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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La tante Julia et le scribouillard/Mario Vargas Llosa/Prix Nobel 2010
Nous sommes dans les années 50. Vargas le narrateur étudie à Lima le droit en dilettante et s'essaye à l'écriture journalistique et autre nouvelle tout en tombant follement amoureux de sa ravissante tante de quinze années son aînée, fraîchement divorcée.
Voilà deux personnages que l'auteur met en scène un chapitre sur deux. Ces deux là côtoient un autre personnage haut en couleur : le scribe bolivien Pedro Camacho, écrivain obstiné de feuilletons radiophoniques pour la Radio Panamericana consistant en d'orageuses et souvent farfelues histoires pour la population de Lima, homoncule halluciné et polygraphe immuable niché dans son ergastule pour trouver avec succès l'inspiration et proférant à tout venant des apophtegmes qui laissent ses interlocuteurs sans voix. Sa production fait l'objet d'un chapitre sur deux. Les personnages de Camacho sont étonnamment stéréotypés, polyvalents et interchangeables d'une histoire à l'autre, meurent et ressuscitent, mais Pedro fait indéniablement le bonheur de ses auditeurs. Une parodie d'écrivain, mais à succès. Jusqu'au moment où … ! Un tel acharnement à l'écriture restera-t-il sans conséquence ?
Cette construction agrémentée d'un style expansif, jubilatoire et exubérant, truffée de néologismes intéressants est originale. Dérapages verbaux en sus. D'entrée le comique et l'humour sous-jacents annoncent des délires et des fantaisies inénarrables. de plus l'auteur se plait à mettre le lecteur dans la confidence : remarques entre parenthèses.
Il faut par ailleurs noter l'excellente traduction.
En résumé, un excellent roman partiellement autobiographique rempli de clins d'oeil et d'humour.
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Un roman délicieux ! je ne sais si c'est le terme qui convient ? qui parle d'amour : une histoire vraie qui alterne avec des nouvelles nous transportant au Pérou des années 50 , nous racontant le quotidien des Péruviens , toutes classes sociales confondues.
Un roman qui interroge sur la création littéraire ,sur la jeunesse qui prend dans ce roman beaucoup de risques tant professionnels qu'amoureux .Un roman jubilatoire ,plein d'humour ,baroque , comme souvent la littérature latino américaine et le réalisme magique .
Je crois savoir car il n'a pas été traduit en français et a eu moins de succès que le livre de Vargas ,que la tante Julia a écrit de son côté un récit un peu différent de leur histoire d'amour .....
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Ce type est génial, absolument génial. Je m'explique: il y a trois sortes d'écrivains (surement plus, mais c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour l'instant), d'abord ceux qui écrivent comme s'ils régurgitaient leur âme après l'avoir digérée tant bien que mal, ils crachent tout ce qu'ils sont sur le papier, du genre Miller, Kerouak et compagnie; En second, ceux qui observent le monde, les gens , la vie, et qui y voient plus que ce qui est évident, et surtout qui arrivent à décrire et donner du relief à ce qu'ils voient, tout en y instillant un bout d'eux même , ici, on trouve la majorité des auteurs. Et puis, il y a des gars, comme Llosa, qui s'amusent avec (et peut être "de " ) la littérature. Je m'explique encore, au risque de spoiler votre éventuelle future lecture. Julia est une tante par alliance, 32 ans, divorcée , bolivienne, qui débarque à Lima, pour se trouver un mari. Mais attention ce n'est pas une chercheuse d'or. le scribouillard, est un tout petit bonhomme, à la limite du nanisme, mais dont le charisme et la personnalité sont à la limite du gigantisme, engagé par la radio dans laquelle travaille varguitas, afin d'écrire une nouvelle série de feuilleton radiophonique. (ça pourrait être aussi varguitas, qui ne cesse de se lancer dans une tentative -bien affermie à chaque fois- d'écrire une nouvelle, et qui abandonne au premier obstacle, ou à la toute petite critique. Donc, tout commence par la rencontre de Vraguitas 18 ans, et de Julia. Rencontre somme toute banal autour d'un repas familial trés "latin" : une tables avec une demi douzaine de tantes et d'oncles. ensuite, chapitre suivant, un autre personnage entre en scène, un quinquagénaire, fier, honnête, bon, médecin, qui assiste au mariage de sa sublime nièce, et ne comprend pas pourquoi son neveu,(frère de la mariée), tout aussi beau, est triste, voire en colère, jusqu'à ce qu'on découvre une lugubre histoire d'inceste, dont le dénouement n'est pas donné. Ensuite, retour à Varguitas, et à Julia, et entrée en scène du scribouillard (qui entre autres excentricités; exprime une haine à la limite du racisme envers les argentins). Troisième chapitre, une autre personnage, la cinquantaine, fier, noble, embrigadé malgré lui dans une histoire tout aussi glauque que la première. puis encore varguitas, julia et le scribouillard qui poursuivent leur vie. Encore un quinca.....et là on se dit que tous ses personnages, avec leurs noms si longs vont se mélanger, et qu'on ne va plus suivre, et que l'embrouille commence déjà puisque vous avez l'impression que déjà les noms se mélangent d'un quinquagénaire à l'autre. Et puis (assez rapidement) illumination: les chapitres avec les hommes de cinquante ans sont les épisodes des feuilletons du Scribouillard. J'arrête ici les révélations, parceque c'est un peu plus compliqué que ça, mais c'est absolument délicieux. Et ce qui m'a encore fasciné, c'est le contraste de ce roman, avec un autre que j'avais lu de Llosa: la fête au bouc, roman absolument puissant, extrêmement violent, au point où j'ai du passer plusieurs chapitres insupportables. Voilà, il me reste un peu plus de 100 pages, que j'ai à la fois hâte et pas trop envie de finir.
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Je ne m'attendais pas du tout à cela, et rien que pour cette raison, ce livre est un vrai bonheur. Une autobiographie ! Et le portrait haut en couleurs d'un écrivain (mais pas celui auquel on pense) et, ce faisant, une réflexion ludique sur l'inspiration. La conjonction "et" dans le titre est un piège dans lequel je suis tombée à pieds joints car la tante Julia et le scribouillard n'ont rien à voir l'un avec l'autre (ou si peu), si ce n'est le lien que l'auteur entretient avec eux. J'avoue que j'ai préféré l'histoire de la tante Julia que j'ai trouvée haletante. Celle de Pedro Camacho, une fois compris le jeu sur l'écriture de ses feuilletons, a perdu un peu de son sel : je l'avoue, j'ai sauté les derniers épisodes car je voulais avancer dans les aventures de Varguitas et de Julia. Cele n'empêche pas que j'ai trouvé ce livre passionnant car il possède tous les ingrédients que j'apprécie en littérature : sincérité de l'approche du sujet, profondeur de ce dernier, humanité dans la manière de peindre les personnages ; mais tout cela avec une distance qui fait que rien n'est dit et que tout est possible. Pas de poncif, pas de vanité, mais une aimable (et parfois hilarante) conversation entre l'auteur et son lecteur.
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Marito ou Varguitos a 18 ans, il suit vaguement son cursus de droit en espérant devenir écrivain. Pour payer ses études et ses cafés, il rédige des bulletins informatifs à la radio, essayant de gommer le sensationnalisme de Pascual. C'est alors que débarquent dans sa vie Tante Julia et Pedro Camacho. Il tombe follement amoureux de la première, trentenaire et divorcée (en terme de scandale familial, on peut difficilement faire mieux), qui donnera à sa vie tout l'entrain qui lui manquait. Il observe, fasciné, le travail obstiné du second, le scribe bolivien, capable de retenir captif des milliers d'auditeurs péruviens grâce à ses feuilletons radios tellement rocambolesques qu'un auteur n'y retrouverait pas ses personnages.
Le récit est intelligent et drôle, il est parcouru de l'agitation de la jeunesse et des fourmis citadines, il est social et divertissant, surtout empli de musique et de rythme, il se fait photographie du Pérou des années 50 et cartographe des sentiments humains.
Vargas Llosa prouve encore une fois que les auteurs hispanophones sont les meilleurs à l'exercice de l'autofiction. Car dans ce roman, c'est une part de sa vie qu'il expose tout en interrogeant l'acte de création. J'ai mis du temps à me frotter à la plume de Vargas Llosa à la fois enlevée et exigeante.
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Vargas Llosa est, avec Borges, le plus grand écrivain sud-américain. Pourquoi ce restrictif géographique d'ailleurs ?
Il a reçu un des rares Prix Nobel de littérature justifié.
Je l'aime particulièrement parce qu'il est le plus français des écrivains sud-américains. Parmi tous ses livres, c'est certainement celui-ci que je préfère.
Outre ses qualités littéraire du, il en a une que je mets très haut. Et Dieu sait que l'humour fait partie des choses qui peuvent contribuer à faire supporter le monde ! S'il y a des livres qui aident à se sentir bien, ce sont ceux là.
Tout ce qui touche aux feuilletons radieux des années 50, avec leurs intrigues délirantes qui s'entremêlent et dont les personnages passent d'une série à l'autre tient du chef d'oeuvre
Et bien sûr nous avons aussi les amours et les aventures tragi-comiques du jeune Mario.
Tout cela n'est pas très sérieux ? Justement.
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Varguitas, alias Vargas Llosa, alors âgé de 18 ans, est le rédacteur en chef de la rubrique informations de la radio Panamericana à Lima. C'est alors qu'il fait la connaissance de la belle et pétillante Julia, sa tante par alliance divorcée et âgée de 33 ans, dont il tombe rapidement amoureux.
Le roman raconte la jeunesse de Mario Vargas Llosa, ses aspirations à devenir écrivain et les difficultés rencontrées par le couple pour faire accepter leur relation par la famille de Varguitas dans le Pérou des années 50.
La partie fictionnelle du roman, ce sont les nouvelles écrites par Vargas Llosa et présentés sous formes de feuilletons radiophoniques qui sont diffusés quotidiennement.
Ces feuilletons, « écrits » à marche forcée par Pedro Camacho, sont suivis par des millions de fans. Mais le pauvre scribouillard, totalement épuisé et dont la mémoire commence sérieusement à flancher, finit par mélanger tous les protagonistes de ses histoires, au point d'être obligé de tous les occire, dans diverses catastrophes naturelles ou pas, et ainsi se sortir du chaos dans lequel il s'était empêtré.
Je me suis beaucoup amusé à la lecture de ce roman au rythme très soutenu et à l'humour toujours présent.
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Mario Vargas Llosa nous raconte sa propre histoire quand à ses dix-huit ans, apprenti écrivain, étudiant et journaliste, il tombe amoureux de sa tante par alliance et se marie avec elle. J'ai adoré l'apprenti écrivain qu'était (ou que dit avoir été) Mario Vargas Llosa, avec les histoires tordues qu'il invente et ses manières d'intellectuel fier et passionné. Ce qui fait l'originalité de ce roman, c'est que dans cette histoire s'intercalent des morceaux de feuilletons radio du génial mais fou Pedro Camacho, tous les passages étant bien sur des parodies inventées et exagérées par Mario Vargas Llosa. Ces histoires loufoques deviennent de plus en plus absurdes au fur et à mesure que commence la folie et la confusion de Pedro Camacho. le lecteur se retrouve catapulté dans des histoires incompréhensibles où il ne reconnaît plus aucun personnage (puisque Pedro Camacho les confond tous), et Mario Vargas Llosa, un peu comme Italo Calvino dans Si par une nuit d'hiver un voyageur, s'amuse à perdre le lecteur dans ces histoires hautes en couleur, sans fin et délirantes. En plus d'être un roman savoureux et plein de vie, c'est un roman qui donne envie d'écrire et pour moi ce sont ceux-là les meilleurs.
Lien : http://todreamornottodream.c..
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J'avais lu un premier livre de Vargas Llosa il y a plusieurs années, en commençant, complètement au hasard, par Lituma dans les Andes, et en m'attendant à être éblouie parce que, forcément, un Prix Nobel, etc. Je me souviens que si j'avais trouvé l'écriture efficace et le roman bien construit, j'avais été assez déçue car peu touchée par les personnages et plutôt déprimée par le caractère très sombre de l'histoire, je m'étais franchement un peu ennuyée.

J'ai donc mis du temps avant de me décider à lire un autre livre de cet auteur et c'est sans trop d'attentes que je me suis lancée dans ce roman. En plus, effrayée par certaines critiques qui parlaient d'un roman choral, voire décousu, qui multiplie les histoires, etc. je m'attendais à tomber sur un truc peu lisible, artificiel... Et à pouvoir conclure définitivement qu'il s'agit encore d'un de ces auteurs décorés mais pas franchement jubilatoire du point de vue du plaisir de lecture.

Mais en fait, pas du tout! Et quelle bonne surprise, quel gros coup de coeur! Ce roman est un vrai petit bijou, un récit à la fois drôle, original et touchant, que j'ai eu du mal à lâcher. Un classique instantané.

On est à Lima dans les années 50, "Varguitas" a 18 ans, il étudie le droit mais son rêve est d'aller vivre dans une chambre de bonne à Paris pour devenir écrivain (toute ressemblance avec le vrai Vargas Llosa est entièrement voulue puisque le roman est largement inspiré de sa propre vie). En attendant, pour se faire un peu d'argent, il prépare les bulletins d'information à la radio. C'est là qu'il fait la rencontre de Pedro Camacho, l'étrange "scribouillard", auteur des scénarios alambiqués des feuilletons radiophoniques quotidiens qui tiennent en haleine tous les foyers péruviens.

Un chapitre sur deux suit le point de vue de Varguitas, qui découvre l'amour, le vrai, l'impossible, dans les bras de sa tante (par alliance) Julia, divorcée de 15 ans son aînée, en même temps qu'il se rapproche de ce mystérieux Pedro Camacho, aux ambitions artistiques peu communes et à l'éthique de travail plus que sévère.

Les autres chapitres développent des histoires toutes plus dramatiques et loufoques les unes que les autres, qu'on comprend vite être des épisodes de ces fameux feuilletons. Qui deviennent, peu à peu, de plus en plus confus.

Je n'en dirai pas beaucoup plus car le charme de cette lecture est de se laisser prendre dans ce tourbillon de sentiments, de personnages, d'histoires, que pour ma part je n'ai pas trouvées du tout difficiles à suivre. Avec une apparente légèreté et beaucoup d'humour, Vargas Llosa rend un hommage magistral aux habitants de tous les quartiers et de toutes les classes sociales de Lima, à une époque révolue, à l'amour et à la jeunesse, à l'écriture et aux histoires qui nous font vivre, tout en s'amusant à brouiller les liens entre fiction et réalité.
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Un des plus beaux livres que j'ai lu... il y a longtemps déjà. Je l'ai lu d'ailleurs en espagnol et le charme vient peut-être de cela. La langue de Vargas Llosa est riche, complexe, gourmande, particulièrement dans ce livre -- peut-être le meilleur roman qu'il ait écrit.
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