Peut-être le meilleur livre que j'ai lu dans cette collection ancienne. Pas mal de statistiques, pas mal de points de vue divers, et en même temps le problème ou en fait c'est peut-être la réussite de tels livres, c'est que depuis l'anorexie et autres troubles du comportement alimentaire a été étudié, diffusé, exposé, médiatisé, librairisé à foison et dans tous les sens, ce qui fait que tout un chacun a une certaine connaissance du sujet. Dès lors, ce livre si vous tombez dessus par hasard redonnera un petit goût de début, rempli de science, de mots et réflexions plus techniques et plus« scientifiques » donc, une sorte de pureté des« débuts »... Mais en soi, livre pas nécessaire et dépassé.
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Mara Selvini considère que "le vécu psycho-pathologique du corps est toujours l'expression d'une défense acharnée du sujet tout entier se trouvant en danger à cause de sa relation avec le mauvais objet incorporé ; cette défense ayant trois buts inséparables au point de vue dynamique : sauvegarder l'objet en tant que bon ; sauvegarder la relation avec l'objet ; sauvegarder le Soi".
[H. Bruch] écrit plus loin : "Dans les désordres nutritionnels graves, le made n'est pas un "bouc émissaire" qui peut abandonner ses symptômes quand le type des relations familiales change, bien que de tels changements soient de la plus grande importance...". C'est aussi l'avis des auteurs de La faim et le corps qui voient en la psychothérapie des familles un élément "tout à fait précieux mais insuffisant" du traitement.
L'évolution importante des idées sur l'anorexie mentale se marque au plan clinique par la place progressivement croissante accordée dès l'étape diagnostique à certains traits psychologiques particuliers. Cependant, ceux-ci étaient déjà notés par les tous premiers auteurs qui parlaient de "Perversité mentale" [...] ou de "Perversion intellectuelle" [...].
H. Bruch prône "une exploration pragmatique" des comportements du patient déjouant la "communication feinte et l'usage d'un jargon professionnel". Elle vante les mérites de l'"utilisation constructive de l'ignorance", le but de la thérapeutique étant, dit-elle de "rendre possible pour le patient la découverte de ses propres pouvoirs, de ses facultés et de ses capacités internes à juger, penser et sentir... l'aider à prendre conscience qu'il doit prendre une part active dans les divers aspects e sa vie, et, en particulier, celui de ses relations avec autrui, de sorte que la fonction alimentaire ne serve plus d'alibi et de pseudo-solution.
L'anorexie du nourrisson constitue une entité clinique nécessairement bien différente de l'anorexie mentale typique de l'adolescence. Pourtant comme l'a montré B. Brusset, de nombreuses parentés existent, avant tout quant à la relation mère-enfant qui sous-tend cette conduite de refus d'aliments. Il s'agit surtout de l'anorexie mentale du deuxième semestre ou encore du début de la deuxième année. L'anxiété de la mère est au premier plan justifiant que ce soit elle qui doive être aidée grâce à quelques entretiens qui suffiront dans la très grande majorité des cas à faire disparaître la conduite anorexique.