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EAN : 9782907312981
162 pages
Moundarren (24/01/2016)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Wang Wei (701-761) mena la vie d'un disciple laïc du zen, ermite tant au milieu du monde de poussière, à Ch'ang-an, la capitale impériale, où en tant que mandarin il occupa divers postes, que dans sa retraite au bord de la rivière Wang, au pied du mont Chung-nan. Son expérience du zen s'exprima tant dans la peinture que dans la poésie. En lui correspondaient entre eux les différents arts, dans le paysage de l'éveil à l'identité de notre nature profonde et de l'unive... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Poète, musicien, peintre, Wang Wei (700-761) fut béni des muses dans cette période, fastueuse entre toutes, de la dynastie Tang (618-907) dans l'Empire du milieu. Epoque quasi légendaire des poètes Du Fu, Li Baï

Le magnifique essai de François Cheng, « Vide et plein le langage pictural chinois » même s'il est consacré principalement à Shih-t-'ao permet de se familiariser avec cet univers artistique et de découvrir ces correspondances

Lettré distingué, il occupa des fonctions officielles mais par aspiration sa vie fut surtout sinon celle d'un ermite tout au moins d'un homme retiré.

Ces phases de retrait correspondaient d'autant plus à ses voeux qu'il était empli de spiritualité, bouddhiste et taoïste. Plus précisément, il s'agit de l'univers chan, qui fleurira par la suite au Japon avec le zen.

Liens privilégiés avec la nature, refus des artifices du pouvoir, des signes de richesse.

« Mon coeur depuis toujours est serein
comme le torrent limpide
ah rester là sur un grand rocher,
avec une canne à pêche à finir mes jours »

Gouter l'instant présent

« de jour en jour les hommes vieillissent un peu plus
d'année en année le printemps est de retour
dans la coupe de vin réside une joie amicale
alors pourquoi regretter que les fleurs s'envolent ? »

Loin du pouvoir

« je t'envie de partir là-bas demain à l'aube,
cueillir des fougères, dédaigneux du bonnet et du carrosse »

Les éléments se lient, les frontières sont évanescentes

« les eaux s'accumulent, s'étendent jusqu'au bord du ciel »

La Beauté des sens unis dans des noces de lumière

« Dans la vallée tranquille seulement le bruit des pins
au profond de la montagne nul chant d'oiseau
face à l'entrée, des pics d'agate se découpent
un torrent d'or chante à travers la forêt »

Et cette dimension spirituelle, omniprésente

« à travers pics et gorges le sentier secret serpente
dans nuages et forêts .se dissimule la salle du dharma »

Les poèmes de Wang Wei expriment sobrement mais avec profondeur un équilibre, un ordre invisible mais omniprésent. La justesse des mots est pénétrante En dépit de la distance géographique, de ces douze siècles qui nous séparent, je suis saisi aussi par le frémissement, le souffle qui traversent ces évocations bucoliques ; des mots conjointement simples mais aussi invitation vers un ailleurs.

Un voyage bienfaisant garanti
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ruisseau vert

j'entre dans la Vallée des fleurs jaunes,
en suivant l'eau du Ruisseau vert
je longe les montagnes, dix mille tournants,
le chemin parcouru est à peine de cent li
le vacarme dans un chaos de rochers
la couleur apaisante des pins denses
flottent, tanguent les châtaignes d'eau
clairs, immobiles, luisent les jeunes roseaux
mon coeur depuis toujours est serein,
comme le torrent limpide
ah! rester là sur un grand rocher,
avec une canne à pêche à finir mes jours
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journée tranquille d'un séjour oisif
les bambous sont hauts, magnifiques
aux jeunes noeuds il y a encore les enveloppes des pousses
le nouveau bosquet émerge de la vieille haie
dans les tiges élancées bruit le vent, elles s'entremêlent
leurs ombres se dispersent dans la lumière froide de la lune
à l'Office de la musique on les taille en flûtes de dragon
les pêcheurs les coupent pour en faire des cannes à pêche
comment comparer avec ceux de cette demeure du tao,
dont le vert émeraude effleure l'autel immortel?
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j'ignore où se trouve le monastère du Parfum accumulé
à peine quelques li déjà je pénètre dans les nuages et les pics
sur le sentier au milieu d'arbres antiques personne
au profond de la montagne le son d'une cloche d'on ne sait où
la source susurre sous les grands rochers
la couleur du soleil est refroidie à travers les pins verts
au crépuscule l'étang est désert
calme contemplation, dragon venimeux apprivoisé
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chanson d'adieu au printemps

de jour en jour les hommes vieillissent un peu plus
d'année en année le printemps est de retour
dans la coupe de vin réside une joie amicale
alors pourquoi regretter que les fleurs s'envolent ?
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Un petit pinceau suffit
à concrétiser l'immensité du vide.
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Videos de Wang Wei (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Wang Wei
Avec Michèle Métail & Patrick Beurard-Valdoye
Soirée conçue et animée par Fabrice Thumerel _____________________________ « La projection du mot dans l'espace représente le stade ultime de l'écriture » – Michèle Métail
« En quoi consiste la lecture en public ? C'est un acte dans le poème écrit, et donc une action. Mais d'abord, le poème lui-même est un acte dans la phrase et la parole » – Patrick Beurard-Valdoye Publication orale de Michèle Métail, « Signe Multiplicatif » (nouvelle version d'une oeuvre ouverte commencée en 1994). _______________________________________ Performance de Patrick Beurard-Valdoye, « Ivan et Antonin, pilotes ».
Michèle Métail et Patrick Beurard-Valdoye, deux voix majeures de leur génération, représentent deux voies importantes de la poésie contemporaines : pour la première, la publication n'est parachevée que par sa mise en voix et en espace devant un auditoire (cette esthétique du hors-texte explique la longue période pendant laquelle elle ne publie aucun livre) ; le second reprend à son compte cette notion de Publication Orale en 1983, avant de lui préférer en 1990 le terme de Ghérasim Luca Récital, puis d'adopter enfin le terme Performance, que tout le monde utilise le plus souvent à mauvais escient (notamment pour parler d'une simple profération debout immobile).
C'est à l'enseigne de l'oroeil que nous aurons la chance de plonger dans l'antre/entre de ces deux extraordinaires poètes de la scène dont l'univers oscille entre poésie et musique, écriture et oralité, comme entre langues diverses.
Michèle Métail. Depuis 1973 privilégie la diffusion orale de ses oeuvres, tout d'abord à travers les « Hors-Textes », dotés un numéro d'ordre car envisagés comme construction unique. Vers 1982 les « Publications orales » prirent le relais, illustrant le refus de toute publication papier durant une vingtaine d'années.
Adolescent, Patrick Beurard-Valdoye hésitait entre poète et pilote de ligne. Est devenu poète de lignes. Cette performance, convoquant les pilotes Antonin Artaud et Ivan Illich, est conçue à partir de Lamenta des murs (à paraître, Flammarion), huitième et dernier volume du Cycle des exils.
À lire, voir et écouter – Michèle Métail, le Paysage après Wang Wei, Lanskine, 2021 – Patrick Beurard-Valdoye, Palabre avec les arbres, éd. Corti, 2021.
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