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Eugène Martin-Chabot (Éditeur scientifique)Henri Gougaud (Traducteur)Michel Zink (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253050841
632 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.68/5   11 notes
Résumé :

Cette chronique de la croisade contre les Albigeois sous la forme d'une chanson de geste en langue d'oc a été composée à chaud dans le premier quart du xiiie siècle. Commencée par un poète favorable aux croisés - Guillaume de Tudèle -, elle a été poursuivie par un autre - anonyme - qui leur est hostile.

L'adaptation qu'on lira en regard du texte original est l’œuvre d'un poète. Elle restitue le rythme, la passion, la couleur de la Chanson... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avec la chronique fanatique de Pierre des Vaux-de-Cernay (historia albigensis), et celle de Guillaume de Puylaurens, voici le principal témoignage qui nous reste de la croisade contre les cathares. Aussi, c'est peu de dire qu'elle a été exploitée ad nauseam par tous les historiens du sujet, ce qui est bien logique.
Cette "canso" (chanson, en occitan) a la particularité d'avoir été commencée par une personne, et terminée par une autre.
D'abord, par Guillaume de Tudèle, clerc au service de Baudouin de Toulouse, le puîné mal aimé qui trahit son frère Raymond VI de Toulouse pour se ranger au côté de Simon de Montfort, et qui, pour prix de sa trahison, fut pendu à un arbre par son frère en 1214. Baudouin avait été élevé en France, bien loin des accointances cathares de son frère aîné. Une première partie résolument favorable sinon à la croisade, tout du moins à la religion catholique, et très défavorable aux hérétiques, même si elle dénonce les massacres, et qui se termine en 1212.
Puis, c'est un poète anonyme qui prend la parole, aux intonations plus lyriques et nettement plus enflammées, et, changement radical, il s'agit d'un patriote occitan qui n'a pas de mots assez durs pour qualifier Montfort et son invasion, et qui rivalise de dithyrambes sur les faydits (chevaliers proscrits) et les autres défenseurs du Languedoc. Évidemment, cela reste une chanson (dont il est intéressant de voir les routines revenir systématiquement, comme à chaque combat par exemple), et il convient de ne pas la prendre pour argent comptant. Les compagnons de Montfort, presque tous sans exception, sont présentés comme des hommes sages qui n'ont de cesse de lui dire qu'il va trop loin, qu'il n'est pas légitime, qu'il devrait laisser Toulouse tranquille et se contenter de Carcassonne... Cette volonté manifeste de charger le chef de la croisade de tous les maux et de toutes les responsabilités prête à sourire, quand on sait l'ordure qu'était Foucaud de Berzy, pourtant présenté comme un sage conseiller.
Mais quelle meilleure manière de délégitimer une entreprise, que de la remettre en cause par la bouche même de ceux qui l'entreprennent ? C'est en cela surtout que cette deuxième partie de la chanson paraît être oeuvre de propagande, au même titre que celle de Pierre des Vaux-de-Cernay en était une pour l'autre camp. C'est de bonne guerre, me direz-vous.
Notons également que cet auteur anonyme, dont la chronique prend fin en 1219, à l'issue du siège avorté de Toulouse par le dauphin de France Louis VIII, ne mentionne quasiment jamais l'hérésie, considérant dès lors qu'il ne s'agit plus d'une croisade, mais d'une guerre de conquête. Et cela, par contre, apparaît comme on ne peut plus près de la réalité.
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J'ai eu la chance de grandir dans le sud-ouest de la France et d'être scolarisée dans de petites écoles où l'on enseigne encore la langue occitane. Plus qu'une langue, c'est toute une culture dont je suis tombée amoureuse très jeune. Les danses, les contes, les lieux, les bons petits plats…
L'art de conter les histoires est malheureusement un art qui se perd et s'est bien dommage car je pense que c'est un excellent moyen pour s'initier à la lecture, et puis quel plaisir... Et que dire de la beauté des contes occitans… Il est malheureusement de plus en plus difficile d'en dénicher.
Chanson de la croisade Albigeoise, raconte l'histoire du génocide des Cathares qui a eu lieu durant le treizième siècle autour du Comté de Toulouse, dans le Sud-ouest de la France. Génocide rendu célèbre par sa barbarie, perpétrée par le célèbre Simon de Montfort et bon nombre des Templiers, dans le but premier de s'enrichir à la fin des « saintes » croisades. On retiendra de ce récit, plus que sa barbarie, le courage et la solidarité des Cathares, défenseurs d'une vie plus saine, tournée vers les autres ainsi que leur dénonciation de l'hypocrisie et de la violence du clergé de l'époque.
Cette édition bilingue permet de lire en Occitan tout en ayant à côté la traduction Française, ce qui apporte un certain confort de lecture.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, tant la langue que l'histoire bien qu'elle se soit avérée un peu ardue et demande parfois de « s'accrocher ». Cela m'a fait voyager et donné envie de visiter de nouveau les châteaux cathares dans l'Aude, qui sont vraiment magnifiques.
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« La Chanson de la Croisade albigeoise » ou « la Canso » en occitan a d'abord été écrite par un clerc, Guillaume de Tudèle, un protégé des croisés, bien qu'il en condamnât les massacres. Un auteur resté anonyme l'a ensuite reprise, mais cette fois-ci en prenant entièrement partie pour la cause méridionale, dans un style des plus saisissants et caractéristique de l'épopée, avec tous ses faits d'armes, n'épargnant en rien le lecteur des visions les plus macabres, tout en soulignant le courage d'un peuple qui, comme à Toulouse, s'était révolté contre des étrangers venus ravager leurs terres.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
incipit :
El nom del Payre e del Filh e del Sant Esperit
Commensa la cansos que maestre Guilhem fit,
Us clerc qui en Navarra fo, a Tueda, noirit ;
Pois vint a Montalba, si cum l'estoria dit.
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