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sur 940 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sixième tome de Rougon Macquart et retour à Paris avec l'aîné des Rougon: Eugène qui évolue dans les hautes sphères politiques. Très hautes même. Dans cet opus Napoléon III lui même fait parti des personnages du roman!

Nous entrons dans les coulisses de la politique du second empire, nous assistons aux séances de l'assemblée nationale, au conseil des ministres, aux réceptions grandioses et au baptême du jeune prince impérial Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte (lui même).

La description acerbe et franchement ironique des personnages politiques est jubilatoire. L'opportunisme, la corruption, les abus de pouvoirs de ces hommes sont parfaitement exposés.
La politique est leur métier: quelque soit le gouvernement, les idéaux ou le chef d'état, l'important est de suivre le courant pour avoir un poste ou une part du butin.
"Maintenant toute la bande était bonapartiste avec passion".

Au milieu du roman, Rougon expose à l'empereur les secrets de son pouvoir: "Plus il obtenait pour ses amis, plus les faveurs semblaient énormes et peu méritées, et plus il était fort." Brillant!

Il y a également un personnage féminin très fort dans ce roman, il s'agit de Clorinde. Très moderne, elle n'est pas décrite par le prisme de la maternité ni de sa position de femme. Elle est l'équivalent de Rougon: manipulatrice, charismatique, elle connait ses objectifs et parvient à ses fins. Elle est peut être même plus fine et lucide que lui.
Les autres personnages sont au contraire manipulables et manipulés au gré de ses ambitions.
Elle serait en réalité le portrait de la maîtresse officielle de Napoléon III: La Castiglione.

En bref, j'ai adoré cette lecture, et j'aurais adoré lire Zola au sujet de notre Vème république (si vous avez des suggestions de lecture.. :-) ).

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Je ne vais pas ajouter une critique, ou une analyse aux autres. Juste dire que ce roman est un de mes préférés de la série. Oui, avec L'Argent et un ou deux autres.
J'en garde des images, des sensations, comme quoi Zola a bien réussi son affaire. Des scènes dont celle où après son éviction du gouvernement, Son Excellence fait ses paquets, vide les cartonniers dans son bureau, les papiers au sol, les croisées grandes ouvertes baignées de soleil, des amis viennent aux nouvelles, odeurs d'encre, de papiers, de lourds tapis et le parc du ministère ensoleillé avec ses parfums.
Ou ce coucher de soleil dans un appartement parisien donnant sur les boulevards, les lumières ne sont pas encore allumées, c'est la pénombre et Son Excellence parle, avec qui? Il faudrait que je rouvre le livre...
Ce qui me fait mettre ce tome de côté c'est mon goût pour l'époque du Second Empire (cette fois, c'est de l'intérieur du régime qu'on est témoin avec cette grande scène du conseil des ministres à Compiègne par exemple ou bien le somptueux reportage sur le baptême du Prince Impérial).
Enfin, ici il n'y a pas ce hiatus qu'une lecture attentive fait apparaître, le fait que plus la série avance, moins Zola décrit le Second Empire. En effet dans Au Bonheur des Dames, ce sont en fait les années 1880 qui sont décrites, dans Germinal aussi.
Son Excellence ne représente pas les plus gros tirages de l'auteur, mais il mérite une lecture.
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Le sixième volume des Rougon-Macquart est aussi le plus politique. Non pas dans le sens où l'auteur indique ses propres vues sur la question, il le fera dans d'autres ouvrages, comme « Germinal », par exemple ; mais politique parce qu'il décrypte avec un soin particulier les rouages et les coulisses de la vie politique sous le Second Empire.
Eugène Rougon, nous connaissons le personnage : il est le fils aîné de Pierre Rougon et Félicité Puech, le frère aîné de Pascal (le docteur Pascal), d'Aristide (dit Saccard), de Sidonie et de Marthe. Nous l'avons vu acquis à la cause bonapartiste dans « La Fortune des Rougon », député et ministre dans « La Curée », puis travailler en sous-main à la « Conquête de Plassans ». le voici à présent à Paris, à l'Assemblée Nationale, dans ses oeuvres.
Emile Zola fait le portrait d'un « homo politicus » : Eugène Rougon est un homme qui vit par le pouvoir et pour le pouvoir. Pas seulement le pouvoir politique qui peut varier selon ses convictions, mais son pouvoir personnel qui suit son ambition. Sans scrupules, comme son frère Aristide, il est un aventurier de la politique et même une sorte de conquérant égoïste et partial. Il est comme un poisson dans l'eau dans le marécage que représente l'Assemblée Nationale : le roman suit pas à pas sa carrière politique depuis sa démission de la présidence du Conseil d'Etat en 1856 jusqu'à son retour en grâce triomphal en 1861. Entretemps, que de compromissions, trahisons, désistements et coups fourrés (eh oui, les hommes politiques étaient comme ça, en ce temps-là).
En un sens, on peut dire que « Son Excellence Eugène Rougon » est un roman sur fond historique : des évènements réels y sont évoqués : le baptême du prince impérial, l'attentat d'Orsini, l'inauguration du chemin de fer. Napoléon III devient un des personnages du roman et bien des personnages politiques de l'époque sont reconnaissables : Marsy est inspiré par le comte de Morny, Kahn par Achille Fould, Eugène Rougon lui-même tient beaucoup d'Eugène Rouher.
Eugène Rougon, s'il a donné son nom au titre du roman, n'est pas le seul personnage principal : il a son alter ego, une femme, Clorinde Balbi, une aventurière italienne (fortement inspirée par la Castiglione). Même ambition, même désir de parvenir au sommet par tous les moyens, même absence de scrupules, même aisance à utiliser tous les moyens pour arriver à leurs fins, ils ont le même credo : se servir des autres pour arriver à leurs fins, y compris de se servir l'un de l'autre. Ce qui, quand la trahison arrive, car elle arrive fatalement, se traduit par un désir de vengeance, et chez des gens comme eux, elle est impitoyable.
Emile Zola décortique le système de la représentation politique avec un soin minutieux. Et en même temps il dénonce avec force les déviances de ce microcosme : la porosité entre le monde politique et celui des affaires, la servilité des différents organismes officiels, et même non-officiels (une certaine presse, par exemple), les sphères d'influences dans tous les milieux… Il dénonce aussi l'absolutisme, le régime autoritaire, la mainmise sur une police toute puissante. Enfin il met en parallèle les fastes insolents du Second Empire avec la misère telle qu'elle apparaîtra dans d'autres romans (à commencer par le suivant : « L'Assommoir »).
Dans les Rougon-Macquart, Zola s'ingénie (avec génie) à dépeindre les milieux : celui décrit ici est criant de vérité. C'est un témoignage sur une certaine façon de concevoir la politique à une certaine époque. Mais, est-elle vraiment révolue ?
« Son Excellence Eugène Rougon » n'a pas dans l'esprit des gens la réputation de « L'Assommoir » ou de « Germinal », mais il reste un des très grands romans de la série, par cette peinture corrosive d'une classe sociale gangrenée (et pourtant censée représenter les citoyens) et insolente, surtout quand on mesure le décalage avec les classes inférieures…
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Sixième volet avec Eugène Rougon. Ce roman aborde les coulisses du pouvoir sous Napoléon III entre 1856 et 1861. Président du Conseil d'Etat, perdant de son influence, il démissionne. Clorinde, fille de la comtesse de Balbi fait craquer Rougon mais lui refuse l'essentiel sauf s'il l'épouse. Mais Rougon est un solitaire et s'arrange pour qu'elle épouse Delesang, un de ses proches. Clorinde s'en satisfait, l'utilise pour son influence. Rougon, sans pouvoir, promet d'obtenir tout ce que ses fidèles lui réclament. Informé en secret de l'attentat contre l'empereur, Rougon (ne révélant rien) se voit confier le ministère de l'intérieur. Il profite de sa situation pour placer au mieux ses proches et amis.
Cet excès de pouvoir finit par nuire à Rougon, des scandales commencent à éclater, sa "bande" commence à prendre ses distances pour préserver ses propres intérêts et Clorinde devenue maîtresse de l'empereur, met tout son poids pour provoquer la chute de Rougon, vengeance d'une femme rejetée. Il démissionne. Délestang reprend son ministère. Trois ans plus tard, Rougon revient au gouvernement comme ministre sans portefeuille, défenseur de la politique libérale de l'empereur.
Ici, Zola nous décrit l'avidité du pouvoir. Malgré les ors des décors et les belles manières des acteurs, se trament les magouilles incroyables. Trafic d'influences, revirements d'amitié en fonction d'intérêts personnels, liens entre presse et pouvoir. Rien à changer dans les hautes sphères du pouvoir...
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Je poursuis toujours ma découverte des Rougon-Macquart dans l'ordre, avec ce sixième tome ! Ici Zola nous emmène au coeur du pouvoir, dans les coulisses de l'empire et des salons feutrés de l'assemblée nationale.
On va suivre Eugène Rougon, fils aîné de Pierre et Félicité, au moment où il quitte son poste à la présidence du Conseil et va vivre pendant quelque temps une petit traversée du désert (toute relative) entouré de sa fidèle bande d'amis, tout aussi haut placés que lui, dans les beaux hôtels particuliers de la capitale.

Personnellement ce n'est pas l'univers le plus passionnant dans lequel Zola m'a plongé, j'ai trouvé l'univers politique moins attrayant que d'autres univers par exemple, cependant, et c'est ce qui était le plus fascinant ; Zola réussit encore une fois (la sixième !) à dépeindre un nouvel univers avec une précision chirurgicale.
On plonge littéralement dans les affres du pouvoir et de l'administration jusque dans ces moindres recoins. Que ce soit les débat à l'assemblée, les conseils des ministres, les dîners, les bals, les discussions de couloirs, les complots et les manigances entres rivaux, les faveurs et pots-de-vin entres amis, j'en passe et des meilleurs. C'est détaillé, foisonnant, précis. Un virtuose notre Émile.
On croise même Napoléon en personne, à qui d'ailleurs Zola n'a pas donné la meilleure image...
Ce cher Eugène Rougon assoiffé de pouvoir, après sa petite crise existentielle, va finir par revenir et devenir ministre de l'intérieur. Un ministre quelque peu autoritaire et despotique, au point où après quelques affaires compromettantes et des refus de faveurs (sur conseil de l'empereur) ses amis viendront à l'abandonner peu à peu.
Et c'est ce que j'ai trouvé le plus marquant dans ce roman, car au-delà de la politique pure ce qui a été vraiment intéressant c'était de voir comment les arrangements et le pouvoir régissent les liens d'amitié (si on peut parler d'amitié) entre Eugène et les différents membres de la bande. Et combien dès lors que le pouvoir vacille, les amitiés vacillent aussi. Ce roman permet à Zola de nous livrer le portait acerbe des ambitions et des avidités qu'a créé le second empire.

Ce n'est pas un roman avec énormément d'action, on vogue simplement aux côtés de Rougon dans tous les bureaux possibles et imaginables. Ce tome n'entrera pas dans mes préférés, mais j'ai tout de même aimé et je crois que c'est dû à 99% au fait que je connais déjà (et adore) cette singulière double famille.
Aller maintenant, direction le tome plus connu de toute la saga !
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À venir jusqu'à maintenant J'ai lu 5ou6 différents opus des Rougon-Macquart sans tenir compte de l'ordre de publication. J'avais tort car même si ce n'est pas nécessaire C'est utile. En lisant La fortune des Rougon J'ai compris que les agissements et les traits de personnalité des descendants étaient le fruit d'une hérédité, thème si cher à Zola. J'ai su comment la famille Rougon-Macquart s'était formée avec les particularités, les tares et les traits physiques propres à chaque branché de la famille. Ainsi on comprend mieux les agissements de Gervaise dans l'assomoir quand on sait qu'elle est la fille de Antoine Macquart et on saisit mieux qui est Eugène qu'on retrouve dans Son Excellence Eugène Rougon quand on lit le rôle qu'ont joué son Père Pierre Rougon et sa mère Désirée dans la fortune des Rougon.

Zola prend tout le temps et l'espace voulus pour installer son histoire dans le contexte historique du coup d'Etat qui a amené Napoléon111 au pouvoir. Pour Zola C'est essentiel de bien camper ses personnages autant dans leurs traits physiques et moraux autant que dans le contexte social dans lequel ils évoluent, car dit-il, un individu est le fruit de son hérédité, du contexte social et de l'influence du milieu.

La seule chose qui m'a fait un peu tiquer, C'est le long detour que Zola prend pour nous raconter l'histoire de Miette et Silvere. Bien que l'histoire s'ouvre sur eux je J'ai pas bien compris l'importance qui leur est donnée vu qu'on ne les reverra plus dans le reste de la saga.

Ce fut un bon moment de lecture qui n'en a beaucoup appris sur le coup d'Etat de 1851 dont je ne connaissais rien et qui m'a bien éclairé sur ce que sont les Rougon et les Macquart. En toute logique le prochain opus que je lirai sera La curée.
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Je ne vais pas passer par quatre chemins ce roman est un COUP DE COEUR !

Dans ce roman, Emile Zola nous fait découvrir les coulisses du monde politique sous le Second Empire. Ainsi nous suivons Eugène Rougon, figure autoritaire du pouvoir. Durant la première moitié du roman, Eugène Rougon est en défaveur et finit par démissionner. Nous suivons sa vie loin du pouvoir et de ses rencontres avec sa bande comme il la nomme. Son chemin croise celui de Clorinde, une belle et intriguante Italienne (une sorte de Castiglione). Refusant de l'épouser, Clorinde se vengera. Puis Eugène reviendra sur la scène politique, ce qui constitue la dernière moitié du roman.

Avant de débuter ce roman, j'appréhendais le thème de la politique. En effet, j'avais peur de m'ennuyer avec un tel sujet. Toutefois ma peur s'est vite dissoute car Zola traite le sujet d'une manière très intéressante. le roman n'aborde pas énormément les questions/sujets politiques de son temps (ils sont plus cités en surface que creusés profondément). Zola est surtout intéressé par l'ambition de ces politiciens (représentée par la figure d'Eugène), des rivalités menées entre eux et leurs coups bas pour atteindre les hauts sommets de l'Etat. La politique n'est donc pas un sujet a craindre.

Le roman possède également une palette de personnages, aux différents tempéraments. J'ai particulièrement aimé les personnages d'Eugène Rougon et de Clorinde. J'ai également apprécié que nous rencontrons l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie lors des fameuses séries de Compiègne.

En conclusion, je conseille de lire ce roman qui m'a transporté. Toutefois, peut-être faut-il connaître l'histoire du Second Empire pour bien comprendre l'oeuvre.
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Le cycle des Rougon-Macquart – 06/20

C'est dans ce sixième tome que nous rencontrons enfin Eugène Rougon. Je dis « enfin » car ce personnage a souvent été cité dans les précédents tomes et présenté comme un personnage clé dans l'ascension sociale permise à une partie de la famille Rougon. J'avais hâte de le découvrir et je n'ai pas été déçu.

Paris et son monde politique, un monde où les intérêts des uns priment sur celui des autres, un monde où l'égoïsme et l'ambition régissent les comportements.
Et au milieu de tout cela, Eugène Rougon, d'abord pièce maîtresse du gouvernement de l'empereur, et autour duquel gravitent des hommes et femmes issus de différents milieux sociaux : une cour nourrissant et chérissant ses propres ambitions à la hauteur de leur rang social et ceci en fonction des victoires personnelles de Rougon.



Classiquement en politique Il est souvent question de luttes et de duels entre deux adversaires si bien que j'en ai retenu deux principaux et qui s'égrènent le rythme de l'histoire :

⁃ le duel Rougon / de Marsy :
C'est clairement une lutte classique entre deux hommes pour le pouvoir entre ces deux personnages, tout deux hauts placés et dont les caractères semblent totalement opposés.
Cependant, même si les déboires de l'un vont avantager l'autre et réciproquement ; la relation entre ces deux adversaires sera avant tout marquée de respect tout au fil de l'histoire. Les deux hommes respectant chacun la force (différente) de l'autre.

⁃ le duel Clorinde / Rougon - la lutte principale du roman à mon sens :
A travers la description de Zola, E. Rougon est une véritable bête, une bête avide de pouvoir, de domination au sein du monde politique, mais aussi une domination à l'égard des proches qui l'entourent. Un désir de domination et de possession qu'il ne tolère que dans un seul sens : c'est lui qui domine, on ne le possède pas !
Mais face à Clorinde, ce rapport de force tend à s'inverser tellement la jeune femme use de ses charmes et de ses relations pour faire payer à Eugène son égoïsme et sa vanité.
J'ai été fasciné par le personnage de Clorinde, une jeune femme qui parvient à travers ses propres armes, à démontrer au terrible Rougon comment la bête féroce peut parfois se retrouver acculée et affaiblie tel un petit chaton…
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Après plusieurs roman dans le sud, nous voici, avec ce sixième opus, de retour à Paris. le personnage central est Eugène Rougon, grâce à qui la famille Rougon a su profiter au mieux du coup d'état de Napoléon pour s'enrichir.
On découvre ici le personnage dans son milieu, c'est à dire le ministère du second empire, où il travaille son pouvoir et magouille pour ses amis. C'est un livre très intéressant, très bien fait, et ce retour dans la politique, après la faute de l'abbé Mouret, est très agréable!
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Zola était aussi connu pour son engagement politique et c'est cette dimension là qui transparaît davantage dans ce roman. Étant une grande amatrice de ces ouvrages, j'ai également apprécié celui-ci même s'il n'est par parmi ceux que j'ai préféré. L'aspect politico-social est très marqué et parfois un peu lourd. Mais le roman reste tout de même intéressant !
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