Le récit d'une journée où le lecteur suit en parallèle le quotidien d'un homme et d'une femme qui ne se connaissent pas. Tout les rapproche (leur âge, leur solitude, leur lassitude, leurs aspirations) : le destin les mettra –t-il en contact ? C'est la promesse faite par une voyante à Mathilde : le 20 mai, un homme entrera dans sa vie.
J'ai bien aimé ce roman mélancolique, voire désespéré.
L'auteure n'est pas tendre avec son personnage féminin qui, professionnellement, tombe de Charybde en Scylla en quelques heures.
Thibault, le personnage masculin, tente de dépasser un dépit amoureux tout en soignant les petites et grandes misères de ses patients : il est médecin de garde.
Ce qui aurait pu n'être qu'une énième histoire d'une rencontre amoureuse est ici très habilement détourné. La journée des deux héros est bien sûr largement détaillée mais émaillée de nombreux retours en arrière : leur passé est ici radiographié. Mais il y a aussi de fréquentes réflexions sur la solitude des grandes villes, toutes ces identités remarquables posées les unes à côté des autres, empilées, entassées même dans les transports en commun, mais qui jamais ne s'additionnent.
A lire.
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Un livre magnifique et vrai.
Au-delà du harcèlement moral en entreprise ou de l'anonymat dans la grande ville, ce livre parle avant tout de la difficulté de vivre dans notre monde exigeant, difficile et parfois cruel, de la solitude, de ces moments d'épuisement où même les actes les plus anodins paraissent insurmontables...
Les deux personnages sont attachants, ils résonnaient fortement en moi, j'avais l'impression de les comprendre :
Mathilde, sa situation professionnelle pourrie, la honte qu'elle ressent et qui l'empêche de parler plus tôt, pourquoi c'est plus difficile pour elle de gérer l'attitude mesquine et sournoise de son chef que de se relever après la mort de son mari 10 ans plus tôt, l'amour de ses fils qui essaient de la protéger...
Thibaud, sa fatigue, son refus de cette relation amoureuse bancale, son désenchantement face à un métier qui ne lui permet pas réellement d'aider ses patients et où il passe 1/3 de son temps à chercher un stationnement, sa persévérance malgré tout, sa révolte aussi devant Lila qui ne l'aime pas, sa sensibilité qu'on ressent tout le temps...
Je rêvais donc pour eux d'une happy end, pour qu'ils puissent enfin poser leur fardeau et goûter un peu de douceur. L'auteure n'a pas choisi cette option, peut-être parce qu'elle la trouvait trop facile.
Mais elle a glissé quelques notes discrètes d'espoir, ça et là : le Défenseur de l'Aube d'Argent, la gentillesse de la collègue ou du patron du bar, les projets de Thibaud pour le week-end. Pour moi, elles sont capitales dans un récit par ailleurs très sombre.
Sinon, vraiment, notre monde est trop déprimant, et je refuse de croire ça !
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Roman qui conte l'histoire de deux solitudes qui ne se rencontreront pas, même si elles passeront très près l'une de l'autre. Une double lecture donc dans ce texte bien écrit : elle, paumée dans les couloirs du métro, enfermée dans l'enfer de l'éviction dont elle est victime dans son entreprise; lui, médecin débordé par son activité au service des autres au point qu'il ne voit plus rien autour de lui, même pas elle avec qui il aurait pu peut-être construire autre chose. Beau roman, souvent émouvant, plein de précision, notamment sur le monde ingrat de l'entreprise, écrit avec le style qui convient pour perdre le lecteur dans le désarroi de ces deux solitudes si différentes et pourtant si proches.
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J'aime beaucoup ces livres qui continuent à m'occuper la tête après la dernière page. C'était le cas avec celui-ci, quand j'ai commencé à me demander pourquoi l'auteure avait mis sous une même couverture deux récits qui à première vue n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Pourquoi les avoir rassemblés ?
Un des deux récits raconte comment une femme se fait harceler par son patron. Il s'agit ici d'un harcèlement moral. Elle a osé le contredire en public, il va la casser. La réduire à un meuble, la privant de travail, fermant toutes les portes de sortie. C'est glaçant, c'est horrible. Cela se passe dans la vraie vie, malheureusement. le portrait est criant de vérité, l'analyse est remarquable. On en sort marqué.
C'est le récit dominant.
On en oublie presque l'autre récit, celui d'un homme qui, la mort dans l'âme, met fin à la relation qu'il a avec une femme dont il est éperdument amoureux. Elle l'aime aussi, probablement. Mais elle ne le lui dit pas avec les mots qu'il attend. Elle n'exprime pas ses sentiments. Alors, pour lui, cela devient insupportable et il décide de rompre. Elle le remercie pour tous les bons moments et elle part, calmement, sans rien dire d'autre. Elle reste elle-même. Et lui se noie dans son travail de médecin pour ne plus penser à elle…
À côté du premier récit, celui-là paraît presque doux.
Et donc, pourquoi avoir rassemblé ces deux récits-là ? Dans les deux cas, j'y ai vu une personne qui fait du mal en voulant rester elle-même. le patron du premier récit veut préserver son autorité et il casse celle qui s'y oppose; la femme du second récit reste fermée dans son mode d'expression, au désespoir de son amoureux. Mais le premier casse par méchanceté tandis que la seconde casse, je dirais par maladresse. Dans le premier cas, il n'y a pas solution pour contrer la violence, si ce n'est la violence. Dans le second cas, il pourrait y avoir une solution si on laissait à la confiance le temps de s'installer.
On pourrait aussi se placer du point de vue des autres personnages: dans le premier récit, on pourrait dire que la femme fait du mal à son patron, sans en imaginer l'ampleur; dans le second récit, on pourrait dire que l'homme fait du « chantage affectif », qui n'est pas des plus sains.
Dans le premier récit, le harcèlement est explicite et violent. Dans le second, le harcèlement est, pour autant qu'on puisse parler de harcèlement, plus insidieux.
Lisez donc ! Et faites-vous votre scénario ! Ou bien lisez sans vous poser de questions: pourquoi faudrait-il tout s'expliquer ? Ce livre n'en sera pas moins prenant…
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Beau petit roman, très actuel, sur la difficulté de vivre dans notre monde moderne - métro, boulot, dodo - à Paris et qui raconte le léger frôlement de deux êtres qui auraient pu vraiment se rencontrer mais qui ont cependant puisé une certaine force dans un seul regard.
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Deux vies s'entrecroisent durant cette journée du 20 mai, qui ouvre et clôt le roman. Mathilde est victime de harcèlement moral à son travail, Thibault est un médecin de ville qui vient de mettre fin à une relation amoureuse destructrice... En jouant sur le "vont-ils se rencontrer ?", qui est finalement LA question de la vie, qu'est-ce qui fait que des gens se rencontrent, ce roman déroule un portrait de la société qui broie, qui laisse les gens seuls, sur le bord de la route, de la vie, du travail...
Ce roman est très bien construit, l'alternance des chapitres pour chacun des personnages fonctionne bien, la langue est belle et captivante... Magnifiquement bien vu, d'un réalisme triste mais sans cynisme...
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