Citations de Diglee (264)
L'océan d'où j'étais sortie
il y a des millions d'années
se réveille en moi
quand je t'aime
Dans mes étreintes
je laisserai sur ton corps
des restants de coquillages
Ton lit sera recouvert
d'une fine couche de sable
[Anise Koltz]
Je partirai pour faire parler les mots - et faire taire mes maux.
La nuit m'encercla, photographie décollée de son cadre. Une doublure de manteau se fendit comme les deux coquilles d'une huître. Disjoints, le jour et la nuit - et dans leur fêlure je tombais ne sachant sur quel lit je reposais, si c'était sur la plus haute feuille de l'aube, la grise et la froide, ou sur la couche sombre de la nuit.
[Anaïs Nin]
CRI
Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes, Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin ou dorment les poisons...
Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles..
Je te hais et je t'aime abominablement.
[Renée Vivien]
J'accroche ma vie
aux portemanteaux
ils la déforment
trop courbes
trop petits
au moins je ne la laisse pas en tas
elle qui vieillit
et cherche des preuves
que nous habitons là.
[Marie-Claire Bancquart]
La poésie, un garde-fou pour ne pas mourir invisible.
Marceline enchaîne les deuils : elle perd deux de ses filles, Ondine et Inès, puis son grand amour, et bientôt sa jeunesse (drame pour les femmes, quand les hommes, eux, "se bonifient" avec l'âge) : lentement, efficacement, le monde littéraire l'oublie et son œuvre est effacée, elle qui avait suscité le respect de ses contemporains de son vivant.
Quand vous êtes sorcière, tout ce que vous faites devient magique.
Mieux vaut une escalope avec une salade, qu'une escapade avec une salope.
Elle a D.É.B.R.A.N.C.H.É LE TÉLÉPHONE !!!!!!!!
Ok. Donc, NON SEULEMENT ma mère est une tortionnaire sans âme qui me prive de tous mes droits et libertés. MAIS EN PLUS Flutiou vient de me péter au visage. Sérieusement, j’ai cru mourir par arme chimique.
Vous avez dit persécution ? Si même mon chat s’y met, je peux faire mes valises. Cette baraque veut ma mort.
« L’amour le plus fort ne réside pas exclusivement dans la tendresse et la compréhension. Il va parfois se loger bien plus loin, dans la violence et la perte de soi… Dans l’absence. »
PAPILLONS
Rien à voir avec les désirs-ouragans. Ceux qui te tiennent dans le vent par la fragile poigne d'une cheville. Ceux qui te brassent à l'envers.
C'est une douceur qui te prend au ventre. Ou, plus précisément, c'est quelque chose dans le ventre qui te rappelle que tu es douceur. ça grossit là, dans l'abdomen, et ça caresse tout ce qui mousse au fond de toi.
(Catherine VOYER-LEGER)
Il me faut comprendre d'où tu viens : de qui tu es la fille, la petite-fille. Qui tu imites et qui tu fuis, qui t'inspire et qui t'effraie. J'éventre les archives pour parvenir à un tableau global, qui camperait ton décor. Qui m'expliquerait pourquoi tu m'obsèdes tant, pourquoi toutes mes branches semblent partir d'un seul et même tronc, mon admiration pour toi.
Et tout commence, je crois, avec tes deux grands-mères.
Aujourd'hui je pars pour moi. Vers moi. Je ne pars pas explorer une ville, visiter des musées, arpenter des ruelles classées et rendre compte de mon périple sur les réseaux: je pars pour entrer en moi-même. J'embarque pour le dedans, prise entre terreur et impatience.
LA VOYAGEUSE
Si l'on parle de moi,
Je me cacherai sous les violettes
Et deviendrai
Le scarabée d'or.
Si l'on me touche
Je serai la musique qui tourne
Au-dessus de vos saisons de Mai.
Si l'on m'aborde,
Je serai le feu.
Claude de Burine
L’ABSENTE
Vîtes-vous courir une flamme,
Peureux humains ?
Avez-vous rencontré mon âme
Par les chemins ?
Oui, parfois, elle vagabonde
Loin de mon corps,
Et, comme les esprits des morts,
Fuit hors du monde.
C’est quand mon regard est absent
Qu’elle me quitte,
Et, montée, elle redescend
Plus ou moins vite.
Je n’y puis rien, je n’y puis rien.
C’est un mystère.
Sans doute, loin de cette terre,
Est-elle bien.
On dit ma maison visitée
Certaines nuits.
Certes, ma maison est hantée
Lorsque j’y suis.
// Lucie Delarue-Mardrus
Comme si, dans un jeu kaléidoscopique de mises en abyme infinies, il fallait toujours comprendre les mères pour expliquer les filles. Jusqu'où remonter?
La seule personne à t’avoir appelée maman, c’est ta propre mère, au cœur de sa démence.
Mais la maladie mentale nous l'a progressivement ravi. Elle a pris ses yeux doux et son rire de farfadet, elle a bâillonné le poète et l'a rendu anguleux, dissonant, plein d'acide et de nerfs noirs. Elle nous l'a laissé survolté, erratique... Autre.
Je laisse derrière moi des brisures de coquillages et des douleurs guéries.