Lire un
Westlake est toujours un plaisir, même si ce n'est pas un avec le cambrioleur malchanceux Dortmunder.
New-York, années 60. Nous voici dans une Organisation qui a tout de la Mafia…
Alyosius Engel est devenu le bras droit du patron de l'organisation, Nick Rovito. C'est un peu par accident qu'Al est devenu le bras droit parce qu'il a tout du bras gauche.
Voilà que notre pauvre al est chargé par son boss d'aller déterrer le corps d'un membre de l'organisation, Charlie Brody. Pourquoi ? Parce que ce passeur a été enterré dans son complet bleu, celui dont les doublures contiennent pour 250.000$ de Blanche !
Pas de bol, le cercueil est vide ! Plus de corps, plus de complet, plus de Blanche et les emmerdes vont commencer pour ce pauvre al qui va avoir des journées fort chargées !
Si vous aimez l'humour noir et les situations cocasses, ce roman est fait pour vous car al Engel a tout d'un Dortmunder : il ne tue pas, il lui arrive des tas de trucs, il se retrouve dans des situations qu'il n'a pas voulu et à l'impression que tout va de travers.
Il a beau être un truand, al est un personnage que l'on aime d'entrée de jeu. le pauvre, il a été un peu trop étouffé par sa mère, limite castratrice et s'il a tout fait pour entrer dans l'Organisation, c'était pour faire plaisir à son père et aller contre sa mère. Maintenant, la voilà toute fière que son gamin soit un homme important de l'Organisation.
Al Engel a beau n'avoir rien d'un Sherlock Holmes lorsqu'il mène son enquête sur le cercueil vide, il arrivera tout de même à remonter la piste du cadavre et du gros soucis qui lui est tombé dessus en prime.
La plume de
Westlake fait mouche, une fois de plus, nous donnant des petits traits d'humour durant le déroulement du récit et nous proposant des personnages bien campés.
De plus, c'est une version non caviardée que nous propose Payot & Rivages, au contraire de la version de la Série Noire qui était tronquée (et parue sous le titre de «
Les cordons du poêle »).
Tout ça pour vous dire que c'était un pur moment de jouissance littéraire. Comme toujours avec
Westlake.
La minute de culture : Autrefois, tenir
les cordons du poêle, c'était tenir les cordons reliés au drap funéraire qui recouvrait le cercueil. Car le « poêle », entre autres significations, désigne aussi le drap mortuaire ou la grande pièce de tissu noir ou blanc dont on couvrait le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Il disposait auparavant de cordons généralement cousus aux coins et sur les bords, cordons qui, alors que le cercueil était amené à l'autel pour la cérémonie funèbre, étaient tenus par des proches ou membres de la famille, ou des personnes de haut rang, selon le défunt.
Aujourd'hui, même si on ne tient plus les cordons, on dit toujours de ceux qui marchent près du cercueil qu'ils tiennent
les cordons du poêle.
La mouche du coche désigne quelqu'un qui s'agite beaucoup sans rendre de réels services ou qui est empressé inutilement.
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