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4.02/5 (sur 46 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) le : 22 août 1844
Mort(e) le : 4 novembre 1919
Biographie :

Sophie Andréïevna Behrs, comtesse Léon Tolstoï, est l'épouse du célèbre écrivain russe. Elle est connue sous le nom Sophie Tolstoï, auteure de Mémoires.

Fille d' André Evstafiévitch Behrs, médecin attaché au palais impérial de Moscou, et de lointaine ascendance allemande, elle épouse à l'âge de dix-huit ans, Léon Tolstoï de seize ans son ainé, en 1862. Elle reçoit une bonne éducation, formée par des gouvernantes et des précepteurs à la maison, et passe le concours des institutrices-préceptrices, à l'université de Moscou.

Les premières années de mariage sont heureuses ( selon les journaux intimes que les époux tenaient et qu'ils se lisaient mutuellement ) et Sophie Tolstoï donne naissance à douze enfants. Cinq meurent en bas âge, ce qui a des conséquences sur son équilibre. Elle consacre entièrement sa vie à son mari, lui servant de secrétaire, de copiste et de correctrice.

Plus tard, quand ce travail est fait par l'une de ses filles, la comtesse se sent délaissée. Sa conception plus matérielle de la vie l'éloigne de son mari, plus préoccupé de questions éthiques et spirituelles. En dépit de cela, elle qui plaide sa cause lorsqu'il est critiqué par la Cour et excommunié. Elle l'aime et se sacrifie pour lui, ce qui le culpabilise.

Quand il refuse de la laisser entrer dans la chambre où il va mourir, à la gare d'Astapovo, elle en est affectée profondément.
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Source : Wikipédia
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Après leur belle biographie de Léon & Sofia Tolstoï, Chantal van den Heuvel et Henrik Rehr éclairent d'un jour nouveau la vie et le travail de l'écrivain. Voici comment vécut le monstre sacré de la littérature russe. Épileptique, joueur invétéré, couvert de dettes, amoureux contrarié, révolté, ancien bagnard, il abhorre le capitalisme et s'interroge sur la religion. A découvrir en librairie le 11 janvier !


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
C'était un matin extraordinaire, comme on n'en rencontre qu'au mois de mai, quand la nature n'a pas encore épanché ses dons, mais qu'elle multiplie les promesses de beauté et de floraison
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C'est ce même été que ma sœur et moi inventâmes notre fameuse boîte aux lettres. Pendant la semaine, chacun y glissait des œuvres de son cru en modifiant son écriture et en essayant de ne pas dévoiler son identité. Par la suite, habitués au style et au caractère des articles, nous en devinâmes facilement les auteurs. [...] De temps en temps, nous faisions appel à Lev Nikolaïevitch. Par exemple, il écrivit un petit article bien tendancieux: « Pourquoi Oustioucha, Macha, Aliona, Piotr doivent cuisiner, balayer, débarrasser, servir, recevoir et les maîtres, eux, doivent manger, bouffer, salir, souiller, et encore manger. » [...] Il écrivit aussi une assez longue définition humoristique et même méchante des caractères de toutes les personnes vivant à Iasnaïa Poliana, sous le titre: « Triste registre des malades mentaux de Iasnaïa Poliana ». Je ne cite que les deux premiers numéros de cette liste, lui et moi:
« N°1 [Lev Nikolaïevitch]. Tempérament sanguin. Appartient à la section des malades tranquilles. Souffre d'une manie désigné par les psychiatres allemands comme la Weltverbesserrungswahn*. Cette pathologie consiste à se croire capable d'agir sur la vie des gens par la parole. Symptômes généraux: mécontentement par rapport à l'ordre existant, condamnation de tous à l'exception de soit-même, loquacité agressive accompagnée de manque total d'intérêt pour ses auditeurs, passages fréquents de l'agressivité et de l’irritation à une sensiblerie larmoyante et affectée. Symptômes particuliers: occupations inappropriées et inutiles telles que: confection de bottes, fauchage de l'herbe, etc. Traitement: indifférence totale de l'entourage envers le discours et les occupations qui absorbent les forces du malade. »

*Littéralement: « rectification du monde ».
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Et si la prière n'était qu'un jouet pour soulager l'amertume ?
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A la même époque, en octobre 1885, le journal The Nation publia un article sur la non-violence:
«Tolstoy finally lands in a doctrine of pure non-resistance: We must not resist the wicked. As soon as he perceived it clearly, he found himself happy and at rest. »
Il était loin d'être happy et pas du tout at rest.
Bien au contraire, ce que je montrerai plus loin. [...]
Aujourd'hui, il m'est plus facile d'expliquer cet état de détresse de Lev Nicolaïevitch. Sa prédication enflammée et sincère contre la ville, l'argent, le luxe, la science, les arts, cette négation était si forte, que la vie dans une famille qui ne partageait point ses idées négatives lui était insupportable. Il voulait changer l'humanité, mais il ne pouvait changer sa propre famille. A cette époque, même menacé de mort subite je n'aurais su faire un pas pour suivre les idées et l'enseignement de mon mari, pour changer mon mode de vie. Je n'avais pas la moindre idée de ce que Lev Nicolaïevitch me demandait, ni comment m'y prendre. Or il souffrait horriblement, et cette souffrance se muait en méchanceté, indignation, impuissance.
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Il y avait dans ce régiment un scribe qu'un officier – un Polonais – persécutait et accablait de travail. Une fois, cet officier s'en prit à lui injustement, l'obligeant à recopier pour la troisième fois le même document. Irrité depuis longtemps contre ce Polonais, le scribe se mit en colère et le frappa au visage en lui disant: « Vas-tu me torturer encore longtemps, sale polonais?» Il fut arrêté, jeté en prison et traduit devant le tribunal. [...] Ne connaissant pas les règles du tribunal militaire, Lev Nikolaïevitch se proposa comme défenseur du scribe et écrivit parallèlement à la comtesse Alexandra Andreïevna Tolstoï en la priant de solliciter sa grâce auprès de Milioutine, le ministre de la Guerre. Mais, brouillon comme toujours dans les questions de la vie pratique, il oublia de mentionner le nom du régiment et, lorsque la comtesse envoya sa requête, il était trop tard, le scribe avait été fusillé.
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J'avais un caractère spécial pour ce qui concernait l'amour : si j'aimais quelqu'un, les hommes n'existaient plus pour moi en tant que sexe masculin. Le monde entier m'était indifférent. Il ne pouvait alors y avoir ni coquetterie, ni émotion, ni désir d'intimité. En revanche, celui que j'aimais devenait pour moi le centre du monde. La passion qui eut le plus d'ascendant pour moi, la passion pour l'homme aimé, me causa beaucoup de souffrances dans la vie, mais elle y apporta également un contenu immense. Ni les cartes, ni le jeu, ni l'ivresse du vin ou du tabac, ni les toilettes et les sorties, ni la coquetterie, rien de tout cela ne me captivait vraiment. Mais, n'était la sévérité de mes mœurs, c'est sur cette voie, celle de l'amour, que j'aurais pu trébucher.
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Ce printemps-là [1863], Lev Nikolaïevitch [Tolstoï] se passionna pour l'apiculture. [...] Ce nouvel engouement révélait la nature passionnée de Lev Nikolaïevitch. Au cours de sa vie, il s'intéressa à des choses très diverses: le jeu, la musique, le grec ancien, les écoles, les porcs japonais, la pédagogie, les chevaux, la chasse, on ne saurait tout énumérer. [...] Chaque fois, c'est avec une passion extraordinaire qu'il s'attelait à un nouveau projet et s'il ne parvenait pas à persuader son interlocuteur de son importance, celui-ci encourait même son hostilité. [...] Lorsque ses entreprises se soldaient par un échec, ce qui arrivait assez souvent, Lev Nikolaïevitch sombrait dans le désespoir et affichait un humeur maussade.
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D'ailleurs, qui pourrait connaître les sources intérieurs de nos actions? Que de mouvement secrets de l'âme restent cachés en nous!
Il n'y a pas longtemps (nous sommes en juin 1906), Lev Nikolaïevitch me disait à propos de la biographie de Birioukov*:
« Je n'aime pas la lire, c'est un millionième de ce que j'ai vécu. Chez lui, tout est insignifiant, fortuit. L'essentiel n'est pas dit et reste méconnu, tandis que sont décrites les vétilles qu'il a saisi par hasard. Tout est déséquilibré. »
C'est pareil dans la vie. Les raisons importantes de nos actes demeurent invisibles tandis que l'on accorde une grande importance aux choses fortuites.
*Pavel Birioukov (1860-1931), ami, disciple et biographe de Tolstoï.
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Parfois, il [Tolstoï] tombait dans la mélancolie et pensait souvent à la mort. Il écrivait notamment à la comtesse Alexandra Andreïevna Tolstoï: « La pensée de la mort m'absorbe totalement...»
Ce rapport à la mort m'a toujours frappée, plus tard aussi, pendant toute notre vie commune. Il notait souvent ses réflexions sur la mort dans ses petits carnets.[...]
La pensée de la mort ne le quittait jamais. Aujourd'hui encore, elle le tourmente, l'occupe, l'inquiète, parfois l'effraie ou le rend humble, mais elle le tient fermement et ne lui laisse pas de répit.
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Mais Liovouchka ne guérit pas. Sa méningite ne cessa de s'aggraver. Il était horrible de voir la pauvre jeune mère refuser de s'avouer la gravité de la situation. Elle aimait son premier-né à la folie et préparait le sapin de Noël, le décorait, prévoyait des cadeaux pour lui et le reste de la famille en se dissimulant qu'il ne serait bientôt plus de ce monde. Elle avait fait venir un médecin de Toula et moi un pédiatre de Moscou, mais en vain. L'enfant mourut le 24 décembre. [...] Le désespoir de Dora et l’affliction de Liova furent indescriptible. [...] Dora criait à pleine voix, appelait l'enfant, prononçait des phrases incohérentes. Quinze ans plus tard, il me semble encore entendre ses cris de mère: « Ce n'est pas possible!!! Ce n'est pas possible!!! » Nous pleurions tous en la voyant. Liova resta presque constamment auprès d'elle. Il essaya d'aller se promener puisque le temps était magnifique, le soleil éclatant, le ciel bleu et sans nuages, le paysage superbe. Mais la nature ne fait qu'aiguiser nos sentiments humains. Tourment, joie, amour ou désespoir sont décuplés, tout est vécu avec plus de passion. Et Liova en fit l'expérience: il se rappelait ses promenades avec Liovouchka, leurs jeux à cache-cache ou au ballon avec Akoulia, la petite fille des domestiques, et se mettait à pleurer. Il arrivait aussi au jeune couple de se précipiter follement dans les bras l'un de l'autre et de sangloter. C'était terrible! La vue de leur malheur m'accablait, et je pleure encore aujourd'hui en m'en souvenant.
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