelles que la réalité, un peu, beaucoup de passion et de folie, une plume riche pleine de verve et d'humour!

D'abord il y a la fougue et le romantisme joyeux du tout jeune auteur, Mario lui-même, écrivain et amoureux en herbe, qui fait ses premiers pas d'homme dans la vie et dans la ville de Lima, trouve un travail improbable et fort peu contraignant au sein de la radio populaire, écrit laborieusement ses premières nouvelles, fait la connaissance de la volcanique tante Julia. L'histoire d'amour dans laquelle ces deux-là s'engagent à leurs corprs défendant est l'une des plus toniques et vivifiantes qu'il m'ait été donné de lire.

Mais ce n'est pas tout, car autour de ce fil rouge, une multitude de fictions rocambolesques et hautes en couleur viennent s'enchevêtrer, nées du cerveau prodigieusement créatif de Pedro Camacho, auteur de feuilletons radiophoniques qui font se pâmer toute la ville. Mais avant que l'ont ait commencé à s'interroger sur les liens entre ces fictions et les déboires amoureux de Mario et Julia, voilà qu'elles se mettent à s'emmêler les unes aux autres, emportant leurs personnages dans une tornade de folie à la mesure de la passion de nos jeunes tourtereaux déterminés à vivre leur histoire contre vents et marées.

Une fois que l'on a dit cela on n'a rien, dit, il faut se laisser emporter dans ces pages et sucer le miel des univers créés par cet auteur péruvien merveilleux qui n'a pas volé son Nobel.
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Un très bon cru du Vargas Llosa narquois et égrillard, celui que je préfère.

Virtuose aussi. Il maëlstrome peu à peu son ordonnancement de chapitres enchâssés. Mécanique qu'il dévoile d'abord peu à peu (« large front, nez aquilin, regard pénétrant, esprit plein de bonté et de droiture »), qu'il nous expose tout à coup au détour d'une anodine phrase de dialogue (« la tragédie d'un jeune homme qui ne peut dormir parce qu'à peine ferme-t-il les yeux, il recommence à écraser une pauvre fillette »). Puis il nous annonce le bouquet final à venir (« il se paie la tête des gens, il fait passer les personnages d'un feuilleton à l'autre ») et tient sa promesse.

Pour davantage brouiller les pistes - fausse confession ou pirouette ultime ?, son jeune narrateur est appelé Marito (petit Mario) par les unes, Varguitas (petit Vargas) par un autre.

Il y a aussi, par les archétypes présentés, quelques réflexions sur ce qu'est la littérature, quel type d'écrivain louer.

Le tout dans un roman qui se laisse lire comme un roman feuilleton, avec sa dose de bonté et de violence, d'érotisme et d'amour, d'ironie et d'humour. Roman total (quasiment toutes les couches sociales et tous les types de caractères passent dans ces lignes), teinté de régionalismes sud-américains (par exemple, les différents quartiers de Lima, ou encore les Argentins comme motifs de risée des « petits » pays alentours). Et en plus, c'est très drôle. de la belle ouvrage.
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Manifestement je suis en plein cycle "j'ai failli arrêter au début et c'aurait été une bêtise tant j'ai aimé ce livre" !!!
Vous l'aurez compris, j'ai eu un peu de mal au début... au point de m'interroger sur la continuation de la lecture. Et finalement, j'ai continué et très rapidement je n'arrivais plus à lâcher ce magnifique livre.

Ce texte entremêle deux histoires :
- celle de Tante Julia, récit autobiographique de l'auteur, son histoire d'amour avec la soeur de l'épouse de son oncle (donc aucun lien de sang, mais elle est divorcée, shocking !, et plus âgée, re-shocking !)
- les récits radiodiffusés (courtes nouvelles) écrit par le "scribouillard" du titre
Et le Pérou bien sûr comme décor de fond....

Je me suis régalée du début à la fin. J'ai particulièrement aimé les nouvelles, mais progressivement, j'ai été touchée par l'histoire entre Mario et Julia.
Un très roman qui m'aura fait découvrir cet auteur nobellisé que je n'avais jamais lu !
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Je me suis régalée ! Un roman autobiographique rempli d'humour, d'amour, d'amitié et de pas mal de dérision, sans parler de la peinture de la société péruvienne de cette époque.

J'ai particulièrement aimé les épisodes des feuilletons qui dérivent au gré de la folie du Scribouillard et j'ai tellement ri que j'ai dû plusieurs fois faire une pause !

La structure du récit est intéressante et fait monter crescendo le suspens quant à l'histoire d'amour (même si on connait le dénouement) et celle des feuilletons radios en les intercalant tout du long ! On y retrouve aussi ce qui fait le sel de la littérature sud-américaine : tout est empreint d'une aura qui fleurte avec le magique !

C'était une relecture que je ne me priverai pas de refaire, ce roman est devenu pour moi un incontournable ! Je ne peux qu'en recommander la lecture.

Challenge ABC 2021/2022
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge XXème SIECLE
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J'ai encore le sourire en pensant au plaisir que j'ai pris à lire ce roman, à l'enthousiasme éprouvé à chaque fois que je savais que j'allais le retrouver, aux surprises qu'il me réservait par cette multitude d'histoires enchevêtrées!
C'est un roman qui s'explique difficilement, baroque comme peut l'être l'art latino-américain avec ces personnages haut en couleur (en particulier ce fameux scribouillard!) et ces récits rocambolesques.
Un roman construit avec une grande maîtrise également, dans lequel les différents récits finissent par se télescoper avec bonheur sous la plume démente de Camacho mais aussi du démiurge Vargas Llosa, un roman donc où on s'amuse à retrouver les correspondances, à imaginer comment ces récits sont racontés à la radio (puisque c'est leur destination première).
Et puis, ce pays et cette culture, en filigrane, où la religion tient une place primordiale, avant les fameuses télé novelas à venir.
Enfin, tout simplement, la belle histoire d'amour (autobiographique!) entre le très jeune "Varguitas" et la tante Julia qui en dit long sur la personnalité de l'auteur!
Sans aucun doute mon coup de coeur de l'année!
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En écrivant cette critique mon objectif est de convaincre tous ceux qui n'ont pas encore lu ce roman de le découvrir sans tarder. Il s'agit sans contexte d'un coup de coeur pour moi et de l'une de mes plus belles découvertes littéraires grâce à Babelio. Car je n'aurai probablement jamais lu ce livre si je n'y avais pas été incitée en participant à des challenges de lecture.
J'ai tout simplement adoré ce roman. C'est tout d'abord sa construction si particulière qui m'a beaucoup séduite. Quelle très bonne idée de la part de l'auteur que d'intercaler dans le récit de son histoire d'amour avec la tante Julia, les feuilletons écrits par Pedro Camacho pour la radio !

Les chapitres consacrés aux histoires écrites par le scribouillard nous présentent une galerie de portraits couvrant tous les milieux sociaux de Lima dans les années 50. Ils permettent de découvrir la vie de ses habitants sous couverts de fictions variées mais toutes aussi plaisantes les unes que les autres (même si certaines ont eu ma préférence).
Les autres chapitres nous content les débuts de l'histoire d'amour entre le narrateur qui n'est autre que l'auteur lui-même et sa tante Julia récemment divorcée et plus âgée que lui. Cette romance basée sur la vie de Mario Vargas Llosa apparaît comme un conte de fée moderne où l'amour est contrariée par la différence d'âge (“Varguitas” comme certains l'appellent n'a que 18 ans) et par l'opposition de la famille.
Avec ce roman l'auteur propose également une réflexion sur le métier d'écrivain et sur la littérature. Qui est vraiment le scribouillard ? Celui qui écrit de simples feuilletons pour la radio ou le narrateur ? Mais je n'en dévoile pas plus…

Le style de l'auteur m'a complètement emportée dans son univers pour me faire partager et vivre pleinement toutes ces tranches de vie entremêlées les unes dans les autres. Mais plus que tout j'ai adoré l'humour présent dans les deux parties du roman. J'ai beaucoup rit en lisant ce livre et cela m'a fait un bien fou. Si les autres romans de Mario Vargas Llosa sont de la même qualité littéraire, je vais les lire sans tarder car je n'aurai pas voulu passer à côté d'un tel chef d'oeuvre !
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Biographie romancée de la jeunesse de Vargas Llosa, le récit se présente comme une éducation sentimentale et artistique d'un jeune écrivain en herbe, dans le Lima des années 50 où les feuilletons radiophoniques du génial Pedro Camacho tiennent en haleine toute la nation.

A la touchante évocation de la jeunesse de l'auteur, s'ajoute un très bel hommage à la création littéraire par un procédé de mise en abyme ingénieux qui met en valeur le travail de l'écrivain, ses affres, son style, sa relation à ses créations. J'avais déjà beaucoup apprécié dans « Pantaleon et les visiteuses » ce jeu sur l'acte narratif que Vargas Llosa maîtrise parfaitement et qui donne à ses romans (en tout cas ces 2 là) une originalité et une vivacité prodigieuse. Et tout cela avec une fantaisie et une imagination débridée qui me laisse une nouvelle fois médusée et ravie.

En quelques mots, voici l'histoire.
Marito, 18 ans, apprenti journaliste à Radio centrale, poursuit des études de droit pour satisfaire aux ambitions familiales tout en étant fermement convaincu, et ce malgré des premiers jets qui finissent tous à la poubelle, que sa vocation est d'être écrivain. Entouré d'une parentèle multiple et de son fidèle ami Javier, la vie de Marito serait plutôt tranquille sans l'arrivée de la tante Julia, séduisante trentenaire divorcée dont il va tomber amoureux au grand dam de sa famille, et du talentueux Pedro Camacho dont la prolifique production le fascine.

Au récit principal, s'intercalent les récits radiophoniques du prolixe feuilletoniste. Pas un récit mais plusieurs, où une débauche de personnages truculents se trouvent embringués dans des histoires familiales, judiciaires, policières, religieuses et j'en passe, drolatiques au plus haut point et sans liens apparents. Quoique... . Il semblerait que tous ces êtres de fiction, profitant d'un burn out du « grand » Camacho, tentent d'échapper à leur créateur et à leur tragique destinée !

Y parviendront-ils ? Marito, pourra-t-il échapper au diktat paternel et à l'opprobre familial ? Les amoureux réussiront-ils à contourner la terrible loi matrimoniale ?

Vargas Llosa (créateur suprême) entraînera-t-il, Marito, la tante Julia, le scribouillard, Radio centrale, la parentèle multiple, Lima et ses liméniens, les personnages délurés et le lecteur abasourdi, rigolard, jubile, admiratif ?

Dans un abominable chaos collectif ? Dans une admirable apothéose littéraire ?

Vous le saurez en lisant « La tante Julia et le scribouillard» !

Challenge Nobel 2013-2014
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Une découverte très plaisante : un roman en partie autobiographique (pour la partie histoire d'amour avec la tante Julia). Quant au "scribouillard" il s'agit de Pedro, chargé d'écrire des feuilletons radiophoniques ...
La partie romance est très jolie, une histoire d'amour à la Roméo et Juliette, les amoureux ayant plein d'obstacles à franchir pour vivre leur amour.
Chaque chapitre leur étant consacré est intercalé entre un épisode d'un feuilleton écrit par Pedro.
Ces nouvelles sont de plus en plus tragiques (remplie de catastrophes) ... mais cela est lié à l'auteur même (chut ! ...)
J'ai beaucoup aimé !
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Conte épique alliant le tragique et le farfelu, ce roman se permet aussi de mélanger des éléments biographiques et des inventions, la vie agitée de la capitale péruvienne et des excursions dans des villages reculés, le quotidien ordonnancé de la bourgeoisie liménienne et les délires échevelés d'un auteur de feuilletons radiophoniques, les rêves d'écriture d'un étudiant nommé Mario et les rappels au réalisme de la génération antérieure, la naissance d'une histoire d'amour et la dégénérescence du "scribouillard" stakhanoviste auteur des novellas radiodiffusées susmentionnées et qui en mélange peu à peu et involontairement les personnages et les intrigues.
C'est bouillonnant, truculent, sarcastique, violent et tendre. C'est un labyrinthe de situations, de sentiments et de personnalités d'une richesse décoiffante et c'est pourtant merveilleusement agencé (y compris quand les oeuvres du scribouillard commencent leur lent glissement vers le cafouillage). C'est un guide topographique dans les méandres de la vie au Pérou, c'est une réflexion sur l'écriture, ses difficultés, ses excès, ses faiblesses, ses trompe-l'oeil ; c'est une histoire d'amour et d'amitié. C'est maîtrisé, profond, drôle, prenant. C'est un chef-d'oeuvre !
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Merci au lecteur ou à la lectrice qui a glissé ce livre dans la loterie du dernier pique-nique Babelio et m'a permis de découvrir cette pépite !

Dans cette autofiction, l'écrivain Prix Nobel de littérature revient sur son histoire d'amour avec la soeur de sa tante par alliance, la « tante Julia », alors qu'il était âgé de dix-huit ans et elle de trente-deux. Les chapitres consacrés à l'intrigue principale alternent avec des nouvelles qui sont des mises en abyme des feuilletons radiophoniques écrits par le « scribouillard », le comique Pedro Camacho que côtoie le jeune Mario à la radio où il travaille.

Cette plongée dans le Pérou des années 1970 et toutes ses classes sociales est rendue unique par le style de Mario Vargas Llosa, plein d'humour et d'ironie, qui nous embarque complètement dans son histoire et dans son univers, que ce soient dans les chapitres consacrés à sa propre vie que dans les récits de Pedro Camacho (même s'il faut bien avouer que le comique de répétition dans ces nouvelles finit par être lassant, et que j'ai eu tendance à lire les dernières en diagonale).
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