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3,75

sur 2992 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre ne m'a pas laissée indifferente, c'est une illustration du harcèlement
moral : d'un jour à l'autre vous n'êtes plus rien parce que vous n'avez rien vu arriver, vous avez beau faire tous les efforts, vous êtes échouée au fond du couloir dans un bureau. Ceux que vous pensiez être vos collègues restent à distance c'est chacun pour soi, c'est l'histoire de Mathilde et de sa descente aux enfers : petits mensonges et grosses trahisons de l'entreprise.
Elle est veuve et vit seule avec ses trois enfants.

En parallèle, il y a l'histoire de ce médecin urgentiste Thibault qui décide de mettre fin à sa relation avec Lila car lorsqu'il lui dit "je t'aime" elle lui dit : "non". Lorsqu'il trouve le courage d'y mettre fin, elle lui dit : "merci", "merci pour tout". Il attend ensuite une manifestation de sa part, mais rien : pas de SMS, pas d'appels. Il continue à vivre sa vie professionnelle. Il est seul et le parfum de Lila encore dans sa voiture. Il n'a rien construit, il travaille sans relâche et personne ne l'attend lorsqu'il rentre le soir.

C'est l'histoire de deux êtres qui se bousculent physiquement, mais ne se rencontrent pas....

C'est le style Delphine de Vigan, on se sent à nouveau dans "la peau" des personnages, après je pense que "les Heures souterraines" c'est -d'après une histoire vraie- :

car dans "Rien ne s' oppose à la nuit", elle écrit page 15 :

" dans les mois qui ont suivi j'ai écrit un autre livre sur lequel je prenais des notes depuis plusieurs mois. Avec le recul, j'ignore comment cela a été possible, si ce n'est qu'il n'y avait rien d'autre une fois que mes enfants étaient partis à l'école et que j'etais dans le vide, rien d'autre que cette chaise devant l'ordinateur allumé, je veux dire pas d'autre endroit où m'asseoir, où me poser.

Après onze années passées dans la même entreprise -et un long bras de fer qui m'avait laissée exsangue- je venais d'être licenciée, consciente d'en éprouver un certain vertige quand j'ai trouvé Lucile chez elle....."

Je pense que chaque livre de Delphine de Vigan fait écho à sa propre histoire d'une façon ou d'une autre.

Enfin, par le pur des hasards, j'ai vu sur Arte ce dimanche matin, l'adaptation "des Heures souterraines", bien sûr il n'apporte pas autant de détails que la lecture du livre, mais le film est assez fidèle.

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Ce matin-là, ce lundi 20 mai, Mathilde se réveille tôt et sait qu'elle n'arrivera pas à se rendormir. Parce qu'une voyante lui a prédit qu'un homme allait changer le cours de sa vie et qui la délivrerait, elle espère que quelque chose va effectivement se produire ce jour-là. Comme tous les matins, Mathilde se lève, file sous la douche et prépare le petit-déjeuner pour ses trois enfants qu'elle élève seule. Comme tous les matins, elle prend le métro puis le RER et se rend à son travail. Mais, aujourd'hui, plus que tout, elle est fatiguée, elle n'en peut plus de devoir s'enfermer dans un bureau, de ne plus avoir de travail à faire, de se rendre dans son entreprise où plus personne ne l'attend. Cela dure maintenant depuis le mois de novembre. 8 mois qu'elle vit un enfer. Cadre dynamique dans un grand groupe, elle excellait dans son travail et était le bras droit de son patron, Jacques. Mais parce qu'une fois, en réunion, devant des clients, elle a jugé utile de défendre son point de vue, celui-ci lui mène la vie dure: des réflexions en tout genre, des brimades, des dossiers dessaisis, des voyages d'affaires annulés ou des humiliations devant les collègues. Mathilde tait cette mise à l'écart, elle se sent humiliée et ignorée de tous. le pire est qu'elle ne comprend pas les raisons de ce changement si brutal...
De son côté, Thibault vient de passer un week-end en amoureux avec Lila. Mais parce qu'il sait qu'elle n'arrivera jamais à l'aimer, qu'elle se dérobe et ne se dévoile pas, il a décidé de la quitter. Ce lundi 20 mai, il reprend son travail aux services des urgences de Paris. Sa journée sera rythmée par l'attente d'un message de Lila, les visites chez les malades et les embouteillages. Entre les gastro-entérites et les rhino-pharyngites, il y a par-dessus tout la solitude, l'espoir de rencontrer au moins une personne dans la journée. Thibault connaît cette détresse, cette misère, cette solitude dans cette ville qui vous happe, vous enferme et vous oppresse...

Ici, l'on suit parallèlement la journée de Mathilde et Thibault, deux êtres en plein désarroi, coincés l'un dans sa voiture et dans la ville et l'autre dans son entreprise, deux âmes en peine qui se ressemblent étrangement, deux solitudes qui, on l'espère, finiront par se croiser. Delphine de Vigan nous offre un livre poignant, tragique et étouffant dans un monde stressant, terriblement anonyme, semblable à l'araignée qui vous emprisonne dans ses filets. le harcèlement moral, dans son incroyable cruauté, subi de plein fouet par Mathilde, est ici dépeint dans un silence consternant et assourdissant. D'une écriture précise et sensible, l'auteur nous happe avec ses mots et décrit avec une grande justesse ces maux du quotidien, cette cadence infernale que nos deux héros tentent de maintenir.

Les heures souterraines... des minutes sombres...
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20 mai. Mathilde se raccroche à cette date depuis qu'elle a consulté une cartomancienne qui lui a annoncé qu'elle rencontrera ce jour-là une personne. Durant cette fameuse journée, nous allons comprendre peu à peu pourquoi la vie de Mathilde ne ressemble plus à rien, comment elle a fini dans un cagibi près des chiottes au fin fond d'un couloir dans lequel elle passe ses journées à ne rien faire, à voir le temps s'écouler lentement.
Ce même jour, Thibault, urgentiste depuis quinze ans, réalise qu'il est seul et fatigué de cette vie dans la fourmillière parisienne.
Delphine de Vigan a choisi de nous entraîner à la suite de Mathilde et Thibault qui ont un jour cesser de se battre. En ouvrant ce livre, je m'attendais à trouver une histoire un peu fleur bleue et romantique, attendant de voir à quel moment ces deux-là finiraient par se croiser, se rencontrer, s'aider pour changer de vie. Que ces heures souterraines s'arrêtent enfin pour eux. Jusqu'à la dernière page, l'ambiance plombée nous montre que pour Mathilde et Thibault, comme pour tous les anonymes qui chaque jour se battent pour continuer d'exister, rien ne se transforme comme par magie même dans un roman.
Sans pathos et sans faux-semblant, Delphine de Vigan nous brosse une peinture réaliste de notre monde actuel.
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Mathilde, adjointe au directeur marketing, est la cible d'un harcèlement moral ignoble. Thibault, médecin de ville, est amoureux d'une femme qui ne ressent aucun sentiment pour lui. Tous deux avancent péniblement dans cette vie qui n'a plus aucun sens ni aucune saveur.
Je découvre la plume de Delphine de Vigan avec beaucoup de plaisir. Ce roman est très bien écrit et se lit vite. le harcèlement et la dure vie quotidienne y sont tellement bien décrits qu'on évolue complètement avec ces personnages. Un livre à lire en cas de doute à tout plaquer: quitter les grandes villes, les amants inutiles, les patrons hystériques et changer de vie avant qu'elle ne nous emporte. J'attendais toutefois une fin plus marquante.
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Ce livre est d'une violence psychologique inouïe.
Mathilde subit une "mise au placard", au propre comme au figuré. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle découvre le monde sans pitié qu'est une entreprise qui peut broyer à loisir ses employés.Je l'ai suivie sur cette route cahoteuse et je l'ai plainte, comme je plains tous ceux à qui une pareille chose arrive.

Quant à Thibaud, médecin aux Urgences Médicales de Paris, il est confronté journellement à la misère, au désespoir, à la solitude. Son métier est difficile, mais il l'aime.

Il faut une grande force mentale pour supporter tant de choses, y compris les aléas de la vie : embouteillages, manque de parking, folie, mise à l'écart etc.
Comment tiennent-ils à ce rythme là ?
C'est la question que je me suis posée tout au long de ce court roman.
Je n'ai pas la réponse...
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Une voyante a annoncé à Mathilde que sa vie changerait le 20 mai grâce à une rencontre avec un homme. Et que sa vie change, elle en a bien besoin, Mathilde, parce qu'elle fait l'objet de brimades dans la société où elle travaille.

C'est la fin d'un week-end à Honfleur pour Thibault avec Lila dont il est fou amoureux, mais qui ne l'aime pas.

Mathilde et Thibault sont abîmés par ce qui leur arrive. Très vite, je me suis dit que la rencontre entre Mathilde et Thibault aurait lieu. J'ai donc patienté pour qu'il se passe quelque chose. Après tout, la voyante l'a annoncé, et puis l'histoire de Thibault, s'il n'y a pas de rencontre avec Mathilde, est sans grand intérêt.

Du côté de Mathilde, la tension ne cesse de monter, et j'avais peur pour elle chaque fois que le roman revenait vers son personnage. le harcèlement décrit manque un peu de finesse, comme si Delphine de Vigan avait avalé — et mal digéré — trop de livres sur le sujet. Donner un bureau isolé sans fenêtre, à côté des toilettes, s'est beaucoup fait pour pousser les gens à la démission, mais cette méthode avait un inconvénient : trop visible. Ce genre de méthode s'est calmé. Et oui, bien sûr, il s'agissait et il s'agit toujours de harcèlement, mais avec un objectif clair, ce qui n'a pas l'air d'être le cas de l'affreux chef de Mathilde.
Le propre du harcèlement moral, souvent le fait d'un pervers narcissique, c'est qu'il est masqué, très difficile à détecter par l'entourage. C'est avec sincérité que les amis ou la famille ne comprennent pas et prennent parfois le souffre-douleur pour l'agresseur. Dans Les heures souterraines, la DRH s'en rend compte, mais elle est totalement impuissante (mais pourquoi ?).

Le propre du harcèlement est d'isoler la victime, ce qui est très bien expliqué par Delphine de Vigan (voir la deuxième citation). Quel dommage qu'elle ne lui ait pas consacré une ou deux scènes qui auraient ajouté de l'émotion.
Les romans sur les brimades en entreprise ne sont pas si nombreux, il est donc intéressant de se faire une idée de ce qui peut se passer.

Lien : https://dequoilire.com/les-h..
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Quelle lecture difficile ! Première fois que je lis un roman traitant du harcèlement au travail. Il me faudra une petite lecture légère après cela, car on ne ressort pas très joyeux de ce récit-là...
Admirablement bien mené, du début à la fin, Delphine de Vigan parvient à créer une sorte de suspens, une attente douloureuse, tout au long du roman, qui met le lecteur dans un état émotionnel très proche de celui de ses deux "héros", bien qu'à un niveau bien moindre ! L'ambiance urbaine, la vie quotidienne, et surtout la psychologie des personnages est d'un réalisme peu atteint. J'ai été scotchée de lire les états d'âme des personnages, Mathilde et Thibault, décortiqués avec tant de finesse, ils étaient parfaitement crédibles. Nous avons affaire à une écrivaine douée d'un grand sens de la nature humaine, et qui s'est parfaitement documentée pour nous entraîner dans cette lente descente aux enfers que constitue le harcèlement psychologique au travail. Tout est dit.
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Mathilde est une femme active, pleine de vie, d'entrain et d''énergie. Maman de 3 enfants, elle gère son travail et sa vie de famille sans que rien ne perturbe son quotidien. Mais progressivement, elle s'enlise, en elle et autour, le silence et la solitude. Elle essaye de comprendre, de chercher là où tout a commencé, et se remémore cette réunion. Depuis, une situation pernicieuse s'installe : isolement, mise de côté, Mathilde est dépossédée de son travail, d'elle même. Elle tient, sans savoir pourquoi, sans savoir comment, mais elle tient, malgré les non dits, les mensonges et les humiliations.

Thibault est médecin. Il se sent vide, vit du vide entouré de mouvement et d'agitation urbaine. Il aime, mais ne sait plus aimer, Il quitte sa petite amie, par défaut d'amour. Il essaye de comprendre sa relation, d'en sortir, d'y survivre.

Pour Mathilde, tout devrait changer un 20 mai selon une prédiction : elle fera la rencontre d'une personne qui changera tout à sa vie.

Entre harcèlement social au travail, désillusion face au sentiment amoureux, se fut une lecture difficile, compliquée par le sentiment d'impuissance auquel on fait face tout au long de la lecture : on voit un désastre se produire devant nos yeux sans parvenir à changer quoi que se soit à cette réalité.

Outre une vision réaliste et difficile du monde du travail, on perçoit le désarroi de la personne qui est harcelé, ne se rendant pas compte de la situation tout de suite, et plus encore, essayer de tenir jusqu'à un point de non retour. On peut d'avantage être outrée non pas par la réaction du chef qui harcèle, mais des collaborateurs, qui se taisent, éludent, évitent la confrontation, et conforte la victime dans sa solitude.

Les événements que vit Thibault sont plus compliqué à définir, le vide n'est pas dû à sa relation amoureuse, il vient de plus loin. L'introspection dont il a besoin n'est pas forcément la bonne car il tourne autour de ses pensées et de la situation de vie dans laquelle il se trouve.

Les deux personnages m'ont semblés absents à eux mêmes, comme un voile que l'on pose pour décrire des situations difficiles. On leur imagine d'autres événements, d'autres vies. Et cette date du 20 mai m'a déçue, en ce sens où on attend tellement de ce dénouement, et enfin de compte... Est ce peut être la volonté de l'auteur?

Delphine de Vigan a su m'éblouir par sa prose et me terrifier par la réalité des sensations que j'avais en lisant cette histoire. Elle m'a gênée, dérangée, heurtée, fait espérer. Elle a animée en moi des sentiments conflictuels me forçant à achever la lecture de ce livre en une soirée tellement je ne pouvais laisser ces vies en suspend dans leur souffrance et leur solitude.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Le harcèlement moral au travail est un sujet douloureux qui touche malheureusement plusieurs milliers de personnes. Aller travailler la peur au ventre est une épreuve qui peut entraîner la détérioration de sa propre image et une perte totale de confiance en soi.

Pour illustrer ce propos, Delphine de Vigan met en parallèle une journée dans la vie de Mathilde mise brutalement « au placard » dans son entreprise, sans qu'elle comprenne pourquoi et de Thibault un médecin au bout du rouleau après une rupture amoureuse.
Avec son écriture simple et toujours juste, Delphine de Vigan aborde ici les thèmes de la solitude, de l'anonymat dans les villes, du monde du travail et de son côté impitoyable.
Chacun à sa manière, Mathilde et Thibault sont sur le fil, on sent qu'il suffirait de pas grand-chose pour qu'ils basculent d'un côté ou de l'autre. Ils avancent, lentement, en chancelant, mais ils avancent. On espère que tout va s'arranger pour ces deux personnages auxquels on s'attache rapidement, on a envie de les prendre par la main et de leur donner de l'énergie...

Delphine de Vigan démonte extrêmement bien le mécanisme qui se met en place petit à petit dans un cas de harcèlement au travail, et d'une certaine façon montre qu'il ne faudrait pas hésiter à appeler au secours ou à demander de l'aide quand on sent qu'on n'y arrive plus.
"Les Heures Souterraines" ne peut pas laisser indifférent. En tout cas il fait réfléchir et il nous hante longtemps après avoir tourné la dernière page...

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Un chassé-croisé entre Thibault, un médecin de quarante ans et Mathilde, une mère de trois enfants, veuve et cadre dans une grande entreprise. Vous me direz, qu'est-ce que ces deux personnages pont en commun ? Rien a priori, et pourtant, ce qui les rapproche, c'est une grande lassitude de la vie, l'une à cause de son travail et qui a perdu dans un terrible accident de la route le père de ses enfants, l'homme qu'elle aimait plus que tout et l'autre parce que lui non plus ne croit plus en l'amour puisque lors de sa toute récente aventure amoureuse, celle-ci était en réalité plus physique que réellement fusionnelle. Aussi, ces deux personnages, cet homme et cette femme qui travaillent tous les jours à Paris mais n'ont qu'une infime chance de se croiser auraient tellement de choses à partager. Si seulement si...La vie n'est parfois qu'un concours de circonstances, où la chance intervient souvent beaucoup !

Roman très léger et très agréable à lire. Il s'agit d'une sorte de roman à deux voix car, même si l'auteure a préféré ne pas employer la première personne lorsqu'elle fait intervenir ses protagonistes, un chapitre est consacré à Thibault tandis que le suivant (la plupart du temps car il arrive que deux ou trois chapitres soient consacrés au même personnage) se focalise sur Mathilde. le seul reproche que je pourrais adresser à cet ouvrage est que j'ai trouvé qu'il y avait parfois des redites. Même s'il peut effectivement arriver que deux personnes ressentent exactement les mêmes sentiments, j'aurais préféré que Delphine de Vigan ne l'exprime pas avec les même mots car nous savons tous parfaitement que les hommes et les femmes n'étant pas constitués de la même façon, ils n'expriment certainement pas leurs sentiments de manière quasi-identique. Hormis ce petit détail, un moment très agréable à passer grâce à la lecture de cet ouvrage. A découvrir !
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