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sur 1788 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Marie Darieussecq vient de proposer une nouvelle traduction de l'essai centenaire de Virginia Woolf. Pierre angulaire du féminisme, cet ouvrage doit-il être lu comme on visite les châteaux de la Loire, avec admiration mais en songeant qu'on n'y habiterait pour rien au monde, ou comme un vade-mecum à garder par-devers soi pour s'y référer encore et toujours?
La thèse est connue: on ne peut penser, ce qui s'appelle penser, et créer, sans être financièrement indépendant et suffisamment dégagé de l'emprise du monde. Or, quand Virginia Woolf écrit son texte, seul un homme peut espérer atteindre cet idéal. Flânant à « Oxbridge », elle se fait régulièrement rappeler à l'ordre: elle n'a même pas le droit d'entrer dans une bibliothèque sans un référent mâle -cela va de soi- pour l'y introduire. La première vertu de l'ouvrage est donc de nous rappeler d'où l'on vient et d'admirer le chemin parcouru en un siècle. Mais le plus surprenant est justement la capacité de la romancière à enjamber les années et à anticiper tranquillement les débats actuels. Et la voilà qui disserte avec brio sur le « male gaze », et qui étudie les ouvrages de son temps avec des critères qui annoncent furieusement le test de Bechdel, et qui analyse le concept de la charge mentale… N'en jetez plus! Elle semble avoir tout inventé des concepts féministes actuels.
Je suis plus circonspecte, en revanche, concernant ses analyses littéraires. Elle anticipe la révolution artistique qui découlera des oeuvres féminines montrant une façon de voir le monde encore jamais abordée. Euh.. oui, bon, peut-être. Les valeurs féminines, les valeurs masculines, la haute valeur de la création androgyne… Ça me gave. Je veux bien croire que c'est un peu plus compliqué que je ne l'affirme, mais j'ai la même incompréhension en entendant que les femmes et les hommes auraient des styles définis que si l'on m'affirmait possible de déduire la couleur des cheveux d'un écrivain à la lecture de ses textes, et pourquoi pas son pied d'appel pour le Fosbury pendant qu'on y est.
Mais même quand Virginia Woolf partait dans une analyse propre à me faire fuir, j'ai quand même souvent écarquillé d'aise mes orteils car la dame a un humour dévastateur, délicieusement frondeur. La voilà qui nous interpelle sur sa difficulté à lire un grand auteur parce que semble-t-il l'ombre d'un gigantesque J pour JE et MOI d'abord brouille l'arrière-plan de toutes ses oeuvres. Woolf s'amuse et nous amuse, avance à sauts et à gambades, telle une Montaigne anglo-saxonne.
Bref, j'ai admiré l'auteur mais je ne garderai pas l'ouvrage en poche, même s'il a les dimensions idéales pour ce faire. Je regrette que Darieussecq qui s'est beaucoup interrogée sur le choix du titre n'ait pas traduit le mot « room » par « bureau » parce que les femmes ont souvent eu un « lieu » à elles, la cuisine, qu'elles ont transformée en pièce qui leur était dévolue et que certaines ont même annexé toute la maison. La pièce à soi dont parle Virginia Woolf, c'est une pièce où penser sans être dérangé et longtemps ce fut le bureau, apanage masculin, la pièce où la femme de ménage était frappée d'ostracisme et dont les enfants devaient s'éloigner pour ne pas déranger par leurs cris. le bureau qui échappe à la vie domestique. Ou, encore mieux : la bibliothèque. La pièce, pas le meuble. Dont on ferme la porte avant de lire, rêver, écrire, et boire du thé.
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Il s'agit d'un essai sur la place des femmes dans la littérature et sur la condition des femmes auteures. C'est une féroce diatribe pleine de charme, et non dénuée d'humour. Ses réflexions sur les conditions nécessaires à l'apparition de plumes féminines sont riches et argumentées par des exemples tirés de la vie des premières romancières anglaises. J'ai beaucoup aimé ses réflexions sur l'évolution des genres littéraires, sur l'apparition des écrits autobiographiques, ainsi que sa vision de l'écriture féminine à venir. J'ai éprouvé quelques difficultés dues à ma méconnaissance de la littérature anglaise, mais la plume de Virginia Woolf rend cette lecture très fluide et agréable. Ce qui me gêne un peu plus c'est que je ne suis pas sûre que ce qu'elle affirme sur le rôle du roman dans l'accès des femmes à l'écriture (parce que, selon elle, ce serait un genre moins figé que le théâtre ou la poésie) soit très universel : que fait-elle des nombreuses poétesses françaises du XVème et du XVIème siècle ? Des très nombreuses poétesses russes du XIXème siècle et du début du XXème siècle, alors que dans le même temps il n'y eut qu'une seule romancière russe (publiant sous pseudo masculin) ? J'imagine qu'il y a bien d'autres pays où ce serait encore différent. A cette réserve près, qui ne remet en cause ni son analyse du patriarcat, ni ses conclusions (d'autant qu'il s'agit d'un bref essai, pas d'une thèse universitaire) c'est un ouvrage fort intéressant, dans lequel j'ai découvert une autrice engagée et d'humeur joyeuse malgré le sérieux de son sujet.
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Après le roman à l'eau de rose, Virginia Woolf invente l'essai à l'eau de rose.
Et elle n'oublie pas d'intégrer dans sa composition les épines de la rose : l'essai de critique littéraire s'avère être assez piquant.

Virginia W. s'est vu confier la mission de traiter le sujet suivant : Les Femmes et le Roman. Je corrige : un personnage de roman intégré à un essai littéraire se voit confier cette mission ... mais Virginia Woolf ne se cache pas très loin derrière son personnage alors faisons comme si son personnage s'appelait non pas Mary mais Virginia.

Virginia se plonge dans les rayons de la bibliothèque du British Museum pour y puiser son inspiration et surtout pour établir sa bibliographie , et elle trouve quelques perles :

"La condition de la femme au Moyen Âge,
Coutumes féminines aux îles Fidji,
Femmes adorées comme déesses,
Faiblesse du sens moral chez les femmes,
L'idéalisme des femmes,
La conscience des femmes est supérieure à celle des hommes,
Les femmes des îles des mers du Sud,
Le charme des femmes,
Offert en sacrifice aux femmes,
Petit volume du cerveau féminin,
Le subconscient des femmes plus grand que ...
Moindre développement du système pileux féminin,
L'infériorité psychique, morale et physique de la femme,
L'amour des enfants chez la femme,
Longévité plus grande de la femme,
Faiblesse musculaire de la femme,
La force des affections chez la femme,
La vanité de la femme,
Les études supérieures chez les femmes,
L'opinion de Shakespeare sur les femmes,
L'opinion de lord Birkenhead sur les femmes,
L'opinion du doyen Inge sur les femmes,
L'opinion de la Bruyère sur les femmes,
L'opinion du Dr Johnson sur les femmes,
L'opinion de M.Oscar Browning sur les femmes...

Elle constate qu'une majorité écrasante de livres sur les femmes sont écrits par des hommes et elle constate que certains hommes aiment un peu trop les femmes, et que d'autres n'aiment pas du tout les femmes. Elle se moque de certains de ces hommes illustres les plus agressifs envers les femmes en faisant leur portrait : l'un est tellement affreux qu'il ne peut séduire les femmes, ce qui expliquerait sa rancoeur, un autre préfère les hommes aux femmes etc. Elle ne se prive pas de l'attaque ad hominem dans ces deux cas, après tout, la rose blessée qu'elle est se défend avec ses épines , mais la plupart du temps, elle garde la tête froide pour traiter le sujet avec sérieux.

Elle étudie donc conscienceusement son sujet mais Virginia Woolf, sans surprise pour celles et ceux qui la connaissent, laisse dériver son esprit sur un fleuve, elle déambule, se promène entre les rayons comme à l'extérieur du British Museum, elle marche et elle navigue jusqu'à des barrages, jusqu'à des portes fermées comme la porte de l'Université dont le libre accès est strictemement réservé aux hommes, alors elle rentre, en elle-même pour tenter de comprendre pourquoi les hommes et les femmes n'ont pas un traitement égal pour ce qui est d'accéder aux livres, à l'éducation, à la culture. Et elle mène sa barque jusqu'à démontrer que les femmes sont plus pauvres que les hommes parce qu'elles n'ont pas une chambre à elles, parce qu'elles ne pouvaient écrire au temps de Jane Austen que dans le salon commun, qu'elles n'avaient pas toujours le temps d'écrire, cantonnées qu'elles étaient aux tâches domestiques. Elle regrette qu'elles n'aient pas eu leur indépendance. Et ceci explique pourquoi selon elle les femmes de son temps à elle n'ont pas accédé au même statut social que les hommes. le sujet est donc aussi sociologique que littéraire.

En même temps, elle ne se prive pas de faire remarquer la pauvreté intellectuelle des femmes, de certaines poétesses par exemple, ou de celles qui écrivent des romans, mais à leur décharge, elle rappelle que c'est parce qu'elles n'ont pas accédé à la même éducation que les hommes. Et elle est moins sévère envers elles qu'envers les critiques masculins de la femme de sexe masculin.

Elle essaie de comprendre les relations entre l'homme et la femme et donne pour illustrer son propos l'exemple d'un jeune homme et d'une jeune femme qu'elle observe depuis sa fenêtre. Ils viennent chacun de deux endroits différents -car l'homme et la femme sont différents - et cheminent chacun de leur côté jusqu'à ce qu'ils se rejoignent et prennent ensemble un taxi, c'est ainsi qu'ils disparaissent de sa vue. Elle se dit qu'il est primordial que l'homme et la femme se complètent. La femme doit accepter l'homme y compris l'homme qui est en elle, et l'homme doit accepter la femme et sa propre part de féminité. Elle écrit qu'une femme doit écrire comme une femme, et plus loin, elle écrit qu'une femme ne doit plus tenir compte de son sexe ( elle se contredit par moments, comme moi sans doute, les questions de genre génèrent des questionnements alors on tatônne, forcément).

Elle réfléchit tout au long de cet essai romancé, elle chemine, progresse, recule par moments, parce qu'elle erre, c'est comme ça qu'elle avance. Par moments, elle arrive face à un obstacle (l'appariteur de l'Université qui lui interdit l'accès), elle évite quelques écueils, elle se promène sur l'herbe mais elle se retrouve à l'eau, sur une barque, et elle rame ou se laisse dériver au gré du courant ... Aussi n'est-elle pas à l'abri de retourner sa barque, mais elle remonte sur sa barque avec courage pour affronter le courant et à la fin, je crois qu'elle parvient à son but.
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J'ai poursuivi les lectures cursives fin avril avec "Une chambre à soi".
Je vous avoue que j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit, à le comprendre et donc à m'y intéresser. Je m'attendais à ce que ce soit bien plus facile, mais en fait j'ai eu du mal ^^'. Je suppose que pour l'ado de seize ans que je suis, lire Gisèle Halimi était bien plus abordable que Virginia Woolf... Heureusement, l'ouvrage était court et s'est avéré rapide à lire. Je me doute que cet essai doit être en réalité riche et intéressant, mais peut-être devrais-je le relire plus tard, avec quelques années en plus...
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À travers cet essai, la narratrice décrit (le peu) de place qu'occupent les femmes en tant que auteures dans l'Histoire et notamment dans la littérature britannique.
Elle passe en revue les contraintes auxquelles sont confrontées les femmes dans la vie ordinaire, contraintes incompatibles la plupart du temps avec une activité d'écriture : éducation des enfants, le respect des moeurs qui interdit aux femmes de voyager seule, d'avoir accès aux bibliothèques universitaires, etc.
Elle évoque à la fois avec contrariété et admiration, les ruses de Jane Austen qui cachait ses manuscrits en s'interrompant à tout instant car son rôle dans la société ne lui permettait pas de s'isoler pour s'adonner à l'écriture. Et puisque les hommes considéraient qu'une femme n'a pas les capacités intellectuelles pour se livrer à un art quelconque, elle se protégeait ainsi des remarques sarcastiques de ceux qui auraient eu la curiosité de lire quelques unes de ses lignes.
Virginia Woolf prône ici les bases de l'indépendance des femmes : la liberté d'user de son argent et un endroit pour s'isoler. Ainsi, elles pourront donner libre court à leur talent dans des conditions propices. Il restera encore à convaincre les hommes de celui-ci.
Cet essai, resté dans les annales du militantisme féministe, d'un ton à la fois gracieux et féroce, est un modèle d'argumentaire dont la lecture, quoique laborieuse à mon goût, montre que presque un siècle après, beaucoup reste à faire.
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« Les femmes et le roman » tel est le thème d'une conférence de Virginia Woof devant un public de 200 jeunes étudiantes à l'université. A noter au passage, que les jeunes filles, à cette époque, ont la l'autorisation de suivre des cours mais pas d'être diplômées. C'est ici un vaste sujet si l'on associe les mots « femme » et « roman ». L'autrice devrait-elle « parler des femmes et de ce qui les caractérise, ou des femmes et des romans qu'elles écrivent, ou des romans qui traitent de la femme… ?" Des thèmes qui s'entremêlent. Aucune conclusion n'est possible écrit Virginia Woolf et elle « préfère se contenter de donner son avis sur un point de détail : Il est indispensable qu'une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction. » Une oeuvre romanesque effectivement ou encore donner libre cours à sa créativité dans toute autre forme d'art.

Publié en Angleterre en 1929, soit il y a près d'un siècle, cet essai pamphlétaire est considéré comme un des ouvrages féministes incontournables. Au début du siècle dernier, la femme ne jouait aucun rôle dans la société patriarcale en place, sauf celui d'épouse et de mère de famille. Sous la tutelle de son mari elle ne possédait rien, ni même aucun droit (sauf le droit de vote quand même.), pire… « La caractéristique de la femme, [disait un certain M. Greg] c'est d'être entretenue par l'homme et d'être à son service. » Dépendante financièrement et harassée par les devoirs domestiques, comment une femme pourrait-elle avoir des velléités d'écriture ? Pendant des décennies, voire des siècles, même si elle possédait quelque talent, cela paraissait absolument impensable. Par ailleurs, elle devait se heurter au machisme éhonté des hommes, qui voyait en elle un esprit inférieur. Un certain Oscar Browning, éminent personnage de Cambridge ne déclarait-il pas « La meilleure des femmes est intellectuellement inférieure au pire des hommes. » Virginia Woolf se fait encore plaisir en citant avec malice d'autres propos édifiants tels « Monsieur une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. » semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire. »

Dans cet essai pertinent, bien documenté, très argumenté, l'autrice énumère toutes les injustices liées à la condition féminine et analyse les obstacles à franchir pour celles qui souhaiteraient se lancer dans une carrière littéraire. Avec un humour cinglant et beaucoup d'ironie elle nous entraîne dans ses réflexions, autour des femmes romancières existantes mais aussi des personnages imaginaires comme la soeur de William Shakespeare, elle nous emmène à la section réservée aux femmes de la bibliothèque du British Museum, dans les collèges d'universités récemment créés pour la gente féminine. Une balade très instructive… qui ne fait que confirmer la misogynie ambiante. La condition féminine évolue lentement, trop lentement et pourtant l'autrice conserve malgré tout une part de rêve, voire d'optimisme en anticipant leur place future. « Les femmes, dans cent ans, auront cessé d'être un sexe protégé. Logiquement, elles participeront à toutes les activités, à tous les emplois qui leur étaient refusés autrefois. La bonne d'enfant portera le charbon. La vendeuse conduira une machine. » Et combien seront-elles à écrire non seulement des romans et des poèmes mais aussi des ouvrages scientifiques, des livres de voyages, des essais philosophiques, et bien d'autres ouvrages dans les catégories les plus diverses. Virginia Woolf, à la fin de sa conférence, encourage ses élèves à se libérer des contraintes sociales et à se lancer dans une vie active. J'ai aimé découvrir ce pamphlet féministe vigoureux, toujours d'actualité même si heureusement les temps ont changé ! J'ai apprécié le ton mordant de l'autrice, par contre j'ai parfois eu du mal à suivre le cheminement de ses pensées, ses égarements et nombreuses digressions, et ses propos redondants qui maintenant nous apparaissent comme une évidence. J'ai aussi regretté son style trop dense à mon gré, ses phrases et ses chapitres qui n'en finissent pas, ses paragraphes sans aucune aération dans les pages...Bref une lecture intéressante mais un peu laborieuse dans mon cas, mais je ne la regrette pas.
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J'étais très curieuse de lire ce livre de Virginia Woolf, traiter moi d'inculte mais je ne connaissais pas vraiment Virginia Woolf jusqu'à ce que j'entende parler d'elle sur les réseaux sociaux, depuis je me suis dit, faut que je sache et que j'aille lire par moi-même. J'étais donc très contente d'avoir trouvé ce livre dans une boite à livre !
Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais pas du tout à un essai, je ne suis pas particulièrement fan de ce genre, mais bon je me suis dit tant pis, vas un peu en dehors de ce que tu as l'habitude de lire et sois ouverte à autre chose.
Malheureusement dès les premières pages, je me suis vraiment demandé ce que je faisais avec ce livre et ce que j'étais en train de lire. Soit, il est vrai que c'est intéressant de savoir que les femmes n'avaient, il y a peu, pas grand-chose à dire et que les hommes ont toujours dirigé ce monde, et heureusement les choses changent et c'est peut-être grâce à des femmes comme Virginia Woolf et autres… mais voilà que je me retrouve à lire un livre sur les femmes et le roman… euhhhh oui bon mais il n'y a pas de quoi écrire tout un livre, qui m'a paru interminable d'ailleurs… donc bon je sais que les fans ne seront pas d'accord, et qu'ils voudront me crucifier sur la place publique, mais moi je n'ai franchement pas aimé. Il y a pourtant des passages qui m'ont intéressé, mais d'autres m'ont complétement perdue et j'ai failli a plusieurs reprises l'abandonner, mais je ne suis pas quelqu'un qui abandonne donc j'ai persisté jusque la fin, mais voilà ce ne fut pas ma tasse de thé et j'irai le retourner à la boite à livre en espérant qu'il plaira à quelqu'un d'autre !
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Une chambre à soi est dans mon pense-bête depuis un long moment. J'ai fini par l'acheter et le lire, car au détour d'une allée chez un libraire, je suis tombée sur une magnifique édition de 10|18 Collector, à coup de doré sur bleu marine. Mon coeur de graphiste a fait fondre mon coeur de lectrice. Si seulement tous les livres pouvaient être si magnifiquement couverturés !

La lecture a été plus laborieuse, vu que ce livre n'est pas une fiction mais un essai pamphlétaire (j'irai voir ce que ça veut dire plus tard). Aussi, j'ai mis quelques heures à lire ces malheureuses 160 pages.

L'auteur nous dresse le parcours de la Femme avec un grand F dans la littérature. Pourquoi les femmes n'écrivent pas avant une certaine période ? Pourquoi se manifestent-elles comme auteurs à un instant donné ? Elle nous livre son analyse ainsi que ses espoirs pour le futur (le sien évidemment concrétisé actuellement, du moins, en partie).

Très belle découverte même si j'attends de lire une de ses fictions avant de me décider quant à si j'aime son oeuvre ou pas.
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Essai de 1929, Une chambre à soi relate les rapports tourmentés des femmes avec le roman, sujet que l'auteure a abordé dans de nombreuses conférences données à l'université de Cambridge, l'année précédant la publication de ce pamphlet.
Elle y évoque les difficultés que rencontrent les femmes pour écrire des romans, celles-ci se trouvant vite limitées matériellement. Selon Virginia Woolf, posséder une chambre à soi est indispensable à la femme qui souhaite écrire, afin de ne pas être dérangée par la famille, les amis, et les divers soucis domestiques ( charge des enfants, tâches ménagères), une rente de 500 livres par an lui serait également nécessaire pour se libérer de ce quotidien qui l' accapare.
Du temps, de l'espace, de l'argent, voilà ce qu'il manque aux femmes de l'époque de Woolf. Cette dernière fait aussi allusion à la pauvreté d'ouverture d'esprit des femmes par manque de voyages, de flâneries, d'excursions culturelles. Elles étaient bien trop souvent confinées, isolées, par obligation morale, dans leurs intérieurs, lieux où elles se devaient d'être afin de s'occuper de leurs enfants et de leur mari.
Et quand bien même avaient-elles accès à l'écriture, elles se heurtaient sur-le-champ aux foudres et aux moqueries des hommes.
L'écriture de Woolf est enlevée, tantôt douce, ironique, emportée, mais elle conserve toute sa poésie, ce qui ferait presque de cet essai, un roman.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Cet essai, si complet, semble avoir été écrit hier! Virginia Woolf semble si moderne pour son temps (ce qui veut dire aussi que beaucoup de choses n'ont pas changé, malheureusement...).
Virginia exprime sur un ton ironique et spontané le peu de reconnaissance des femmes dans L Histoire, à quel point elles ont été si peu mentionnées, autant parce qu'elles étaient considérées comme inférieures aux hommes, autant parce qu'on ne leur laissait ni la liberté ni l'espace (une chambre à soi) pour écrire et s'exprimer.

J'ai trouvé aussi intéressant le fait qu'auparavant, un livre parlant de guerre était considéré comme plus important qu'un parlant d'amour. Cela me semble très actuel. Beaucoup jugent certains types de lectures, ce qui est bien sûr très dommage car chacun est libre de lire ce qu'il veut. Il n'y a pas de genres littéraires mieux que d'autres. C'est justement cette diversité qui fait la beauté de la lecture.
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