Jours sans faim

Dans ce cours texte en partie autobiographique, Delphine de Vigan dresse le portrait d'une jeune femme anorexique, au bord du gouffre.
L'écriture est belle et simple, dès le début on retrouve le talent de l'auteure pour décrire les sentiments et sonder l'âme de ses personnages.
J'ai lu ce livre d'un traite en quelques heures, mais il restera en moi pendant un moment.

Après avoir enchaîné deux lectures que j'ai beaucoup aimées, Les heures souterraines et D'après une histoire vraie, j'ai voulu faire une "pause" avec les livres de Delphine de Vigan, afin d'en profiter plus longtemps. Et cette fois, je me suis penchée vers son premier roman, publié initialement sous le pseudonyme de Lou Delvig.

Nous suivons Laure, une jeune femme de 19 ans hospitalisée parce qu'elle est anorexique. Elle pèse 36 kilos pour 1 mètre 75 : sa vie est en danger. Jour après jour, elle nous raconte son quotidien, ses inquiétudes à l'idée de reprendre du poids, sa famille, son médecin, les monologues de "la bleue", et sa maladie.

Pour Laure et pour toutes les personnes anorexiques, se nourrir est un combat. Elle ne veut pas mourir, mais s'effacer, jusqu'à disparaître. Grâce à cet ouvrage, l'autrice me permet de comprendre un peu mieux cette maladie si complexe... qu'elle a elle-même connue. En effet, c'est un roman autobiographique.

Le style d'écriture m'a énormément plu, il y a de très belles phrases, sans jamais tomber dans le pathos pour autant. Le·la lecteur·rice est plongé·e dans l'esprit de Laure, immergé·e à l'intérieur de ce corps et de cette tête malades. Et puis, il y a les propos de la bleue, qui m'ont tellement énervée, mais qui représentent plutôt bien, j'ai l'impression, ce qu'un·e anorexique peut entendre.

Pour finir, j'ai un message un peu personnel à faire passer... Je voudrais te dire merci. de m'avoir fait découvrir ce livre, mais aussi pour la confiance absolue que tu places en moi. Parce que tu es une personne formidable, absolument merveilleuse. Je sais que tu vas y arriver. Alors guéris. Vis. Fleuris. Sois heureuse. Ne t'en veux pas, jamais, ce n'est pas de ta faute. Je t'aime.

Et merci à Delphine de Vigan pour ce témoignage beau et puissant.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..

Je suis de plus en plus sous le charme de cette auteur. C'est le troisième roman d'elle que je lis (après No et moi et Rien ne s'oppose à la Nuit) et je suis conquise.
Dans ce court roman (122 pages) c'est l'histoire de Laure, anorexique qui va doucement faire l'apprentissage de là où elle en est et de ce qu'il va falloir faire pour guérir.

C'est dit avec pudeur, sans leçon de moral. C'est tout, tout doux, sur un ton qui ne veut pas brusquer, mais ne veut rien cacher. Laure relate les faits, les sentiments et les sensations, sans interprétations parasites. On choisit de comprendre comme on veut ce que cherche à nous dire l'auteur. Elle ne nous prend pas la main et ne nous force pas. Les faits sont là, sans fard. Sans honte non plus.

C'est un roman assez fort car il ne sombre pas dans le pathos et relate quelque chose de si fort, de si réaliste qu'on ne peut qu'être touché.

Une belle surprise pour tout ceux qui veulent en savoir plus sur cette maladie, ce que l'on ressent et autre.

Bref je le recommande, c'est très beau.

Lien : http://www.nyx-shadow.com/20..

La description du mal est exprimée avec un mélange de douceur et de violence paisible, malgré la sévérité du sujet. Tout semble clair, fluide, étrangement « normal ».
L'écriture est fine, délicate. Les mots sont vaporeux, envoutants. La plume est légère.
Décidément, la sensibilité de cette auteure, rendue au plus juste, me plait beaucoup.

Le sujet de ce livre est assez difficile à traiter sans tomber dans le pathos ou dans quelque chose de trop moralisateur. Delphine de Vigan trouve un ton juste pour parler de l'anorexie. le personnage de Laure est attachant et en même temps on a envie de la secouer pour lui dire de se réveiller et de se reprendre en main. Pourtant, à travers ce qu'elle raconte, on comprend que ce n'est pas facile, que c'est un dur et long combat.
Je crois d'ailleurs que c'est la force de ce roman : faire comprendre aux lecteurs que lorsqu'on parle de "combat contre l'anorexie", on peut parler d'un véritable combat, d'une souffrance et d'une dualité en soi-même qui est difficile à vivre et à gérer.

Chronique complète sur le blog.
Lien : http://dernierepage.blogspot..

Un des meilleurs ouvrages que j'aie lu sur l'anorexie. Un style déjà affirmé. L'histoire d'une naisssance à l'écriture. Emouvant, juste, personnel et authentique. Un très, très beau livre.
Les lecteurs de Rien ne s'oppose à la nuit peuvent en effet compléter la lecture de l'un par celle de l'autre.

Laure est une jeune femme d'une maigreur extrême, proche de la mort car elle ne se nourrit plus. Une mère folle, un père haineux, une soeur qu'elle a l'impression d'abandonner, un homme qui la quitte... de nombreuses raisons peuvent expliquer son choix. Mais là n'est pas la question. Un jour, le docteur Brunel trouve les mots et décide de l'aider. Elle lui fait confiance et accepte de séjourner à l'hôpital...

Dois-je encore signaler que Delphine de Vigan est une de mes auteures chouchous ? J'aime son style d'écriture, les thèmes variés qu'elle exploite et sa manière de mettre une partie d'elle même dans chacun de ses romans. Ici le thème difficile abordé est l'anorexie. Un sujet qui ne se traite pas à la légère et Delphine de Vigan le sait et le traite bien.

Laure est la narratrice du roman. Elle nous raconte son quotidien à l'hôpital, la sonde, les heures de repas, les autres patients, les visites, la douleur , ... Certains passages ne sont pas facile et il n'est pas évident de se mettre à la place de Laure, d'essayer de la comprendre elle et ses choix...
Le roman ne traite pas forcément des raisons qui l'ont amené à ce stade, mais ce livre traite bien du processus de guérison jusqu'à sa sortie.

Ce livre est bien sûr bouleversant et assez dur emotionnellement. En à peine 125 pages, l'auteure réussit à nous toucher directement même si nous n'avons pas forcément de personnes touchées par ce drame dans notre entourage.
Evidemment, j'ai pensé au livre "Petite" de Geneviève Brisac, lu au collège ou lycée (ma mémoire me fait déjà défaut...) mais ici Delphine de Vigan s'intéresse vraiment à la guérison et aux différentes étapes pour y parvenir !

Bref, un petit livre qui se lit très vite mais qui ne peut que nous toucher émotionnellement !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..

Ce livre est un paquet de douleurs , l'esprit et le corps s'entremêlent pour se déchiqueter, se broyer, se détruire .
On rentre dans l'Anorexie , un poison parmi tant d'autres !
Ce monde pétri de chagrin, d'incompréhension, impénétrable pour les "bien portants" se révèle à nous brutalement comme un chagrin ignoré .
La description de la maladie invite à l'empathie , à la sollicitude .
Une frustration s'installe cependant chez le lecteur :pourquoi ? comment plonge-t-on dans cet univers abyssal ? quelques lumières de- ci de- là : mère défaillante, paroles désastreuses qui blessent le coeur , scènes affligeantes , enfance saccagée mais on aimerait en savoir davantage ! comme très souvent , chez Delphine de VIgan une part d'ombre demeure ...très beau livre qui suscite plus d'une émotion .

Delphine de Vigan signe ici un récit tout en sobriété sur l'anorexie, un témoignage d'une rare intensité, d'autant plus poignant dans sa version audio, lue par l'auteure. Qui de mieux placée pour interpréter ce récit dans lequel l'auteure se met à nu et nous livre à travers le personnage de Laure, une partie de son passé, de son combat. Son interprétation toujours dans la retenue rend avec justesse l'atmosphère du livre et les pensées intimes de Laure.

Dans un état critique, la jeune fille de 36kg se retrouve hospitalisée pendant 3 mois et alimentée par sonde naso-gastrique. Nous allons suivre avec elle les étapes de son combat sur le chemin de la guérison, comment petit à petit elle va réapprendre à s'alimenter, à écouter et répondre aux besoins vitaux de son corps meurtri, mais aussi à lâcher prise, dépasser l'euphorie de se sentir vide et d'avoir un constant contrôle sur son corps, puis à vivre avec les séquelles physiques et psychologiques de la maladie.

Delphine de Vigan n'a pas son pareil pour mettre des mots sur les maux de cette jeune femme qui s'autodétruit petit à petit et qui en même temps ressent ce profond désir de se sentir vivante. Elle a su prendre de la distance sur son vécu pour dresser avec justesse le portrait de cette maladie du siècle, un mal profond qui joue sur nos angoisses enfouies et inconscientes, bien plus qu'une simple lubie d'adolescente se pliant au diktat de la minceur imposé par les magazines. Un récit incroyablement touchant et une belle leçon de persévérance !

Delphine de Vigan propose une deuxième lecture de "Rien ne s'oppose à la nuit". Une tranche de vie faisant écho à une autre, levant le voile sur une maladie souvent inspectée uniquement en surface. Avec "Jour sans faim", elle ouvre une porte par-delà laquelle il est difficile de garder les yeux bien ouverts. Et pourtant, elle parvient à nous faire apercevoir les méandres de l'esprit. Pas de pathos, aucun mot superflu, d'une justesse implacable.