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Citations de Juan Ramón Jiménez (47)


Juan Ramón Jiménez
En ces filets si fins
comme l'âme se berce
ah, mon printemps!

Branches de saule, dans
la lumière seule encore du bourgeon;
ah, fraîche jeunesse!

Amandiers, dans l'aube seule
encore d'une rose candeur
ah, divin matin!
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Juan Ramón Jiménez
JE NE SUIS PAS MOI

Je ne suis pas moi.
Je suis celui
qui va à mes côtés sans le voir
que parfois je vais voir
et que parfois j’oublie.
Celui qui se tait serein quand je parle
celui qui doucement pardonne quand je hais
celui qui se promène où je ne suis pas
celui qui restera debout après ma mort.
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Juan Ramón Jiménez
Si l'on vous donne du papier réglé, écrivez de l'autre côté.
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Dieu est dans son palais de cristal. Je veux dire qu'il pleut, Platero. Il pleut. Et les dernières fleurs que l'automne a maintenu obstinément sur leurs branches exsangues, se chargent de diamants. Dans chaque diamant, un ciel, un palais de cristal, un Dieu. Regarde cette rose : elle porte en elle une autre rose d'eau, et si nous la secouons, vois-tu, une nouvelle fleur brillante s'en détache, comme son âme, pour la laisser triste et fanée, comme la mienne.
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Juan Ramón Jiménez
[A propos de Platero le petit âne]

Platero est petit, poilu et doux ; si doux à l'extérieur qu'on dirait qu'il est entièrement en coton, qu'il n'a pas d'os. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux scarabées de verre noir.
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Juan Ramón Jiménez
Le poème doit être comme l'étoile,
qui est un monde et paraît un diamant.
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Juan Ramón Jiménez
COUCHANTS


Ciel en toi, cristal ; plus ciel
que le ciel, parce que je ne peux
saisir en ton vert écho,
le vrai insaisissable !
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La vieille fontaine

Toujours blanche sur la pinède toujours verte ; rose ou bleue, elle la blanche, pendant l'aurore ; verte ou azur, elle la blanche, durant la nuit ; la vieille fontaine, Platero, où tu m'as vu si souvent, si longtemps arrêté, renferme, comme une clef ou une tombe, toute l'élégie du monde, autrement dit le sentiment de la vie véritable.
J'ai vu en elle le Parthénon, les Pyramides, les cathédrales au grand complet. Chaque fois qu'une fontaine, un mausolée, un portique m'ont empêché de dormir en paix par l'insistante permanence de leur beauté, leur image alternait dans mon demi-sommeil avec celle de la vieille fontaine.
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Une fois dans le jardin, je rends grâce au Dieu du jour bleu. Ô frais et libre concert de becs, concert interminable! L'hirondelle frise capricieusement son trille dans le puits ; le merle siffle sur l'orange tombée et le loriot de feu bavarde d'yeuse en yeuse ; au sommet Ee l'eucalyptus, le cini éclate d'un long rire intermittent ; dans le grand pin, les moineaux discutent à tue-tête.
Magnificence du matin! Le soleil verse sur la terre son allégresse d'argent et d'or ; des papillons aux cent couleurs s'ébattent à l'infini, parmi les fleurs, dans la maison, au-dehors, sur la source. Partout la campagne s'ouvre en éclats, en craquements, en un bouillonnement de vie saine et nouvelle.
On croirait se trouver à l'intérieur d'un grand alvéole de lumière, coeur d'une rose ardente, immense et chaude.
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A Platero en el cielo de Moguer
Dulce Platero troton, burrillo mio, que llevaste mi alma tantas veces – solo mi alma ! por aquellos hondos caminos de nopales, de malvas, y de madreselvas : a ti, este libro que habla de ti, ahora que puedes entenderlo.
Va a tu alma, que ya pace en el Paraiso, por el alma de nuestros paisajes mogereños que tambien, habra subido al cielo con la tuya .

A toi Platero, dans les cieux de Moguer,
Doux Platero trottinant, mon petit âne, qui tant de fois transporta mon âme - seulement mon âme !- par ces profonds chemins de figuiers de Barbarie, de mauves et de chèvrefeuilles : A toi, ce livre qui parle de toi, maintenant que tu peux le comprendre. Qu’il touche ton âme qui broute désormais au paradis, avec l’âme de nos paysages de Moguer, elle aussi , avec la tienne, est montée au ciel.

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VII. ANGÉLUS!

Regarde, Platero, toutes ces roses qui partout tombent ; roses bleues, roses blanches, incolores... On dirait que le ciel se brise en roses. Regarde-les couvrir mon front, toutes ces roses, et rouler sur mes épaules et mes mains... Que vais-je faire de tant de roses?
Peut-être sais-tu, toi, d'où vient cette douce flore dont j'ignore l'origine, cette douce flore qui attendrit, chaque jour, le paysage, et le laisse insensiblement rose, blanc ou bleuté - oh, toutes ces roses qui tombent! -, comme un tableau de Fra Angelico, qui peignait le ciel à genoux!
On dirait que des sept galeries du Paradis on jette des roses à la terre, Celles-ci, comme une neige tiède vaguement colorée, jonchent le clocher, le toit, les arbres. Regarde comme tout ce qui était si dur devient, sous leur parure, délicat. Oh, toutes ces roses qui tombent...
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SONGE

La lune, qui naissait, d'or et grande,
nous fit dormir pleinement
en ce paysage de printemps.

- Le monde était ce songe.
Tout le reste était
ouvert et vain. -

Avec quel respect regardaient
les gens éveillés qui passaient !
Ils demeuraient là, extatiques,
- sans plus aller à leurs affaires -
en notre sommeil profond, que la lune
bordait d'or et de perle

Ils nous regardaient endormis,
voyant dans les choses
ce que jamais avant ils n'avaient vu.
Leurs lèvres se faisaient
douces, et leurs yeux
devenaient infinis.

- Les étoiles cueillies par nous,
qui dormions
en leur sein clair,
tremblaient dans leurs âmes éblouies
par la lune. -

Nous rêvions, nous rêvions
afin qu'ils puissent voir.


("Sueño") pp. 147-149
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Mariposas blancas


La noche cae, brumosa ya y morada. Vagas claridades malvas y verdes perduran tras la torre de la iglesia. El camino sube, lleno de sombras, de campanillas, de fragancia de hierba, de canciones, de cansancio y de anhelo.
De pronto, un hombre oscuro, con una gorra y un pincho, roja un instante la cara fea por la luz del cigarro, baja a nosotros de una casucha miserable, perdida entre sacas de carbón. Platero se amedrenta.
-¿Ve algo?
-Vea usted... Mariposas blancas...
El hombre quiere clavar su pincho de hierro en el seroncillo, y no lo evito. Abrió la alforja y él no ve nada. Y el alimento ideal pasa, libre y cándido, sin pagar su tributo a los Consumos
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Juan Ramón Jiménez
La vida , la viva vida
de un ascua , sin consumirse
Que yo lo aspirara todo
en mi combustion sublime !

Sangre incandescente y llama
blanca y azul , donde insigne
se hiciera todo , contento
de ser el fiel combustible .

Que Final ! Este seria
el ser de todos los fines ;
todo quemandose en mi .
y yo con todo , ascua libre
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Tes yeux eux-mêmes, Platero, tes yeux que tu ne vois pas et que, paisiblement, tu lèves vers le ciel, sont deux belles roses.
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Juan Ramón Jiménez
Crépuscule du soir
Sur les hauts peupliers
roucoulent les tourterelles .
A peine, çà et là,
bercées dans la brise,
des cimes d'or légères .

Un pépiement perdu, là-haut;
en bas ,deux yeux
qui regardent l'ombre et vont vers elle,
comme fleuves profonds vers une mer,
profonde,
profonde.

Fermés, très noirs,
sur le fond de folie
du couchant à vif,
les troncs,
comme des hommes tristes,
si nombreux et chacun si seul.
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Sé que mi Obra es lo mismo
que una pintara en el aire;
que el vendaval de los tiempos
la borrará toda, como
si fuese perfume o música;
que quedará sólo de ella
-sí arruinado en nóes-
el gran silencio solar,
la ignorancia de la luna.

Je sais que mon Oeuvre est pareille
à une peinture dans l'air ;
que la bourrasque des temps
l'effacera toute, comme
si elle était parfum, ou musique ;
qu'il ne restera d'elle
- oui déchiré en mille non -
que le grand silence solaire,
l'ignorance de la lune.
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AMOR

El olor de una flor nos hace dueños,
por un instante, del destino ;
el sol del cielo azul que, por la tarde,
la puerta que se entreabre deja entrar ;
el presentir una alegría justa ;
un pájaro que viene a la ventana ;
un momento del algo inesperado...

No hay en la soledad y en el silencio
más que nosotros tres :
-visita, hombre, misterio-.

El tiempo y los recuerdos
no son nudos de atajos,
sino de luz y aire. Andamos sonriendo
sobre el tranquilo mar. La casa es dulce,
bellas sus vistas...

Y, un instante, reinamos, ¡pobres! sobre nuestra vida.


AMOUR

L'odeur d'une fleur nous rend maîtres,
pour un instant du destin ;
le soleil du ciel bleu que, le soir,
la porte qui s'entrouvre laisse entrer ;
le pressentiment d'une juste joie ;
un oiseau qui vient sur la fenêtre ;
un moment de quelque chose d'inattendu...

Dans la solitude et le silence,
nous trois seulement :
- visite, homme, mystère -.

Le temps et les souvenirs
ne sont pas chemins de traverse,
mais de lumière et d'air. Nous marchons, souriant,
sur la mer tranquille. Douce est la maison,
belles ses vues ...

Et, un instant,
nous régnons, pauvres ! sur notre vie.
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¿Dónde está la palabra, corazón,
que embellezca de amor al mundo feo;
que le dé para siempre -y sólo ya-
fortaleza de niño
y defensa de rosa?

Où est le mot, mon coeur,
qui embellira d'amour le monde laid ;
qui lui donnera pour toujours - et seulement alors -
une force d'enfant
et une défense de rose ?
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Mariposas blancas
La noche cae, brumosa ya y morada. Vagas claridaes malvas y verdes perduran tras la torre de la iglesia. El camino sube, lleno de sombras, de campanillas, de fragrancia, de yerba, de canciones, de cansancio y de anhelo. De pronto, un hombre oscuro, con una gorra y un pincho, roja un instante la cara fea por la luz del cigarro, baja a nosotros de una casucha miserable , perdida entre sacas de carbon. Platero se amedrenta.
- Ba argo ?
- Vea usted… Mariposas blancas.
El hombre quiere clavar su pincho de hierro en el seroncillo, y no lo evito. Abro la alforja y el no ve nada. Y el alimento ideal pasa, libre y candido, sin pagar su tributo à los Consumos.


Papillons blancs
La nuit tombe, brumeuse déjà et violâtre. De vagues lueurs roses et vertes s’attardent encore derrière le clocher de l’église. Le chemin monte, plein d’ombres, de campanules, de parfums, d’herbe, de chansons de fatigue et de désir. Soudain un homme sombre portant casquette et aiguillon, le visage laid , un instant rougi par la lueur de la cigarette se dirige vers nous venu d’une masure perdue parmi des sacs de charbon. Platero trésaille.
« Vous transportez ? »
« Voyez par vous-même… Des papillons blancs… »
L’homme veut piquer la besace de son aiguillon de fer, et je ne peux l’éviter. J’ouvre la sacoche et lui n’y voit rien. Et ainsi l’aliment idéal passe, libre, candide sans payer de droit d’octroi.
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