Dans cet essai très riche, l'auteure nous parle de notre lien immemorial au Vivant et de la nécessité de le retrouver pour nous guérir nous-même autant que le collectif.
Elle se base sur son expérience auprès des aborigènes australiens et son propre vécu pour aborder le problème de nos sociétés occidentales modernes, totalement déconnectées de la nature, de l'environnement, des cycles, et de faire le parallèle avec les cultures où le lien est encore cultivé.
Le terme d'ancêtres n'est pas à prendre au sens littéral, on parle là du Vivant dans son ensemble.
On retrouve le postulat de base du décodage biologique, à savoir que nous portons en nous une part de l'adn de chaque espèce vivante qui nous a précédés. Il y a dans nos mémoires celles de nos aïeux, mais aussi des animaux, champignons, plantes, bactéries qui ont vécu au travers des âges.
De là, un parallèle est fait entre l'interconnexion des espèces dans la forêt par exemple et l'interconnexion de l'homme avec la nature. L'ignorance de ce lien est à l'origine des désastres écologiques que nous créons, de l'appauvrissement des ressources, de la disparition des espèces, mais aussi d'un profond mal-être chez l'humain qui a perdu une part importante de lui-même.
Si elle incite à se relier à nos ancêtres, humains ou non, elle se détache des tendances new-age et de l'appropriation culturelle qui en découle. Car avoir un tambour et trois plumes d'aigle ramassées en Ardèche ne fait pas un chamman. Elle invite plutôt à puiser dans la culture de notre terre, car partout sont les aïeux qui ont été reliés à la Terre. C'est très intéressant de noter le pillage de ressources, l'importation de plantes de l'autre bout du monde pour des pratiques qui n'auraient besoin que de ce qui nous entoure.
En bref, si l'idée de départ n'est pas vraiment nouvelle, ce livre est tout de même à mettre entre toutes les mains. Cette reliance ancestrale est abordée de façon très fournie et intelligente, la spiritualité est celle du bon sens, c'est finalement d'une simplicité et d'une évidence absolues.
Un essai réussi et enrichissant.
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J'ai beaucoup apprécié ce voyage, cette initiation à un cheminement vers le retour aux sources, à nos ancêtres, à nos racines, à la nature.
Les nombreuses expériences vécues par lautrice m'ont d'autant plus parlé car résonnant avec ma propre histoire et celle de ma famille, entre forêt du Nord et territoire Australien.
Les exercices présents dans le roman sont de bons conseils pour approfondirs l'immersion et de bonne pistes pour la suite.
Je pense le lire à nouveau mais en compagnie d'un proche, comme conseillé par l'autrice.
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Vivre de nos jours sans connaître ses racines ancestrales, des racines à la fois malléables et multidimensionnelles, c'est pour moi comme vouloir faire pousser une graine sans terre. Sans rien stabiliser et nourrir notre avenir. Notre capacité à récolter pour les forces et les dons de nos ancêtres se perd. Pour aller de l'avant, il est nécessaire de ralentir, de soigner le sol qui se trouve sous nos pieds, afin de nous donner une meilleure chance d'entrer à nouveau en relation avec le monde, dans le respect et la récipro cité. Il est temps de revenir sur nos pas, de désapprendre ce que nous pensons savoir de nous-mêmes et de remettre en question la manière dont nous avons dénigré nos origines au cours des siècles passés. Tant que ce processus de désapprentissage ne sera pas reconnu comme une nécessité, nous ne pourrons pas nous ouvrir à de nouvelles possibilités de relations avec notre monde dans le respect, la réciprocité et la révérence.
- La sagesse des ancêtres, p. 33
Nos ancêtres sont le résultat de millions d'années d'évolution continue dans leur environnement naturel. Au-delà de l'humain, ce sont les bactéries, les virus, les poissons, les champignons et les plantes qui étaient là bien avant nous. Nous portons en nous toutes ces formes terrestres d'existence. Nous sommes elles et elles sont nous. Leur sagesse est toujours vivante dans les profondeurs de notre ADN, accessible, si nous sommes prêts à nous détourner du mental pour retrouver les capacités d'apprentissage naturelles de notre corps, à nous tourner vers notre corps ancestral pour la faire revivre.
La connexion aux ancêtres n'est pas une tendance New Age ou quelque chose de nouveau, mais était commune à de nombreuses, sinon à toutes cultures anciennes à travers le monde. Une connexion qui n'a jamais cessé d'exister chez certaines, mais qui a beaucoup été négligée ou oubliée en Occident.