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EAN : 9782072769153
96 pages
Gallimard (24/05/2018)
3.88/5   13 notes
Résumé :
«Au village, on l’appelait la Louve parce qu’elle n’était jamais rassasiée – de rien. Les femmes se signaient quand elles la voyaient passer, seule comme une mauvaise chienne, avec cette allure incertaine et soupçonneuse de la louve affamée : elle dévorait leurs fils et leurs maris en un clin d’œil avec ses lèvres rouges, et les entraînait derrière ses jupes rien qu’en les regardant de ces yeux de démon, quand bien même ils auraient été devant l’autel de sainte Agri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La Nedda est une pauvresse courageuse et travailleuse dont la vie de souffrances n'est émaillée que de maigres joies. La Louve ne vit que pour des amours coupables et scandaleuses qui causeront son malheur et celui des siens. La malaria est une menace que tous les paysans italiens connaissent, maladie aussi inévitable que le cours des saisons. « Mais là où est la malaria, c'est une terre bénie de Dieu. » (p. 68) La liberté aux mains de pauvres hommes qui ne l'ont jamais connue débouche sur une émeute aux airs d'ivresse meurtrière.

L'auteur explore quatre figures féminines, deux humaines et deux abstraites, toutes puissamment allégoriques. Dans ces cours récits où les personnages semblent abandonnés par tout et tous, le jugement des hommes est encore plus cruel et impitoyable que celui de Dieu. La vie terrestre offre peu d'espoir et beaucoup de douleurs. La plume de Verga est précise et incisive, même si elle s'attache à entourer d'une tendresse maladroite les personnages.
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La louve et autres récits de Sicile /Giovanni Verga
Nedda
Nedda est le nom de l'héroïne du premier récit de ce recueil. Elle est une pauvre fille courageuse et travailleuse, enfant brune misérablement vêtue à l'attitude timide, marquée par la misère et l'isolement. Elle aurait pu être très belle si les privations et les fatigues n'avaient profondément altéré en elle non seulement les lignes de la femme, mais même la forme humaine. Peu de joies en cette vie occupée aux vendanges, aux moissons et au ramassage des olives…
La Louve
Dans un village reculé de l'Italie du Sud, La Lupa (« La Louve »), une femme à l'attitude et aux moeurs libres, fascine et attire maris et fils qui ne peuvent lui résister. Elle est grande, maigre, mais a une poitrine ferme et vigoureuse de brune. On l'appelle Louve car bien que plus toute jeune, elle n'est jamais rassasiée de rien. Les femmes du village se signent quand elles la voient passer. Pourtant, elle s'éprend tout particulièrement de Jean qui cultive l'olivier et qui souhaite plutôt épouser la fille de celle-ci, Mariette. Contre son gré, finalement Mariette se marie avec Jean. Mais, « la Louve » rôde toujours autour de ce dernier, au grand désespoir de Mariette, sa fille. Jean ne peut supporter que sa belle-mère soit toujours sur ses talons et lui fasse perdre l'âme et le corps. Sa décision est prise…
Malaria
La malaria est endémique en Sicile et tous les paysans vivant dans la peur savent qu'un jour elle est inévitable. Mais selon la croyance, là où est la malaria, c'est une terre bénie de Dieu… Dans les paysages brûlants d'une Sicile rongée par la malaria, l'auteur dépeint magistralement les combats et les tourments des vaincus de la vie.
Liberté.
« Et dans ce carnaval furibond du mois de juillet, au milieu des hurlements ivres de la foule… » Au nom de la liberté, chacun se livre au pire…

Quatre nouvelles mettant en scène de façon allégorique et dans un beau style deux femmes, un fléau et une idée qui peut mener au pire, au coeur d'un monde laborieux de paysans pauvres.


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J'ai lu ce recueil de quatre nouvelles de Giovanni Verga, grand auteur italien du XIXe siècle, dans le cadre du club de lecture d'Antastesia pour le mois de décembre ( #antastesiacdl ).
L'écriture de cet auteur est magnifique, très lyrique. Les quatre nouvelles se déroulent en Sicile et racontent le quotidien laborieux de paysans pauvres et malades.
Giovanni Verga décrit un mode de vie austère et rude où la religion et les superstitions sont omniprésentes.
Les pauvres, décrits par l'auteur comme "les vaincus de la vie", sont très souvent ostracisés, rejetés, y compris par un clergé sans coeur.
L'auteur dépeint les sentiments de ces personnages malmenés par la vie avec sensibilité et pudeur, l'amour dans "Nedda", la passion réprimée dans "La Louve", la peur dans "Malaria" ou même la révolte dans "La Liberté".
J'ai trouvé un accent dickensien à l'univers de cet auteur, sûrement du au sujet principal, la misère, mais aussi à des descriptions réalistes mais poétiques.
Dans la nouvelle " La Louve", Josée est une croqueuse d'hommes, habitée par le démon d'après les habitants croyants et puritains. Son personnage m'a fait penser à celui de Carmen de Mérimée.
Ecrites à la fin du XIXe siècle, l'auteur aborde aussi l'apparition du chemin de fer et ses conséquences dans la nouvelle "Malaria".


Un auteur engagé à l'univers foisonnant et à la plume élégante dont j'ai très envie de découvrir les romans !
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Ces quatre très courtes nouvelles ouvrent une porte vers l'Italie des oubliés. Des femmes, des travailleurs agricoles, des malades, des villageois et de la misère. Très poignant, sans concessions, les histoires constatent la misère humaine sans la juger, avec cependant une dénonciation de la bêtise, de l'hypocrisie et des classes dirigentes qui accentuent les drames.

C'est une belle porte d'entrée vers l'univers de Verga (qui est maintenant sur ma liste !) et les particularités du genre des nouvelles.

Les plus : court, facile à lire, marquant.
Les moins : c'est trop court !
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Première lecture de cet auteur italien; décidèment j'aime beaucoup le style littéraire de la fin 19ème et du début du 20ième siècle. Une écriture toujours fine et qui suggère sans dévoiler; cela laisse l'imagination vagabonder et créer ses propres images. La louve n'est pas le récit qui m'a le plus marqué dans ce recueil de nouvelles, mais plutot 'Nadda' que j'ai trouvé trés émouvant et si juste dans sa description de le misére physique et mentale, qui a souvent prédominée dans les campagnes. Ai envie de lire de nouveau cet auteur. Merci !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Au village, on l’appelait la Louve parce qu’elle n’était jamais rassasiée – de rien. Les femmes se signaient quand elles la voyaient passer, seule comme une mauvaise chienne, avec cette allure incertaine et soupçonneuse de la louve affamée : elle dévorait leurs fils et leurs maris en un clin d’œil avec ses lèvres rouges, et les entraînait derrière ses jupes rien qu’en les regardant de ces yeux de démon, quand bien même ils auraient été devant l’autel de sainte Agrippine. Heureusement la Louve ne venait jamais à l’église, ni à Pâques, ni à Noël, ni pour entendre la messe, ni pour se confesser – le père Ange de Sainte-Marie de Jésus, un vrai serviteur de Dieu, avait perdu son âme pour elle. » (p. 55)
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« Mais là où est la malaria, c’est une terre bénie de Dieu. » (p. 68)
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