Cet essai est tiré de deux conférences tenues par
Virginia Woolf en 1928 sur le thème des femmes et de la fiction.
Après une longue entrée en matière dans laquelle elle évoque quelques dîners intellectuels qui m'a déconcertée car je ne voyais pas de rapport direct ni avec « les femmes », ni avec « la littérature »,
Virginia Woolf expose ses recherches et ses réflexions pour comprendre, globalement, « pourquoi n'y at-t-il pas plus d'autrices classiques ».
Historiquement, les femmes écrivaines sont aux prises avec des difficultés financières (car ce sont les hommes qui travaillent contre salaire) et leur temps déjà bien occupé (éducation des enfants et tenue du foyer) : ces deux paramètres étant résumés dans l'expression « avoir
une chambre à soi ». Un lieu au calme pour créer de l'art en s'isolant du monde et des préoccupations matéri
elles.
A cela s'entremêlent d'autres raisons (qui sont à la fois à l'origine de c
elles-ci et qui en découlent également), la principale étant l'absence de reconnaissance (et c'est un euphémisme) par la culture dominante (masculine).
Cet essai est très riche et captivant. Quand on voit ce qu'écrivaient certains hommes sur les femmes artistes ou intellectu
elles à l'époque, on comprend que le chemin est bien long pour que c
elles-ci puissent créer sans être dévalorisées simplement parce qu'
elles sont femmes.
Les explications de
Virginia Woolf sur le fait que les femmes ont été littéralement EMPÊCHEES d'écrire et de publier sont révoltantes.
Elle souligne d'autant plus le mérite d'écrivaines t
elles que
Jane Austen ou les soeurs Brontë, qui ont réussi malgré cette adversité à exprimer leur art (malgré les mauvaises conditions dont
elles pouvaient bénéficier, comparées à leurs collègues masculins).
Elles ont commencé à tracer la route pour les écrivaines suivantes.
Ecrire et être publié.e, exprimer son talent au public, dépend principalement de conditions matéri
elles, financières et sociales. Pendant longtemps, les femmes ont été privées des trois – et de la reconnaissance en prime, pour le peu d'entre
elles qui ont réussi à écrire et être publiées !
En conclusion : saluons la mémoire et l'héritage des écrivaines pionnières que sont
Aphra Behn,
Jane Austen, Emily, Charlotte et
Anne Brontë, George Elliot... pour les plus connues. Et continuons de lire des autrices et d'écrire.