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3,75

sur 3009 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman contemporain qui nous plonge dans des
thématiques d'aujourd'hui : la face sombre du monde du travail - ce cauchemar absolu qu'est le harcèlement moral- mais aussi, la solitude urbaine, les relations fragiles et superficielles , la quête d'amour et de stabilité sentimentale dans ce monde âpre et pressé ; et au milieu de tout ce fatras, deux personnages, Mathilde et Thibault, pris dans leurs propres spirales, qui ne vont cesser de se croiser et dont on se demande avec angoisse s'ils vont finir par enfin se rencontrer !
C'est fluide, finement décrit, très réussi !
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C'est mon premier livre lu de Delphine de Vigan et j'ai trouvé ce livre bon.
Je ne m'attendais pas à autant de noirceur. C'est un récit à deux voix.
Une employée se retrouve au plus mal. Elle n'a plus envie d'aller travailler.
Et l'autre personnage vie une peine de coeur tout en soignant les maux que l'être humain peu subir. Il est médecin pour les urgences médicales.
C'est un livre bien ancré dans notre époque. Sombre.
Pourtant, je trouve qu'il manque un petit quelque chose à la fin, que je trouve trop rapide et décevante.

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Avec talent, Delphine de Vigan dépeint la face la plus sombre du monde du travail, la menace que peut représenter l'entreprise et l'oppression qui peut naître de la ville tentaculaire.

A travers le cheminement de deux personnages étrangers l'un à l'autre, Delphine de Vigan nous parle de notre société dans ce qu'elle peut avoir de plus dur et de plus destructeur pour les individus. Elle nous parle d'une violence feutrée, particulièrement dangereuse, car difficilement perceptible.

J'ai envie surtout de m'arrêter sur le personnage de Mathilde, parce qu'elle incarne vraiment ce que peut être aujourd'hui la souffrance au travail. Thibault, lui, est un personnage plus classique, un être souffrant de solitude, alors même qu'il est inséré socialement. Mais il a surtout la malchance, finalement, d'être tombé amoureux de la mauvaise personne.

Lorsqu'on fait la connaissance de Mathilde, au début du roman, elle est à un point de rupture. On comprend qu'un mal insidieux la ronge chaque jour un peu plus, la prive du sommeil réparateur de la nuit, lui ôte tout appétit de vivre, la réduit au néant.
Très vite, on comprend qu'elle est victime de harcèlement moral sur son lieu de travail.

En raison de la précision et de la justesse avec laquelle l'auteur dépeint la détresse de son personnage, on imagine sans peine qu'elle a dû vivre elle-même une situation comparable : l'incompréhension face à l'attitude subitement devenue hostile de son supérieur hiérarchique ; la torpeur qui l'enveloppe peu à peu et qui agit comme un dernier rempart pour ne pas sombrer et continuer malgré tout à effectuer les gestes du quotidien, tels que prendre le métro, réveiller les enfants le matin, travailler ; le désir fou d'être atteinte d'une maladie terrible qui la sauverait en lui permettant de ne plus retourner sur le lieu qui la détruit chaque jour un peu plus ; la fatigue, la confusion qui la gagnent ; l'impossibilité à expliquer l'intensité de cette violence qui est faite de brimades et de mesquineries qui, prises isolément, semblent anodines, mais qui ravagent par accumulation. Et l'impression constante, qu'elle surmonte pourtant quotidiennement, qu'elle «ne va pas y arriver».

Parce qu'elle s'en est manifestement sortie, Delphine de Vigan parvient à raconter cette expérience sans complaisance et en en soulignant toute l'absurdité :
«A trente ans, elle a survécu à la mort de son mari.
Aujourd'hui elle en a quarante et un connard en costume trois pièces est en train de la détruire à petit feu.» (p.144 éd. du Livre de poche) dit-elle par exemple.
Surtout, elle dépeint l'oppression que peut représenter l'univers professionnel, spécialement en ces temps de crise où, le travail se faisant rare, on tente de faire croire aux salariés qu'ils doivent tout accepter.
«Elle ne savait pas qu'une entreprise pouvait tolérer une telle violence, aussi silencieuse soit-elle. Admettre en son sein cette tumeur exponentielle. Sans réagir. Sans tenter d'y remédier.»(p.46)

Ce livre, au-delà de ses incontestables qualités narrative et littéraire, peut sans doute aider ceux, aujourd'hui trop nombreux, qui connaissent une telle situation. Car alors on se sent souvent seul, on perd sa confiance en soi, on doute, on essaie de tenir envers et contre tout, alors qu'il faut au contraire parler, se confier, dès le début, dès les premiers dérapages, avant de se perdre, avant qu'il ne soit trop tard.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Un roman bien sombre que ces heures souterraines!
On y croise deux silhouettes harassées par les heures de travail. Un travail qui n'épanouit plus. Un travail qui vient briser toute raison d'être, dans une atmosphère de violence silencieuse, de mépris inhumain, d'extrême fatigue. Qui n'ont même pas leur vie privée pour compenser.
On espère, on respire pour eux, on se dit "c'est un roman, elle va les sortir de là in extremis, leur apporter un rayon d'espoir, un peu d'amour..." et puis ils continuent, on ne sait pas comment, marionnettes automates dont les fils cassent peu à peu.
Lues d'un trait, ces pages d'une fluidité presque "tragique" nous font glisser irrémédiablement avec les personnages dans les tréfonds absurdes du monde moderne.
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Avec la promesse que Mathilde et Thibault vont finir par se rencontrer, on lit le roman de bout en bout. La fin est surprenante. Un roman délicat et cruel à la fois.

Critique constructive:

Ce roman a été lu lors d'un Weekendà1000 (lire 1000 pages en 3 jours). C'était censé être une lecture douce et légère pour un week-end en amoureux à l'hôtel. Il s'avère que ça n'est pas du tout une lecture légère et douce et mignonne, du tout!

Mais...

J'ai adoré la vérité que décrit ce roman. La vie de Mathilde est peut-être celle de centaines de milliers de Français(es). La vie de Thibault également. Dans un train-train quotidien, les personnages tentent d'éviter les obstacles mais continuent de vivre malgré les soucis personnels, déchirure amoureuse et problèmes familiaux. Chacun lutte comme un dormeur, comme un personnage en funambule sur un fil d'acier tendu qui risque de se briser à tout moment.

J'ai aimé cette fragilité constante, comme si chaque personnage pouvait basculer dans l'ombre, la colère ou la mort à tout moment!

On sent la fébrilité des personnages, leur sensibilité, leur conscience s'éveiller puis s'éteindre. Delphine de Vigan est passée maîtresse en terme d'écriture du sensible, de la chute des corps, de leurs cris de désespoir étouffés par des oreillers invisibles. Des cris du coeur.

La délicatesse de l'auteur nous fait aimer les personnages, détester certains protagonistes. On vit, on palpite à la lecture d'un tel roman, cruel de vérité.

Delphine de Vigan est vraiment une auteur du sensible, de l'indicible, elle est une conteuse née, avec le don de nous embarquer dans des histoires de vraies tranches de vies. Et toujours, toujours, on en ressort grandi!

Bilan de ma lecture: un coup de coeur (encore un, après la lecture de "Rien ne s'oppose à la nuit").
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Une journée de printemps, le 20 mai ; une ville, Paris ; le décor est planté. Nous allons suivre une femme, brisée par le harcèlement psychologique de son supérieur hiérarchique, et un homme qui vient de mettre fin à une liaison amoureuse et remet aussi en question ses choix professionnels : médecin urgentiste dans la capitale plutôt que généraliste à la campagne comme il s'y est essayé pendant quatre ans. Régulièrement dans la journée, ces deux solitudes vont se croiser, vont-elles pouvoir se rencontrer, et cela leur permettrait-il de combattre leur mal-être?
Mon avis : Il y a déjà longtemps que je me suis plongée dans ce roman, mais il reste très présent en moi. Les ressentis des personnages sont si bien décrits, la ville aussi et sa capacité à nous isoler, à nous noyer dans la foule, à nous imposer un rythme qui nous rend aveugles et sourds aux autres et parfois à nous même. On a envie d'accompagner les deux personnages, de les soutenir mais aussi de les guider l'un vers l'autre, parce qu'après tout, on ne sait jamais...
Public : roman pour les adultes.
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Après "No et moi" j'ai voulu continuer mon aventure littéraire avec Delphine de Vigan et j'ai un très bon souvenir de ce roman "Les Heures souterraines".
Il raconte l'histoire parallèle (mais qui va finir par se croiser) de deux personnes, Mathilde et Thibault, dans la vie active parisienne.

Mathilde est victime d'un burn-out alors que Thibault, médecin, ne cesse de s'inquiéter à propos de sa relation avec sa maîtresse. Très fragile depuis la mort de son mari, Mathilde a songé plusieurs fois au suicide, mais refuse de passer à l'acte pour le bien de ses trois fils. Ces deux âmes tristes se retrouveront finalement dans le même métro.

Ça pourrait sembler un peu mélo mais non, c'est vraiment réaliste et très agréable à lire grâce à l'écriture de Delphine de Vigan.

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N°864– Février 2015

LES HEURES SOUTERRAINES- Delphine de Vigan – JC Lattès..

Il faut en effet être désespérée pour aller consulter une voyante dont le métier, largement rémunéré, est de porter la bonne parole à ceux qui viennent la rencontrer. C'est ce que fait Mathilde, veuve, qui élève seule ses trois enfants, cadre d'un grand groupe, et, depuis 8 ans collaboratrice efficace de Jacques, le grand patron. Bien sûr, il y a sa famille mais elle se consacre à fond dans son travail, comme il convient à un salarié investi de responsabilités, mais depuis quelques mois elle prend conscience qu'on veut l'éliminer, la détruire à coups de brimades, de réflexions désobligeantes, de coups bas, d'humiliations sans qu'elle ait mérité en rien cette mise à l'écart et ce harcèlement moral. C'est sans doute pour cela qu'elle a voulu connaître son avenir immédiat et quand la cartomancienne s'écarte des habituels propos lénifiants et se fait plus précise, lui annonçant, pour le 20 mai, un bouleversement dans sa vie, forcément elle s'accroche à cette perspective, y croit et fonde sur elle beaucoup d'espoirs !

A l'autre bout de Paris, Thibault, urgentiste depuis 10 ans, vient de terminer un week-end amoureux avec Lila que pourtant il va quitter parce qu'elle ne l'aime pas. Professionnellement, c'est plutôt la routine qui mine sa vie et il a choisi de s'abrutir dans son travail pour exorciser sa solitude, son manque d'amour, pour ne plus penser à cet accident stupide qui, il y a quelques années, l'a privé de deux doigts mettant fin à son rêve de devenir chirurgien.

Pour eux, chaque moment de ce présent triste et déprimant est une occasion de se remémorer leur passé, les bons et les mauvais moments, leurs parcours, leurs espoirs déçus par cette vie qu'ils voyaient autrement. Chacun de leur côté, Mathilde et Thibault vivent leur vie au quotidien, la détresse des gens et cet amour impossible pour lui, l'abandon au travail pour elle avec en prime le regard fuyant de ses collègues, leur absence de soutien parce que le maintien de leur emploi est le prix de leur silence et tout le monde de l'entreprise qu'elle croyait connaître qui se dérobe devant elle. Même si elle ne le veut pas, elle songe à la prévision de cette pythonisse parce que nous sommes effectivement le 20 mai et elle guette chaque événement et ses conséquences sur sa vie.

Ces deux personnages ne se ressemblent en rien, ne se connaissent pas, mais le lecteur se dit que, bien entendu, ils vont se rencontrer, tomber amoureux et on connaît la suite... A moins que ! Ils ont assurément en commun un mal de vivre et une solitude qui les suit comme leur ombre, un désespoir destructeur. C'est une évocation sans concession et tout à fait réaliste du monde du travail et de notre société contemporaine déshumanisée. Au-delà de ce que cette fiction évoque, le monde dans lequel nous vivons est une réalité. Il est fait d'exclusion, de racisme, de communautarisme, de chômage, de solitude, de violence... J'observe que l'actualité récente a mis en exergue un salutaire élan de solidarité et de révolte contre la barbarie, le terrorisme et en faveur de la liberté d'expression. C'est plutôt rassurant mais cela a été récupéré par les incontournables instances politiques au nom du « vivre ensemble » et des « valeurs de la République ». Mais qu'en est-il réellement quand cette société qu'on habille volontiers de vertus humanitaires voire humanistes, met en évidence, quand elle ne la favorise pas, cette volonté individuelle de détruire son semblable au nom de la réussite personnelle, du « toujours plus », ou de je ne sais quelle pulsion délétère sans oublier la nécessaire hypocrisie qui cache tout cela. Qu'on le veuille ou non, notre société est ainsi faite et qu'un auteur talentueux en dénonce les travers sous couvert d'un roman ne me paraît ni anachronique ni inutile.

Comme toujours j'ai apprécié le style fluide et facile à lire de Delphine de Vigan et je sais gré aussi à l'auteure d'avoir évité le trop facile « happy end » qui n'existe que dans les romans et pas dans vraie vie.
©Hervé GAUTIER – Février 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Une jeune femme à qui tout devrait sourire va voir sa vie se transformer en cauchemar à la suite d'une période de harcèlement moral dans son entreprise.
Le lecteur se prend à sombrer avec elle, à trembler pour elle, à vouloir arrêter cette spirale infernale qui semble sans fin. Les mots et les instants sont justes, c'est touchant et particulièrement bien écrit. Delphine de Vigan a su mettre des mots sur un sentiment diffus de déchéance et d'incompréhension face à une attitude de harceleur / harcelé qui éclate ici dans toute sa réalité.
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Première rencontre avec cette auteur dont je lis régulièrement vos avis.

L'écriture est parfaite, sincère, simple et directe pour raconter le quotidien des deux protagonistes.

Un petit roman ( par la taille) mais d'une grande intensité qui rappelle combien l'on peut se sentir seul à certains moments de la vie , des moments tragiques qui soulignent la cruauté de la Société .
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