AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330129958
304 pages
Actes Sud (05/02/2020)
3.59/5   110 notes
Résumé :
Novembre 1945 : Nahum Marquez est condamné à mort pour avoir assassiné la femme d'un dignitaire du régime franquiste.

Novembre 1975 : Lucia rentre à Barcelone après un long exil, en compagnie des cendres de son père et des fantômes qui l'ont fait fuir à Vienne.

Le généralissime agonise et avec lui une Espagne décrépie et violente incarnée par le commissaire Ulysse, prêt à livrer la dernière bataille. Ils se sont affrontés dans une aut... >Voir plus
Que lire après Le Poids des mortsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 110 notes
5
4 avis
4
15 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Avoir un passé aussi terrifiant que l'Espagne marque et laisse des traces. C'est lourd et ineffaçable. Tous ces morts, ces disparus, ces torturés, ces violées, ils sont portés dans les coeurs pour toujours.
Voilà "Le poids des morts" . Un condamné, une mise à mort publique et on remonte le temps. Des personnages qui sont liés par un passé troublant, par une vie partagée, par l'amour , par la passion mais, des personnages terriblement tourmentés.
Saluons le talent de Victor del Arbol qui peut nous raconter l'horreur sans jamais s'abîmer dans le spectaculaire.
Un récit très noir sans être trash/glauque. C'est le noir de l'âme des hommes qu'il raconte. L'histoire d'une violence bien (trop) réelle, présente, qui oblige les choix d'une vie et qui entraîne dans son sillon tous ceux qu'elle rencontre.
Victor del Arbol maîtrise l'art de raconter le pire avec l'élégance et la noblesse des mots. Ce qui rend l'histoire encore plus terrifiante.
Le récit relaté dans "Le poids des morts", n'est assurément et malheureusement qu'une anecdote comme trop bien d'autres de cette période ténébreuse de l'histoire espagnole.
Commenter  J’apprécie          562
Quand un polar commence par une pendaison, on devine que ça ne sera pas rigolo.

Cette exécution dans les geôles espagnoles donne le ton pour tout le roman. Et ce n'est pas réjouissant, car la trame repose sur des dimensions historiques, sur les relents du régime franquiste après la Guerre d'Espagne.

Ça pèse lourd, tous ces morts… des hommes torturés dans les prisons, une femme infidèle empoisonnée, mais la chape de plomb posée sur le passé sera soulevée à la mort du dictateur lorsqu'un couple réfugié en Autriche reviendra au pays à la mort du dictateur. On découvrira alors des êtres sont encore plus abjects que l'on croyait.

Un polar historique très noir. La qualité de l'écriture de l'auteur est évocatrice et trempe le lecteur dans les émotions troubles d'une époque sans pitié.
Commenter  J’apprécie          350
Le Poids des morts est le premier roman de Victor del Árbol, publié (et primé) en 2006, réédité en espagnol en 2016 et finalement traduit et publié en français en 2020 seulement. On y retrouve les grands thèmes chers à l'auteur : le souvenir de la Guerre civile, la dictature de Franco et son cortège d'ignominies, bien sûr, une belle galerie de machos plus ou moins détestables, des enfants orphelins ou mal aimés, des traîtres, mais aussi, comme l'annonce ce beau titre, le poids des morts, des siens propres et de ceux des autres. Ce terrible récit se déroule pendant que Franco agonise, sur fonds de dénonciations, de bravades potaches qui tournent au drame et de règlements de comptes. J'oubliais les amours non partagées, les amours/haines, les amours vénales, bref, les variations sur les amours folles et malheureuses.
***
« Aujourd'hui, je n'écrirais sans doute pas cette histoire de la même façon. C'est justement pour cette raison que nous n'avons pas voulu remodeler le texte ou le corriger au-delà des quelques détails nécessaires. Avec ses défauts et ses qualités, ce roman était une déclaration d'intention. Ma voix narrative et mon univers sont déjà là. Je m'y reconnais, et j'espère que toi, lecteur, tu m'y reconnaîtras aussi. » On ne peut pas dire les choses mieux que l'auteur dans sa note d'introduction (page 12). Tout est là, non pas en germe, mais déjà bien fleuri. Il est probable que, si c'était mon premier contact avec cet auteur, j'aurai mieux noté ce roman… Ou peut-être pas : j'ai quand même vu le coupable venir de loin !
Commenter  J’apprécie          210
Victor del Arbol fait partie de ces auteurs dont j'adore les romans mais dont je repousse toujours la lecture. En effet, ses histoires sont tellement sombres et dures qu'il faut que je sois dans les bonnes conditions pour l'apprécier à sa juste valeur. En revanche, à chaque fois, je ne suis pas déçu !

« le poids des morts » arrive chez nous maintenant alors qu'il est le premier roman publié par l'auteur il y a plus de dix ans. Mais il ne déroge pas à la règle. On peut constater que la noirceur était déjà omniprésente, même à ses débuts.

Dans cette aventure, des personnages sont confrontés à leur passé. En couvrant principalement une période de l'histoire espagnole de 1940 à 1975, l'auteur met en lumière le côté sombre de l'État franquiste. Il nous offre une critique acerbe de ce système dans lequel tous les moyens étaient bons (violence, viol, chantage…) pour faire régner l'ordre. C'est une nouvelle fois brutal et tragique.

Comme toujours, les personnages sont nuancés, jamais caricaturaux. Ils ont chacun une part d'ombre qui les rend humains. Dans le cas présent, même si leurs destins sont intéressants, je les ai trouvés un peu désincarnés. Leurs histoires passent devant nos yeux, mais il manque de l'émotion, qui était pourtant d'habitude la marque de fabrique de l'auteur.

Il est vrai que dans cette période difficile, ce n'est pas une lecture qui vous remontera le moral. Ce roman n'est pas non plus le meilleur de cet écrivain, qui a fait bien mieux ensuite. Mais pour son premier écrit, Victor del Arbol fait déjà preuve d'une véritable capacité à parler de résilience, avec toujours cette question en suspens : Est-ce que les drames du passé détruisent l'Homme ou le font avancer ? Il semble bien décider à continuer d'y répondre.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          220

Il s'agit du premier livre de Victor del Arbol le Poids des Morts, paru en 2006 en Espagne mais publié seulement en 2020 en France. Comme l'écrit l'auteur dans le prologue " Aujourd'hui je n' écrirais sans doute pas cette histoire de la même façon...avec ses défauts et ses qualités, ce roman était une déclaration d'intentions". En effet on y reconnaît les thèmes chers au romancier, l'histoire espagnole, la guerre, les années noires du franquisme, les souvenirs, les secrets et la filiation. On navigue entre 1945 et 1975, le passé servant à éclairer les faits du présent. Lucia, jeune femme tourmentée, exilée à l'étranger depuis longtemps avec son mari Andrés, décide de retourner à Barcelone pour y ramener les cendres de son père. C'est un appel téléphonique énigmatique d'un ancien ami d'enfance Octavio Cruz qui l'entraîne dans ce périple de mémoire. Elle y fera face à des fantômes de son passé, et on découvrira au fil du récit les horreurs et exactions commises trente ans plus tôt. Au péril de sa vie et celle de ses proches, elle affrontera son tortionnaire et devra faire face à ses propres démons en remuant la fange dont personne ne ressortira indemne. Si l'on ne trouve pas dans ce livre la même puissance narrative que dans les autres romans qui ont suivi, il n'est pas inintéressant de se pencher sur les débuts de Victor del Arbol, un écrivain majeur dont les livres sont toujours intéressants et prenants.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LeMonde
21 février 2020
Le premier roman de Victor del Arbol, aujourd’hui traduit, met déjà en scène l’obsession mémorielle de l’écrivain espagnol. Le cœur du livre, comme des cinq qui le suivront, c'est de savoir si la mémoire est libératrice ou aliénante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
— Tu m’as l’air bien pensive, ce soir.

Lucía de Dios ne répondit pas. Elle admirait avec une certaine tristesse le bâtiment du Théâtre national entièrement illuminé. Elle était fatiguée, mais avait accepté le dîner et la promenade romantique intra muros. Ils avaient parcouru lentement la Ringstrasse et s’étaient arrêtés devant le palais du Belvédère pour admirer les stucs blancs de la façade, les centaines de fenêtres et les toitures en cuivre. Puis ils s’étaient assis dans un charmant jardin, près du modeste appartement où ils vivaient dans le quartier de l’université. Andrés l’embrassa. Elle aurait voulu lui rendre son baiser, mais ce soir-là, elle avait du mal à feindre.
Commenter  J’apprécie          20
Trempé comme un moineau, la tête dans le col de son vieux manteau de milicien, Liviano s’abandonnait. Les gouttes glissaient sur ses cheveux couleur cendre, s’accrochaient à sa frange aplatie, et tombaient sur le nez et la bouche. Les yeux fermés, les bras croisés, il ne bronchait pas, on aurait dit la statue d’un ange déchu à l’entrée d’un cimetière. (Au pavillon psychiatrique pénitentiaire de Barcelone)
Commenter  J’apprécie          30
Avait-il jamais été davantage qu’une machine à tuer ? Oui, il avait été un jour un enfant qui rêvait d’être comédien et d’aller de village en village derrière une fanfare, mais il y avait mille ans de cela, ou deux mille. Le temps n’était rien, un voile qu’on déchirait facilement.

(Actes Sud, p.274)
Commenter  J’apprécie          40
— Quand l’anneau métallique vibre, actionné par une manivelle sur la trachée, il te prive d’un air précieux, peu à peu, et tu vires au bleu. Tu n’es plus quelqu’un, tu es un poisson qui se débat hors de l’eau, un asthmatique asphyxié dans un sac en plastique, les yeux exorbités et la langue violette. Alors, et seulement si la miséricorde du bourreau le permet, un dernier tour de manivelle, plus brusque que les précédents, te brise la colonne vertébrale avec un claquement sec. Et c’est la fin.
Commenter  J’apprécie          20
La question qu’elle se posait souvent résonnait dans sa tête : « Si je ne l’aime plus, pourquoi ne pas le quitter ? » Elle n’avait qu’à dire « non » une bonne fois pour gagner le monde. Mais elle ne saurait où aller devant tant de chemins : quel pays, quelle ville… Quel homme ou quelle femme lui ferait oublier qui elle était ?
L’effort n’en valait pas la peine, à quarante-trois ans, elle était arrivée à cette conclusion. Son mariage et sa vie baignaient dans un bonheur sans accroc, pour lequel elle n’’était pas obligée d’investir quoi que ce soit d’elle-même. Il suffisait de s’asseoir et de laisser le temps passer. Le temps ne guérissait de rien, il se contentait de passer.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (268) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2886 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..