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EAN : 9782264015617
10-18 (01/03/1991)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Les Insulaires peut être considéré comme l'oeuvre sourcière de Zamiatine, menant à la découverte de subtils liens sociaux qui aboutiront ensuite à une condamnation radicale de la société oppres­sive.

On pourrait voir dans ce récit au style concis, extraordinairement maîtrisé, un simple rapport de fait-divers. Une histoire de jalousie ponctuée de meurtre, le tout sur un fond de délation à base de fanatisme re1igieux. Il s'agit, en fait d'une profonde s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Evgueni Zamiatine en Mars 1916 à trente-deux ans part en Angleterre. L'ingénieur est chargé d'y veiller pour le compte du gouvernement tsariste à la construction de plusieurs brise-glace. En un an et demi il fait le tour des chantiers de Glasgow, Sunderland , Shields et surtout Newcastle. “Les Insulaires “, satire de la vie provinciale anglaise s'inspire de ce séjour. L'histoire débute avec “le corps étranger”, titre du premier chapitre. Pour qui connaît un peu l'oeuvre de Zamiatine, ce corps étranger, le grain de sable qui vient gripper les rouages bien réglés d'une machine parfaitement huilée et rompt un équilibre péniblement acquis, est présent dans plusieurs de ses oeuvres, dont la belle et audacieuse 1-330 dans “Nous Autres” ou Ganka dans “L'inondation”. Ici, c'est un jeune anglais insipide de l'aristocratie victorienne, appauvrie, mais qui continue à manger chez lui le soir en smoking....Un corps étranger qui n'est nullement un symbole, mais qui synthétise le récit où il figure et dont il est la fin et les moyens.
Dans ce récit où la froideur de l'expression se rallie à des personnages sclérosés, englués dans l'hypocrisie sociale et religieuse et dans des tabous étiquetés “les convenances “ qui tuent tout instinct naturel, on est dans une ambiance étrange qui laisse perplexe. de plus les ornements visuels de Zamiatine, “les appendices” qui progressivement remplacent les personnages donne au récit un côté surréaliste, dont “les vers “ de Lady Kemple , « ...le visage de Lady Kemple: c'était un visage tout ce qu'il y a de plus ordinaire, mais pourtant quelque chose....Et au même moment le pasteur comprit que c'étaient - ses “lèvres “. D'un vermillon décoloré , elles étaient extrêmement minces et d'une longueur inusitée, comme des vers- elles se tortillaient, leurs extrémités s'élevaient et s'abaissaient en ondulant........Les vers de Mrs Kemple se tordaient et sifflaient en grésillant à petit feu. ».

« Province » le second récit du livre qui précède "Les Insulaires" de quelques années, raconte les tribulations d'un cancre, Baryba Anfim, dans la province russe. Jeune homme sans scrupules et brute, jeté à la rue par son père, dans la Russie tsariste pieuse mais sans moral , tour à tour “amuseur chez une veuve respectable”, faux témoin pour le compte d'un avocat, pour finir....., il trouvera son chemin cahin-caha , sans vraiment se fatiguer, mais.....Une satire colorée de la Russie tsariste, et de ses personnages, comédiens en pacte avec Dieu, en public, avec Satan, en privé....., truculent .



Deux textes très différents dans le fond et la forme qui donne une idée de l'ampleur du talent de Zamiatine, un des plus grands auteurs russes du XX iéme siècle.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Inviter une femme,ça peut encore se faire. Mais la laisser s’installer dans votre cœur, pas question ! dit Timocha, en pointant un index menaçant et décharné : si tu la laisses y entrer, t’es foutu. Une bonne femme, vieux, ça fait des racines comme celles de la bardane. Et pas moyen de t’en débarrasser.
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Ma petite fille, c’est justement ce que je souhaite, qu’une fois installée avec vos fers à repasser et Kemble, vous soyez malheureuse. Le bonheur est l’un des états qui fait le plus engraisser, or il vous va d’être justement ce que vous êtes : une svelte petite fille garçonnière aux cheveux courts....
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Videos de Evgueni Zamiatine (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Evgueni Zamiatine
Evgueni Zamiatine (1884-1937) : Une vie, une œuvre (1991 / France Culture). Par Françoise Estèbe. Avec Jean-Pierre Morel (critique aux Nouvelles Littéraires), Leonid Heller et Bernard Kreise. Réalisation : Annie Flavell. 1ère diffusion sur France Culture le 30 mai 1991. Peinture : Portrait de Ievgueni Zamiatine par Boris Koustodiev, 1923. En 1988, la publication pour la première fois en URSS du roman anti-utopiste prophétique de Zamiatine, “Nous autres”, oeuvre politique-fiction, fut l'événement littéraire de la Perestroïka. Esprit lucide et courageux, Zamiatine qui avait pris parti pour la Révolution en 1905, fut un des premiers à analyser la nature profonde du totalitarisme bolchevique et à dénoncer le despotisme nouveau jusqu'au terme de sa vie, en dépit des persécutions. Dans les années 20, Zamiatine, mathématicien, ingénieur naval et écrivain, ami des peintres et des musiciens, est la figure centrale du champ littéraire russe. Prosateur, dramaturge, critique, journaliste (il écrivit notamment dans la revue de Gorki), il est l'auteur de nombreux récits, de nouvelles : “L'inondation”, “Le pêcheur d'hommes”, “La Caverne” ; de romans : “Le fléau de dieu” ; de pièces de théâtre et de scenarii. Rattaché à la tradition de Gogol dans ses premiers récits, il devient le symbole de la culture occidentale au sein des lettres russes et le maître de toute une génération d'écrivains nés après la Révolution. Il s'oppose à la montée du conformisme révolutionnaire en art :
« Il n'est de vraie littérature que produite non par des fonctionnaires bien pensants et zélés, mais par des fous, des ermites, des hérétiques, des rêveurs, des rebelles et des sceptiques. »
Trotsky le désigne comme un émigré de l'intérieur et “Le diable des lettres russes”, après une lettre célèbre à Staline, est contraint à l'exil. Il mourra oublié à Paris en 1937, à l'âge de 53 ans, ignoré des intellectuels occidentaux fascinés par le modèle soviétique, qui n'ont pas su percevoir dans le cri solitaire de Zamiatine l'oracle de la dissidence.
Des extraits de “Seul”, des “Ecrits oubliés”, des “Actes du colloque de Lausanne”, de “Nous Autres”, de “Le pêcheur d'hommes” et de “L'Inondation” sont lus par Jacqueline Danaud et Michel Derville.
Sources : France Culture et Wikipédia
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