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Arlette Stroumza (Traducteur)
EAN : 9782714498427
288 pages
Belfond (25/01/2024)
3.88/5   25 notes
Résumé :
Saga familiale, le roman de Dorothy West s'ouvre la veille du mariage entre Shelby Coles, issue de la haute bourgeoisie noire de Boston, et un jazzman blanc.
Très vite, le récit plonge dans les racines des Coles, remontant le cours de leur histoire de génération en génération, jusqu'aux " péchés originels ", les deux premiers mariages entre Blancs et Noirs. Dorothy West, figure mythique du mouvement Harlem Renaissance des années 1920, fit paraître Le Mariage ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici mon premier coup de coeur de 2024 ! Une saga incroyable en moins de 300 pages, d'une intensité tout aussi incroyable et qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin, un peu trop rapide d'ailleurs !

Dorothy West était une écrivaine afro-américaine, devenue une des figures de proue du mouvement culturel Renaissance de Harlem qui se développa entre les deux guerres. Ce roman est son dernier roman, paru en 1996 alors qu'elle avait déjà 88 ans.

L'autrice raconte l'essor de la bourgeoisie noire et métisse avec ses travers et son snobisme qui la pousse à des comportements qui ne diffèrent pas de ceux des blancs dans la vie quotidienne.

Elle a choisi de remonter jusqu'au racines de la famille Coles dont le mariage de Shelby doit se dérouler à Martha's vineyard, où elle-même passait ses vacances d'enfant. Elle alterne les deux temporalités en commençant par l'émancipation des esclaves, jusqu'au présent, en passant par les premiers mariages interraciaux qui ont suscité des schismes tout comme celui de Shelby avec un blanc pourra le faire.

Une multitude de personnages orbitent à toutes les époques, suffisamment développés par Dorothy West pour être appréciés ou détestés. Tout y est : l'humour et la dérision ; la tendresse et la violence. Ce roman est surtout une fabuleuse peinture sociale totalement inconnue de notre culture.

Sa lecture fut comme un tourbillon de soleil et de visages !

#DorothyWest #NetGalleyFrance

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Dans les années 50, Shelby Coles doit se marier. La jeune femme, issue d'une prestigieuse dynastie noire, mais dont certains ancêtres sont blancs a la peau si claire qu'elle peut épouser un blanc.
Je sors de cette saga familiale sans grand emballement. Si l'histoire de cette famille, passant d'un membre à l'autre pour raconter chaque génération, peut plaire, elle ne m'a pas convaincu. Je comprends qu'il faut replacer le livre dans son époque, mais lire de manière plus que régulière que rien ne vaut une peau claire a fini par me rendre antipathique cette famille. Préjugés et course à la prestance sociale finissent par être les seuls arguments de chacun dans le mariage. Pas de quoi s'attacher aux personnages qui font cette dynastie ou qui gravitent autour. Et c'est probablement là qu'est le problème pour moi, qui n'ai pas pu m'attacher à une figure de proue.
Reste que le style de l'autrice est assez prenant et la lecture est agréable dans ce roman qui dénonce autant l'institution du mariage que le racisme de cette bourgeoisie noire ou métisse qui se met en place dans les années 50.
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L'île de Martha's Vineyard à l'été 1953, à la veille du mariage de Shelby Coles. La jeune fille appartient à une famille de la bourgeoisie noire et s'apprête à épouser un musicien blanc. Mais ce mariage n'est pas vu d'un très bon oeil par la famille Coles car, pour eux, se marier avec un homme blanc sans fortune est une mésalliance.

Dorothy West nous plonge ici au coeur de la famille Coles et revient sur leur ascendance. Aujourd'hui les Coles sont riches et fiers de leur peau claire. Deux avantages qu'ils entendent bien conserver. Et entre Shelby et sa soeur, qui de son côté a épousé un homme noir de qui elle a eu une petite fille d'une couleur plus foncée que ce que les membres de la famille peuvent supporter, il semble que les générations ne soient plus en accord.

Il faut évidemment replacer ce texte dans le contexte particulier dans lequel il a été écrit et se place, à savoir les années 1950, aux Etats-Unis. Une époque et un pays marqués par l'esclavagisme, la ségrégation, les luttes pour l'égalité. Il est alors très intéressant d'accompagner cette famille au fil des générations et de son ascension sociale.
Intéressant de voir Gram, blanche, refuser de prendre dans ses bras son arrière-petite-fille noire. Intéressant de voir comment, de génération en génération, la richesse ou la couleur ont déterminé les alliances et les mariages. Intéressant de voir la confrontation avec la jeune génération, qui à travers Shelby et sa soeur, cherche à s'émanciper de cet atavisme pour vivre leurs histoires d'amour sans prendre en compte les critères des plus anciens.

Le tout est servi par une plume d'une grande justesse, un style qui va à l'essentiel et assez simple qui aide aussi à ne pas se perdre dans cette saga familiale dense qui met en scène de nombreux personnages au cours des années. C'est une analyse, mais aussi une critique, captivante de la société bourgeoise noire, de cette espèce de snobisme qui tient les membres renfermés sur eux-mêmes.

Encore une fois, la collection Vintage des éditions Belfond fait mouche en remettant en lumière cette oeuvre.
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Dorothy West, figure féminine du mouvement d'entre-deux guerres de la Renaissance Noire de Harlem, aura pris son temps avant de sauter le pas avec son roman le Mariage et de mettre ainsi fin à près de trente longues années de fiançailles.

Elle nous plonge ici au coeur d'une saga familiale aux ramifications hors du commun, dans laquelle le lecteur aura plaisir à louvoyer entre les différents portraits des membres d'une famille haute en couleur (et ce n'est rien de le dire), tous réunis autour d'une grande occasion qui signera l'aboutissement ultime pour certains et le désaveu pour d'autres. le défilé millimétré de ces êtres d'ébène, de noisette, de miel ou parfois simplement « mal blanchis » est orchestré telle une sorte de contreplongée qui tend à dérouter nos idées occidentales et conceptions biens établies, pétries de bonne morale et de bien-pensance en laissant planer le mystère sur les aspérités de chacun des protagonistes.

Le roman est d'une densité incroyable et mérite toute notre attention, certains pavés ont déjà été engloutis avec bien plus de rapidité. On s'attarde sur l'écriture puissante et presque lyrique de Dorothy West qui ne s'encombre d'aucun superflu et fait mouche à chaque ligne. L'araignée prodigieuse tisse son récit avec finesse, signant ici une toile de maitre, en enchevêtrant les tableaux de ces instants de vie à merveille et remontant le fil des origines de cette famille extraordinaire, véritable berceau d'une nature laborantine qui s'est amusée à enfanter ses plus beaux spécimens.

Aux heures encore jeunes de l'abolition, c'est avec un verbe percutant et sans concession qu'elle couche sur papier le meilleur et l'absurdité de la race humaine face à la gestion de l'émancipation d'un peuple qui se trouve sans cesse tiraillé entre deux pôles, à l'instar du Nord et de ses promesses de grandeur et d'accomplissement, et du Sud dont la cruauté des crimes perpétrés n'a d'égale que la douceur et la beauté de ses paysages. Elle met en lumière avec intelligence le déchirement de ce peuple en quête de liberté bien souvent égaré dans les concepts et us et coutumes de ses anciens oppresseurs, et qui, en voulant rafler sa part du gâteau, tombe presque inéluctablement dans les pièges de ce fossoyeur de l'humanité, reproduisant à l'envi ses schémas abjects et imbéciles.

Mais l'heure est à la jeunesse et aux promesses d'espoir et comme conclut si bien l'auteure : à la fin, la couleur s'efface pour ne laisser place qu'à la seule vérité, celle du coeur.

Un immense merci aux Editions Belfond et à NetGalley pour l'envoi de ce chef-d'oeuvre.
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critiques presse (2)
LaCroix
18 mars 2024
Dans une saga familiale au souffle romanesque et aux personnages attachants, l'écrivaine afro-américaine Dorothy West met en scène les tensions raciales au sein de la haute bourgeoisie noire du Massachusetts.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
02 février 2024
Une comédie familiale politiquement incorrecte qui dépeint la bourgeoisie noire américaine des années 1950.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle s'était éveillée à l'aube, tirée du sommeil par l'odeur de mort flottant sur les soupirs du vent qui entrait par la fenêtre, cette odeur à nulle autre semblable, si ténue que seuls ceux qui la connaissent la décèlent, si particulière qu'elle ne peut se confondre avec nulle autre mais pourtant indescriptible en ce bas monde, sauf à avoir recours à la réthorique. Si on voulait en rendre compte, on pouvait évoquer une brassée d'oeillets blancs arrachés à la terre pour se faner, flétrir et mourir en un morbide enchevêtrement.
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Preacher fut épargné, grâce peut-être à sa moitié de sang irlandais léguée par le maître de sa mère, un ivrogne qui l'avait dépucelée, un privilège qui lui revenait de droit divin en tant que propriétaire, avant de l'accoupler avec un de ses esclaves pour renouveler son cheptel humain, décimé par des fléaux récurrents.
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Ce mariage renouait avec les origines, il régénérerait peu à peu un sang abâtardi, le renouvellerait jusqu'à ce qu'il n'y subsiste aucune trace de la souillure dont il finirait par effacer jusqu'au souvenir.
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Sur un fond de jazz, biographie en anglais et quelques photos de Dorothy West
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