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sur 3021 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A Plassans, sous-préfecture du sud-est de la France, les fils d'Adélaïde, Pierre Rougon le légitime et Antoine Macquart le bâtard, rêvent tous deux de faire fortune. Nous sommes en 1851 et le coup-d'état du 2 décembre par Louis-Napoléon Bonaparte va leur permettre d'intriguer pour obtenir enfin ce qu'ils espèrent depuis toujours.

Dirigé par sa femme, Pierre Rougon s'est habilement placé du côté des vainqueurs et compte bien en tirer des avantages substantiels sans trop prendre de risques. Antoine Macquart, lui, soutient les républicains, non par conviction mais par haine de son frère auquel il se rallie finalement quand il devient évident que c'est là qu'est son intérêt.

C'est une image bien pessimiste de la société que nous donne là Emile Zola. Pierre et Antoine sont des personnages méprisables et on espère jusqu'à la fin que la vérité va éclater sur leurs manigances tout en sachant au fond qu'il n'en sera rien.

Quant aux personnages plus positifs, comme Silvère, un jeune idéaliste, neveu de Pierre et Antoine, et son amoureuse Miette, encore une enfant, ils sont destinés à finir dans la violence. Ceux qui ont des rêves de justice sociale sont écrasés par ceux que n'arrête aucun scrupule. le seul "gentil" qui s'en tire correctement est le docteur Pascal, fils de Pierre, un savant qui a choisi de s'enterrer en province pour se consacrer à la science en toute tranquillité. Mais cette science justement le rend égoïste et il se réjouit des déchirements entre les membres de sa famille auxquels il assiste avec l'oeil d'un entomologiste. Il me semble qu'il y a un peu de Zola dans Pascal.

Etant jeune j'ai eu une grande passion pour Emile Zola et j'ai alors lu tout les Rougon-Macquart et même plus. 30 ans plus tard je m'aperçois que je n'ai plus aucun souvenir de la fortune des Rougon. J'apprécie le style et les descriptions des paysages quoiqu'il y ait parfois des passages que je trouve un peu longs. Par contre je n'adhère pas à cette vision noire du monde.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Vous connaissez la différence entre un moteur essence et un moteur diesel ? Si oui, autant vous dire que ce premier tome des Rougon-Macquart – lu en fac sur l'ordre express d'une odieuse mégère qui refusait d'entendre parler de psychologie dans les romans ; c'est vous dire la joie que nous éprouvions à l'écouter nous édifier pendant des plombes sur la nécessaire austérité monacale de la littérature ! – est, à mon humble et négligeable avis, poussif.
Fort heureusement, dès le second tome, La Curée, on roule plus vite.
Mais revenons à cette mise en place sans doute nécessaire qui se déroule à Plassans, commune où tout commence – et s'achève, avec le Docteur Pascal. Nous sommes au lendemain du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, la bête noire de Victor Hugo, lequel fut bien plus injuste avec le neveu qu'avec l'oncle, ce dernier assoiffé de conquêtes, obsédé par sa gloire et qui portait des chapeaux bizarres. Passons !
On découvre donc l'arbre généalogique – et les soubresauts du déterminisme cher à l'auteur – d'une famille dont nous suivrons les aléas sous le Second Empire. Vient se greffer une histoire d'amour entre deux jeunes gens – Miette et Silvère –, qui sera une tragédie intime inaugurale de bien d'autres.
Certes, il fallait bien en passer par-là et force est d'admettre, à la lumière de ce qui suit, que les diesels ont du bon car ils ont ce mérite de tenir la route !
Par honnêteté, je livre ici l'avis DU spécialiste de Zola, Henri Mitterand, qui vaut bien mieux que le mien, mécréant idolâtre De Balzac égaré chez les Rougon-Macquart : « Voilà la véritable assise des Rougon-Macquart, en même temps que la formidable première mesure de leur ouverture. Les vingt volumes du cycle entier sont installés sur un tombeau ; la société qu'ils vont décrire prend naissance sur le meurtre de ses enfants. Une jeune fille, la poitrine percée, mourant dans les plis du drapeau rouge ; un jeune homme, le crâne ouvert par le coup de fusil d'un gendarme. Quelle ironie glacée frappant les fondations, et de ce nouveau monde et de ce massif romanesque ! » (Merci au site Passion Lettres pour ladite citation).
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Je me lance dans la lecture des Rougon Macquart ! Je n'en n'ai lu que quelques-uns durant ma scolarité alors je reprends tout depuis le début.
J'avais déjà tenté de lire La fortune des Rougon mais avais abandonné rapidement … Cette fois-ci j'ai tenu et après un début que je trouve toujours fastidieux, j'ai été happée par la vie difficile de Silvère et de Miette
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Je suis toujours embarrassée avec Emile Zola : ses romans ont un grand souffle, ils sont une source de connaissances pour les ignorants d'histoire (ici il s'agit du coup d'Etat du 2 décembre 1851 par Napoléon III vu de province) ; ils contiennent des centaines d'observations et une analyse lucide de la vie politique et de la soif de pouvoir et d'argent qui ronge les petits parvenus et boutiquiers. Mais la linéarité de l'intrigue m'ennuie un peu, tant elle est régulière : l'écheveau se dévide sans surprise.

Les romans de Zola sont des romans sociaux : les portraits psychologiques individuels sont donc peu fouillés, à la différence de ceux De Balzac : Rougier est ambitieux, bête et sans scrupule, Félicité est intelligente, stratège, assoiffée de pouvoir et d'argent, Antoine fainéant, cupide et dévoyé, Silvère et sa fiancée Miette des adolescents amoureux et idéalistes.

D'ignominies en lâchetés, de lâchetés en trahisons, on avance à vue dans les abimes du monde politicien souillé de carnages, par la grâce de la technique du doigt mouillé, sans idéal autre que celui de faire carrière, de tourner casaque à temps et de réduire ses rivaux : on se réjouit de la mort des ses proches quand ils deviennent gênants (neveux, pères, mères, cousins) ou on arme la main qui va les tuer. On festoie sur des cadavres.

Rien d'étonnant à tout cela, c'est l'humaine nature. Les seuls êtres lumineux du récit trouvent la mort, seule échappatoire à cet univers pestilentiel.

La mort seule est pure. Les rares atomes de joie et de sérénité qui se détachent de tant de noirceur partent d'un ancien cimetière abandonné, où se déroule la majeure partie du roman, et y retournent.

Zola était un passionné de politique : pour ma part, quand je le lis, j'ai envie de me réfugier dans le jardinage, la poésie ou le tricot.
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Quand j'ai découvert les oeuvres d'Emile Zola au lycée, je me suis promis de lire l'intégralité des Rougon-Macquart un jour. Trente ans plus tard, je prends enfin le temps de me replonger dans la saga.
Je dois bien avouer que mon ressenti de lecture est mitigé. Il y a des moments où l'écriture de Zola me captive, et des passages qui me semblent interminables. J'aime quand il dépeint les caractères de ses personnages, et les relations qu'ils entretiennent entre eux. L'influence de l'hérédité mêlée à l'environnement social me passionnent, et c'est pour cela que j'ai voulu reprendre la généalogie depuis le début et dans l'ordre: pour mieux cerner tous les liens que l'auteur a tissés entre les protagonistes d'un roman à l'autre.

Le récit commence avec Miette et Silvère et il m'a fallu un moment avant de comprendre que celui-ci était le petit-fils d'Adélaïde Fouque, dite tante Dide, à l'origine de toute la lignée ("Il regardait la pauvre vieille qui demeurait à deux pas de ses enfants, et que ceux-ci cherchaient à oublier, comme si elle fut morte; alors il l'aimait davantage, il l'aimait pour lui et pour les autres"). L'histoire d'amour entre les deux adolescents est touchante (et tragique), et elle nous plonge au coeur de l'insurrection contre l'Empire, mais cette introduction m'a semblé bien trop longue.
Par contre j'ai trouvé passionnante la plongée dans l'histoire de la famille avec la rivalité entre Pierre Rougon, le fils légitime comploteur, et Antoine Macquart le bâtard fainéant. En fait, dans ce premier tome, tous les principaux protagonistes des livres suivants sont évoqués de manière plus ou moins détaillée. Cela permet de créer du lien avec les titres les plus connus (la Gervaise de L'Assommoir, Etienne Lantier dans Germinal et son fils Jacques de la bête humaine, Octave Mouret dans Au Bonheur des dames, etc.).

La partie politique m'a nettement moins captivée. Je n'y ai trouvé d'intérêt que dans le sens où elle éclaire la personnalité des uns et des autres. Celle qui se révèle dans toute son intelligence manipulatrice, c'est Félicité, la femme de Pierre, bonhomme stupide et poltron qui ne serait jamais arrivé à la tête de Plassans sans les habiles manoeuvres de son épouse.
Il est aussi beaucoup question de leurs enfants notamment les trois fils: Pascal le médecin dévoué (Le Docteur Pascal, "un de ces cas fréquents qui font mentir les lois de l'hérédité"), Eugène l'avocat et Aristide le journaliste qui "aimait l'argent comme son frère aîné aimait le pouvoir".

Il faut tout de même reconnaître toute l'ironie de cet épisode où s'affrontent les insurgés républicains et les défenseurs de l'Empire napoléonien: Rougon et sa bande ne sont que des opportunistes s'attribuant de pseudo actes héroïques et manipulant l'opinion publique pour acquérir le pouvoir (et la fortune, donc).
Le roman termine comme il a commencé, avec le personnage de Silvère, qui nous fait mesurer combien la révolte du peuple a en réalité mieux réussi à ceux qui l'ont subie (et retournée à leur compte) qu'à ceux qui l'ont bravement menée. Ironie ou cruauté du sort, les corrompus s'en sortent mieux que les idéalistes...
Et ce n'est qu'un début! Les prémices d'un "éternel recommencement, avec ses joies présentes et ses larmes futures".
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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Ce premier volume des Rougon-Macquart n'est pas mon préféré, mais permet cependant d'établir les bases pour la suite, et de mieux comprendre la personnalité et l'évolution des personnages dans les romans suivants (selon Zola, chaque individu est conditionné par son origine sociale, et par exemple l'alcoolisme de la branche descendante de Macquart est expliqué par l'alcoolisme de celui-ci, de manière héréditaire). J'ai apprécié les chapitres descriptifs de la vie et de la personnalité des personnages, j'ai moins aimé les chapitres plus historiques, traitant des insurgés et de la révolution (1851). J'ai également aimé l'histoire d'amour entre Silvère et Miette qui est pure et sincère, ce qui est extrêmement rare dans un roman de Zola
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Il m'a fallu pas mal de temps pour me plonger dans l'histoire. Au début, j'ai été un peu perdu entre les différents personnages.
Ne connaissant pas Zola, j'avais un peu peur de l'écriture étant donné l'époque où ce récit a été écrit. Fort heureusement, ce fut une bonne surprise. le texte a été très facile à lire.
Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, j'ai trouvé cela intéressant , Zola dénonçant les différents moeurs selon les milieux à l'aube du coup d'État de Napoléon III. Par contre, j'ai trouvé cela assez long je ne suis pas sûre de lire la suite des Rougon-Macquart.
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rès avoir lu la Curée (2ème tome des Rougon Macquart) pour mes cours, j'ai décidé de m'attaquer à toute la collection de cette histoire naturelle et sociale de cette famille vivant sous le 2nd Empire. Et donc j'ai commencé par le 1er de ces livres, La Fortune des Rougon.
Comme le dit Zola dans sa préface, ce livre raconte les origines de la famille, dans une sous-préfecture rurale, Plassans. L'histoire peut paraître au premier abord ennuyante, sans grand intérêt. Mais l'intérêt ne réside pas dans l'histoire en elle même, mais dans ces personnages. Et ces protagonistes ; dans leur méchanceté, leur vices, leur égoïsme, je les adore. Ils sont juste parfaits, avec des caractères bien dosés, et les péripéties contribuent à mieux les comprendre.
C'est une bonne lecture qui permet de découvrir des classiques.
Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Je mets trois étoiles pour l'équilibre, car c'est un roman qui mériterait à la fois 5 étoiles et zéro. 5 étoiles pour la beauté des tournures, des idées, de l'intention, pour l'histoire. Zéro pour la diarrhée littéraire. Il ne sait pas s'arrêter, faire progresser sa trame principale avec une rigueur de mathématicien : une débauche de descriptions, rend les objets et la périphérie de l'action, plus importants que les hommes et les actions eux-mêmes... qui finissent noyés !... Voilà comment un auteur ne passe pas son époque : quel jeune a envie de lire Zola ? A part les étudiants, et moi qui suis fou ? Aucun ! Il nous montre, ce qu'il ne faut plus jamais faire dans la littérature. Et comme malgré tout il est sublime, il devient à la fois, pour moi, un modèle et un anti-modèle...
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Il y a peu, j'avais entrepris de lire la collection des Rougon-Macquart dans l'ordre. J'ai donc commencé par ce premier tome, assez peu connu finalement, mais important pour avoir une meilleure vue d'ensemble sur ce cycle qu'a écrit Emile Zola.

Dans ce livre, nous nous concentrons principalement sur la branche des Rougon. Nous faisons la connaissance de Pierre et de Félicité Rougon. Nous voyons comment l'un est manipulé par l'autre et comment le coup de l'Etat de 1851 leur permet de se hisser parmi les familles les plus influentes de la ville.

Le cadre spacio-temporel dans ce roman occupe une place très importante. L'action se déroule à Plassans, petite ville de province, qui n'est pas sans rappeler Aix-en-Provence où Zola vécut sa jeunesse.

Ensuite, le construction de ce récit est particulière puisque nous débutons l'histoire avec deux adolescents, Miette et Silvère, qui s'aiment naïvement dans un ancien cimetière. Puis, nous continuons avec le long récit des déboires des Rougon et aussi des Macquart pour revenir à la fin aux deux adolescents. Ces vies, qui ont un lien de parenté, vont se croiser dans le grand tumulte du coup d'Etat de Napoléon III.

Le style d'Emile Zola fait toujours "un peu peur" à cause de ses longues descriptions ou de cette dureté dans l'intrigue. J'ai trouvé certains passages un peu long, c'est vrai, mais dans l'ensemble c'est un livre agréable à lire même s'il faut rester concentré. Il y a aussi de très belles pages et des moments émouvants.

Donc, au final, un bon roman avec des passages un peu rébarbatifs, mais essentiel pour tenter d'avoir une bonne vision d'ensemble de l'oeuvre de ce romancier.

J'ai maintenant hâte de lire le tome 2, La Curée, qui correspond davantage à une histoire à proprement parler et non plus à un récit des origines de cette famille.
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