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sur 2319 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai tellement souffert à la lecture de la biographie « Virginia » d'Emmanuel Favier que j'ai suivi les conseils que vous aviez mis en commentaires : relire l'oeuvre de cette grande écrivaine. J'ai commencé par « Mrs Dalloway » si je suis certaine de l'avoir lu dans ma jeunesse , je pense être passée à côté de son originalité. Pour une fois, je dois avouer que les notes et la préface m'on beaucoup aidée à comprendre toute la portée de ce roman. D'abord pour la compréhension de lieux, car je connais mal Londres et les lieux permettent à l'écrivaine de situer immédiatement la scène dans une réalité sociale que les notes m'ont bien expliquée. Puis, j'ai suivie de plus près les changements de narrateurs et enfin tous les fils qui se croisent au rythme des heures égrenées par Big Ben. Je rappelle le sujet : Clarissa Dalloway une femme de la haute société britannique va donner, le soir même, une réception. Sa journée sera occupée par les le choix des fleurs et les différentes rencontres qu'elle fait (ou non). La plus importante étant sans dont celle avec l'homme qu'elle a aimé puis repoussé dans sa jeunesse, Peter Walsh. Nous suivons aussi tous ceux qui lui ont permis d'être aujourd'hui Clarissa Dalloway avec en contre point, la journée tragique de Septimus Smith, soldat revenu de la guerre 14⁄18, qui se suicidera à la fin de la journée, car la médecine était incapable de le sortir de son traumatisme dû à la violence de ce qu'il a subi pendant la guerre.

Vous le savez aussi, sans doute, ce qui fait toute l'originalité du style de l'auteur c'est que celle-ci s'efface entièrement et laisse chaque personnage évoluée dans ses pensées personnelles. C'est donc le maillage serré de tous ces dialogues intérieurs qui nous permet de connaître et comprendre Carissa Dalloway et aussi de mieux connaître la société anglaise qui, après la première guerre mondiale, domine encore une grand partie de la planète.

C'est un belle réussite de faire comprendre aussi bien la vérité de cette époque en ne décrivant qu'une seule journée. Je comprends que l'on parle de chef d'oeuvre littéraire. Si j'ai quelques réserves, c'est que rien ne coule de source dans cette lecture, je le redis sans les notes je n'aurais pas pu comprendre tout ce que Virginia Woolf voulait nous dire.
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Je ne cacherai pas d'avoir eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, pourtant le plus connu de Virginia Woolf. Surtout les quarante premières pages, puis une fois ce cap franchi, on découvre et on apprécie peu à peu le côté impressionniste et intimiste du roman où la volonté de l'auteure est de s'introduire dans les pensées des personnages. Néanmoins il est difficile de ne pas se perdre dans un livre sans chapître, où les personnages apparaissent sans présentations, où l'on passe sans transition des réflexions intérieures de l'un puis de l'autre en rebondissant sur un mot ou une impression. Bref, je trouve qu'il manque une ossature, même si l'unité de temps et de lieu (le récit décrit une journée de Clarissa Dalloway, à Londres en 1923 dans une Angleterre de l'ère post-victorienne juste après la Grande Guerre) peut faire illusion. En effet pour moi trop de sujets y sont abordés: critique de la haute société londonienne, l'angoisse devant la vie, le traumatisme de l'après guerre à travers le personnage de Septimus, introspection qui peut conduire à la folie voire le thème du dédoublement de la personnalité (Virginia Woolf était elle même atteinte de bipolarité).
Dans l'ennuyeuse préface de l'édition de poche Folio on découvre que Virginia Woolf a été marqué par la publication d'Ulysse de James Joyce et sa technique du flux de conscience et ce, malgré les sarcasmes qu'elle adressa à l'ouvrage de l'auteur iralandais qualifié de “diffus et bourbeux”. Je crois que, malheureusement, cette critique pourrait partiellement s'appliquer pour Mrs Dalloway. Ce n'est pas un hasard si cette technique du flux de conscience fit son apparition après la première guerre mondiale, période ayant engendrée beaucoup d'interrogations et de troubles, et évidemment Mrs Dalloway est indubitablement un roman avec beaucoup de fond; mais on revient sur la critique évoquée ci-dessus du “qui trop embrasse mal étreint” aboutissant au fait que, dans les années 1990 le roman fut oublié et caricaturé puis redécouvert avec le courant féminisme.
C'est également un roman par certains côtés très proustien dans lequel la fiction se déroule dans le temps complètement subjectif de la conscience lequel ne correspond pas au temps objectif qui nous est rappelé par les heures sonnées par Big Ben. le temps ne se déplace pas de façon chronologique mais au gré des impressions. Mrs Dalloway nous apparaît comme une sorte d'anti-héroïne bipolaire avec d'une part, côté face " la Mrs Dalloway officielle ", celle qui s'affiche et s'affaire à organiser une soirée où tout le gratin snob de Londres est convoqué et, d'autre part,côté pile, Clarissa, qui présente son moi intérieur, s'interrogeant sur l'homme qu'elle aurait peut-être dû aimé, Peter Walsh. Celui-ci se consommait d'amour pour elle mais rejeté, partit aux Indes, et revint après plus de vingt ans à Londres où il retrouva Clarissa, sucistant souvenirs et regrets enfouis.
En résumé c'est un roman que l'on peut conseiller à tous les amoureux de l'histoire de la littérature, du moins à ceux qui ne sont pas effrayés par la perspective de lire un récit dans lequel il ne se passe quasiment rien. Pour ma part, je le classe dans mon Panthéon personnel un cran en dessous de la Recherche car jamais je ne me suis ennuyé à la lecture de Marcel Proust alors que je ne pourrai pas en dire autant de Mrs Dalloway surtout la scène de la réception avec ses descriptions un peu répétitives. Malgré ces réserves les qualités littéraires indéniables de ce roman sont indéniables , tout particulièrement la peinture impressionniste du kaléidoscope des sentiments .

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Magnifique petit ouvrage où Virginia Woolf rentre dans l'esprit de plusieurs personnages de la haute société anglaise. J'ai trouvé particulièrement touchants les passages sur le vétéran anglais traumatisé par la Grande Guerre, et j'ai beaucoup apprécié la relation entre Mrs Clarissa Dalloway et Peter Walsh, l'amant du coeur mais écarté par la raison, car trop instable, trop excentrique, mais si charmant... La relation entre Mrs Clarissa Dalloway et son époux, Mr Richard Dalloway est également très bien rendue, ce mari émotif, amoureux, mais silencieux et cette épouse respectueuse, mais sans réel goût pour son mari. le style de Virginia Woolf tel que j'ai pu l'appréhender dans ma version traduite est composé de phrases simples, courtes, mais pourtant bien plus percutantes que celles des romans que l'on peut lire aujourd'hui. Sans doute cela tient-il à la profondeur de son propos ?
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Ce texte par ailleurs d'une grande modernité trouve sous la traduction de Nathalie Azoulay une vivacité légère qui s'accommode parfaitement de son siècle.

Je me suis senti au bon endroit pourtant à des années- lieux. Un nuage de mots chuchotés pour guider derrière la brume.

Poursuivre avec le Journal Intégral 1915-1941 chez Stock et le film The Hours de Stephen Daldry (d'après le roman de Michael Cunningham)



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Sublime ! Une écriture fluide, délicate et poétique. L'intrigue tient sur une seule journée et c'est un coup de génie : le moindre détail, la moindre pensée, le moindre hasard deviennent un fait majeur capable d'influer sur le cours des événements. La manière dont Woolf développe chacun des personnages est humaine, complexe, subtile, et c'est beau, beau, beau !
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Roman psychologique par excellence, tout en intériorité, Mrs Dalloway dresse le portrait d'une femme de son époque.

Clarissa est devenue Mrs Dalloway en épousant Richard, un homme qui en impose par sa réussite. Si peu de complicité apparaît entre eux, ils semblent avoir trouvé un intérêt mutuel à ce mariage. Issue de la haute bourgeoisie anglaise, Mrs Dalloway éblouit par son charisme et ses manières aristocratiques. Derrière ces apparences, qui est véritablement Clarissa ? Elle va renouer avec Peter Walsh, son amour de jeunesse et Sally, une grande amie qui représentent d'autres facettes de sa personnalité. A leurs contacts, elle redevient une femme libre qui a soif d'indépendance.

En toile de fond, nous comprenons aussi les zones d'ombres de Clarissa à travers le personnage de Septimus, un rescapé de la guerre qui plonge peu à peu dans la folie. Se cache aussi dans l'ombre de cette oeuvre, une autre femme, Virginia Woolf.

Les portraits multiples de Mrs Dalloway nous permettent d'appréhender toute la complexité de ce personnage. Au-delà d'un portrait de femme remarquable, ce texte porte une critique virulente sur la violence de la guerre et la domination masculine. Imprégné par la grâce, ce classique ardu et sensoriel doit être conservé dans sa bibliothèque.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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e trouve qu'il est difficile d'écrire des chroniques sur les grandes oeuvres de la littérature. On a a déjà tant parlé d'elles… Et pourtant je vais tenter de vous donner mon ressenti - c'est bien de cela qu'il est question ici et pas d'une critique - sur Mrs Dalloway paru en 1925.

Je vous le dis tout de suite, j'ai adoré ce roman, la plus grande oeuvre de Virginia Woolf! Sans doute l'ai-je lu à un moment où j'étais particulièrement disponible mais je me suis sentie entraînée dès les premières lignes. Parce que la langue est superbe et poétique. Et que j'ai trouvé fascinant ce long monologue, cette incursion dans l'intériorité de différents personnages.

On pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Clarissa Dalloway, une Londonienne très chic, se prépare pour la fête qu'elle va donner, et puis la fête a lieu. Mais au contraire, en se plaçant littéralement dans la pensée des uns et des autres, en passant indifféremment du passé au présent, en suivant le fil des images qui leur viennent à l'esprit, Virginia Woolf rend parfaitement compte de la densité de chaque personnage et ce ce qui les lie les uns aux autres. C'est l'intériorité qui est ici une aventure et non de multiples péripéties.

Le roman est scandé par les heures qui s'égrènent sur Big Ben, et quand on sait combien Virginia Woolf était une fervente lectrice de Proust on y voit plus qu'un clin d'oeil. Pensons aussi au titre du roman Les heures justement de Michaël Cunningham.

Il y a bien sûr aussi l'incursion dans la folie et le suicide par le biais d'un ancien soldat revenu des tranchées et qu'on dirait aujourd'hui atteint d'un syndrome post-traumatique. En évoquant ce thème, l'auteur pense sans doute à sa propre folie, celle qui la guette, et qui la conduira à sa perte.

J'ai lu beaucoup de romans classiques à l'école et pendant mes études de littérature. Et je ne les ai jamais autant appréciés qu'aujourd'hui, la maturité enrichissant à la fois le ressenti et la réflexion.
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❤COUP DE COeUR ❤ Virginia Woolf conte dans Mrs Dalloway, publié en 1925, une journée. Celle de Clarissa Dalloway, une femme issue de la haute société londonienne, de sa fille Elisabeth, de son mari Richard, mais aussi de son ancien prétendant Peter Walsh ou encore de Septimus Warren Smith, un ancien soldat revenu cassé psychologiquement de la première guerre mondiale.

Récit mondialement célébré, je l'avais lu il y a une quinzaine d'années et il ne m'avait fait ni chaud ni froid. Après avoir lu des nouvelles de Katherine Mansfield, que j'ai beaucoup aimées, j'ai voulu retenter ma chance avec Woolf, qui appréciait beaucoup la prose de Mansfield. Et pas de regret à avoir car j'ai pris énormément de plaisir à suivre les monologues intérieurs des divers personnages qui s'enchaînent merveilleusement. Passé et présent se côtoient, tous comme les protagonistes déambulant dans les rues de Londres. Mais il ressort une mélancolie et une forme de désespoir dans cette impossibilité de ces êtres à communiquer et se comprendre. Un portrait fabuleux de la Londres d'après guerre, rédigée dans une langue poétique dont on se délecte à chaque seconde🌟. Quelle modernité et quelle finesse !
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Un roman magistral, à lire et relire pour tenter d'en saisir toutes les subtilités. En effet, ce roman est construit à deux niveaux : autant l'on peut le lire en ne se concentrant que sur l'apparence, le premier degré, très classique voire ennuyeux à lui seul, autant l'on peut se laisser porter par les pépites découvertes au détour de cette apparence bien entendue.
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Virginia Woolf s'amuse à tisser des liens invisibles entre les êtres et les vies grâce à une écriture du mouvement, une mélodie des mots. Il peut-être un peu difficile de s'adapter à ce style, ce rythme, à cette construction du récit résolument moderne. Mais une fois entré dans cet univers tellement éthéré et lyrique, on se rend compte à quel point ce livre est une réelle interrogation sur la vie, la mort, la société de l'entre deux-guerre… Et la façon dont l'auteur dessine la psychologie de ses personnages est fascinante. (Les descriptions des délires de Septimus, jeune homme rendu fou par son expérience de la guerre, sont superbement déroutantes) Aussi c'est peut-être une oeuvre à lire plusieurs fois pour pouvoir l'apprécier à sa juste mesure et pour aller plus loin que "l'emphase" des mots. Et quand on sait la personnalité tourmentée et angoissée de Virginia Woolf il est bouleversant de constater à quel point ce roman - bien qu'étant une oeuvre de fiction - fait indéniablement écho à sa vie et à la société dans laquelle elle évoluât.
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