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Deux courts récits, assez différents l'un de l'autre, mais une ode au printemps et aux joies de la vie. Très sympathiques et plaisants à lire en cette saison, mais qui ne me marqueront pas non plus.


Printemps au Prater est certainement le plus court des deux. Il raconte la nostalgie d'une jeune courtisane faite d'expérience en amour et en univers mondains, mais qui se languit de retrouver la sensation du premier amour. de très jolies descriptions printanières, mettant en valeur la saison et le Prater de Vienne, lieu de balade incontournable pour toutes les classes. Mais une écriture que l'on ressent être les premiers écrits de Zweig, tant la naïveté est présente.

La Scarlatine est davantage un récit initiatique. Ce besoin du jeune Bertold de sortir de l'enfance et de son étiquette de garçon chétif et “à l'allure de petite fille”. Il souhaite devenir un homme, viril et fort, à l'image de son ami Schramek. Zweig nous fait traverser de multiples états d'esprit à travers Bertold : l'excitation de l'indépendance, le sentiment de solitude, le désir de jeunesse, la volonté de virilité, l'illumination face à un but dans sa vie, le désespoir du temps qui manque. Bertold, qui possède une vision et des réactions tout de même assez problématiques envers les femmes qu'il apprécie : une passion et une envie violente (au sens propre) ou des amours envers une toute jeune fille. Un récit qui m'a moyennement plu par son personnage assez désagréable, mais une fin qui m'a plu et étonné, puisqu'elle présente une morale intéressante.
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Le printemps au Prater est la seconde nouvelle écrite par Zweig alors qu'il avait 19 ans. Elle arrive juste après Rêves oubliés. Oui, je lis les bibliographies dans l'ordre, même si je m'autopardonne de m'être tout d'abord jetée sur le joueur d'échecs.
Cette nouvelle est ancrée dans la vie autrichienne, le personnage principal du récit étant bien "Le Prater", une enclave de nature prise dans la ville, un endroit béni des dieux, surtout en cette saison à laquelle Zweig dédie un hymne païen : « Et le soleil déversait la splendeur de ses ors sur l'impérissable merveille de sa création – le printemps au Prater. »
"Le Prater est une grande étendue verte située entre le Danube et le canal du Danube. Il regroupe la Grande Roue, symbole de la ville avec ses 65 mètres de hauteur, une fête foraine permanente et un immense parc. le Prater tirerait son nom du mot pratum (du latin, « prairie »). D'aucuns disent que Prater viendrait plutôt de Brater, qui peut être traduit par « brochette » ou évoquer l'objet utilisé pour faire des grillades (en référence à la forme étirée du Prater). le Prater est en fait constitué de deux zones : un grand terrain d'attraction avec des manèges, des stands, des buvettes et des guinguettes ; c'est cette partie que les Viennois appellent d'ordinaire le WurstelpraterI (le mot apparaît une fois dans le texte) et où vont s'amuser, le soir, les deux amoureux de la nouvelle. le « Prater vert » lui est contigu : cette vaste zone de forêts et de prairies était autrefois une réserve de chasse, elle fut ouverte à la population par l'empereur Joseph II. C'est là que se rencontrent au début les deux jeunes gens et c'est cette partie qui donne son titre à la nouvelle."
Cet intermède culturel nous est offert par l'auteur de la préface. Rendons à César...
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C'est jour de derby, tout le gratin est là, mais la jeune Lizzie, Lise pour les intimes et ceux qui la connaissaient avant son ascension sociale, courtisane de son état, se doit de s'y montrer. Las, la couturière n'a pas livré sa somptueuse robe.
Désireuse d'assister à l'événement coûte que coûte, elle déniche une robe modeste dans le fond de son placard et l'enfile pour assister à la fête incognito.
Ce faisant, elle redevient la jeune fille qu'elle était, dans toute sa simplicité, et croise un jeune étudiant, Hans. Ils tombent amoureux en un regard et Lizzie est à nouveau Lise, gaie, impétueuse, exubérante... tout ce qu'elle s'efforce d'enfouir depuis si longtemps qu'elle l'avait oublié.
Mais le fond a peu d'importance. L'histoire est banale et m'aurait probablement ennuyée si elle avait été narrée par tout autre que Stefan Zweig.
La magie réside dans son art de décrire ses personnages et les éléments du "décor" dans les moindres détails.
Il ne décrit aucune caractéristique physique évidente et à la fin du récit, on n'a qu'une très vague idée de leur apparence dans sa globalité. Non, ce qui nous est offert, ce sont les gestes et expressions : du corps, du visage, les éclairs qui passent fugacement dans un regard, une moue, un sourire, une main qui s'attarde avec grâce, une kyrielle de moments suspendus, comme autant d'images qui défilent en rafale sous nos yeux ébahis.
Encore une fois, j'ai été scotchée par les mots. Zweig se déguste. J'ai lu et relu cette nouvelle pour ne rater aucun détail, aucune tournure. Et pourtant, chaque fois j'en ai découvert d'autres.
Ce n'est pas facile de décrire des sensations aussi fortes. Émerveillement, frissons ? On éprouve parfois tant de choses qu'il faudrait inventer d'autres mots, moins galvaudés, trop faibles, pas assez précis. Et j'aime la précision et les nuances.
Je vais me fondre dans un autre récit et plonger encore avec délectation dans la richesse des phrases de cet auteur.
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Dans cette nouvelle aussi fraîche et juvénile que l'âme de son héroïne et la journée radieuse qu'elle décrit, Lizzie, une jeune femme mondaine entretenue, se trouve dans une situation curieuse, du simple fait de l'oubli de sa couturière. N'ayant pas reçu sa nouvelle robe, il est hors de question de se rendre au Derby, au champ de courses... Pourtant, bien résolue, après quelques larmes de circonstance, à ne pas se morfondre en cette belle journée, la jeune femme se "déguise" en revêtant une robe modeste oubliée dans son armoire, et se faisant, revient en arrière, dans sa peau de jeune provinciale prête à tout vivre, à tout avaler, mais aussi contente d'un rien, l'âme joueuse et libre.

Enfant déjà, Lise (son "vrai moi") était subjuguée par le parc et sa fête foraine, elle a également de beaux souvenirs de son premier amour, et se replonge avec plaisir, incognito, dans la foule qui arpente les allées en ce lumineux dimanche de printemps, oubliant les soucis de la semaine de travail et s'amusant follement, dans la nature et au milieu des attractions. Il fait chaud et la terre sent bon... Lorsqu'elle se sent observée par un étudiant timide et séduisant, elle est déjà prête à céder à l'aventure, et accepte sa compagnie pour goûter cette belle journée. Peu à peu, ils se rapprochent, s'apercevant qu'ils se plaisent vraiment... Réussira-t-elle à oublier sa condition de femme du monde aux nombreux et riches amants ?

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, simple mais pleine de vie, d'énergie, dans laquelle Stefan Zweig communique l'exubérance du sang qui s'accélère, sous les effets conjugués de la nature au printemps, la lumière éblouissante, les couleurs vives et toute cette vie populaire qui fait le propre du Prater, la rencontre amoureuse enfin, la découverte et le rire. Peu à peu la vigueur et l'entrain du jour laissent s'installer le soir, avec sa douce mélancolie, l'envie de rester ensemble, encore...

A-t-on envie de mentionner un défaut de cette jolie et brillante petite chose ? Peut-être une vision sociale un peu naïve, une situation un peu artificielle, tout s'enchaîne un peu trop bien dans cette aventure, et on ne peut pas dire que cela transforme véritablement Lise, comme on aimerait peut-être que cela soit. Toutefois, j'ai envie d'oublier ces petites imperfections, de me perdre sans fin dans les allées du parc et de regarder les fleurs, en écoutant la vie lointaine et proche de la grande ville, gagnée par la joie d'être du bon côté de la vie.
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Ces deux nouvelles sont des oeuvres de jeunesse de Zweig qui permettent de deviner le talent qui va éclore plus tard. A cette époque il manque encore ce qui fait son génie : cette façon si fine de décrire les sentiments. Il est sur la voie cependant et c'est intéressant à lire. Ça reste de bons récits, assez doux amer.
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Lizzie voudrait aller au Prater de Vienne ( l'un des plus beaux parcs). Sur le chemin, elle rencontre un jeune homme qui, sans plus attendre, lui parle d'amour. Pour la jeune fille, cela lui parait d'abord comme d'autres qui l'ont fait avant : une aventure dans une vie sombre, sans lumières. Lizzie est déguisé en bourgeoise. Il lui donne son premier baiser et elle en est toute retournée. Cette aventure est la seule qu'elle ait vraiment vécue sans faire semblant. Il ouvre la porte, se faisant, "d'un besoin éperdu d'amour" chez Lizzie.

Comme dans d'autres de ses oeuvres, Stefan Zweig nous montre la beauté de son style. Cette nouvelle finit sur une note optimiste, ce qui est rare chez Zweig apparemment ( ! ) Mais c'est aussi une oeuvre de jeunesse, et, à bien y regarder il y a également une note de nostalgie : ce qui est passé est définitivement terminé, thème qu'il développe dans d'autres de ses oeuvres.
J'ai beaucoup aimé comme tous ses livres ou nouvelles que j'ai lus, ce qui est peu, je vous l'accorde...
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Comme c'est touchant de découvrir un Stefan Zweig si jeune à travers ces deux nouvelles. La main de l'écrivain n'est pas encore aussi ferme ni la plume aussi ciselée qu'elles le deviendront, et pourtant quel talent déjà!
Zweig a tout juste dix huit ans quand il écrit Printemps au Prater, la première nouvelle qui met en scène, dans une Vienne magnifiée par le soleil de printemps, une jeune courtisane qui par un beau dimanche fait l'expérience d'une aventure simple, torride et désintéressée, si loin de son quotidien de femme entretenue.
Il en a huit de plus quand il rédige La scarlatine, portrait d'un jeune homme perdu à Vienne qui peine à quitter l'enfance, et qui ne parviendra à se connecter à la vie qu'au moment de la quitter.
Zweig a dit-on renié ces oeuvres de jeunesse, inabouties à ses yeux de perfectionniste. Avec le recul, elles font pourtant honneur à l'écrivain en mettant en relief par effet de miroir l'explosion à venir de son talent, déjà bien marqué tant pour décrire l'âme humaine que la beauté de Vienne au temps de sa splendeur.
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Deux nouvelles, plus belle l'une que l'autre.

La première Printemps au Prater
Une gamine de 20 ans à peine, avec déjà beaucoup d'expérience en sexualité, se découvre un jour un garçon vierge et s'est le début d'un rêve pour tous les deux. Un rêve de caresses et de beaucoup de tendresse.

La seconde nouvelle La Scarlatine

Un jeune garçon efféminé commence les études de médecine à Vienne. Ce sera la rencontre du sexe opposé et le fragile amour espéré pour une gamine de 13 ans, alitée qui a la scarlatine.
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Printemps au Prater :
Lizzie, une Odette de Crécy viennoise, cocotte jolie mais un tantinet vulgaire, attend avec impatience une nouvelle toilette. Face à l'incurie de sa couturière, elle revêt une petite robe toute simple, témoin d'une lointaine vie sage et se rend à pieds au Prater, le Bois de Boulogne local. Descendue un instant de son piédestal de courtisane en vogue, elle se fait draguer par un étudiant désargenté et passe la nuit dans les bras du jeune gaillard.

Vivre d'amour et d'eau fraîche ou de galanterie et de champagne, fâcheux dilemme...

Une nouvelle teintée d'une douce mélancolie.

Fièvre écarlate (La scarlatine) :

Bertold Berger, timide jouvenceau, a quitté son village pour entreprendre des études de médecine à Vienne. Ses espoirs d'une vie trépidante dans la capitale sont rapidement douchés : très vite, notre héros souffre de solitude et remâche, à son propre sujet, les mêmes reproches. Complexé, il ne parvient pas à sortir de l'adolescence et son manque de virilité est un obstacle dans ses relations aux autres (Notons au passage l'assonance de son nom, dans laquelle on peut distinguer l'écho d'un "bébé" ou "baby"). Son voisin, le mâle Schramek, le considère comme un aimable mômichon et la maîtresse de ce dernier comme un puceau inoffensif. C'est cependant dans un corps à corps avec la singulière Karla (très habilement décrit comme une érection douloureuse à force d'inaccomplissement) que Bertold prendra conscience de son besoin d'amour charnel. Désespéré, notre carabin retrouvera le goût de vivre en aidant à guérir la fille de sa logeuse, atteinte de la scarlatine. Mais certains baisers sont mortels...

Très freudienne, cette passionnante nouvelle, noyée dans le carmin et l'écarlate, semble nous murmurer que l'on ne guérit jamais tout à fait des plaies de l'enfance. Rouge c'est rouge!
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« Printemps au Prater » nous raconte, une journée de la vie de Lise.
Lise s'est installée à Vienne pour suivre son amant. Elle a fui le domicile paternel.
Lise est tout en beauté, elle est fraiche, c'est une demi-mondaine elle mène grand train,
Par un beau dimanche de Corso au Prater, elle se ballade toute seule et fera une rencontre qui lui rappelle son premier amour.


« La Scarlatine » dépeint la destinée poignante d'un jeune homme, venu à Vienne pour étudier la médecine. il sort tout juste de l'enfance, Il vit sa première passion, et la scarlatine le foudroie.

Ces deux nouvelles sont écrites dans sa jeunesse, il n'avait que 19 ans on peut constater de son étonnante maturité ,Zweig, nous décrit alors son époque. Son écriture est vive, le style est maîtrisé.

Conditionnellement fan de Stefan Zweig, ne peux que vous conseiller ces deux courtes nouvelles.
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Deux nouvelles se déroulant à Vienne.
Printemps au Prater, raconte l'histoire de la promenade d'une courtisane qui s'octroie une parenthèse dans sa vie.
Dans La Scarlatine, on suit un étudiant, fraichement arrivé à Vienne, dans son apprentissage de la vie et de la passion.

Un lecture agréable mais principalement pour le style, toujours aussi enthousiasmant de l'auteur. J'adore l'écriture de Zweig et avec l'arrivée du printemps, j'avais découvert ce livre et m'était dit que ce serait une bonne lecture de saison. Je l'ai acheté pour la première nouvelle et c'est au final la seconde que j'ai préféré. Il s'agit d'oeuvres de jeunesse et elles ne sont peut-être pas assez abouties mais on y trouve déjà le style de l'auteur.
Pour ma chronique complète, voici le lien vers le blog: https://chronicroqueusedelivres.wordpress.com/2017/05/26/printemps-au-prater-suivi-de-la-scarlatine-stefan-sweig/
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