Y’a pas à dire, la couverture attire l’œil tout de suite, à cause de la bonne sœur dans l’ombre, qui tient, d’un côté, ce qui semble être une bouteille de gnôle et de l’autre, une sulfateuse !
Le genre de truc qui m’a fait foncer vers cette bédé. Je me doutais que dans la bouteille, ce n’était pas du vin de messe et le résumé a achevé de me convaincre.
L’époque de la prohibition est une période que j’apprécie, en littérature (que ce soit en roman ou en bédé) et quand on mélange la mafia et les nonnes, moi, ça me fait pétiller les yeux.
Massachusetts (pas la chanson de Bee Gees), dans un couvent, en 1930. Sœur Holly (pas la "Holly" de Stephen King) est une novice qui m’a semblé fort peu catholique et la suite confirmera qu’elle n’a rien d’une religieuse conventionnelle et je gage que les autres ne le sont pas non plus…
Dans les arbres, à cette époque, il y a des fruits étranges (strange fruits) : des personnes Noires lynchées par des mecs Blancs, portant des taies d’oreillers sur la tête et qui prêteraient vraiment à rire s’ils n’étaient pas des criminels en puissance (et des couillons, puisqu’ils n’attaquent qu’en bande).
De l’autre côté, il y a la mafia, le trafic d’alcool et un mafioso pas content du tout et quand le mafioso n’est pas content, il vaut mieux faire ce qu’il demande, sous peine de se voir offrir un aller-simple pour le boulevard des allongés… Voilà donc nos nonnes en train de distiller de l’alcool, de la goûter, d’endormir le prêtre et de voler des céréales… Bref, rien de catholique !
Les dessins sont très agréables à regarder et les personnages ont tous des petits secrets, même si nous ne les connaîtrons pas tous du premier coup. Le mélange de la prohibition, du racisme, du KKK, des lynchages et de la mafia est réussi et cela donne une petite gnôle pas piquée des hannetons.
D’ailleurs, j’ai connu une polonaise qui en buvait au petit-déjeuner ! Au moins, cette bédé-là, elle ne vous rendra pas aveugle, mais elle vous fera sourire pour son côté Sister Act, vous fera frémir pour le racisme qui fait des ravages et le rythme, sans temps morts, vous fera passer un bon moment !
Vivement le tome 2, parce que ce premier tome est bien ficelé, bien distillé et qu’il se termine d’une manière qui ne donne envie que d’une chose : lire la suite, nom de Dieu !
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