Retenu prisonnier depuis trois ans dans un monastère bouddhiste, Neal Carey est à deux doigts de péter un boulon. Niveau activités ludiques et friponnes, c'est zobi sur toute la ligne.
Joe Graham, en père d'adoption aux p'tits soins -mais un brin dur à la détente après trois piges tout de même- sera donc accueilli comme le messie venu le tirer de ce néant absolu.
Objectif, retrouver le gamin d'un ponte Hollywoodien enlevé par son père. Celui du gamin, hein, pas de la productrice éplorée tentant de rivaliser avec la serpillère du Titanic.
Ni une ni trois, le temps de briefer notre agent que le voici traçant prestement comme un têtard vers des emmerdes qu'il n'imagine même pas.
Faut dire que dans le milieu ciblé, on flingue d'abord, on papote ensuite.
Good luck Neal...
Ça partait pas mal avant de se corser un brin.
Winslow sait écrire et pondre des scénarios aux petits ouanions, ce n'est plus à prouver.
Au plus bas des hautes solitudes, troisième volet de la série Missions de Neal Carey qu'il écrivit à ses débuts, fait ici office de yo-yo émotionnel, alternant youppie tralala et huuumpf avec une égale facilité.
A vrai dire, ce qui m'a incommodé ici, c'est l'invraisemblance d'un récit frôlant régulièrement le grand guignolesque.
Avis subjectif qui ne concerne que ma p'tite personne et donc possiblement surfait.
Passé cet écueil personnel, il convient de reconnaître un plaisir authentique et récurrent, le ton et l'action y contribuant sur une échelle que je qualifierai modestement de 4,3 sur celle de Scoville, c'est dire.
Des personnages forts et attachants évoluant au sein d'un vaste environnement aussi rude et mordant que les méchants tout plein qui l'ont colonisé, j'adhère direct.
Autre point éminemment plaisant, c'est l'humanité de notre héros qui, malgré sa parfaite maîtrise du panda bleu à cinq pattes et de la mangouste castrée turgescente -pas la plus facile- tergiverse dur sur le sens de la vie lorsqu'il entraperçoit la grande faucheuse. Vision qui l'habite fréquemment. Voilà ce que c'est que de signer un contrat sans un rapide coup de coquillard aux nombreux astérisques qui n'est pas tombé dans la potion magique, lui, est-il besoin de le rappeler ?
Bref, si Au Plus Bas Des Hautes Solitudes ne se pose pas comme la pépite incontournable du siècle passé ou à venir, il n'en reste pas moins un très bon dérivatif à l'ennui et à la morosité.
3,5/5
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Un roman policier qui promettait, avec un personnage principal qui vient de passer 3 ans dans un monastère chinois à "se faire oublier" (d'un monde apparemment cruel et violent) et apprendre la sagesse façon moine Shaolin ... Prometteur en terme d'humour et de situations décalées ...
Hélas, je suis restée sur ma faim, avec une histoire assez grossièrement construite à mon avis : le héros revient "d'entre les morts" et se remet tout de suite en condition, avec pour mission de rendre à sa mère (une très belle actrice) un enfant enlevé par son père (ouh le méchant). On croise des situations que j'ai trouvées prévisibles et assez "cliché", des (très) méchants racistes survivalistes suprémacistes, un indien (Premières Nations) survivant d'une tribu qu'on croyait éteinte depuis des dizaines d'années (raté), des gentils super malins, qui risquent gros mais s'en sortent parce qu'ils sont tellement bien organisés etc ... Beaucoup de violence qui finalement ne change pas grand-chose à l'histoire puisque les gentils vont triompher de tout, on le sent de loin.
Je n'ai pas lu les autres tomes de la série, je tenterai peut-être le premier pour voir si la construction des personnages tient mieux la route que ce 3ème tome.
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Super bouquin...
A la croisée de James Lee Burck et d'un bon Winslow comme on les aime, on est amené à découvrir cette vallée et à l'aimer... Tel un Hobo des temps modernes, Neal part dans un périple sans forcement savoir ou il va et comment il va s'en sortir... Une bonne dose de chance et une grosse paire de burnes l'aident bien.
A lire vraiment c'est dépaysant et le ton cynique du Don se font bien sentir
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C’étaient des hommes forts et courageux, des hommes de savoir. Comme ils étaient aimés du Soleil, il leur donna des cheveux couleur de l’aube et du crépuscule et des yeux couleur du ciel. Car il comptait les unir à lui dans les cieux et, en effet, un beau jour les géants blancs disparurent. Mais les légendes annonçaient qu’ils reviendraient à la fin des temps, qu’ils reviendraient régner sur la terre pour la sauver des nouveaux blancs, ceux qui étaient partout, mais pas vraiment des hommes. Car les nouveaux blancs étaient venus avec leurs machines, leurs fusils et leurs maladies ; ils avaient détruit la terre et exterminé presque tout son peuple. Les autres, qui s’étaient enfuis pour se cacher dans les montagnes, avaient découvert les canyons et les grottes et attendu le retour des géants blancs, le retour annoncé de l’enfant du Soleil au lieu sacré.
Il était triste de quitter cette terre, mais tous les hommes la quittaient. Il était triste de quitter l’enfant, mais c’était leur destin. Il s’assit à l’entrée de la grotte, et entonna son chant funèbre.C’était la Fin des Temps.
Les gens s’imaginent qu’ils sont “libres” quand ils n’ont pas d’ordre. Ils ne sont pas libres, mais prisonniers de leur négligence. Ils perdent bien plus de temps et d’énergie à nettoyer leur bordel qu’à s’amuser, quoi qu’ils en disent. Alors que si on fait les petits trucs chiatiques au jour le jour, dans l’ordre, on se retrouve avec plus de temps devant soi pour se poser, boire une bière et regarder les matches de baseball à la téloche – ce qui, finalement, est ce qu’on a envie de faire avant tout. En outre, les détectives bordéliques finissent toujours par se faire buter.
Elle était en fin d’études secondaires. La biologie et la chimie étaient ses matières préférées ; la littérature et l’histoire, ses bêtes noires – autrement dit, il fallait qu’elle bosse pour obtenir ses A. Elle voulait aller à l’université du Nevada et ensuite faire soit une école de médecine, soit une école vétérinaire, parce qu’elle ne savait pas encore qui elle avait le plus envie de soigner, des hommes ou des bêtes. Elle avait cédé aux pressions de ses copines de classe et était devenue pom-pom girl, même si elle trouvait ça plutôt chiant et un peu con.
Avec de la discipline et de l’entraînement, un bon tireur armé d’un M-16 pouvait tenir son propre couloir tandis qu’une mitrailleuse lourde, positionnée au centre, pouvait balayer l’ensemble du champ de bataille. Quant aux meilleurs tireurs, avec leurs fusils pour snipers, ils abattraient un à un les chefs des assaillants, du haut des miradors. De bons tireurs pouvaient transformer en un instant une attaque ennemie en débâcle. Tout reposait sur une confiance mutuelle, bien entendu.
Don Winslow - Trilogie La cité en flammes