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sur 593 notes
J'ai vraiment apprécié ce livre... mon premier Vuillard et ce ne sera surement pas le dernier. Nous suivons, quasi minute par minute, la prise de la Bastille... Vuillard nous fait bien comprendre le contexte historique qui a mené à cette révolte du peuple français. C'est fort bien documenté. Il décrit fort bien Paris en ébullition, les gens en colère, les conversations de bistrot qui mènent à échafaudage d'un plan... Bref, un tout petit récit, mais qui rend justice à ce pan de l'Histoire.
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Finalement, tout a commencé le 23 avril 1789 : ce jour-là, un certain Jean-Baptiste Réveillon, propriétaire de la manufacture royale de papiers peints, proclame, sans aucune gêne, devant l'assemblée électorale de son district, que « les ouvriers peuvent bien vivre avec quinze sols par jour au lieu de vingt, que certains ont déjà la montre dans le gousset et seront bientôt plus riches que lui. »
Ça ne passe pas. Non, vraiment, ça coince. Il faut dire que les gens meurent de faim.
Alors, la belle demeure, la manufacture et le jardin de la Folie Titon sont littéralement pillés, mis à sac, brûlés…
La riposte est violente, les morts nombreux.
Il est vrai que le contraste entre Paris et Versailles est saisissant : d'un côté rien ou pas grand-chose, de l'autre, une « longue file indienne de sucreries, macarons, génoises, volailles délicates, épinards frais, lentilles aussi fines que le sable, concombres juteux, belles poires d'Anjou, Inconnue la Fare, Beurré d'hiver, Pérouille…» (ah, les noms des poires, un poème !) le luxe de Versailles, belle redondance, est simplement indécent : un crachat à la figure, une insulte au peuple qui se tue au travail.
Il faut faire attention à ces choses-là, ici comme là, autrefois comme maintenant : on est tous attirés par ce qui brille, on veut tous avoir sa part. Il faudra bien comprendre ça un jour pour éviter bien des problèmes…
Mais bon, revenons à nos Parisiens qui n'ont rien. Savent-ils qu'à Versailles, « il existe quatre horlogers de la chambre du roi, l'un d'eux a pour unique mission, chaque matin, de remonter sa montre. On dirait une farce, une rabelaiserie, absurdité d'auteur, un racontar. Mais il y a plus drôle, il y a pire. Il y a un capitaine des mulets à Versailles, quand il n'y a plus de mulets » ? On en rirait presque si l'heure n'était pas si grave et les ventres si creux.
Alors, la colère monte, la vraie colère, qui étouffe, qui fait hurler, qui donne presque envie de tuer.
On s'arme comme on peut : arquebuses, hallebardes, sabres chinois, tringles à rideaux piqués dans le Garde-Meuble de la Couronne, « boucliers de Dardanus et flambeau de Zoroastre » trouvés dans les théâtres. On fait flèche de tout bois. « Les fausses épées devinrent de vrais bâtons. La réalité dépouilla la fiction. Tout devint vrai. » Et Paris se lança…
Le narrateur le regrette : son texte ne permettra jamais d'atteindre la réalité. La vérité est impossible. Il tentera une approche, c'est tout. Personne d'entre nous n'était là. Ce jour-là.
Désolation : « Ah ! nous ne pourrons jamais savoir, nous ne saurons jamais quelle flambée parcourut les coeurs, quelle joie ; nous pourrons peut-être brûler du même feu, mais pas le même jour, pas la même heure, nous pourrons bien interroger minutieusement les mémoires, parcourir tous les témoignages, lire les récits, les journaux, éplucher les procès-verbaux, on ne trouvera rien. La véritable pierre de Rosette, celle qui permettrait d'être partout chez soi dans le temps, nous ne l'avons jamais trouvée. La vérité passe à travers nos mots, comme le signe de nos secrets. » Et pourtant, « il faut écrire ce qu'on ignore. Au fond, le 14 Juillet, on ignore ce qui se produisit. Les récits que nous avons sont empesés ou lacunaires. C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses. Et l'on doit raconter ce qui n'est pas écrit. Il faut le supputer du nombre, de ce qu'on sait de la taverne et du trimard, des fonds de poche et du patois des choses, liards froissés croûtons de pain. »
N'ayons crainte, quand on aura pressuré l'Histoire, qu'elle sera à sec, qu'on l'aura vidée de son jus et qu'elle n'aura vraiment plus rien à nous dire, alors, la fiction prendra le relais, le flambeau à la main et éclairera les zones d'ombre. Pas d'inquiétude, elle a de l'imagination, la fiction ! On y verra clair !
Alors, pour s'approcher au plus près, il faut citer les noms de ceux qui ont fait l'Histoire, ceux dont on ne parle jamais, ceux dont il n'est jamais question dans les livres ou que l'on évoque sous un titre générique : le peuple. Il faut l'incarner, lui rendre sa chair, sa vie, ses moments de gloire. Il a des noms, des prénoms, des professions. Et l'auteur ne se lasse pas de les dire, ces noms, car les dire, c'est leur redonner la vie, c'est les mettre en mouvement, les placer sous les projecteurs. Ce sont eux les acteurs principaux. Ils entrent en scène, sur la scène de l'Histoire. Ils ne sont ni des figurants, ni des chiffres, ni des ombres : ils s'appellent « Aumassip, marchand de bestiaux… Béchamp, cordonnier, Bersin, ouvrier du tabac, Bertheliez, journalier… Bezou, dont on ne sait rien, Bizot, charpentier… » et la liste est longue, très longue. Ce n'est que le début ! « Alors continuons, ne nous arrêtons pas, nommons, nommons… »
« Les noms sont merveilleux. »
Et ils sont nommés, les uns après les autres, un par un, une par une, les hommes, les femmes, les fils, les filles, les gens de rien, les gens de peu. Celles et ceux qui l'ont faite, cette Révolution, qui l'ont prise, cette Bastille. Ils sont terriblement jeunes, morts jeunes, si beaux. Ils viennent de partout. Ils ont chaud, il fait chaud ce mardi-là. C'est juillet, il n'y a pas d'air. Ils transpirent et sentent mauvais. Ils pleurent parfois, ils ont peur. Ils avancent, courent, tombent, grouillent, armés de tout et de n'importe quoi, portés par leur certitude qu'ils traduisent ainsi : « nous nous valons tous…il n'est pas juste que certains boulonnent toute leur vie tandis que d'autres se font servir. »
Ils sont vivants !
Ils pissent, crachent et crient. Ils insultent les forces de l'ordre : « culs-crottés, savates de tripières, pots d'urine, bouches-à-becs, louffes-à-merde, boutanches-à-merde, et toutes les choses-à-merde, et toutes les couleurs-à-merde, merde rouges, merdes bleues, merdes jaunilles. » Il y a du Rabelais et du Hugo chez Vuillard. Un bain de mots qui mousse et qui déborde. La foule devient poète, le peuple se fait génie !
Et on sent qu'il les aime, ces gens dont il parle, ce Vuillard, qu'il a du mal à les quitter, ces anonymes qui ont eu l'espace d'un instant leur petit moment de gloire, leur micro-épopée avant de mourir ou de retomber dans l'oubli et le néant : « Gardons-les encore contre nous un instant, ces huit à dix autres, par la grâce d'un pronom personnel, comme de tout petits camarades ».
Un texte magistral qui nous entraîne auprès de ceux qui ont fait l'Histoire dans une écriture bouillonnante et puissante où les mots ont l'épaisseur des corps qui ont péri et qu'on le veuille ou non, ils nous parlent, ces Lelièvre et ces Leloup, ces Tronchon et ces Valin, comme s'ils avaient encore quelque chose à nous dire.
On ne sait jamais, au cas où l'Histoire se répéterait… Tendons l'oreille…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Voici un livre dont je ne sais trop, au juste, quoi en penser. D'un côté c'est remarquablement écrit et c'est vraiment très bien documenté. Il y a un certain souffle, indéniable. Mais d'un autre je ne sais pas trop quel est l'intérêt profond de tout cela. Est-ce de se mesurer à Michelet, grand historien au style puissant qui a écrit sur le même sujet ? le livre ne cite pas ses sources, ne comprend pas de bibliographie, si bien que, pour moi qui suis "de la partie" à une échelle modeste, le livre ne saurait se comparer à un ouvrage d'histoire universitaire. Sur le plan purement informationnel, cela ne dépasse guère le médiocre film de Robert Enrico, les années lumières. Quant à l'histoire des anonymes (ici les modestes acteurs de la prise de la Bastille), le grand historien Alain Corbin a montré qu'elle était fort difficile à faire.
le propos est-il sinon de légitimer toute forme de violence révolutionnaire ? Je ne sais...
En tout cas je préfère largement les beaux enfants qu'Alexandre Dumas fait à l'histoire en créant des intrigues passionnantes que cette histoire qui n'en est pas vraiment et qui n'est pas non plus du roman...
Un récit qui m'a moins convaincu que celui qu'il a écrit depuis sur les années 1930...
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C'est certain ! Ce que nous traversons actuellement en ce début de XXIème siècle est historique. Nous sommes L Histoire. Cette pandémie mondiale sera scrutée, décortiquée, analysée par les futurs historiens. Comme c'est vertigineux de se dire que je ne serai pas là dans 200 ans pour lire comment notre descendance considérera cet événement qui marque au fer rouge notre quotidien.
Il est tout aussi vertigineux de faire l'inverse, c'est à dire, de se plonger dans L Histoire. Lire le récit « 14 Juillet » d'Eric Vuillard m'a fait la sensation de pouvoir voyager dans le temps et de vivre ce Paris révolté de 1789. J'ai été émue de cette immersion. L'écriture et le style de l'auteur y sont pour beaucoup.
Les détails des jours précédant la prise de la Bastille sont nécessaires pour expliquer et mettre en perspective le basculement de cette journée. Les faits et événements chronologiques expliquent le soulèvement de ce peuple affamé. Ils sont très instructifs.
A la lecture, je me suis surprise à vivre cette journée du 14 juillet 1789 et je pourrai presque dire que j'étais avec eux dans les rues à n'avoir qu'une idée en tête : se rendre coûte que coûte à la Bastille.
L'auteur a pris le parti d'énumérer bon nombre de ces petites gens en les nommant et les distinguant par leur métier. Cela ne m'a en rien ennuyée, au contraire j'y ai vu un attachement profond de la part de l'auteur à les humaniser. C'est très touchant.
Je crois qu'il est inutile de préciser que j'ai beaucoup aimé cette lecture.
A n'en pas douter, je lirai « L'ordre du jour ».
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Discuter sur le fait que la prise de la Bastille fut un événement majeur ou juste anecdotique, n'est pas l'essentiel ; c'est vrai que le feu couvait depuis longtemps ; le fait certain, c'est que ce 14 juillet 1789, la ville de Paris se soulevait et faisait tomber une forteresse disproportionnée et faisant de l'ombre à la liberté, et que c'est cette date qui, depuis, fait symbole. Eric Vuillard nous dit que ce ne sont pas que les grands hommes qui font L Histoire, qu'elle est faite par une multitude de petits ; il nous plonge en immersion directe avec ceux-là, avec chacun de ceux-là . Eric Vuillard a raison, c'est beau les noms, les prénoms, les sobriquets - on devine les gens, on les entend, on les voit presque - et je ne suis pas d'accord quand certains trouvent cela répétitif : la litanie de noms, prénoms, professions, petites et grandes bravoures ou frousses, fait revivre ces "petites gens" (vous et moi aujourd'hui) dans leur individualité maintenant engluée et figée dans un ensemble qui s'appelle le peuple. J'ai beaucoup aimé cet angle de vue.
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En s'emparant de la prise de la Bastille, Eric Vuillard a voulu redonner son nom au peuple. Quentin, Richard, Rogé, Masson, Miclet et tant d'autres…

Du coup, comme dans tous ses livres c'est toujours aussi brillant, enlevé, drôle et incisif… mais, un peu longuet quand même et parfois brouillon. Mais bon ! Cette journée était brouillonne et fut fort longue…
Lien : https://www.noid.ch/14-juill..
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J'ai passé la journée du 14 juillet 1789 à Paris, dans une foule en colère, dans l'odeur de poudre, de sueur et de sang. J'ai vu des hommes venus des quatre coins de France parcourir les rues et s'entasser devant la Bastille. J'ai entendu les coups de canons et le claquement des mousquets, j'ai vu le sang couler sous les baïonnettes. J'ai frissonné à entendre les cris de la foule, les pleurs des veuves et des enfants malgré le soleil de plomb.

Eric Vuillard est un formidable conteur. A travers 200 pages d'une densité rare, il a transformé cette journée historique en véritable épopée. Prenant le parti de raconter plutôt que de décrire, de faire ressentir plutôt que d'expliquer, de marteler le papier par les mots plutôt que de montrer, l'auteur immerge le lecteur dans la foule dès les premières phrases.
Parce que c'est bien de la foule dont il s'agit. Des milliers de personnages, des milliers de héros, des centaines de noms couchés sur le papier, des centaines de métiers pour les distinguer. Pas un ne sort du lot, ils sont forts parce qu'ils sont ensemble, ils sont courageux parce qu'ils sont unis, ils ont pris la Bastille car ils étaient le peuple.

Eric Vuillard qui est sans doute très bon à raconter des histoires au coin du feu a pris le point de vue des petits, des artisans, des pauvres, des chômeurs, des sans-grade pour nous faire vivre cette folle journée de l'intérieur. Et il y a comme de la poésie dans son récit, un style fluide mais implacable, qui vous prend à la première page et ne vous lâche pas avant de pouvoir enfin reprendre votre souffle sous les fenêtres d'une Bastille ouverte à tous vents.
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture proposée par les bibliothécaires de mon cercle de lecteurs et de lectrices.
L'auteur raconte les journées des 13 et 14 juillet 1789 à Paris vu par les petites gens qui en furent les acteurs.
Il est intéressant pour qui aime les descriptions de moments historiques mais l'énumération des participants que l'auteur souhaite sortir de l'anonymat, si elle part d'une intention louable, peut vite devenir fastidieuse.
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La prise de la Bastille a été racontée maintes fois... par ceux qui n'y étaient pas. On nous récite son histoire telle qu'elle fut écrite par les notables, depuis l'Hôtel de ville. L'originalité d'Eric Vuillard est de reprendre ces évènements du point de vue des révoltés. Un livre ardent, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse. Encore un très beau livre de la collection Actes Sud, écrit par un auteur passionnant, de par les thèmes originaux abordés – voir « Tristesse de la terre » ou « l'ordre du jour » –, de par l'angle d'approche renouvelé, de par son écriture incandescente.

« Mais on ne nous raconte jamais ces pauvres filles venues de Sologne ou de Picardie, toutes ces jolies femmes mordues par la misère et parties en malle-poste, avec un simple ballot de frusques. »

Du 23 au 28 avril 1789, les émeutes rue de Montreuil font des centaines de morts, les gendarmes tirant dans la foule. le 28 avril serait la journée la plus meurtrière de la Révolution française. Eric Vuillard nous emmène avec les émeutiers envahir la Folie Titon, ce palais au luxe inouï (« une Folie » dont l'occupant n'avait pas honte, le nom sonnant comme une provocation), occupée par Jean-Baptiste Réveillon, le propriétaire de la manufacture royale de papiers peints (très à la mode et alors en plein essor). L'écriture de l'auteur se grise de la découverte brutale de toutes ces richesses pour des gens du peuple qui manquent de pain après un hiver particulièrement glacial :

« On fracassa les becs de verre sur les marches du palais et l'on but, cul sec, les plus grands crus, s'ensanglantant la gueule. Que c'était bon ! il n'y a rien de mieux que siffler d'une traite un vin à mille livres, picoler du château-margaux à la régalade. le gazomètre bien rempli, on se releva avec des godasses à bascule, la cervelle en terrine, démâtés, portant des lunettes en peau de saucisson et chicorant comme des vaches. »

Le 11 juillet les gardes-françaises, régiments chargés de la protection du roi, se rallient à la foule contre les soldats qui se retirent… Barricades, incendies des octrois… On sait tous ce qu'il advient ce 14 juillet 1789, la Bastille est assiégée par des foules considérables que plus rien n'arrête. Eric Vuillard nous immerge dans cette prise et ce saccage de la Bastille. L'Histoire a laissé quelques chiffres et une liste : le compte est de 98 morts parmi les assaillants, 1 mort du côté des gardes et la liste officielle des vainqueurs de la Bastille comporte 954 noms.

S'ensuit l'allégresse générale dans Paris, celle-ci ayant réussi à survivre jusqu'à nous à travers les bals populaires du 14 juillet, commémoration de cette joie d'un futur réinventé par la population elle-même. L'évènement est considérable et pose les fondations de la République à venir. Après bien des soubresauts, la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » s'inscrit durablement dans l'imaginaire collectif.

L'écriture est admirable mais j'ai dû aller chercher la signification de bien des termes obscurs ou, je pense, inventés pour l'occasion. Cela donne un côté épique, sorte de « chanson de geste », exposant avec grandiloquence l'exploit guerrier passé. L'effet est saisissant si on accepte de mettre en avant cette musique des mots.

L'auteur a pris le pari de faire revivre des participants issus de la foule dont on ne connaît pratiquement rien. Il s'agit des vraies gens exhumés de l'oubli à travers certaines archives de la police et d'une liste des « vainqueurs de la Bastille ». A partir des noms découverts sur ces listes, repris dans ce livre, l'auteur recrée un déroulement vraisemblable, mais sans se faire trop d'illusion :

« Il faut écrire ce qu'on ignore. Au fond, le 14 juillet, on ignore ce qui se produisit. Les récits que nous avons sont empesés ou lacunaires. C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses. Et l'on doit raconter ce qui n'est pas écrit. Il faut le supputer du nombre, de ce que l'on sait de la taverne ou du trimard, des fonds de poche et du patois des choses, liards froissés, croûtons de pain. »

C'est un livre très dense qui pose la question de l'histoire telle qu'elle se fait, telle qu'elle s'écrit, telle qu'elle se transmet. A une époque où les questions sont de nouveau posées quant au besoin d'une autre répartition des richesses et des pouvoirs dans notre société, il était utile de raconter cette irruption soudaine du peuple sur la scène du monde. En cette année troublée par la pandémie, quel 14 juillet va-t-on avoir ? Est-ce important de conserver la mémoire de ces temps porteurs de destin ? Julien Déniel dit, dans cette chanson, beaucoup sur les symboles du 14 juillet : malgré le temps qui passe et l'âpre bataille pour couper la fête nationale de ses origines, les feux d'artifices, les pétards, les lampions portés par la foule restent bien une réminiscence de temps historiques de basculement... Bon 14 juillet à toutes et tous !
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Si cette chronique vous a plu, passez visiter mon blog Bibliofeel avec ses illustrations célébrant ce livre : une photo de la belle couverture du livre sur fond de fleurs de Bignone (magnifiques en cette période) et une chanson sur le 14 juillet de Julien Déniel. A bientôt !
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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J'étais impatiente de me plonger dans un ouvrage d'Éric Vuillard, au vu des critiques dithyrambiques répertoriées dans Babelio et influencée aussi en raison du prix Goncourt 2017 qui lui a été attribué pour L'ordre du jour. J'ai donc débuté avec 14 juillet, la Révolution française étant un de mes thèmes préférés en lecture historique. Ce récit des faits entourant la journée du 14 juillet 1789 m'a subjuguée; l'angle qu'a choisi Éric Vuillard pour aborder l'événement permet d'en mieux appréhender l'atmosphère et on ressent avec lui le souffle puissant déversé sur le Paris de l'époque à travers ses mots précis et l'agencement de chaque phrase. J'ai aimé le côté humain que cet ouvrage renvoie sur ce grand mouvement révolutionnaire, l'auteur prenant le parti de nous donner les noms des hommes, des femmes et des enfants qui y ont participé, leur sort pendant et longtemps après les faits. Je n'y ai trouvé aucune lourdeur, seulement de l'émotion palpable chapitre après chapitre. Un ouvrage incontournable qui vient compléter les nombreux que j'ai lus à ce sujet.
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