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EAN : 9782290001554
190 pages
J'ai lu (07/09/2007)
3.82/5   195 notes
Résumé :
Dans cet essai philosophique teinté d'humour noir, drôle et pessimiste, provocant et désespéré, Yves Paccalet dresse un véritable réquisitoire contre l'humanité.La conclusion est sans appel : l'Homo sapiens disparaîtra. Il imagine 13 scénarios catastrophe, tragiques et comiques à la fois - collapsus de la biodiversité, mitage de la couche d'ozone, climat en délire, empoisonnement de l'air, de la terre et de l'eau, nouveaux virus, guerre nucléaire... Ce ne sera certa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 195 notes
Paccalet se décide enfin à avouer. Bah oui, cela fait trop longtemps qu'il simule la confiance et l'optimisme, cette fois c'est décidé, il vide son sac. Alors, évidemment, l'humanité est condamnée. Cela n'a rien d'étonnant et puis nous l'avons bien cherché...

Seules créatures douées d'intelligence et de réflexion (heureusement pour la planète que seule une espèce est capable de penser...), nous sommes fatalement les seuls à détruire, saccager, exploiter, exterminer, trucider... pour presque rien. Si, le pouvoir, l'argent, le plaisir. Mais enfin, il semblerait que nous ayons atteint un véritable tournant, n'en déplaise aux hypocrites de tous bords, aux indécrottables optimistes, aux inconscients, nous allons enfin payer pour nos fautes et nos actes.

Paccalet s'est amusé à proposer 13 (ah, chiffre maudit...) scénarios de destruction, à chacun de faire son choix. le réchauffement climatique, la guerre nucléaire, la pénurie d'eau, la surpopulation... bref, que des choses très réjouissantes et surtout largement méritées. D'autant plus que rien n'y est exagéré et que l'auteur a le mérite de soulever un sujet éminemment tabou chez les écolos : la surpopulation. Il ne sert à rien de refaire l'addition, nous sommes trop nombreux et nous courons à notre perte. Enfin, après la prochaine catastrophe (donc au choix, comme cité plus haut), les survivants se mangeront peut-être entre eux...

Nous sommes le cancer de la terre comme l'auteur le dit si bien. Et le pire, c'est nous pensons toujours que nous pouvons nous dissocier du sort de notre planète... A quoi sert un cerveau, je vous le demande...

Alors merci Yves Paccalet pour ce coup de gueule particulièrement jouissif.
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Vous avez loupé le grand show de la création du monde.
Pas de panique, vous assisterez sans doute à sa destruction.
Parce que l'apocalypse est pour demain, comme l'annonçait Jean Yanne dans les années 70.
Vraiment demain.

Publié en 2006 par le philosophe Yves Paccalet, cet essai 'amusé et désabusé' (sic) est aussi drôle qu'effrayant.
Drôle, par le ton, façon Julien Blanc-Gras ou Guillaume Meurice. Un humour du désespoir, du dernier recours pour une prise de conscience collective.
Effrayant, parce qu'on sait que l'auteur n'exagère pas. L'humanité court à sa perte, notamment depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, et ça s'aggrave de manière exponentielle. « Saccages et pollutions, nouveaux virus, destruction de la couche d'ozone, climats en folie, armes de destruction massive. »

Longtemps militant écolo optimiste, Yves Paccalet ne semble plus croire au salut et n'épargne pas son lecteur dans ce 'procès contre l'humanité'.
Références scientifiques à l'appui, il illustre ses propos d'exemples socio-politiques et économiques simples, pour montrer que les comportements humains sont collectivement auto-destructeurs.

On sait tout ça, en théorie.
On peut en lire des exemples flippants chaque semaine dans la rubrique 'Plouf' du Canard enchaîné, signée Jean-Luc Porquet.
Cette excellente synthèse de Paccalet renforce nos craintes.

Plus efficace qu'un thriller archi-noir pour se faire peur.
J'ai failli abandonner après la première évocation de la fin du monde.
Je m'y suis remise après quelques jours de pause, et j'ai même réussi à 'affronter' les treize scénarios possibles de la disparition du genre Homo, bien avant celle du soleil…

« Nous ne nous en tirerons que par la vertu d'une décroissance déraisonnable.
Sauf que c'est impossible, parce que personne n'en veut. »

On peut encore montrer que si, on en veut, en marchant pour le climat samedi (16/03/2019) ? 🤔
___

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=jUlXTZebMww
♪♫ https://www.dailymotion.com/video/xbev4b
« (…) Mais au bout de cent ans des gens se sont levés
Et les ont avertis qu'il fallait tout stopper
Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie
Ces hommes là ne parlaient qu'en termes de profit. (…) »
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Yves Paccalet réussit le tour de force d'être à la fois drôle et terrifiant dans cet essai paru en 2006.

Le ton sarcastique fait sourire, même lorsqu'il est question de fin du monde. Car il en est question à chaque page : sa proximité est très logiquement démontrée, s'il était besoin. Que la cause en soit la surpopulation, l'extinction des espèces végétales ou animales, les guerres ou encore le changement climatique.

La plume est certes acerbe mais toujours juste et passionnée. Il y a de très beaux passages poétiques, comme la description de la vie sous-marine ou celle du voyage imaginé (rêvé !) des cendres de l'auteur. On sent l'amour de l'Humanité poindre sous chaque propos, même le plus virulent envers notre espèce.

Comme l'auteur, je ne crois plus du tout aux "fariboles à usage médiatique" annoncées par les gouvernants de tous poils qui parlent de développement durable alors même que, comme l'explique si bien Yves Paccalet, il ne devrait plus y avoir de développement du tout si l'on veut arranger un tant soit peu notre cas. "La plupart des pays qui ratifient le texte* traînent des pieds, prennent du retard dans son application et organisent leur industrie, leur agriculture, leurs transports et leurs habitations de façon que jamais rien n'aboutisse".

Le sentiment qui m'habite à la fin de ma lecture (que je sentais déjà poindre avant), est une profonde tristesse devant ce qui me semble être inéluctable.

"Tout ce qui palpite, s'enracine, nage, rampe, marche, court ou vole, appartient au système. Chaque individu joue son rôle et dépend des autres - de la vigne à l'éléphant rose en passant par l'ivrogne".

*Référence au protocole de Kyoto signé en 1997 mais pourrait aussi bien s'appliquer à tout autre texte ratifié depuis.
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Philosophe, naturaliste et écologiste engagé, Yves Paccalet, nous place devant nos responsabilités, notre destin et surtout notre mépris du vivant.
Nous n'avons de cesse de consommer, gaspiller, polluer, détruire la biosphère sans nous préoccuper un seul instant des générations futures, de nos enfants.
Sous forme d'ironie grinçante teintée d'humour noir tout autant que désespéré, il montre que l'espèce humaine provoque des bouleversements irréversibles de son environnement en saccageant sans vergogne ni réflexion terres et mers.
Mépris, négligence, folie suicidaire ?
L'homme n'est à ses yeux qu'un grand singe égoïste capable seulement d'obéir à 3 pulsions : sexuelle, territoriale et hiérarchique…
Mais, n'ayons crainte, quand enfin il disparaîtra… la vie pourra en toute quiétude reprendre un cours normal.
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Après avoir milité pendant un bon nombre d'années pour l'amélioration de la condition de vie de ses semblables et pour la préservation des ressources naturelles, Yves Paccalet jette l'éponge. L'humanité va disparaître dans toute une série de catastrophes, et ça sera bien fait pour elle, elle n'a que ce qu'elle mérite. Avec une satisfaction sadique, il nous décrit en détail tous les maux passés, présents et futurs dû à l'humain.

Cette accumulation de faits connus, mais vite oubliés une fois la télévision éteinte, m'a rapidement lassé. Pas l'ombre d'un début de solution évidemment, puisque l'auteur estime la partie perdue. On l'imagine assez bien guetter les mauvaises nouvelles à la radio avant de se précipiter dans la rue pour crier avec une joie mauvaise « Je vous l'avais bien dit ! »

L'humanité disparaîtra-t-elle ? Sans doute, mais pas forcément par sa faute. D'ailleurs, dans ses scénarios d'extinction de l'espèce humaine, l'auteur a dû appeler à la rescousse activité volcanique intense, nuages de poussières interstellaires et autres météorites géantes, qui n'ont pas besoin de l'homme pour se produire. Quant aux autres scénarios, s'il est possible que la population mondiale soit amputée de quelques zéros, que le niveau ou l'espérance de vie chute drastiquement, une extinction totale est peu probable. Paccalet a oublié un point dans sa liste de défauts de l'humanité : c'est qu'elle est sacrément coriace.
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Citations et extraits (89) Voir plus Ajouter une citation
Quand je « mourirai », j'ignore s'il sortira de mon corps une âme immatérielle, et si cette subtile fraction de moi-même ira moduler son cantique dans l'azur du ciel ou hurler son tourment dans la rôtisserie inférieure. Mais je sais que mes plus humbles molécules me fourniront mille bonheurs. Quand j'aurais trépassé de mon infar-cancer-sidalzheimer, mettons dans un siècle, je veux qu'on brûle mon corps et qu'on jette mes cendres par-dessus le pont du ruisseau de mon hameau natal, où j'ai connu les plaisirs goulus d'une enfance au parfum de primevère et de gentiane, avec à l'oreille le chant des cascades et le « fri-fri-friii » du criquet arcyptère jaune et noir à pattes rouges. Ma poudre s'éparpillera dans l'eau du torrent, et c'est ainsi que débutera l'extase. Une pincée de ma substance sera bue par un ver de vase, qui m'apprendra le plaisir du tortillement avant d'être dévoré par une larve de libellule qu'une truite gobera. J'éprouverai, par la peau du poisson, la sensation de l'eau née des névés de la montagne, près desquels viennent danser des crocus d'albâtre et des soldanelles en jupes mauves. La majeure partie de mes reliefs filera vers la rivière. Un peu de mes nitrates imprégnera des alluvions où j'alimenterai les racines du nénuphar, dont une abeille butinera la fleur. Je deviendrai miel dans le gésier de l'insecte. On m'étalera sur une tartine. Quelle langue me léchera ? Le reste de mes cendres ira vers la mer. Je balancerai dans la houle. J'avancerai dans les courants. Je toucherai, savez-vous, d'incroyables Florides... Je longerai des îles de corail et des banquises immaculées. Je deviendrai diatomée, globigérine ou gonyaulax. (Qui sait les joies du gonyaulax à marée haute?) J'irai me fixer sous forme de cararbonate de calcium dans la carapace de la crevette. Je serai becqueté par le calmar de la crevette. Je serai becqueté par le calmar : je contemplerai du dedans les feux d'artifice que ce mollusque tire avec sa peau. Un cachalot m'engloutira. Je deviendrai protéine de cétacé. Le géant m'emmènera aux abysses, puis me soufflera en surface. Je volerai avec les embruns. Le vent me portera jusqu'aux nues. J'escaladerai les confins de la stratosphère, où l'attraction du Soleil me saisira pour m'expédier, à des vitesses relativistes, vers un de ces puits de matière hyperdense qu'on nomme « trou noir » ; où je réaliserai, pour le restant de mon immortalité, le bonheur d'avoir vécu quelques années sur la Terre, dans le parfum des fleurs, en caressant les miens, sous l'oeil énigmatique des étoiles.
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Il faut savoir que nous avons déjà testé le suicide collectif à petite échelle, comme pour une répétition générale, à l'Ile de Pâques… Lorsque, le jour de Pâques 1722, le marin hollandais Jacob Roggeveen aborde ce volcan du Pacifique, sur lequel des centaines d'énormes statues de pierre (des moais) fixent l'horizon de leurs yeux vides, il trouve une terre de désolation. Un lieu pelé, sans arbres. Moins de 500 habitants en proie à la disette, nourris de rares légumes et incapables d'aller pêcher puisqu'ils n'ont aucun bois pour tailler des pirogues. Les 11 clans, dirigés par autant de chefs, se font la guerre pour un territoire de 20 km sur 15. Les Pascuans ne se souviennent même plus que leurs ancêtres avaient édifié une civilisation brillante. Ils ont oublié jusqu'au sens de l'écriture.
Trois siècles auparavant, l'île comptait 30 fois plus d'habitants : 15 000. Elle était crêpelée d'une riche forêt où prospérait une faune d'oiseaux terrestres et marins. Les cocotiers offraient leurs noix, leurs feuilles, leurs fibres, bref tout ce dont les Polynésiens ont besoin pour vivre, rire et danser, bâtir des maisons, fabriquer des outils et construire des bateaux qui voguent sur la mer.
Tout se dérègle avec l'explosion de la population, le partage du peuple en clans antagonistes et la prise de pouvoir par les chefs religieux. Une folie s'empare des insulaires : il faut tailler et ériger des statues de plus en plus nombreuses et de plus en plus colossales, afin d'obtenir la bienveillance des puissances divines. Pour faire rouler les géants de basalte depuis les carrières jusqu'aux autels, on a besoin de troncs d'arbres et de cordes de fibres. On rase la forêt. Les fleurs et les oiseaux meurent, les sources tarissent, l'érosion emporte 'humus vers la mer, les récoltes s'étiolent. Les conflits deviennent incessants et atroces. Les Pascuans s'entre-égorgent.
(p. 149-150)
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Il faut savoir que tous [les] produits de substitution du pétrole nécessitent des traitements destructeurs. En premier lieu, le creusement de gigantesques mines à ciel ouvert, qui saccagent la nature et tuent la rivière. Ensuite, de phénoménales quantités d'eau chaude, donc d'énergie ; ce qui amène leur emploi aux limites de l'absurde…. Enfin, leur combustion lance dans l'atmosphère des masses colossales de particules toxiques et de gaz carbonique à effet de serre…
Une autre illusion, créée et entretenue par les gros agriculteurs, est celle des 'carburants verts', ou 'biocarburants'. Ces produits (éthanol, Diester…) suscitent un enthousiasme déconcertant chez tel ou tel écologiste au raisonnement un peu court. Ils n'ont rien de 'vert'. Pour faire pousser les végétaux (maïs, betterave, etc.) nécessaires à leur confection, on mobilise des machines agricoles (qui fonctionnent… au pétrole), des quantités énormes d'engrais (tirés… du pétrole, et qui polluent l'eau), des pesticides (encore plus toxiques) et une irrigation intensive (alors que l'eau manque). Où est le bénéfice ? Un calcul simple montre que, pour alimenter en biocarburants les moteurs des automobiles qui roulent aujourd'hui sur la Terre, il faudrait y consacrer la totalité des surfaces agricoles de la planète !
[ 2006 ]
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En vérité, nous utilisons tous les moyens pour repousser nos frontières et escalader l'échelle sociale : la banque e​t la politique ; le commerce et l'industrie ; la science et la technologie ; l'escroquerie et le droit ; le sport et les médias ; l'amour et l'amitié…
Les stratégies de groupe excellent. Le corporatisme, le communautarisme, le poujadisme triomphent. On descend dans la rue, on incendie, on casse : le pouvoir cède. 'Routiers en colère', 'chasseurs en colère', paysans, cheminots, pêcheurs, enseignants, infirmières, chrétiens, juifs, musulmans 'en colère' : tout le monde enrage. J'attends la manif qui brandira la banderole : 'Colériques en colère !'
Dans le 'Manifeste du Parti communiste', Karl Marx lance le fameux : 'Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !' Devant le spectacle de ceux qui se battent pour leur clocher, leur religion, leur corporation ou leur ethnie, il me revient en mémoire une phrase que j'avais écrite sur un mur de la Sorbonne, une nuit de mai 68 (et alors que je militais dans un groupuscule gauchiste) :
'Individualistes de tous les pays, restez-le !'
J'adhère à ce slogan de mes vingt-trois ans.
(p. 106)
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J'ai cru en l'homme. Je n'y crois plus.
J'ai eu foi dans l'humanité : c'est terminé.
J'ai pensé, dit et écrit que mon espèce avait un avenir. J'ai essayé de m'en persuader. Mais je suis maintenant sûr du contraire : l'humanité n'a nul destin. Ni lendemain qui chante, ni surlendemain qui danse, ni résurrection des morts, ni karma, ni réincarnation ni flammes de l'Enfer, ni cantique au paradis. Elle n'est qu'un spasme de la matière ou un clin d’œil de l'évolution. [...]
No futur : L'humanité est condamnée. Elle est une droguée, le regard égaré, le cerveau délavé, la pensée déjanté. ....
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Videos de Yves Paccalet (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Paccalet
Paccalet.mov Discours d' Yves Paccalet lors de son élection comme tête de liste Savoie sur la liste Europe Écologie Rhône-Alpes, le dimanche 13 décembre 2009 aux Assises d'Europe Écologie Rhône-Alpes à Lyon. Vidéo amateur de Daniel BRET, Aix les bains
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