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3,75

sur 2993 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une perle ! Ce roman est une perle stylistique, l'auteur touche du doigt l'essence même de la vie de beaucoup de citadins, de travailleurs d'entreprises, avec une rare perspicacité !
Mais Dieu, que c'est loin d'être léger ! La 4e de couverture déclare que c'est « un roman vibrant sur les violences invisibles d'un monde privé de douceur » …C'est le moins qu'on puisse dire ! Ici, nul optimisme, nulle touche positive ne vient sauver les héros … et moi par la même occasion. Je n'en pouvais plus d'accompagner Mathilde dans l'engrenage du harcèlement sournois, ou Thibault dans la spirale de sa rupture à cause d'un amour non partagé. Tout est si bien expliqué, avec tellement de nuances dans la noirceur…
Un peu d'air SVP ! Un peu de campagne ! Je ne supporte plus l'air vicié de ce Paris peuplé de zombies. Delphine de Vigan a bien réussi son coup. Vite ! Que je saute hors de ce cycle infernal !
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Hier soir, je suis allée dîner au restaurant en compagnie de ma voisine de palier.
Elle est en pleine dépression et voulait se changer les idées.
J'ai proposé de lui prêter quelques livres susceptibles de lui remonter un peu le moral.
Vous étonnerez-vous que je n'aie pas retenu Les heures souterraines ?...

Delphine de Vigan choisit de nous dépeindre le milieu du travail dans ce qu'il a, pour certains, de plus angoissant, de plus oppressant, à savoir le harcèlement moral et le burn-out qui s'ensuit.

Mathilde, cadre dans une grosse entreprise, se voit du jour au lendemain et sans raison apparente, méprisée par son supérieur hiérarchique.
Il s'emploie alors sournoisement, méthodiquement, à la relever de ses fonctions et à l'isoler socialement.

En parrallèle, Thibault, médecin urgentiste, vit très mal un échec amoureux qui pèse lourdement sur sa motivation professionnelle.

Deux tranches de vie tristes, démoralisantes, qui se noient dans le chaos et l'anonymat d'une ville inhumaine avec son métro bondé.
Le propos est traité de façon très réaliste au point que l'on ne peut que remercier le ciel si on a la chance d'avoir une bonne place et des collègues sympas !

C'est pas une lecture de vacances, ça..c'est noir, dur, révoltant.
Mais il faut se rappeler que de telles situations existent et qu'elles doivent être dénoncées et combattues.
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Dans ce roman à deux voix, Delphine de Vigan raconte l'histoire de Mathilde, cadre dirigeante dans une entreprise. Depuis huit mois elle subit un harcèlement moral et permanent de la part de son supérieur.
En cette journée du 20 mai, suite à sa visite chez une voyante, elle pense qu'elle va rencontrer une personne qui va changer le cours de sa vie.

Cette personne, serait-elle Thibault, médecin urgentiste à domicile, qui vient de quitter Lila qui ne l'aime pas ?

Dès lors, on pourrait imaginer que ces deux solitudes en perdition puissent, un jour, se rencontrer, se percuter ou seulement se croiser… Or, tel n'est pas là le dessein de Delphine de Vigan.
Avec des mots simples, des phrases courtes elle nous dépeint des citadins, parmi des millions d'autres, confrontés à la vitesse de la vie, à son agressivité, sa violence, son bourdonnement incessant, sa solitude, sa détresse humaine, son stress professionnel et ses violences invisibles.

Une réflexion sombre, triste, mais intéressante sur la condition de l'homme moderne confronté à la violence d'une société broyeuse d'âmes. Dans un monde brutal et impitoyable dévoreur de performances, il n'y a pas de place pour les « faibles » qui cessent de se battre et de vivre parce que l'avenir et l'espoir ont cessé d'exister.
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Un livre désespérant sur le désespoir, l'injustice, la loi du plus fort, le gâchis humain, l'absurdité, la destruction follement méthodique d'un être... Les mécanismes implacables en jeu sont très bien décrits, la fiction et la réalité se trouvent totalement fusionnées. Une seule lueur d'espoir: Delphine de Vigan la place dans la pensée du lecteur, qui veut croire, jusqu'au bout, au miracle. En tout cas, ce fut le cas pour moi, et c'est là, aussi, que je situerai personnellement le talent de Delphine de Vigan, dans cette adhésion qu'elle suscite.
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Pas une fois dans le livre ne sont prononcés les mots
« harcèlement moral ».
Pourtant Delphine de Vigan le décrit très bien. C'est justement le cas d'un harcèlement moral qu'elle dépeint.
On est dans le NON- DIT et c'est souvent le cas lorsqu'on subit cette violence.
Violence sournoise qui tourne, rôde, rampe autour de nous puis le cercle rétrécissant, elle attaque et injecte son venin tout en étouffant sa cible. Pauvre victime, elle s'est tant débattue qu'elle en a perdu toute son énergie. À bout de force, elle cède sous l'indifférence générale des collègues, l'incompréhension feinte ou le déni des 'ressources humaines'.
Le harcèlement moral n'est jamais pointé du doigt ; il évolue donc librement dans les entreprises, dans toute structure dont l'objectif est avant tout le rendement, la production à tout-va. Comment sont donc choisies les victimes? Y a-t-il une préméditation ou n'est-ce que la faute à 'pas de chance '? Pas de réponse...
Une seule issue : « l'issue de secours» la plus sage des décisions si l'on veut survivre à ce Tsunami!
« Par ici, la sortie ! »
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un livre assez dur comme toujours avec D. de VIGAN qui met en scène un homme et une femme brisés par la vie. Mathilde mène une vie heureuse même si elle élève seule depuis la mort de son mari son fils ainés et ses 2 jumeaux. Elle a fait une grave dépression après la mort de son mari mais elle s'est accrochée est arrivée à s'en sortir et s'est trouvé un travail dans le marketing qui lui plaît et où tout lui réussi tant qu'elle reste sous l'aile de Jacques le patron de la boîte.
un jour lors d'un réunion elle est en désaccord avec lui et alors tout bascule, le harcèlement commence. Monsieur a été atteint dans sa virilité, dans son égo surdimensionné et dorénavant Mathilde va devenir son souffre douleur. il ne lui épargnera rien : les critiques injustifiées, les reproches devant les autres pour un retard qui ne relevait pas d'elle :une femme s'était suicidée en se jetant sous le métro ou le RER (elle met des heures entre métro différents trains aux noms multiples.
on assiste à sa descente aux enfers et en parallèle se déroule l'histoire de Thibault ex-médecin de campagne devenu urgentiste qui traîne aussi une souffrance , une solitude qui est proche de celle de Mathilde. il vient de s'obliger à rompre avec sa maîtresse car cette liaison n'a aucun avenir, il ne s'agit pas d'amour mais uniquement de sexe. Or ce que désire Thibault c'est une épaule sur laquelle se laisser aller et parler de ses souffrances.
ce livre décrit bien les rouages du harcèlement au travail que vit Mathilde avec une DRH dépassée par la situation et également la mise en place insidieuse du burn-out qui touche beaucoup de médecins.
on aimerait que ces deux-là se rencontre.
Un petit clin d'oeil aussi à Simon le fils aîné de Mathilde qui est déjà tellement mature pour son âge et qui protège sa mère autant qu'il peut en l'aidant à la maison, avec les petits frères aussi.
A ne pas lire en période de blues...
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Mathilde, veuve, maman de trois enfants, est une brillante sous-directrice marketing dans une entreprise. Son emploi a été sa bouée de sauvetage suite au décès de son mari et Mathilde a su trouver en Jacques, le directeur marketing, un soutien. Et puis du jour au lendemain s’amorce une lente descente aux enfers. Harcelée moralement puis mise au placard, Mathilde se retrouve ignorée, fragilisée, victime d’insinuations, de soupçons et d’humiliations. Jacques, qui l’avait autrefois soutenue, devient son plus fervent ennemi.
Parallèlement à l’histoire de Mathilde se déroule celle de Thibault, médecin urgentiste qui parcourt les rues de Paris pour aller soigner grands et petits maux, secourir les âmes seules de cette grande ville où l’anonymat est roi. Thibault, déjà déprimé par sa rupture avec la femme qu’il aime mais pour qui il ne représente qu’une relation sexuelle, se retrouve harassé par son travail et sa tâche quotidienne.
Dans le métro, chacun rejoint son logis, son travail, un ailleurs. Tout le monde se croise sans se voir. Mathilde et Thibault, durant ces heures souterraines, vont-ils se reconnaître dans leur détresse ?

Delphine de Vigan, avec toujours un style clair et précis, sait raconter des existences communes, banales et terriblement violentes. Que ce soit à travers le monde hostile et mesquin de l’entreprise ou bien à travers la description d’un homme amoureux qui ne sait plus où il en est dans sa vie, l’auteur montre la détresse quotidienne des individus. Détresse amoureuse, détresse professionnelle, détresse morale au final. Les histoires de Thibault et Mathilde ne sont pas gaies, c’est le moins que l’on puisse dire. On aurait aimé Mathilde un peu plus combattive car mis à part son travail, elle semble mener une vie confortable entourée d’enfants aimants.
Pour autant, l’écriture de Delphine de Vigan nous tient en haleine. La description de la solitude et de l’anonymat des grandes villes est très réaliste. Réalistes également les cheminements parallèles de Mathilde et Thibault, des vies abîmées et émouvantes que l’on aimerait voir se croiser. Mais justement, il ne s’agit que de vies désespérément ordinaires.
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Ce petit livre n'a pas une énorme ambition, mais il est l'occasion pour D.de Vigan de montrer ses talents d'observation et de description minutieuses des choses simples du quotidien. L'histoire est celle d'une femme ayant plutôt réussi dans le marketing, mais qui va se trouver subitement écartée et négligée par son chef de service. Ce sera l'occasion pour l'auteur de remarquer toutes les petitesses, les lâchetés, la brutalité silencieuse qui accompagnent ces situations dans les entreprises. Parallèlement, on suivra un médecin urgentiste, accaparé et un peu écrasé par son travail quotidien, au point de ne plus vivre autrement que par celui-ci. Jusqu'à la lassitude, le découragement. Ces deux destins presque ordinaires nous montrent combien la grande ville d'une part et le travail d'autre part, porteurs de tant de satisfactions quand tout va bien pour soi, peuvent être oppressants et destructeurs quand la machine se dérègle: fragilité des situations et des êtres, même bien dotés au départ. Tout cela ne nous rend pas très optimistes.... Ce roman n'est pas porteur d'une "histoire", d'un scénario solide ou original, mais il vaut par la justesse et la précision de ses observations. Nous sommes vulnérables et fragiles, le monde est dur et cynique. C'est un fait. Tant qu'on ne subit pas cette implacable logique, a-t'on le droit de l'oublier, et de la nier?
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Lu dans le cadre du challenge ABC 2013/2014

Delphine de Vigan nous fait le portrait croisé de 2 personnages, Mathilde et Thibault, qui sont dans une impasse. Ce 20 mai 2009 est un tournant dans leur vie, Mathilde, cadre commerciale, est victime de harcèlement moral au travail et Thibault, médecin à domicile, vient de quitter sa petite amie qui n'avait pas le moindre intérêt pour lui.

Toute l'intrigue se situe à Paris. Elle, elle prend les transports en commun et nous parle de la vie souterraine, dans lequel les gens se croisent sans se voir et Thibault, lui, parcourt les rues de Paris en voiture pour ses visites.

C'est un roman très sombre que j'ai lu d'une traite. L'auteur réussit à nous raconter le harcèlement moral en entreprise par ses petits détails qui font un tout, et qui rend bien le ressentiment de Mathilde et le piège dans lequel elle est s'enfermée malgré elle.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Mathilde est cheffe de projet dans une entreprise de marketing, Thibault est un médecin qui sillonne Paris en voiture (sic !) ; ils ne se connaissent pas et ont tant en commun : ils sont à bout, ils ne croient plus en la douceur qu'apporte parfois la vie. Lui n'arrive pas à avoir une vie stable, il est irritable, il a quitté Lila au matin du 20 mai. Elle est victime de harcèlement moral « progressif » de son chef ; ça commence par quelques projets en moins, puis un refus de parler, puis un changement de bureau soudain. Mais Mathilde s'est laissé dire que tout changerait le 20 mai.

Moi aussi, j'ai attendu et attendu mais en fait, sans vouloir spoiler, il ne se passe pas grand-chose. Delphine de Vigan décrit avec brio la spirale infernale de l'enfermement sur soi, du vide qui s'installe sans qu'on ait eu le temps d'en parler, c'est déjà trop tard, on continue donc à se taire jusqu'au point de rupture. J'ai aimé les mots de l'auteure, j'aimerais tant savoir écrire comme elle, que vous ayez l'impression de lire De Vigan quand vous lisez ces lignes (on se calme Anne-So, on se calme !). J'aurais aimé plus d'interaction entre ces deux âmes esseulées que sont Mathilde et Thibault.
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