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EAN : 9782081365582
414 pages
Flammarion (25/05/2016)
5/5   3 notes
Résumé :
Daniel Templon ouvre sa galerie en avril 1966, au moment où New York et l'art américain font une entrée fracassante dans le milieu de l'art français. En même temps qu'il se pose en défenseur de ces artistes d'avant-garde et des peintres émergents français, il participe à la réinvention du métier de marchand : il devient leur galeriste. Le programme de la galerie reflète les profondes mutations de l'art contemporain, mais aussi de ses acteurs - artistes, critiques, m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre retrace l'histoire de Daniel Templon et de sa galerie d'art contemporain, créée à Paris en avril 1966. Cette galerie est l'une des plus importantes du marché français. A travers le cas individuel de Templon, le livre de Julie Verlaine dévoile de manière très intéressante le fonctionnement et l'évolution de ce marché si particulier qu'est le marché de l'art contemporain.

Le 'galeriste', terme utilisé aujourd'hui en lieu et place de celui de 'marchand d'art', n'a pas pour seul objectif de vendre des oeuvres d'art. Son rôle est pour beaucoup d'agir dans le circuit institutionnel de reconnaissance de ses artistes. Il cherche à les faire monter sur l'échelle de valorisation et de légitimation. La démarche de Daniel Templon est à ce titre exemplaire. Il a travaillé étroitement avec les acteurs clés du marché de l'art : critiques, représentants des institutions (musées, acheteurs publics...), gros collectionneurs. Ainsi il fut à l'origine de la création dans les années 70 de la revue Artpress, qui a constitué un relais très utile pour promouvoir les mouvements artistiques représentés dans sa galerie. Dans les années 90, à une époque où il lui était plus difficile qu'auparavant d'accéder aux grands artistes américains, il fut à l'origine de la création de l'ADIAF, une association de collectionneurs français dédiée à la défense des artistes français. Il a également toujours travaillé à vendre des oeuvres à des institutions. prestigieuses comme le musée d'art moderne.

Ce livre apporte donc un excellent éclairage sur les mécanismes du marché de l'art. On y voit par exemple comment se nouent les alliances entre galeries pour faire monter la notoriété de certains artistes, ou au contraire comment s'exercent les antagonismes entre galeries. On y voit aussi l'évolution du marché avec notamment l'internationalisation (particulièrement en France, qui longtemps est restée repliée sur elle-même, persuadée que les meilleurs artistes du monde étaient ceux qui étaient installés en France), l'importance prise par les foires...

Mais le livre permet aussi de retracer une période de l'histoire de l'art récent à travers les exemples des artistes représentés par Daniel Templon : les minimalistes américains, les artistes du Pop Art, les nouveaux réalistes français, le retour de la peinture...

Je recommande chaudement ce livre, de lecture très facile, à tous ceux qui aimeraient comprendre comment fonctionne le marché de l'art, au delà des clichés trop souvent véhiculés lors des ventes d'oeuvres à plusieurs millions.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quand j'ai commencé dans les années 60, il devait exister moins d'une centaine de lieux dans le monde, musées, institution diverses, où l'on exposait de l'art contemporain. Maintenant il en existe des milliers. (...) Au moment d'édifier ces lieux, personne ne s'est jamais posé la question : "avec quoi va-t-on les remplir ?" Sachant qu'aujourd'hui le pourcentage des bons et des grands artistes n'est pas plus important que par le passé, donc minime, on a offert ces lieux au tout-venant, à la médiocrité - car il faut bien satisfaire la programmation à tout prix et rendre des comptes à l'Etat, aux pouvoirs publics ou aux élus locaux. Comment y voir clair dans cette confusion ? Comment discerner les artistes qui comptent parmi ceux qui encombrent la scène artistique, et donc le marché ?
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Les empâtements, étalements, raclements et autres viscosités sont une caractéristique commune à bein des œuvres de Debré, Dmitrienko, Dubuffet, Tàpies et Zao Wou-Ki, pour ne citer que les plus matiéristes des peintres exposés chez Daniel Templon et Patrick d'Elme. Il s'agit de rendre manifeste ce travail spécifique de substance, mi-solide mi-liquide, souvent hétérogène, façonné au couteau, au racloir ou au pinceau, et de faire ainsi méditer sur la matérialité de l’œuvre, sa tangibilité.
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