L'arbre du prunier
Dont l'esprit me rend doux
Ô les feuilles vertes
Une brise si douce sur le blé vert
qu'elle fait trembler
le papillon
Ne pleure pas
Grillon à l'amour brisé...
Même les étoiles se séparent.
Dans mon école de bouddhisme, on ne fait pas de distinction entre maître et disciple. Nous avons pour habitude de nous assoir de façon informelle dans notre lieu de culte et de louer Bouddha. Pourquoi ne pas faire la même chose avec le haïkaï ? Mieux vaut, sans arrière-pensée, se consacrer à saluer les quatre saisons, à suivre la voie de la nature et à révéler la vérité qui réside au fond de notre coeur, plutôt que de s'occuper d'élégance verbale.
Ma mère est morte quand j'avais deux ans. Ma grand-mère, apitoyée, me sortait en me portant sur son dos ou dans ses bras et, s'inclinant devant quelque jeune mère passant par là, lui demandait de me donner le sein. Grâce à son affection, j'ai poussé comme un jeune bambou. Ma belle-mère est arrivée quand j'avais sept ans. Si j'ai survécu jusqu'à aujourd'hui, si ma tête blanche peut encore regarder la lune de mon ciel natal, c'est parce que ma grand-mère m'a protégé du courroux épineux de ma belle-mère et de ses colères plus coupantes que la bise de la montagne.
du nez du grand Bouddha
sort
une hirondelle
Sois donc rassuré -
les fleurs aussi qui voltigent
prennent ce chemin
Dans cette fraîcheur
le grand registre des comptes -
ah ! quel oreiller
Seul
Prenant mon repas
Le vent d’automne.
quand on est vieux
même la longueur de la journée
est cause de larmes
la flopée de mouches
échappe à leurs claques
ah ! Ces mains ridées
Ma force décline
même pour casser un rameau fleuri
grimace ma bouche
les poissons d’argent en fuite
parmi eux
des parents et des enfants
pas une mince affaire
que d’être né humain
crépuscule d’automne
un enterrement
sur l’assistance
le vent d’automne
Ne pleurez pas insectes
même les étoiles qui s’aiment
doivent se séparer
[Après la mort de sa femme et faisant référence à la légende de la tisserande et du bouvier, voir fête de Tanabata les 07/07]
fraîcheur d’automne
où que je sois
c’est la maison des autres.
les cerisiers en fleurs au crépuscule
ceux qui ont une maison
se pressent de rentrer
dans le prunier en fleurs
le rossignol chante
je suis seul
La flopée de mouches
Échappe à ses claques
Ah ! cette main ridée.