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Citations de Ibn`Arabî (85)


Mon coeur est devenu capable d'accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles et abbaye pour moines !
Il est temple pour idoles et la Ka'ba pour qui en fait le tour.
Il est les tables de la Torah et les feuillets du Coran !
La religion que je professe est celle de l'amour.
Partout où ses montures se tournent,
l'Amour est ma religion et ma foi !
Ibn Arabi la religion de l'amour,
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 Ibn'Arabî
Dieu dort dans le rocher
Rêve dans la plante
Bouge dans l’animal
Et s’éveille dans l’homme.
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Ne prête pas trop attention aux épreuves que Dieu t’impose à travers tes biens ou les êtres qui te sont chers et dis au moment où tu subis de telles épreuves : « Nous sommes à Dieu et Lui nous revenons », ou bien dis ce que Omar Ibn al-Khattab disait : « Je n’ai jamais subi une épreuve sans constater qu’en cette occasion Dieu m’accordait trois bienfaits : Le premier, dans la mesure où elle n’était pas une épreuve touchant ma foi, le deuxième, dans la mesure où cela aurait pu être une épreuve plus terrible et le troisième, c’est que Dieu plaçait cette épreuve comme récompense pour expier nos fautes ».

Sache que le croyant s’expose en ce bas-monde à beaucoup d’épreuves parce que Dieu aime le purifier afin qu’il retourne vers Lui pur et purifié de la souillure des infractions que Dieu décrète à son encontre dans le bas-monde. Ainsi, le croyant ne cesse d’être éprouvé dans l’ensemble de ses états. En effet, il est établi à ce sujet que l’Envoyé de dieu a dit : « Le croyant est semblable à une tige de blé, tantôt le vent la fait plier et tantôt il la redresse et ainsi peut-elle se développer et grandir ». (recommandation 23)
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Dieu est donc le miroir dans lequel tu te vois toi-même, comme tu es Son miroir dans lequel Il contemple Ses Noms. Or, ceux-ci ne sont rien d'autre que Lui-même, en sorte que la réalité s'inverse et devient ambiguë.
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incipit :
C'est par le Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux que je commence, et par Sa Lumière que je me dirige. Et "il n'y a de force et de puissance que par Dieu, le Puissant, le Sage." Dis : "Louange à Dieu pour ce qu'Il a inspiré, et parce qu'Il nous a enseigné ce que nous ne savions pas, et la faveur de Dieu pour nous fut immense !" Et que Dieu prie sur le Seigneur le plus noble, à qui furent donnés les sommes des Paroles (jawâmi' al-kalim) dans la station suprême (al-mawqif al-'azham), et qu'Il lui accorde le salut !
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L'homme est à Dieu (al-haqq) ce qu'est la pupille à l'œil [la pupille s'appelle en arabe "l'homme dans l'œil"], la pupille étant ce par quoi le regard s'effectue ; car par lui [c'est-à-dire par l'homme universel] Dieu contemple Sa création et lui dispense Sa miséricorde. Tel est l'homme à la fois éphémère et éternel, être créé perpétuel et immortel, Verbe discriminant [par sa connaissance distinctive] et unissant [par son essence divine]. Par son existence, le monde fut achevé.


ainsi l'homme se voit confier la sauvegarde divine du monde, et le monde ne cessera pas d'être sauvegardé aussi longtemps que cet Homme Universel (al-insân al-kâmil) demeurera en lui.
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Préambule :
Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, et je n'ai d'assistance que par Dieu.
Louange à Dieu, qui a entraîné le coeur éperdu de ceux qui Le connaissent dans les vallées de Son amour, et qui leur a permis de parler du haut des chaires de Son orientation salvatrice (hidâya), en faisant d'eux des interprètes éloquents des connaissances !
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Mon coeur est devenu capable de toutes les formes,

Une prairie pour les gazelles, un couvent pour les moines

Un temple pour les idoles, une Kaaba pour le pèlerin,

les tables de la Thora, le livre du Coran,

Je professe la religion de l’Amour, et quelque direction

Que prenne sa monture , l’amour est ma religion et ma foi
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"Je crois en la religion
De l'Amour,
Où que se dirigent ses caravanes
Car l'amour est ma religion et ma foi."
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Tu dois t’acquitter du plus exigible parmi les Droits de Dieu, à savoir ceci : Ne rien associer à Dieu parmi ce qui relève de l’associationnisme subtil, c'est-à-dire le fait de compter sur les causes instaurées, de se fier à elles avec le cœur et d’en être rassuré, à savoir que le cœur devienne tranquille et apaisé devant ces causes. Car cela relève des pires dommages religieux chez le croyant. D’ailleurs, c’est ce qu’atteste, par mode d’allusion, la Parole de Dieu – qu’Il soit exalté- : « La plupart d’entre eux n’ajoutent pas foi en Dieu sans Lui donner des associés » (Coran, 12/106), c’est-à-dire – mais Dieu est Le Plus Savant-, que c’est là l’associationnisme subtil qui accompagne la foi en l’existence de Dieu.

Et la déficience dans la croyance en l’unicité de Dieu se rapporte aux Actes, non à la divinité, car c’est cela le polythéisme manifeste qui s’oppose à la foi dans l’unicité de Dieu, au niveau de la divinité, non pas à la fois en l’existence de Dieu. Il est rapporté dans le Hadith authentique que l’Envoyé de Dieu a dit : « Savez-vous quel est le Droit de Dieu sur les serviteurs ? Le Droit de Dieu sur les serviteurs c’est qu’ils L’adorent et ne Lui associent rien (shay’an) ». Il a usé du vocable shay’ qui est un terme indéfini et englobe ainsi le polythéisme manifeste et le polythéisme subtil. Ensuite il a dit : « Savez-vous quel est leur droit sur Dieu s’ils font cela ? C’est qu’Il ne les châtie pas ». Aussi, porte ton attention sur l’expression : « C’est qu’Il ne les châtie pas ». En effet, lorsqu’ils n’associent rien à Dieu, tout ce qui traverse leur esprit comme idées se rapporte à Dieu dans la mesure où ils ne se tournent que vers Dieu. Et lorsqu’ils font preuve de polythéisme envers Dieu, que ce soit du polythéisme qui est le contraire de la foi de l’Islam ou du polythéisme subtil qui consiste à lorgner les causes habituelles, Dieu les a déjà punis en les laissant compter sur ces causes contingentes.

Ainsi, lorsque ces causes existent, ils souffrent de l’éventualité de leur disparition et de leur déficience, et, lorsqu’ils perdent, ils souffrent de leur disparition. Autrement dit, ils ne cessent d’être malmenés, que ce soit avec l’existence des causes ou avec leur disparition. C’est que Celui sur Lequel ils s’appuient, à savoir Dieu, est capable d’entreprendre les choses par là où ils ne s’imaginent pas, comme dans cette Parole Divine : « Dieu trouvera une issue à quiconque se garde de Lui et Il pourvoit à sa subsistance par des moyens qu’il n’escomptait pas » (Coran, 65/2-3). C’est ce qu’un poète formule en vers :

A celui qui se garde de Dieu, Il lui trouve,
Comme Il l’a dit, pour son affaire, une issue,
Et le pourvoit sans qu’il ne l’escompte,
Et lui procure, devant la difficulté, une délivrance.

Ainsi, parmi les signes de la réalisation de la piété, c’est que celui qui craint Dieu avec révérence reçoit ses subsistances sans qu’il les escompte, car s’il les reçoit par là où il les escompte, il n’a pas réalisé la crainte révérencielle et n’a pas compté exclusivement sur Dieu, car la signification de la crainte révérencielle, sous certains de ses aspects, c’est d’avoir Dieu comme prémunition contre l’influence des causes et des moyens seconds dans ton cœur en comptant sur eux. Du reste l’homme est le plus averti sur lui-même et il sait intérieurement en qui il a confiance et à qui son âme se fie. Il n’a pas à se dire : Dieu m’a ordonné de travailler pour la famille et m’a imposé d’assurer leurs dépenses, car il est indispensable d’agir sur les moyens par lesquels Dieu assure habituellement les subsistances.

En effet cela ne contredit pas ce que nous avons dit. Car nous t’interdisons seulement de compter sur ces moyens avec ton cœur et de te fier à eux. Nous ne te disons pas : N’agit pas en usant de ces moyens. Du reste je me suis endormi en notant ces indications et en revenant à moi je me suis mis à répéter ces deux vers que je ne connaissais pas auparavant :

Ne compte que sur Dieu
Car Tout est dans la main de Dieu.
Ces moyens seconds ne sont que Ses voiles
Ne sois donc qu’avec Dieu.

Regarde donc en toi-même : Si tu trouves que le coeur se fie à ces moyens, tu dois faire des reproches à ta façon de croire et sache que tu n’es pas comme il faut ; et si tu trouves que ton coeur est calme devant Dieu et qu’il t’est égal que ces moyens seconds existent ou n’existent pas, sache alors que tu es cet homme comme il faut, qui a cru, qui n’a rien associé à Dieu, que tu es rare parmi les rares et que si Dieu te pourvoit par là où tu ne l’escompte pas, c’est une bonne nouvelle de la part de Dieu annonçant que tu fais partie de ceux qui se gardent de Dieu et Le craignent pieusement. Parmi les secrets de ce verset, il y a ceci : Même si Dieu te pourvoit par le moyen habituel qui est à ta disposition et sous ton pouvoir tout en étant pieux et en craignant Dieu, c’est-à dire que tu as recours à Dieu comme rempart et protection parce qu’Il est le Garant, tu es à vrai dire pourvu par là où tu ne l’escomptait pas, car il ne te vient pas à l’idée que Dieu te pourvoit ; or ce que tu as et ce que tu obtiens est nécessaire.

Autrement dit, Il ne t’a pourvu que par là où tu ne l’escomptait pas, même si tu consommes et puises ce qui es dans tes mains.

Sache cela car il a une signification subtile que ne ressentent que ceux qui sont vigilants et attentifs à Dieu et ne cessent de surveiller leur intérieur et leurs coeurs, car la prémunition procède de Dieu et empêche le serviteur d’aboutir aux moyens seconds pour compter sur eux en raison de son appui sur Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié. C’est cela le sens de la Parole divine : « Trouvera une issue à quiconque ». Voilà l’issue de la piété et de la crainte révérencielle dans ce verset. Et ceci constitue une recommandation de Dieu pour Son serviteur et une indication pour ce dernier sur ce qu’il est réellement. (recommandation 15)
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Tu dois être affectueux et attentif aux serviteurs de Dieu parmi les croyants en répandant les salutations, en offrant la nourriture et en t’activant pour satisfaire leurs besoins. Et sache que les croyants sont dans leur ensemble comme un seul corps, tel un seul homme ; lorsque l’un de ses membres se plaint, tout le corps a la fièvre. Il en va de même du croyant. Lorsque son frère dans la foi subit un malheur, il souffre pour lui comme si il était lui-même touché.

Aussi, lorsque le croyant ne fait pas cela avec les croyants, la fraternité dans la foi entre lui et eux n’est pas établie. En effet, Dieu a instauré la fraternisation entre les croyants comme Il a instauré l’affinité entre les membres du corps de l’homme. D’où l’exemple donné par le Prophète dans le Hadith sûr, à savoir sa parole : « Les croyants sont, dans leur affection, leur bonté et leur compassion les uns pour les autres, semblables au corps : lorsque l’un de ses membres se plaint, l’ensemble du corps tombe dans la fièvre et les veillées ».

Sache aussi que le croyant est une multitude par son frère, et, comme le nom : croyant (al-Mu’min) est l’un des Noms de Dieu – avec ce que cela peut s’ajouter à Ses créatures pour ce qui est de la forme – le rapport est établi. Cela dit, le croyant est le frère du croyant, il ne le livre pas et ne le lâche pas. Et celui qui est croyant en Dieu, Dieu, du fait qu’Il est Mu’min, le confirme dans son acte, sa parole et son état. Et ceci constitue l’infaillibilité.

En effet, du fait qu’Il est Mu’min, Il le confirme à ce sujet. Or Dieu ne confirme que le véridique, car pour Lui, la confirmation du menteur est impossible, dans la mesure où le mensonge Lui est impossible, et la confirmation du menteur est celle du mensonge. Ainsi, celui dont la croyance en Dieu est confirmée, du fait que Dieu est mu’min, nul doute que ce serviteur fait partie des véridiques dans toutes ses affaires avec Dieu parce qu’il croit que Dieu le croit aussi. Fais attention donc à ce que je t’ai indiqué et ce que je t’ai recommandé à propos de la croyance en Dieu, du fait qu’Il est mu’min, et tu en tireras profit.

En effet, je t’indique le chemin qui permet d’obtenir cela. Accroche-toi donc à Dieu car « Ceux qui se saisissent du lien établi seront conduits sur une voie droite » (Coran, 3/101). En effet, Dieu est sur une voie droite qui n’est autre que ce qu’Il a prescrit pour Ses serviteurs. (recommandation 22)
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Un exégète a dit dans son commentaire : « L'alif est celui du nom Allâh, le lâm est celui du nom Jibrîl, et le mîm est celui du nom Muhammad. »

Nous dirons que la signification interprétative (ma'nâ al-ta'wîl) est que l'alif, sous ce rapport, est celui qui subsiste, qui englobe, qui est par nature absent de sa place tout en y étant nécessairement présent. Il est en effet l'élément pronominal caractéristique du pronom anâ (« moi »). Chez les maîtres grammairiens le pronom est en effet : anâ, ainsi que le ta du pronom anta de la deuxième personne (« toi »), ainsi que l'alif du pronom anâ de la première personne. Et le pronom de la première personne est le premier des pronoms ; il n'est pas subordonné à un autre que lui-même, comme la subordination de anta à deux interlocuteurs et la subordination huwa (« lui ») à une personne absente (ghâ'ib). Il est comme l'âme (rûh), subsistant dans le corps (jism), dont on ignore la nature mais dont l’existence n'a pas à être cherchée.

La signification du lâm est que c'est une lettre de proximité (qurb) et d'indépendance (istiqlâl), de séparation (furqa) et d'union (itticâl) ; elle est aussi un pont vers l'intégralité et un moyen pour informer. C'est pourquoi le mîm est son but, et c'est en lui que s'achève sa limite. Le mîm s ' « alimente » à l'alif par l'intermédiaire du lâm, et, de même, les prophètes ont obtenu les lois révélées par l'intermédiaire des anges.

L'alif étant la racine et le lâm une branche, celle-ci contient ce qu'il y a dans la racine et autre chose en plus, dans la forme et la prononciation ; et c'est pourquoi le lâm (se décompose) alphabétiquement en : l-â-m, et dans le lâm se trouvent réunis le nom de l'Essence (ism al-Dhât), qui est l'alif, et le nom de l'intégralité (ism al-tamâm), qui est le mîm.

Le mîm est donc une lettre d'intégralité, de manifestation (zhuhûr) et de parachèvement (takâmul) pour toutes les choses.

Ne voyez-vous pas comment l'alif est articulé du fond de la gorge, le lâm du milieu du palais, et le mîm par les lèvres, c'est-à-dire la fin (tamâm) (de l'articulation buccale) ? Le mîm est ainsi l'expression de l'alif par l'intermédiaire du lâm dans le mîm, et c'est Muhammad. L'alif (joint au) lâm de l'article défini « affirmant » tout ce qui vient après lui, le mîm suit alors le lâm dans la disposition des lettres et des nombres et au commencement des sourates. Il a donc remplacé l'alif (join) au lâm pour la définition, et c'est pourquoi il était l'Envoyé (Rasûl) informé des secrets du Non-manifesté (asrâr al-ghayb).

Rappelez-vous cela ! (pp. 118-119)
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Tel est le sens de ce hadîth saint : « J'étais un Trésor (caché) ; Je n'étais pas connu et J'ai aimé être connu. Je créai donc les créatures et Je Me fis connaître à elles de sorte qu'elle Me connurent. »

Dieu est donc connu par la seule révélation qu'Il donne de Lui en raison de l'amour, de la miséricorde, de la bienveillance, de la compassion et de l'amitié qu'Il a pour nous et en raison aussi de la Révélation par laquelle Il détermine des similitudes qui Le concernent - exalté-soit Il.

Nous faisons alors de Lui l'objet de notre attention dans notre cœur, dans notre orientation ainsi que dans notre imagination, au point de nous trouver comme si nous Le voyions. Nous pouvons même dire plus ! nous Le voyons en nous, car nous Le connaissons du fait qu'Il s'est rendu connu (à nous) et non par le truchement de la spéculation. Il n'empêche que certains de nous Le voient tout en L'ignorant.

Dieu n'est pas tributaire des autres ; c'est Lui qu'Il aime à travers les êtres existenciés. C'est donc Lui qui se manifeste à tout être aimé et au regard de tout amant. Il n'y a ainsi qu'un seul Amant dans l'Existence universelle (et c'est Dieu) de telle sorte que le monde tout entier est amant et aimé. Tout cela se ramène, en définitive, à Lui comme dans l'adoration car Lui seul est adoré. Aucun être n'est capable de L'adorer s'il ne se représente en imagination la Fonction divine (ulûhiyya) qui est en lui et en l'absence de laquelle il ne pourrait jamais servir Dieu.

Dieu précise bien ce point dans le verset suivant : Ton Seigneur a décrété que vous n'adoriez que Lui (Coran XVII, 23.)

Il en va ainsi de l'amour : personne n'aime que son Créateur auquel il est toutefois voilé par l'amour qu'il porte à Zaynab, Su'âd, Hind ou Layla, par exemple, ou encore à ce bas monde, à l'argent, aux honneurs, ou à tout ce qui est aimable dans ce monde. Les poètes déclament aux hommes leurs vers sur l'amour alors qu'ils méconnaissent (sa réalité essentielle). Les gnostiques ('ârifûn), eux, n’entendent ni poème, ni allégorie, ni panégyriques, ni propos galants, sans que Dieu se présente à travers le voile des formes. Or, la cause de tout cela est la jalousie (ghayra) de Dieu qui n'accepte pas qu'un autre que Lui soit aimé.

Certes, l'amour a pour cause la beauté (jamâl) qui appartient à Dieu et qui est aimable par essence. Car « Dieu est beau (jamîl) et aime la Beauté ». C'est pourquoi Il s'aime Soi-même. (pp. 59-60)
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incipit : Au nom d'Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux ! Louange à Allâh qui prononce synthétiquement un décret immuable et qui assigne distinctivement un destin à toute chose, qui décide et exécute Ses décisions, qui reçoit satisfaction et accorde Sa satisfaction, qui est trop Saint dans Sa magnificence et Sa majesté pour être contre-partie de ce qu'Il transcende, de même qu'Il est trop transcendant pour être "substance" ou "accident" !
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Qui t’a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ? Il t’a façonné dans la forme qu’Il a voulue
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Lâ i-lâ-ha il-lâ al-lâ-hu
1 2 3 4
Pas de dieu si-non le-Dieu

Cette présence est celle de la création et du Créateur. Le lâm-alif (lâ) apparaît ici deux fois en mode négatif (1 et 3) et deux fois en mode affirmatif (2 et 4). Le penchant de l’Être absolu, qui dans cette présence est l’alif, tend vers l’existenciation ; le penchant de l’existence conditionnée qui est le lâm tend vers l’existenciation lors de l’existenciation. C’est pourquoi le lâm sortit selon la Forme divine. Chacune des réalités propres à ces deux lettres est absolue dans sa demeure hiérarchique (manzila). Comprends donc si tu peux, sinon observe la retraite (khalwa) et attache ton inspiration (himma) à Dieu le Tout-Miséricordieux jusqu’à ce que tu saches. Lorsqu’Il se conditionne après que Son être s’est déterminé et que son propre être est apparu à lui-même, il est alors (vers) :

Pour le Vrai divin il est Dieu et, pour l’homme, il est homme, lors de la venue à l’existence et, pour le Coran, il est
Coran.
Pour la vue il est vision lors de la contemplation,
lors de l’entretien avec Dieu il est ouïe pour l’oreille.
Regarde-nous de l’œil de l’union (jam’), tu nous
trouveras dans la distinction (farq) et tiens-toi à cela
car le Coran (qur’ân) dans sa réunion est
discrimination (furqân). (p. 272)
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Adresse aux tentes pourpres,
Aux abords de l'enceinte sacrée,
La salutation de l'amant
Qui soupire vers vous, esclave du désir.
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[…] le jeune agit sur l’adulte. Ne vois-tu pas comme le petit enfant influence l’adulte par le pouvoir attractif qui lui est inné, de sorte que l’adulte dépose sa dignité pour amuser l’enfant, pour le faire rire, et qu’il se met au niveau de l’intelligence enfantine. C’est qu’il obéit inconsciemment au pouvoir d’attraction de l’enfant, qui l’oblige ainsi à s’occuper de lui, à le protéger, et à lui procurer ce dont il a besoin, à le consoler aussi, pour qu’il ne sente pas d’angoisse. Tout cela fait partie de l’influence qu’exerce le jeune sur l’adulte ; la cause en est la puissance de l’état, car le jeune est plus directement rattaché à son Seigneur, à cause de sa primordialité, tandis que l’adulte en est plus éloigné. Or, celui qui est plus proche de Dieu se fait servir par celui qui en est le plus éloigné, comme les Anges les plus proches de Dieu sont servis par les autres.
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« Il n’est pas possible que l’univers se subdivise en choses vivantes et en choses qui ne le sont pas. Pour nous, il est vivant en totalité. » Traitant dans le chapitre 558 du Nom divin Al-Muhyî, le Vivificateur, il [Ibn ‘Arabî] écrit encore : « C’est lui qui donne la vie à toute chose ; car il n’est point de chose qui ne soit vivante parce qu’il n’est point de chose qui ne loue Dieu : or seuls les vivants – qu’ils soient vivants ou morts selon notre perception – peuvent louer Dieu. » Les appuis scripturaires ne manquent pas à cette notion de louange par la totalité des créatures, fussent-elles inertes à nos yeux (Ibn ‘Arabî se réfère généralement à ce sujet à la sourate 17 : 44).

On va voir, cependant, que nous n’avons pas simplement affaire ici à une subtile exégèse. Dans un autre de ses livres, le Rûh al-quds, Ibn ‘Arabî, citant une parole du Prophète relative au mont Uhud (« Cette montagne nous aime et nous l’aimons »), ajoute : « Les minéraux eux-mêmes, pour nous, connaissent Dieu… ils constituent une communauté parmi les autres », affirmation qu’explicitent diverses confidences recueillies dans les Futûhât (« Nous avons entendu, au début de notre vie spirituelle, les pierres glorifier Dieu et L’invoquer »), ou l’allusion relevée plus haut à son union nuptiale avec les étoiles et les lettres de l’alphabet.

Il s’agit donc en tout cela d’une perception immédiate de la réalité secrète des choses et non pas d’un concept élaboré par une réflexion sur les textes. Fort de cette certitude, Ibn ‘Arabî affirme donc, et ce n’est pas un des aspects les moins singuliers de la doctrine exposée dans le chapitre 2, que les lettres, elles aussi, constituent une « communauté » (umma), qu’elles ont elles aussi leurs Envoyés (rusul), leur Loi (sharî’a), qu’on distingue parmi elles le « commun » (‘âmma), l’élite, l’élite de l’élite comme dans les sociétés humaines. Quand il traite du dâl ou du jîm et de la prédominance en eux de telle qualité, de tel tempérament, ce sont des êtres qu’il décrit et non pas des signes abstraits.

Entre ces deux univers – ou ces deux Livres – il y un intermédiaire : l’homme – il s’agit bien sûr de l’insân kâmil – qui participe de la nature de l’un et de l’autre (il est « frère du Coran » et il est aussi ‘âlam saghîr, « petit monde », microcosme). C’est à lui que s’adresse le discours divin sous cette double forme ; c’est à lui qu’il revient de le déchiffrer, d’être à la fois tarjumân al-qur’ân et tarjumân al-‘âlam, l’interprète du Coran et l’interprète du monde créé, celui qui leur donne sens. (introduction de Michel Chodkiewicz, pp. 50-52)
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« La Religion de l’Amour ».

Mon cœur est devenu capable
D’accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles
Et abbaye pour moines !
Il est un temple pour idoles
Et la Ka’ba pour qui en fait le tour,
Il est les tables de la Thora
Et aussi les feuillets du Coran !
La religion que je professe
Est celle de l’Amour.
Partout où ses montures se tournent
L’amour est ma religion et ma foi
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