AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.26/5 (sur 379 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Ôdate (préfecture d’Akita) , le 13/10/1903
Mort(e) à : Tokyo , le 20/02/1933
Biographie :

Takiji Kobayashi est un écrivain et militant communiste.

Il grandit à Otaru, ville portuaire et industrielle de l'île de Hokkaido. Il étudie à l'École Supérieure de Commerce d'Otaru, l'une des plus prestigieuses écoles du pays à cette époque, puis il travaille à la Banque du Développement de Hokkaido.
Pendant ses études il publie plusieurs nouvelles et des poèmes. La découverte des conditions de vie effroyables des paysans et des ouvriers dans l'île de Hokkaido ainsi que la lecture des textes marxistes le rendent sensible au communisme.

En 1928, il acquiert une certaine notoriété littéraire en publiant le "15 mars 1928", un roman décrivant une journée de violente répression dirigée contre le Parti Communiste. Deux romans publiés en 1929, "Le bateau-usine" (Kanikōsen) et "Le propriétaire absent", font de lui la figure majeure de la littérature prolétarienne japonaise.

Ayant perdu son emploi à cause de ses écrits, il s'installe à Tôkyô en 1930 pour se consacrer à l'écriture et à l'action politique clandestine. Il passe l'année 1930 presque entièrement en prison. Il est emprisonné une deuxième fois pour "écrit irrévérencieux envers l'empereur". Libéré début 1931, il vit dans la clandestinité et continue à écrire.
Kobayashi participe à des manifestations et adhère au Parti communiste japonais en 1933. Le 20 février 1933, il est arrêté. Conduit dans un commissariat, il décède en fin de journée, après avoir été torturé. Officiellement, il est décédé d'un arrêt cardiaque.
Cette fin tragique, qui suscite une vive émotion au Japon et dans le monde entier, est notamment dénoncée par l'écrivain chinois Lu-Xun et par Romain Rolland en France.

"Le Bateau-usine" est considéré comme un chef d'œuvre de la littérature prolétarienne. Suite à la crise financière de 2008, ce dernier est élu livre de l'année au Japon.
Un film est tourné par Tanaka Hiroyuki en 2009, sous le titre “Kanikosen”, remake d'un vieux film de Yamamura Sô, datant de 1953 (titre français : Les bateaux de l’enfer) et un manga de Gô Fujio paru en 2006.
+ Voir plus
Source : www.gillesparis.com
Ajouter des informations
Bibliographie de Takiji Kobayashi   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Trailer de Kanikosen (2009)


Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
Juste au-dessus de leur tête, le hurlement de la sirène les interrompit. Ils levèrent les yeux vers l’énorme cheminée en surplomb au-dessus d’eux, large comme un baquet à bain, qui par un effet d’optique leur semblait chanceler. La sirène émanait d’un sifflet en forme de casquette allemande, saillant du ventre de la cheminée. Que son cri était funeste au milieu de la furie des bourrasques ! – Les chaloupes sorties au loin pour la pêche devait se fier à son signal ininterrompu pendant qu’elles luttaient contre la tempête pour retrouver le navire.

Chapitre III
Commenter  J’apprécie          300
C'étaient des hommes qui autrefois avaient travaillé dans les champs avant le lever du jour, mais comme leur labeur ne suffisait pas à nourrir tout le monde, ils avaient été forcés de s'en aller. Au pays, seul restait le fils aîné - et même comme ça, il n'avait pas de quoi manger; on envoyait les filles à l'usine, le deuxième et le troisième fils travailler un peu n'importe où. Comme quand on met des fèves à griller dans une casserole: ceux qui étaient de trop étaient projetés dans tous les sens, bien obligés de quitter leur terre pour échouer en ville.
Commenter  J’apprécie          304
Pour consolider les parois des galeries, on superposait des pans de chair de mineurs, comme des tranches de thon rouge en sashimi.

L’éloignement des villes était, là aussi, un prétexte bien commode pour justifier les pires atrocités. Dans les chariots de charbon, on retrouvait parfois des pouces ou des auriculaires amalgamés au minerai.
Commenter  J’apprécie          257
"Si y a une prison pire qu'ici, j'demande à la voir !
- Quand on racontera ça au pays, personne ne nous croira, hein ?
- Bien vrai ! C'est pas imaginable."
Commenter  J’apprécie          30
Les bateaux pour la pêche au crabe, tous partis en même temps de Hakodate, s’étaient peu à peu éloignés les uns des autres. Mais lorsque le navire montait brusquement sur une crête, on pouvait apercevoir au loin deux mâts qui se balançaient, semblables aux deux bras levés d’un noyé. […]
Le bateau secouait violemment comme un cheval qui se débat pour se débarrasser d’un taon accroché à son dos.

Chapitre II
Commenter  J’apprécie          210
L'entreprise de pêche prenait d'infinies précautions dans le recrutement des hommes. Ils demandaient aux maires des villages et aux chefs locaux de la police de leur recommander des "jeunes gens modèles". Afin que tout soit irréprochable, et que rien ne vienne gripper l'engrenage, ils sélectionnaient des travailleurs dociles qui ne s'intéressaient pas aux syndicats. Mais finalement le "travail" tel qu'il était organisé à bord des bateaux-usines aboutissait au résultat inverse de celui qu'ils recherchaient. Les conditions de travail intolérables poussaient irrémédiablement les travailleurs à se rassembler - à se syndiquer. Les capitalistes, tout "irréprochables" qu'ils fussent, n'avaient malheureusement pour eux pas assez de discernement pour comprendre ce paradoxe.
Commenter  J’apprécie          201
Un étudiant attiré depuis Tôkyô par les recruteurs grommelait que ce n’était pas ce qu’il avait imaginé.
« Rien que des boniments ! Ils avaient dit que je pourrais dormir seul.
- Eh bien tu vois, c’était vrai : on dort ‘seuls’. En bons célibataires ! »
Ils étaient dix-sept ou dix-huit ex-étudiants. On leur avait avancé soixante yens au départ, mais une fois payé le billet de train, les frais de pension, le couchage, et bien sûr la commission du recruteur, ils s’étaient retrouvés endettés (!) de sept ou huit yens chacun avant même d’avoir foulé le pont du bateau.

Chapitre III
Commenter  J’apprécie          202
Chapitre VI:
""Moi aussi, j'ai été stupéfait d'apprendre ça, mais on m'a raconté qu'en fait, toutes les guerres menées par le Japon, si on gratte un peu pour voir ce >qui se cache au fond du fond, eh bien dans tous les cas, elles ont toujours été décidées par deux ou trois gros riches ( mais alors des très très riches), et pour le prétexte, ils trouvent toujours quelque chose. Ces types-là, quand ils guignent une zone prometteuse, ils font des pieds et des mains pour l'avoir. - On est mal barrés."
Commenter  J’apprécie          10
Tous les bateaux-usines étaient délabrés. Pour un patron dans son bureau de Tokyo, qu'est-ce que la mort de quelques travailleurs en mer d'Okhotsk ? Quand le capitalisme ne peut se plus satisfaire des seuls revenus ordinaires, pour peu que les taux d'intérêts baissent et que les liquidités affluent, il se lance dans une folle course en avant. Alors, au sens propre, tous les moyens sont bons. Pas étonnant que ces gens affectionnent tant les bateaux-usines, qui rapportent facilement des centaines de milliers de yens.

Les bateaux-usines étaient des "usines" avant d'être "navires". La loi sur la navigation ne s'y appliquait donc pas. On choisissait pour cet usage des épaves laissées à l'abandon pendant plus de vingt ans, avant d'être repeintes et vendues à Hakodate, telle des prostituées syphilitiques dissimulant leur disgrâce sous d'épais fards.
[...]
Et puis, si les bateaux-usines étaient bel et bien des "usines" ils échappaient cependant aussi à la loi sur les établissements industriels. Formidable ! On pouvait tout y faire à sa guise.
Commenter  J’apprécie          00
Alors dis-moi donc, à qui il est ce bateau ? Il est à l'entreprise qui paie pour le faire marcher. Celui qui donne des ordres ici, c'est le patron, Monsieur Suda. Et puis ma pomme ! Toi qu'est là à prendre des airs de monsieur le capitaine, tu vaux même pas le papier des chiottes. Tu comprends ça ? Et ne t'avise pas de t'occuper de ce qui ne nous regarde pas ! Si on t'écoutait, on perdrait une semaine ! Qu'est-ce que tu crois ? Essaie un peu de nous retarder ne serait-ce que d'un jour pour voir ! Et puis, le chichibu-maru, il est assuré pour une somme astronomique qui ne vaut même pas. Ce rafiot rapportera plus en faisant naufrage.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Takiji Kobayashi (560)Voir plus

Quiz Voir plus

Frères de foot. 1 en 10 questions

Qui sont les personnages principaux ?

Elliot et Flo
Ezio et Florian
Enzo et Florian

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Frères de foot, tome 1 : Unis pour la vie de Ludovic DanjouCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..