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EAN : 9791090203334
224 pages
Editions Illador (16/05/2022)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Australien (en allemand), paru en 2010, est le quatrième recueil de poèmes de Jan Wagner considéré en Allemagne comme un des poètes les plus doués. Cet ouvrage est conçu comme un carnet de voyage autour du monde, Wagner est avant tout un voyageur qui sait occuper le terrain et inventer des chemins de traverse pour se rendre dans ce pays, l'Australie, à mi-chemin du rêve et de la réalité. Certes les poèmes s’inspirent d’une aventure vécue et s’attachent à traduire la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« als hätte sich ein stück des letzten
abends im gras verfangen,
als zerrte ein flackernder fetzen
von sonnenuntergang

comme si un bout
de la dernière soirée s'était pris
dans les herbes, comme si un lambeau
scintillant du soleil couchant tirait sur son épine. »

Australie (Australien), Jan Wagner @editions_illador #poeteallemand

La vie n'est que poésie!

Et le voyage aussi… les couleurs, les parfums, les sons, les vibrations, les lumières… la vie toute entière!

J'ai eu la chance de recevoir ce recueil de poèmes dans le cadre de la masse critique de @babelio_ et je suis tombée sous le charme des images, des sons, de tout l'univers de cette plume riche et foisonnante!

« herbst, wenn die kastanien die waffen strecken,
morgensterne ringsum verstreut am boden
liegen. in den zweigen die vogelbeeren
prahlen mit ihrem […]

automne, quand les marronniers rendent les armes,
des étoiles du matin sont éparpillées
sur le sol autour. dans les branches, les sorbes
fanfaronnent avec […] »

Le rythme est intrigant, balancé; le poète joue avec les codes, les mots, les styles… il s'inspire, s'élance, s'égare, s'évade… loin, loin des sentiers battus, il nous entraîne aux 4 coins du monde, dans un voyage hors du temps et haletant, qui nous emporte jusqu'à l'extrême bout du monde: l'Australie!

« im licht des mondes
sind die stämme noch grauer,
die risse tiefer ---
__- die alte herde
von elefanten zieht stumm
an mir vorüber.

troncs plus gris encore
dans la lumière lunaire, fissures plus nettes --
--- devant moi défile
dans le silence le vieux
troupeau d'éléphants. »

Comme vous l'aurez compris, cette édition est bilingue, pour notre plus grand plaisir. Ayant encore quelques rudiments d'Allemand, j'ai pu renouer avec ceux-ci en lisant quelques vers dans la langue de Goethe 😉

Un délice que je ne peux résister à vous partager, encore…

« und ein himmel, der für nichts wirbt als sich selbst.
die ersten trockenen blätter schweben herab,
als brenne irgendwo eine bücherei.

et un ciel qui ne fait de la réclame que pour lui-même.
les premières feuilles mortes tombent en planant,
comme si une bibliothèque brûlait quelque part. »

Un livre de voyage qui s'articule autour des 4 points cardinaux et offre des scènes de vie, des paysages, des portraits d'animaux et d'hommes… des langueurs océanes aussi…

« da hast du die einsamkeit: vier fenster
und eines davon die bucht,
die sich am morgen öffnet; wind, der
nach jedem knochen sucht,
das zähe gebüsch
im innern einer kirche, die verfällt,
und immer irgendwo ein pasch
von schafen über den hang gewürfelt:
zwei türen und davor das wetter,
die stiernackigen berge, braun und feucht,
von brandungen in die höhe gescheucht,
und hin und wieder
das rotkehlchen - die eine, leuchtende beere
des februar.

ici, tu l'as, la solitude: quatre lucarnes
dont une, la baie,
s'ouvre en matinée;
un vent acharné,
le buisson tenace
dans l'église en ruine et, toujours quelque part,
comme des dés posés sur la même face,
des moutons sur le versant: deux portes
et, devant, les éléments,
les montagnes robustes, brunes et humides,
poussées vers
le haut par le ressac, et de temps en temps
le rouge-gorge - unique
baie luisante de février. »

Une poésie de perceptions et d'émotions, d'aventure et de culture, de connexion et d'évasion… jusqu'aux confins du monde… l'Australie!
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Tout d'abord je remercie Babelio de m'avoir permis de gagner ce livre lors de la masse critique !

En commençant la préface de ce recueil j'ai été particulièrement charmée par la plume, cependant en lisant les poèmes je me suis perdue. L'écriture est assez particulière, je ne comprenais pas réellement où l'auteur voulait en venir et le découpage des phrases était incongrue. Je n'arrivais pas à trouver la logique dans chaque poème ni le lien entre chacun d'entre eux.

J'ai essayé de lire le plus possible, cependant j'ai abandonné ma lecture. Je pense ne pas avoir été la personne pour apprécier cette oeuvre, je pense ne pas avoir la sensibilité pour.

Voici quelques extraits de l'ouvrage :

« Le grand radis

à force de t'acharner à le tirer de terre,
te voilà maintenant avec le cri du grand
duc dans le dos, et cette corne
de radis comme un braconnier pris sur le fait.

et maintenant à la table de la cuisine, blême
face à ce bloc d'une froideur de marbre
et lourd comme un mollet d'apollon,
maniable cupidon

s'insinue le sentiment d'avoir perdu autant-
exactement que ce qu'il pèse
d'être léger plus léger encore, dehors craque
la forêt, elle avance, elle a des yeux et des oreilles

tu te ratatines pas plus gros qu'une pépite,
plume dans un courant d'air, rien qu'un duvet
face à ce dieu albinos et sans voix,
on te devine à peine.

son nom, dans un souffle s'est enfui,
fervente oraison : qui l'aurait dit, m'aurait
dit…
ta maison est froide et vide
sous la grand radis de lune. »
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quetsches



extrait 3

une vibration, jusqu'à ce que le bruissement
devienne grondement, ouragan,
et que le bleu
déferle puis s'immobilise

au pied de l'arbre. quelques jours, une semaine
après, et toute la splendeur disparaissait.
ce qu'avait dédaigné la concurrence des merles
était tombé tout seul,

à l'improviste, des hautes branches,
et nous le trouvions par terre : une strate,
un pourrissement, une fange
à la puanteur douceâtre

et, avec elle, une inquisition de guêpes s'emparait
de tout le jardin, leurs chuchotis et virevoltes, jusqu'à l'arrivée
des froides journées d'automne.


/traduction de l’allemand par Roland Crastes de Paulet et Axel Wiegandt.
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frombork



extrait 2

l'assaut des doutes, l'état de siège. et juste à ce moment un flot goudronneux de corbeaux déversé dans le soir par-dessus la rambarde de l'épaisse muraille. deux groupes de voyageurs sont dans le jardin de la cathédrale : nous et l'autre, les arbres italiens. et deux espèces de rossignols y vivent, nous révèle la femme au parapluie bleu. nous n'entendons pas leur chant, mais ils sont bien là, tandis que dans la lagune l'eau salée se mêle à l'eau douce. tandis que la terre est à l'arrêt, avance à toute allure.


/traduction de l’allemand par Roland Crastes de Paulet et Axel Wiegandt.
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frombork



extrait 1

la cathédrale depuis le ferry – une somptueuse sauterelle rouge brique brillant au soleil, ses pattes gothiques écartées, prête à sauter. deux chênes et un érable se dressent dans la cour, étalent avec précaution la mosaïque automnale sur le pavé grossier. année après année dans la tour, seul avec les étoiles, les instruments. pourquoi ne sentons-nous pas le vent, si tu as raison, lui demandaient-ils.



/traduction de l’allemand par Roland Crastes de Paulet et Axel Wiegandt.
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Quetsches



extrait 1

Quetsches

même avec un cueilloir, on atteignait juste
l'équateur de la gigantesque
couronne, pas plus,
avant que le sac blanc de la perche

ne regagne le sol en planant, gonflé
comme la poche d'un bec de pélican.
l'odeur d'herbe fraîchement coupée
et septembre touchant

à sa fin ; au-delà
du carré potager, l'échelle dépliée
épelait et réépelait
son propre A.



/traduction de l’allemand par Roland Crastes de Paulet et Axel Wiegandt.
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Quetsches




extrait 2
il fallait déjà soi-même, le long
d'un tronc croûteux, grimper tout en haut, par l'escalier
de branches en colimaçon,
où l'on commençait à tout secouer,

debout au centre du quetschier,
comme, dans son cercle,
l'homme de léonard, à assurer un crescen-
do dans le vert,



/traduction de l’allemand par Roland Crastes de Paulet et Axel Wiegandt.
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