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3,99

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais reçu Iron Widow dans la box Illumicrate du mois d'octobre et j'avoue qu'à ce moment-là, le livre m'intriguait, mais sans plus. Peu de temps après, j'ai commencé à voir des avis positifs de lecteurs français, et quand on m'a proposé de le recevoir en français, j'ai sauté sur l'occasion. J'ai beau me débrouiller en anglais, je n'y trouve pas le même plaisir et j'avais envie d'apprécier cette lecture.

Et c'est ce qu'il s'est passé. Guère enchantée, au début, par ce monde où les femmes sont considérées comme des incubateurs, seulement bonnes à se taire et à faire la cuisine, j'ai peu à peu adhéré au combat de Zeitan et à la place qu'elle désire se faire dans ce monde patriarcal. D'abord portée par la vengeance, notre héroïne passe doucement de sa vision à sens unique pour élargir ensuite ses ambitions. On la voit grandir, affirmer ce qu'elle est et prendre son destin en main pour révolutionner son univers.

Alors certes, l'originalité d'Iron Widow, sur le fond, est loin d'être là. Zeitan est un mélange de Katniss (Hunger Games), de Tris (Divergente) et d'Arya Stark (Game of thrones), le tout posé dans un monde à la Evangelion où les mecha sont ici des chrysalides qui puisent dans le qi pour se mouvoir. Nous sommes assez loin de la profondeur de ces oeuvres, cependant, ce premier tome est tout de même prenant et même ses schémas plutôt classiques finissent par se fondre dans l'action globale du roman. le féminisme est à la limite de l'extrémisme et parfois ne fait pas la part belle à ce mouvement, mais on comprend la colère et la haine ambiante. La science-fiction est à peine survolée aussi. Je dirais que globalement, parfois, l'histoire manque de finesse et de délicatesse.

Mis à part cela, j'ai passé un très bon moment. Je sais que ce que je viens de dire peut paraître paradoxal, mais les défauts d'Iron Widow sont quelque chose dont j'ai eu conscience durant ma lecture sans pour autant la gâcher. D'où ma note de quatre sur cinq. Je me suis prise au jeu tout simplement. J'avais envie de voir évoluer les personnages principaux, de les voir se frayer un chemin parmi toutes ces vipères, de faire éclater cette bulle patriarcale. La vie des pilotes, leurs raisons d'être, ce côté glamour que l'on a d'eux alors qu'il n'en est rien… mais aussi ce combat contre des envahisseurs et le poids des décisions que l'on doit faire.

Iron Widow a ce côté aussi violent et totalement assumé. Zeitan ne recule devant (presque) rien. Elle a un but, une cause à défendre et il y aura des dommages collatéraux. Elle se laisse gagner par la fureur et commet l'irréparable à plusieurs reprises. On pourrait se dire que l'auteur va trop loin, mais elle arrive à nous faire comprendre les raisons de tout cela. Elle ose réellement faire de son héroïne un personnage de controverse.

Elle ose aussi créer une relation qui sort de l'ordinaire pour ses héros. Et franchement, j'aimerais voir plus souvent ce genre de schéma. A maintes reprises, le traitement de cette relation a été cet îlot de paix, cette ancre à laquelle se rattacher dans la tempête. Elle n'est pas non plus trop romantisée avec un côté pragmatique qui sort de l'ordinaire. Et j'approuve.

Iron Widow pousse à la réflexion en nous faisant sortir de nos sentiers battus. Avec une action bien présente et des personnages poussés dans leurs retranchements, on assiste à une révolution brutale, mais nécessaire. Un très bon premier tome qui donne clairement envie de poursuivre l'aventure, surtout avec les révélations qui nous sont faites dans les derniers chapitres.
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Amis phallocrates, bonjour ! Voici une histoire qui risque bien de vous (dé)plaire. Imaginez un univers où les femmes sont quantité négligeable et sacrifiables à merci pour la bonne cause. Pour la bonne cause, j'insiste ! Toute ressemblance avec notre présent ou notre passé ne serait que pure coïncidence, troublante pour les esprits trop crédules certes, mais il va de soi qu'aucun lien ne saurait être établi par des êtres conscients entre le monde de Wu Zetian et le nôtre où les femmes accèdent sans problème à des postes à responsabilité et où, à compétences égales, elles bénéficient des mêmes promotions, salaires, itou, itou… Comment ? J'exagère, moi ? Eh, voilà ! C'est bien ça le problème avec les nanas ! Jamais contentes de leur sort, toujours à se plaindre et à vouloir plus ! Et gnagnagni et gnagnagna ! Si vous n'êtes pas contentes, prenez la première navette spatiale et allez voir si c'est mieux aux frontières d'Huaxia ! Là, vous saurez à quel terrible sort vous échappez dans notre monde ! Mais vous ne vivrez pas assez longtemps pour le regretter. Comme je suis d'humeur condescendante, j'accepte d'éclairer vos lanternes ténébreuses.
Les chrysalides sont des engins conçus pour écraser les hordes de Hunduns, ces envahisseurs qui auraient dû faire disparaître l'espèce humaine depuis des lustres. Pilotées par le qi, sorte d'énergie vitale émanant de l'esprit de leurs pilotes, les chrysalides nécessitent une telle puissance qu'elles vident complètement le qi des copilotes-femmes, entraînant par là leur mort. Tututut ! J'entends déjà les vociférations des féministes : « Pourquoi uniquement des femmes ? Toujours des femmes ! »
Pff ! Ce qu'elles peuvent être pénibles ! Pas un mot de gratitude ! Des récriminations ! Toujours des récriminations ! Elles oublient que grâce au sacrifice de ces demoiselles, leurs familles sont richement récompensées ! Des ingrates, je vous dis ! Non, mais c'est vrai quoi ! On ne va tout de même pas sacrifier des héros ? le peuple a besoin de héros, alors que là, ce ne sont que des femmes qui accèdent à une gloire qui autrement leur aurait été inaccessible. Bref ! Dans cet univers, tout va bien, la situation est sous contrôle, jusqu'au jour où une paysanne, Zetian, décide de s'engager dans l'armée pour venger sa soeur, Ruyi, morte soi-disant par la faute d'un pilote. Non, mais jusqu'où ces enragées féministes sont-elles prêtes à aller au nom d'une pseudo-égalité ? « La vie d'une femme égale la vie d'un homme ! » N'importe quoi ! J'hallucine ! Si c'était vrai, cela se saurait depuis longtemps, non ? D'ailleurs, objectivement, tous les hommes sont d'accord avec moi ! N'est-ce pas messieurs ?
Mais revenons plutôt à nos moutons, ou plutôt à nos brebis ! Cette paysanne, même pas endimanchée, habillée d'étoffes rugueuses, va bénéficier de la complicité d'un jeune homme, Yizhi, enveloppé de soie, fils de l'homme le plus riche de tout Huaxia. Il va l'épiler suffisamment que pour faire disparaître son monosourcil qui la rendait moche et donc invendable. Car oui, même si elle est destinée à être sacrifiée, la jeune femme doit être belle et désirable pour le jeune pilote qui va combattre avec elle et qui va puiser en elle son énergie vitale, au point qu'elle en mourra. Il se peut aussi qu'avant la bataille, le héros ait quelques rapports avec elle…
Zetian n'a aucun respect pour les dieux sous prétexte que ceux-ci ne respecteraient pas la moitié de l'humanité constituée de femelles. Quel culot ! Quels outrages faits aux divinités ! Je ne sais ce qui me retient de m'arrêter ici dans la narration des événements auxquels fut mêlée cette chose ! Cette… Cette Zetian ! Ses parents vont enfin pouvoir la vendre à l'armée comme concubine-pilote. Ils pleurent la mort de sa soeur aînée… parce qu'ils n'ont pas reçu l'indemnité vu qu'elle n'est pas morte au combat.
Bref ! Voilà notre brebis égarée embauchée comme concubine-pilote… Que dis-je ? Vu ses brillants résultats aux tests, elle n'est pas concubine, mais consorte. Cela fait d'elle une consorte-pilote destinée à accompagner un pilote de très haut niveau, un prince. Remarquez que ça ne changera pas grand-chose pour elle puisqu'en bout de course, c'est tout de même la mort qui l'attend…

Critique :

Voici un ouvrage original dans l'univers de la science-fiction puisqu'inspiré de la culture chinoise et écrit par un.e jeune auteur.trice d'origine chinoise qui a dû être très marquée par les « Transformers » et Goldorak.
C'est un « page turner » grâce au style de Xiran Jay Zhao. Pas le temps de souffler tant les aventures se suivent en cascade. J'ai fini par me lasser des combats avec les descriptions des effets du « qi » qui me semblent correspondre à ces écrans de jeux vidéo aux multiples flashes de couleurs diverses et variées qui peuvent en rendre plus d'un épileptique. Heureusement, il n'y a pas que ça dans l'histoire. La colère qui émane de l'héroïne quant au sort fait aux femmes, notamment cette tradition absurde de bander les pieds des fillettes les transformant pratiquement en pieds de porc, et le manque de droits élémentaires pour la gent féminine, ressort très fort et donne envie de découvrir comment Wu Zetian va, peut-être, finir par s'imposer dans un empire qui n'a que mépris pour la moitié de sa population, une moitié qui n'est pas née avec un petit appendice entre les jambes, accompagné de deux petites bourses.
Machos, machistes et autres phallocrates, soyez rassurés, l'auteur.trice finit par trouver des hommes qui ont un comportement honorable et qui trouvent grâce à ses yeux (mais il faut bien avouer que c'est une minorité très minoritaire).
Ah, oui ! Encore une chose : l'auteur.trice est suffisamment préoccupée par les questions du type « est-ce que l'hétérosexualité est la seule voie possible ? » que pour l'évoquer, très légèrement, dans son livre. Oh, rien de scandaleux… Cela reste tout de même avant tout un roman destiné aux adolescents et très soft !
Cet ouvrage se termine en laissant entendre que les aventures de Wu Zetian ne sont pas terminées pour autant même si ce roman connaît la fin d'une histoire.
Les adolescents et les jeunes adultes seront sans doute plus sensibles que je ne l'ai été eux batailles nombreuses de cette histoire. Ce qui m'a le plus touché, c'est le combat pour que les femmes disposent des mêmes droits que les hommes. Et ce combat-là, dans notre univers, il risque de se poursuivre encore longtemps…

Merci aux éditions La Martinière et à Babelio pour m'avoir permis de bénéficier de cette Masse critique.
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Je remercie La Martinière Jeunesse et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, du roman Iron Widow de Xiran Jay Zhao.
Pilotés par l'énergie psychique combinée de couples de Concubins, les Chrysalides sont les gardiens de la grande muraille de Huaxia menacée par les envahisseurs Hunduns. Mais chaque bataille se solde systématiquement par le décès de la Concubine.
Pour venger sa soeur morte au combat, Wu Zetian s'engage dans l'armée, où elle espère être associée au meurtrier de sa soeur..
Mais la vengeance peut-elle suffire à son épanouissement ?
Car les femmes ne sont pas les seules à être sacrifiées par le pouvoir archaïque et patriarcal de Huaxia, où mensonges et manipulations sont légion.
C'est tout un peuple qui en est victime. Ce n'est pas d'une vengeance dont ont besoin les habitants de Huaxia, c'est d'une libération.
Et Zetian pourrait être l'étincelle qui mettra le feu aux poudres de la révolte..
Iron Widow est un roman original qui mélange culture chinoise avec de la science fiction, des combats de machines.
La cible est les adolescents et les jeunes adultes.
J'ai souhaité lire cet ouvrage par curiosité, sans faire réellement attention qu'il y aurait des combats de machines, ici nommées Chrysalides et que ce n'était pas forcément pour moi.
Ces combats sont pilotés par l'énergie psychique de leurs pilotes, là encore l'autrice fait preuve d'originalité.
Le monde qu'elle a crée fait la part belle au machiste, car les concubines sont sacrifiées au combat !
Mais Wu Zetian entend bien changer tout ça, elle qui décide de se sacrifier pour venger la mort de sa soeur. Mais rien ne va se dérouler comme elle l'imaginait grâce à ses capacités psychiques hors norme.
Iron Widow est un ouvrage intéressant toutefois je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à accrocher. Je ne suis pas une grande amatrice de science fiction, de combat de machines. J'ai parfois décroché ici et là.
J'ai apprécié le personnage de Wu Zetian même si je n'ai pas toujours adhéré avec son comportement, et que je l'ai trouvé très dure. Elle ne m'est pas toujours apparue sympathique.
Néanmoins c'est une femme forte, difficile à oublier.
Je ne pense pas lire la suite mais dans l'ensemble, j'ai apprécié ma lecture que je note trois étoiles et demie.
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Chine, dans un futur indéterminé. Wu Zetian est fille d'une famille pauvre dont la soeur est morte alors qu'elle était la concubine d'un pilote lors d'une attaque contre les terribles Hunduns. Elle jure de venger la mort de sa soeur. Mais en mettant son plan à exécution, elle devient un personnage important dans les batailles contre les Hunduns envahisseurs.
Je ne savais pas à quoi m'attendre en commençant ce récit futuriste. On plonge dans une Chine qui ressemble beaucoup à une Chine du siècle dernier où la femme est brimée, considérée comme une reproductrice. L'homme est sublimé dans tous ses aspects. C'est ce monde que Zetian essaye de s'imposer. Pas évident car le monde est régi par les hommes et les femmes ne se rebellent pas. La colère de la jeune fille est pleine de violence (respectant en cela l'emprunt du nom de l'ancienne impératrice chinoise), cet aspect est d'ailleurs un peu dérangeant au vu de certaines scènes. L'histoire ne manque pas d'originalité et de rebondissements, on apprend beaucoup de choses sur chacun. J'ai été happée par les personnages et l'action omniprésente même si je regrette parfois de ne pas parvenir à bien visualiser certains moments. La fin appelle une suite (combien de tomes ?), je suis curieuse de la découvrir ! Petite remarque : je suis étonnée de trouver ce roman dans une édition jeunesse !
Merci à Masse critique et aux éditions De La Martiniere pour cette lecture.
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Pour venger sa soeur disparue, Wu Zetian s'engage dans l'armée afin de pouvoir piloter une Chrysalide, sorte de robot humanoïde qui lutte contre les Hunduns. En faisant cela, elle espère surtout être associée au pilote qui a causé la mort de sa soeur bien aimée. Mais les choses ne vont pas de dérouler comme prévue...

Avis mitigé: j'ai beaucoup aimé le début et la fin, mais le milieu est très très long et redondant. Toujours les mêmes scènes et les dialogues mièvres, ça en devient lassant. L'originalité du récit se situe surtout dans l'environnement, une Chine futuriste où il est possible de contrôler les Chrysalides (j'ai eu l'image des Mégazordes des Power Rangers pendant toute ma lecture) avec son qi, son esprit. N'ayant pas l'habitude de ce genre de récit, j'ai été agréablement surprise. Pour le reste, ça n'est pas très original : un triangle amoureux auquel je n'ai pas accroché, une vengeance, une société inégalitaire qui ne demande qu'un héros pour la renverser... Bref, j'ai l'impression de toujours relire les mêmes histoires en young adult depuis quelques temps. le genre mériterait de se renouveler un peu, pour le bien de ses lecteurs.
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Huaxia a été envahie par les Hunduns. Pour défendre ses frontières, des Chrysalides sont pilotées par les qi (énergie psychique) d'un homme et de sa concubine. Hélas, souvent la femme perd la vie dans ces violents combats.
Cela n'empêche pas Zetian de s'engager dans cette armée; non pas pour défendre la frontière . Non, son objectif est de venger sa soeur tuée par un célèbre pilote .
Grâce à son puissant qi, Zetian sortira victorieuse de cet affrontement et combattra ce système patriarcal qui sacrifie autant de femmes.

J'avoue m'être demandé dans quoi je m'embarquais lors des premières pages. Mais Zetian est une femme tellement sympathique qu'il m'a été impossible de l'abandonner. Et après, j'ai rencontré Shimi dont la vie ne laisse pas indifférent(e) non plus. Et sans m'en rendre compte, je suis arrivée à la fin de ce roman.
Le récit est très bien écrit ( malgré plusieurs coquilles oubliées dans le texte), les scènes d'actions sont décrites de telle sorte qu'on s'y croirait.
Le thème du féminisme, qui à la lecture de la quatrième de couverture, pourrait paraître essentiel dans le récit ne l' est pas tant que ça. Il est abordé de manière discrète mais pas obsessionnelle et surtout pas agressive. Et j'ai adoré ça car le lecteur/la lectrice n'oublie pas que c'est le but de Zetian l'égalité homme/femme et l'arrêt des sacrifices des femmes.
Et la fin est phénoménale et inattendue.
Un très bon roman que je recommande. Je remercie les éditions de la Martinière de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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J'ai mis du temps à écrire cette critique car ça a été une lecture incroyable, fournie et pleine d'idées bien pensées. Cela fait déjà plus de deux semaines que j'ai fini ce roman sur la Veuve de fer. J'ai déjà hâte que le prochain sorte car évidemment, il faut qu'il y en ait un deuxième, impossible du contraire ! Iron Widow est un mélange entre culture chinoise et machinerie du futur sous couvert d'un monde archi-patriarcal où la femme est un objet-batterie pour être consommée de son énergie psychique pour la guerre. J'avoue que les passages où les âmes fusionnent pour former des robots n'ont pas été les plus intéressants pour moi et j'ai parfois décroché au début du roman à cause de ça. C'est l'univers sombre et cruel qui m'a emporté avec la haine féroce et la combattivité inégalée de Zetian. L'auteur(e) a ajouté de sa personnalité et de sa différence dans ce roman, iel y tenait avec sa culture, son imagination et son triangle amoureux. Affaire à suivre et j'espère que le second tome pour 2023 poursuivra sur la même lignée !
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Un roman fantasy palpitant basé dans un univers dystopique, directement inspiré de la Chine médiévale.
Je suis Xiran Jay Zhao et ses analyses de la représentation de la culture asiatique dans les productions médiatiques et culturelles occidentales depuis plus d'un an et j'avais hâte de mettre la main sur Iron Widow pour deux raisons : le scénario m'intriguait et j'avais envie de voir à quoi une représentation culturelle Chinoise appropriée pouvait ressembler.
L'histoire est intéressante, le monde bien défini, j'ai eu l'impression de me retrouver dans une fusion étrange entre La Ballade de Père d'Anne McCaffrey, Hunger Games et Mulan. L'histoire est intéressante, les thématiques de genre, de sexualité et d'amour libre, d'oppression, de fascisée et de spécimen sont abordées d'un façon souvent pertinente. L'ouvrage délivre bien son message.
En revanche, il est très cru et assez violent, et j'ai été surprise de le trouver régulièrement classé en jeune adulte.
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Je tenais tout d'abord à remercier les éditions La Martinière ainsi que le site Babelio pour cet envoi, le résumé comme la couverture m'attirait énormément. Je ne parvenais pas à savoir si j'avais un récit de science-fiction ou de fantasy, un récit très chargé en Histoire ou si tout était pure fiction. Toutefois, plusieurs éléments avaient attiré mon attention et j'étais impatiente de commencer cette lecture. Malgré quelques petites choses qui pique mon épiderme comme un moustique, je ressors de cette lecture intriguée, séduite et avec l'envie de lire la suite.

Premier « couac » qui pique très fort, l'absence d'une mention « Tome 1 ». J'étais persuadée d'avoir un one-shot et perdu, le final est sans appel, impossible de se contenter d'une telle fin. le cliffhanger est réussi, j'ai très envie de savoir comment l'histoire et les personnages vont évoluer, mais si vous n'avez pas envie de démarrer une énième saga, il faudra passer votre route.

Second « couac » qui pique un peu moins fort, c'est « vénère de fou » ! Xiran Jay Zhao ne va pas avec le dos de la petite cuillère et les personnages sont vraiment à fond dans tout ce qu'ils sont ou vivent, c'est hyper violent et sombre, pas joyeux du tout et ma foi, un tout petit peu de douceur et de nuance ne m'aurait pas déplu. En revanche, je comprends parfaitement la nécessité d'une telle claque, le roman dévoile une intrigue complexe, qui prend aux tripes, avec des thématiques fortes. le roman ne laissera pas indifférent, c'est certain.

Troisième « couac » qui est une conséquence du deuxième, c'est la grande répétition dans les scènes de bataille. Alors, je l'ai dit plus bas, l'écriture est très addictive et sympathique, elle sait être précise pour l'univers, juste ce qu'il faut dans les émotions et l'action en elle-même, toutefois, c'est un brin « répétitif ». Je n'ai jamais été une grande fan de « pan-pan-boum » à la base, et j'admets que j'ai largement préféré les passages en dehors des combats. Et en plus, les combats me rappellent un pan culturel entier de l'Asie, les Méchas comme on peut le voir avec Evangelion ou mon animé préféré Escaflowne. Ca ne parlera pas à tout le monde.

Maintenant, le roman est génial sur plus d'un plan. le rythme est soutenu, en 400 pages, il s'en passe des choses : événements, péripéties visant à développer l'intrigue ou les personnages, révélations de très grande ampleur, joutes verbales et politiques, scènes d'actions sur le champ de bataille… Il y a largement de quoi attirer et maintenir l'attention éveillée, ce premier opus envoie du lourd avec un final du plus bel effet. L'histoire par ailleurs est très chouette, c'est une véritable quête de vérité, avec des sombres affaires d'État, des conflits armés, de la vengeance et de la rédemption, une ascension au pouvoir. Les intrigues des uns et des autres servent un fil rouge captivant de la première à la dernière ligne.

Tout ce qui est conté dans ce premier opus se tient grâce à des thématiques prenantes et à un univers très maîtrisé. Les thèmes exploités sont nombreux, sa place dans la société en tant que femme et les conditions de vie des femmes, la guerre, les médias et la politique, l'amour – avec un sacré choix de la part de Xiran Jay Zhao. Tout est présent pour donner de la matière aux personnages, à leur relation tout en étant poignant, d'une grande violence et très impactant. La plume de Zhao est d'une grande clarté, c'est lisible et percutant, moderne et fluide tout en étant soigné, des descriptions très immersives, les émotions et l'action sont également très bien écrits.

Quant à l'univers, il est bien précisé qu'il s'agit d'un récit futuriste – et non une histoire de fantasy. Et pour créer cet univers de science-fiction, Xiran Jay Zhao a utilisé de nombreuses références à la culture et à l'histoire chinoise, ce qui se voit dans les décors avec la Grande Muraille, ce qui se voit dans les costumes et les coutumes – notamment l'horrible tradition des pieds bandés, ce qui se voit dans le vocabulaire ou dans les noms des personnages, ou enfin, dans certaines notions comme le Qi. Ce qui peut paraître dépaysant et complexe devient très facile d'accès grâce aux explications, tout est précis et gagne en intensité au fil des pages. L'héroïne est inspirée de la seule femme étant devenu Empereur de Chine, Wu Zetian, même si l'autrice explique que l'inspiration est très large et qu'il faut y voir un hommage. de ce fait, le récit surfe sur le fantastique, avec une grande part de science-fiction, un zeste de romance, mais il n'a rien d'un récit historique pur et dur.

Enfin, je terminerai avec les personnages. Je suis assez partagée sur eux, je n'arrive pas à faire le point dans ma tête les concernant, je les ai autant apprécié que détesté. Je reconnais cependant qu'ils sont super bien faits, passionnant à suivre, qu'ils ont tous un rôle très important selon les événements. Zetian est une héroïne marquante, elle n'y va pas de main morte avec le reste du monde, cynique et désabusée, elle est inflexible et d'un fort tempérament, résolue et déterminée, d'une force mentale sans équivoque. J'ai aimé la voir plus aimable et sympathique au fil du tome en particulier avec les deux personnages masculins très mis en avant dans l'histoire. Mais j'ai quand même beaucoup de mal à m'attacher à elle, à cause de sa très grande radicalité qui par instant frise l'horreur, je l'ai trouvé par moment tout aussi détestable que ceux qu'elle cherche à renverser. Elle use des armes de ses ennemis pour rendre coup par coup ce qu'elle a subit et ce qu'elle subit en tant que femme. Si certains apprécieront ce côté « bad ass », c'est pas réellement ce dont j'ai envie en terme de lutte pour la parité, mais là, on entre davantage dans le ressenti personnel.

Li Shimin est terrifiant, imposant avec une histoire personnelle qui force l'admiration, des choix parfois douteux et des secrets qui le rendent attachant. Son évolution m'a clairement marquée. Yizhi est mon préféré, il paraît lisse, avec une très grande sensibilité et une maturité incroyable, il sait créer la surprise et cache sa part d'ombre. Il est certain que les deux personnages sont intéressants, ils restent tout de même imprégnés du cliché du « ténébreux qui a un passe ultra dark et qui se comporte en bourrin bourru » et « le gendre parfaitement propre et propret, rusé et intelligent ». du coup, les personnages sont loin d'être blanc ou noir, ils sont comme une rivière très sinueuse, avec un jardin secret, des chutes effrayantes, de la violence et une part d'humanité, des clichés et des surprises.

En fin de compte, le roman a d'excellents atouts et peut donner vie à une saga percutante si le récit se détourne des clichés, s'il gagne en nuance et en maturité. J'ai hâte de retrouver Zetian et tous les autres – pour celles et ceux qui ont survécus – pour de nouvelles aventures.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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J'avais de très grandes attentes pour ce roman, et du coup à la fois très hâte et très peur de me lancer dedans. Au final, je suis sur une impression plutôt positive bien qu'un peu mitigée sur certains points. En fait, j'ai trouvé ce roman assez inégal : il commence très fort, et puis le soufflé retombe un peu. J'ai lu la première moitié très vite, complètement embarquée par Zetian et son caractère de guerrière qui fonce sans trop se poser de questions. Et puis le récit s'aplatit un peu et Zetian met un peu de côté sa personnalité de feu au profit d'une romance que je n'ai pas trouvée très bien amenée, ni indispensable au récit, du moins pas en l'état. Après, c'est cool d'introduire ce type de romance dans la littérature, et j'ai trouvé l'idée excellente et les protagonistes touchants, mais... je sais pas, j'ai trouvé que ça arrivait là comme un cheveu sur la soupe et que ça gâche un peu le propos du roman.
Un peu comme la façon d'amener les divers messages féministes qui m'a également semblé manquer de subtilité et ça m'a un peu fait sortir du récit. Certes, il est des messages que la subtilité n'aide pas toujours à faire passer, mais là il y avait le temps et la matière pour faire quelque chose de mieux et je trouve encore plus regrettable que ce ne soit pas le cas.
Et puis j'ai trouvé le dénouement trop expédié ; tout se passe très vite, une partie des questions sont peu ou pas résolues, le message féministe omniprésent tout au long du récit ne trouve pas vraiment de conclusion et au final, je ne sais plus vraiment où cette histoire voulait en venir exactement. Il paraît que ça ouvre la voie à un second tome mais je trouve que ça n'excuse pas le fait que ce premier tome soit maladroitement conclu.
Bref, ce roman bénéficie d'une excellente base en termes d'univers, de personnages, d'intrigue et de message, mais je l'ai trouvé un peu brouillon dans son traitement et faible en termes de résolution, là où l'introduction promettait pourtant quelque chose de vraiment grandiose.
Du coup, même si ça reste une bonne lecture pour moi, elle n'a pas tout à fait répondu à mes attentes (certes assez élevées) et j'en ressors un peu frustrée. Mais contente tout de même d'avoir fait le voyage ! Et je ferai évidemment le voyage avec le second tome si second tome il y a, en espérant que le talent de Xiran Jay Zhao ait gagné en maturité d'ici là.
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