AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782268008004
184 pages
Les Editions du Rocher (01/05/1989)
4.17/5   27 notes
Résumé :
Pourquoi Mains-Rouges ? Parce que l'ainé de cette famille porte toujours ce sobriquet donné pour la première fois à l'ancêtre qui avait trempé ses mains dans le sang de MarieAntoinette. Mais les descendants valent l'ancêtre. Solidement installés dans leur grosse ferme des Charentes, Goupi Mains-Rouges, Goupi Doux-Jésus, Goupi-Tonkin, Goupi-l'Empereur qui a 106 ans, Goupi-Gazette et Goupi-Muguet, tous ont pour les lois et leurs semblables un solide mépris. Aussi lors... >Voir plus
Que lire après Goupi-Mains rougesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il faut vraiment avoir quelque chose à y faire pour débarquer, fin septembre 1920 en gare de la Poste Manquée. C'est le cas d'Eugène Goupi : il vient de Paris au village marier sa cousine… Enfin, c'est ce qu'on dit…

Il est accueilli par son oncle, Mains Rouges, Goupi Mains Rouges, deuxième de la famille à porter ce surnom avec l'ancêtre. Car faut vous dire, Monsieur… Ah, oui, j'oubliais : Eugène Goupi, pour tout le monde, ici, c'est Monsieur, Goupi Monsieur… Car faut vous dire, Monsieur, que chez ces gens-là, on vous appelle par votre sobriquet : L'empereur, Saint Homme, Les Sorts, Doux Jésus, Mes Sous, Gazette, La Morte, Carrosse, Dicton, enfin, Tonkin et Muguet… Muguet : la cousine…

Il y aura des morts et des blessés, un magot disparu et les gendarmes tenus à l'écart : « Les affaires des Goupi se règlent entre Goupi »…
C'est Mains Rouges qui mènera l'enquête interne aux Goupi, mieux que La Loi pourtant ancien gendarme…Une « enquête » menée dans la ruralité des années 20 ; des gens durs à la peine, taiseux, près de leurs sous… Une enquête rondement menée, convaincante… Alors qu'un deuxième intérêt pointe : Monsieur, Goupi Monsieur, ainsi dénommé pour son costume parfumé et ses manières de la ville. Peu à peu, lui qui prenait sa famille pour des « culs terreux », évolue : la fine moustache envahit bientôt la totalité de la lèvre, le plaisir est retrouvé de manger un morceau de jambon cru sur un quignon de pain à l'aide d'un couteau qui coupe vraiment et se replie…Bref. On voit Monsieur revenir aux sources, à sa culture initiale, rurale. C'est comme le vélo : ça ne se perd pas…

Venons-en au style : découvert il y a peu par l'entremise d'un hommage sur France-Culture, je ne connaissais de Pierre Véry que deux films (et encore… sans connaître le nom de l'auteur) : « Les disparus de Saint-Agil » et justement « Goupi Mains Rouges », deux films qui ont régalé mon adolescence… Je découvre aujourd'hui un écrivain au style délicieusement désuet et évocateur, un style qui sent l'humus et le sous-bois après l'orage. Pour ma part, j'aime beaucoup…
Un seul petit bémol à ce Goupi Mains Rouges : une fin ouverte de type cinématographique qui ne me satisfait jamais, que ce soit au cinéma ou en littérature.
Commenter  J’apprécie          204
"Les affaires des Goupi ne regardaient que les Goupi". C'est pourquoi, lorsque le magot familial disparaît et que la tante Goupi-Doux Jésus, vieille fille bigote, est assassinée, nul n'est besoin de faire appel aux autorités locales.
C'est que la famille, dans ce coin béni des Charentes, c'est sacré presque autant que la terre qui fait vivre. Chacun sa place comme en attestent les sobriquets. L'oncle célibataire, Goupi-Mains rouges, sorcier à ses heures, mène l'enquête. Et il est hautement préférable que tout se règle en famille car "le louche fourmillait dans la Chronique Goupi".
Huis clos familial en pleine campagne.
Écrit en 1937, les éléments du décor agissent comme des réminiscences d'un temps depuis longtemps révolu mais encore présent dans l'imaginaire familial. du livreur de Caïffa au marchand de peaux de lapins arpentant les campagnes, des métayers itinérants aux appelés du contingent partis au Tonkin, c'est toute une époque que nous restitue Pierre Véry, écrivain aujourd'hui oublié.
Il est l'auteur également des Disparus de Saint-Agil, de l'Assassinat du Père Noël, ou autres Anciens de Saint-Loup, que le cinéma a fait passer à la postérité. Dommage que ses romans alertes et bien ficelés n'aient pas connu le même destin.
Un petit moment de bonheur hors du temps.
Commenter  J’apprécie          163
Tous ces Goupi, avec leurs pittoresques surnoms accolés, offrent un des plus beau récit de mystère de Pierre Very.
Les descendant de Goupi - Besace, au fond d'une campagne perdue qui fleure bon l'entre-deux guerres, mènent une pièce tragique où s' exacerbent les passions et se révèlent les secrets.
Le film, tiré de ce beau roman, a magnifié les jolis personnages de Goupi-Muguet et Goupi-Monsieur, et creusé le sombre portrait de Goupi-Tonkin.

Commenter  J’apprécie          170
Goupi mains rouges l'aîné, Goupi tonkin, Goupi-doux-Jésus, Goupi l'empereur qui a 106 ans, Goupi gazette,Goupi muguet et même Goupi-la loi ont en commun de mépriser les lois de leurs semblables.
Dans leur ferme des Charente, un magot est recherché par tous et la mort frappe. Enfermés dans une conspiration du silence ils règleront leurs comptes entre eux.
Ce grand livre a donné un classique du cinéma français avec Fernand Ledoux dans le rôle de "Mains-Rouges".
Commenter  J’apprécie          162
Une famille vraiment étrange que celle des Goupi.
Par moments angoissant, ce livre m'a captivée.
L'intrigue est bien ficelée et le dénouement vraiment inattendu. Les personnages sont creusés et intéressants, l'ambiance superbement rendue.
Bref une petite perle.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
L'année d'après, "Goupi-Mains rouges" (1943), prouvait d'une manière indiscutable qu'il fallait compter avec Jacques Becker.
Non que le film soit parfait, il est surtout de tons un peu trop variés, hésitant entre le réalisme pur et la fantaisie quasi policière.
On ne peut tout à fait prendre au sérieux ce roman de Pierre Véry où un jeune parisien peu dégourdi tombe dans une famille campagnarde et est mêlé involontairement à un crime commis par un cousin à l'esprit dérangé par les colonies.
La mort de l'assassin, en particulier, est assez médiocre.
Mais le jeu des interprètes est admirable de force et de vérité, mais les décors paysans, l'auberge, la cuisine sont traités avec une science des détails et des éclairages à peu près oubliée depuis les films muets de l'école réaliste allemande.
Parfois on regrette quelque convention dans cette peinture sévère campagnarde, mais le plus souvent, la dureté, l'âpreté sont décrites en traits brefs et justes.
L'arrière grand-père de cent-six ans, le grand-père ancien gendarme, la paysanne qu'on nomme "Goupi-Tisane" et qui est si dure, le domestique un peu sauvage demeurent dans nos esprits comme des personnages vrais....
(extrait du second volume de "Histoire du cinéma - le cinéma parlant" de Maurice Bardèche et Robert Brasillach paru en 1964)
Commenter  J’apprécie          120
L’année déploie lentement l’éventail bigarré des semaines. La terre change de couleur, les bois se dépouillent, la terre est blanche, les bois sont noirs, puis le vert éclate comme une fanfare, et voici l’or en veut-tu en voilà : tout est jaune, tout est roux… Et l’existence va, − gel hier, pluie aujourd’hui, soleil demain (si Dieu veut). Et le tic-tac de la vieille horloge vous blanchit les tempes…

Commenter  J’apprécie          101
Le tortillard transportait une douzaine de voyageurs : trois paysannes à cabas, quatre paysans en blouse, autant de chasseurs entre les pieds desquels somnolaient des chiens, et, seul dans l'unique wagon des premières et secondes, un jeune homme distingué qui se faisait les ongles.
On était en 1920 ; septembre touchait à sa fin. Bien qu'il ne fût pas plus de huit heures du soir, il faisait déjà complètement nuit : le ciel était couvert.
Parfois la lune jaillissait d'un nuage comme d'un sac, pour plonger presque aussitôt dans un autre. Fugitivement, sa lueur frappait les peupliers érigeant le long de la voie ferrée leurs silhouettes élégantes et les transformait en fantômes argentés.
Le jeune frottait ses ongles à ses revers de veston. Il avait une figure ronde, un peu bouffie, le nez plat. Une mince ligne de poils ombrait la lèvre supérieure...
(extrait du premier chapitre " la maison des Goupi")
Commenter  J’apprécie          30
Le jeune homme prenait argent comptant chaque parole du colonial..
Tant et si bien que ce garçon, qui allait sous peu partir soldat et devait accomplir son temps à Angoulême, c'est-à-dire pas loin, finit par adresser à l'autorité militaire une demande pour faire trois ans en Indo-Chine, ce qui lui fut accordé. Bientôt, il reçut sa feuille pour Hanoï et prit le train à destination de Marseille, après une cuite carabinée en compagnie de Tonkin. Celui-ci, à la dernière minute, lui remit "quelques bonnes adresses", notamment celle de la fumerie du vieux N'Guyen Doc sur les bords du fleuve Rouge. Les parents, étaient affligés à un degré !...
Commenter  J’apprécie          30
Il était dix heures du soir. Le temps sentait l’orage. A faible hauteur, des nuages lourds poussés par le vent d’Ouest, filaient à la rencontre de la lune. C’était une nuit absolument comparable à celle ou Monsieur était revenu au pays. Par tous ses arbres, par toutes ses herbes, la plaine gémissait et sifflait.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Pierre Véry (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Véry
Goupi-Mains rouges de Pierre Véry (1956 / France Culture). Émission d'André Delferrière. Adaptation du roman de Pierre Véry : Serge Douay. Production : Anita Soler-Delferrière. Réalisation : Ange Gilles. 1ère diffusion le 28 juillet 1956. Photographie : Pierre Véry en 1925. Adaptation radiophonique par La Compagnie Art et Travail du roman de Pierre Véry, qui raconte l'histoire d'une famille charentaise de paysans rusés, les Goupi. Le père Goupi fait revenir son fils de Paris, censé être devenu un homme important et y avoir acquis une bonne situation, avec l'intention de le marier à sa cousine. Mais la jalousie de “Tonkin”, un autre de ses cousins, face à ce nouveau venu de citadin, fera de la nuit de son arrivée une nuit d'agitation et de crimes inexpliqués qui sèmeront la panique et le doute au sein de la famille.
Avec :
Léopold Goupi “Mains rouges” : Constant Rémy “Tonkin” : Robert Murzeau Eugène Goupi “Monsieur” : Jacques Carré “Mes sous” : Albert Gercourt “L'Empereur” : Charles Camus “La Loi” : Julien Lacroix “Dicton” : Henry Prestat Jean des Goupi : Jacques Anquetil Eusèbe : Jacques Sarthou Minain : Jean-Charles Thibault L'instituteur : René Alié L'employé de la gare : Jean Loisel “Doux Jésus” : Anita Soler “Muguet” : Anne-Marie Rochand Marie des Goupi : Régine Serva “Cancan” : Yvonne Villeroy Juliette : Madeleine Lhote Madeleine : Emilienne Laffont
Source : France Culture
+ Lire la suite
autres livres classés : avant guerreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (49) Voir plus



Quiz Voir plus

Les disparus de saint-Agil

Les n° des CHICHE-CAPON sont:

7,22,95
8,9,5
13,101,4
89,90,91

2 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Les Disparus de Saint-Agil de Pierre VéryCréer un quiz sur ce livre

{* *}