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Critiques de Kent (19)
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Peine perdue

On l'a affirmé plusieurs fois sur Baz'art : Kent est un de nos artistes chouchous et ce n'est pas (seulement?) du au fait que l'homme est un lyonnais pur jus.



Il faut dire en effet que notre Kent est carrément né sur les pentes de la mythique Croix Rousse . Figurez vous que, plus tard que la semaine dernière, il a chanté les louanges du quartier et particulièrement du lycée Saint Exupéry ( un lycée situé juste en face de mon domicile, anecdote passionnante s'il en est) sur France Inter, au micro du non moins mythique Augustin Trappenard.



Non, ce qui nous touche vraiment avec cet artiste, c'est qu'il a beau être multi-casquettes ( musicien, dessinateur, romancier), tout ce qu'il touche se transforme en or : Kent témoigne en effet de tant de sérieux et de talent que quelque soit l'oeuvre qu'il crée, celle ci épate par sa maîtrise et sa cohérence, les oeuvres en question se répondant parfois les unes avec les autres.



Ainsi, quand, dans son morceau "L'heure des adieux" ( présent sur son dernier album "la grande illusion) , Kent annonce qu'après une disparition, "il y aura des larmes, il y en a toujours dans ces moments" , "Peine perdue", son nouveau roman raconte, au contraire, l'histoire d'un musicien qui se retrouve l'oeil et le coeur complètement sec, une fois confronté au deuil de la femme qui a partagé sa vie.



Alors que cette tragédie devrait totalement anéantir Vincent (claviériste et compositeur de profession, autant parler d'un milieu que l'auteur connait quand même un peu pour asseoir la crédibilité des situations), ce dernier se rend compte que le chagrin tant attendu n'arrive pas.



On voit ainsi que le titre "Peine perdue- qui aussi celui d'un célèbre roman d'Olivier Adam- sied parfaitement à ce beau livre car Vincent va passer une bonne partie de son temps à chercher en lui sa peine à la manière d'un objet qu'il aurait simplement égaré.



Forcé de se plonger dans ses souvenirs et livrer une introspection forcément douloureuse, Vincent va se rendre compte qu'il n'aimait plus sa femme et qu'il se sentait dépossédé de son vrai soi-même par celle ci, et par les compromissions que la vie de couple implique le plus souvent.



Tentant de se ré-approprier ce qu'il pense être sa vraie personnalité, et profitant de sa vie de musicien en tournée pour se confronter à soi même, Vincent va finalement se rendre compte que la réalité est plus complexe que ce qu'il pensait et que cette souffrance égarée pourrait bien se retrouver là ou il ne pensait pas la trouver.



"En tournée, chacun est ce qu'il veut, certains tombent le masque, d'autres s'en inventent, d'autres encore demeurent eux même."



L'occasion pour Kent, qui a toujours manifesté dans ses chansons et dans ses livres, une vraie inclinaison et une vraie tendresse pour les perdus et les résignés, de "faire la nique " à ce cynique qui s'est trompé sur ce qu'il pensait savoir de sa vie.



L'occasion également de nous offrir une ballade intérieure un peu désenchantée, mais qui a le mérite de n'être jamais nihiliste ni complétement désespérée - on n'est pas chez Houellebecq- sur l'usure du couple et la renaissance d'un être au coeur gelé.



Kent, qui a commencé au début des années 80 à écrire , un peu par hasard, sur proposition d'une jeune éditeur de polars, a eu bien fait de perseverer dans cette voie : avec "Peine perdue", en cet hiver littéraire particulièrement froid, le romancier nous livre un très beau roman qui réchauffe le coeur par sa justesse et son humanité...


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Peine perdue

Que faire quand l'amour n'est plus là ? Que faire de ce vide lorsque la personne censée être aimé n'est plus ? C'est d'un simple coup de téléphone que Vincent, musicien d'une cinquantaine d'années, apprend la mort de sa femme, Karen. Ce simple appel va bouleverser les certitudes de l'homme, qui réalise soudainement l'absence de chagrin. Parti sur les routes, scènes après scènes, le claviériste s'interroge sur cette absence de douleur, sur le couple formé avec Karen et l'ascendant de celle-ci, mais part également vers une retrouvaille intérieure. De ce bilan, Vincent remonte le fil d'une rencontre pour en faire de nouvelles, nostalgique d'un passé et d'une vie de liberté. Mais l'était-il vraiment ? C'est avec distance et retenue que Kent nous embarque dans les méandres de l'esprit de son personnage, prit entre l'étau de la mélancolie et des instants volés.



Depuis la mort brutale de sa femme Karen, star du street art, Vincent Delporte se penche avec minutie sur les souvenirs qui hantent son esprit. De cette perte sans douleur, le musicien en fait une introspection intérieure pour mieux s'interroger sur le couple qu'il formait et sur la place que chacun occupait. 



Ainsi, le claviériste et compositeur réalise la domination de sa femme dans leur couple, pose la question de la rivalité artistique sous-jacente, mais cherche avant tout à se réapproprier sa propre personnalité jusque-là bousculée depuis Karen. Ou quand le deuil devient une réaffirmation de soi. 



C'est donc à travers une tournée que Vincent renoue avec cette vie qu'il croyait perdue. Mais le temps est passé par là, les amis d'hier ne sont plus forcément ceux d'aujourd'hui et l'âge y faisant, les fantasmes et les jouissances n'ont plus la même saveur. De cette solitude intérieure menée par une douce amertume, Kent y dépeint avec honnêteté et réalisme une vie de musicien et fait de son personnage un homme confronté à l'illusion de ces certitudes. 



Désenchanté, ce roman un peu linéaire souffrant parfois d'un manque de rythme, séduit toutefois par d'intéressantes réflexions sur le couple et le rôle que chacun veut bien y jouer. Porté par une fin surprenante, ce roman est une jolie découverte littéraire ! Merci lecteurs.com pour la création de ces Explorateurs Littéraires et ainsi offrir cette jolie prose. 
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Peine perdue

Vincent, un musicien désabusé, talentueux, vient de perdre sa femme dans un accident de voiture. Bizarrement il ne ressent aucune tristesse et cherche cette "peine perdue" tout au long du récit. Une question se pose : Ne l'aimait-il plu ? Pour se protéger, il pense que Karen a régit sa vie, son environnement et même sa personnalité.... Est-ce une façon de faire son deuil ? Il se débarrasse de tous les meubles, vêtements et objets que son épouse avait choisis.

Un joli roman bien écrit du chanteur Kent, sous fond de musique rock. quelques retournements en fin de récit. Très agréable à lire...
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Dans la tête d'un chanteur

Parallèlement à l'écoute de son intégrale, j'ai prolongé le voyage avec Kent, artiste multicasquette ( il a notamment entre 1982 et 1986 abandonné la musique un temps pour se consacrer à la BD, dans lequel il connut un vrai succès) en dévorant son livre "Dans la tête d'un chanteur", paru il y a quelques mois chez Le Castor Astral) et qui reprend les chroniques qu'il a animées durant l'été 2013 sur France Inter.



Dans ce livre, comme d'ailleurs dans cette émission, Kent affiche un vrai souci de transparence et de transmission de son savoir aux gens toujours passionnés par le processus de la création en disséquant avec pas mal d' humour et d'humilité le processus de création d'une chanson, de l'écriture à la scène. vision générale du procédé de création en chanson. La "Chanson vue de l'intérieur, de la soute aux atours", comme il le proclame lui même pour un livre qui est avant tout une bien savoureuse promenade musicale et littéraire. où l'on croise aussi bien Bowie que Brel, Souchon et Ferré.



Un livre qui nous montre que si il est difficile de coller un adjectif sur Kent, il y en a un qui semble quand même bien le caractériser, c'est l'élégance, et ca tombe bien, il a repris récemment- et ce titre figure évidemment sur son intégrale- le magnifique titre de Jacques Brel "avec élégance".
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Peine perdue

Vincent a abandonné ses rêves de gloire pour se fondre dans la troupe des musiciens qui accompagnent les chanteurs dans leurs tournées. C’est au moment où il s’apprête à prendre la route qu’il apprend le décès de Karen qui a apparemment perdu le contrôle de sa mini et subi un choc mortel. Face au policier venu lui apprendre la nouvelle, il est sans réaction, dans une sidération qui l’étonne. Aimait-il vraiment Karen? N’a-t-il pas été plutôt le jouet d’une illusion? C’est dans un état second qu’il va vivre les jours qui suivent, y compris ceux des obsèques. Tandis que François, son beau-père, s’occupe de l’organisation et des formalités, il essaie de mettre un peu d’ordre dans leur appartement et dans l’atelier de Karen qui jouissait d’un statut réputé dans le milieu du street art. Lui qui aimait papillonner et changeait volontiers de partenaire avait fini par s’assagir dans les bras de Karen. A moins qu’il n’ait été phagocyté par cette femme qui avait besoin de lui pour ses performances artistiques, qui le considérait plutôt comme un collaborateur talentueux? Tout l’ameublement et la décoration portait sa trace. «S’il voulait effacer l’empreinte de Karen dans la maison, ce n’était pas de cartons ni de valises qu’il avait besoin, mais d’un conteneur. Il fallait virer tous les meubles et leurs contenus, les bibelots, les lampes, les lustres, les tableaux, les affiches; aussi démonter la cuisine, la salle de bains, les toilettes, enlever les carrelages, les parquets, gratter les peintures des murs; dans le jardin, déraciner toutes les plantes et les arbres. Il fallait encore embarquer sa propre garde-robe, du manteau d’hiver au slip qu’il portait, et ne laisser qu’une brassée de teeshirts de merchandising récupérés lors de tournées diverses. Karen s’était aussi occupée de l’habiller. Au fond, Vincent avait été un objet de déco pour elle…»

C’est sur les routes, avec les musiciens et au rythme des concerts qu’il va sonder sa personnalité et essayer de retrouver une liberté nouvelle. Aux côtés de Kevin Dornan, dont le succès va grandissant, il va se reconstruire. Mais le temps du sex, drugs and rock’n roll est aussi passé. Il va s’en rendre compte dans les bras de ses ex ou dans les rencontres d’un soir qui ne le satisfont plus.

L’heure du bilan et des jugements à l’emporte-pièce est venue. Il apprend ainsi que Karen avait envoyé des maquettes de sa musique à des maisons de disque et souhaitait relancer sa carrière qu’elle trouvait prometteuse. Au fil des jours, il lui faut réviser son jugement. Lors d’un voyage à New York, il aura l’occasion de tirer un trait sur le passé.

Mais Kent ne lâche pas son lecteur. Bien au contraire, il lui réserve un épilogue digne d’un thriller de haute volée et confirme ainsi ses talents d’écrivain.
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Peine perdue

Le titre est bien trouvé et se justifie dans une grande partie de ce roman écrit par ce soixantenaire connu pour sa collaboration à "Métal Hurlant", et surtout comme chanteur du groupe"Starshooter"(cela ne date pas d'hier).

Même si j'ai toujours quelques à priori pour les touche-à -tout, j'avoue avoir été conquise par ce roman. Je ne sais si c'est du vécu, ou une projection future ( je plaisante) mais la mauvaise foi -purement masculine- de Vincent, le personnage principal est jubilatoire.

Vincent est un musicien de groupe un peu sur le retour, il est marié à Karen, une artiste spécialisée dans les graffiti de rue.

La police lui apprend son décès, elle s'est tuée en voiture. Vincent ne réagit pas vite, et pour tout dire ne réagira pas dutout dans le sens où aucune once de chagrin ne le secoue, et ça dure! bref il a perdu sa peine. D'ailleurs , il en vient à se persuader que tout ce qui cloche dans sa vie est la faute de Karen.

Plus tard, dans la seconde partie, ayant repris les tournées et les frasques qui les accompagnent, il apprendra pourquoi il est de nouveau reconnu parmi ses pairs et un ultime coup de théatre( que j'avais vu venir)cloturea cette lecture.

Kent vient renconter ses lecteurs au Forum du Livre à Rennes le 2 mars et j'ai déjà retenu ma chaise.

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Le papa de Jonas

Dans Le papa de Jonas, l'auteur aborde le deuil, mais le deuil pour un tout-petit, ce qui est assez rarement traité. Après le décès de son père Jonas doit apprendre à vivre sans lui, apprendre à comprendre que son papa ne reviendra pas.

Le texte est poétique, très imagé et les illustrations douces, qui alternent scènes dans les îles et scènes de neige sont un très beau support à l'histoire.
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Des gens imparfaits

Un livre facile à lire, aux textes et dialogues pertinents, cinglants. Une histoire de vie dans notre société contemporaine. Un ancien taulard malmené par la vie... et par lui même. Un cynique qui fini par trouver l'amour et se remettre en question. Une reflexion sur le monde du travail quand on a 30 ans, sur la reinsertion et les histoires d'amour qui finissent mal... en général.
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Le papa de Jonas

Jonas vit avec ses parents sur une île tropicale. Un jour son père, qui est très malade, veut lui faire découvrir la neige. Il l'amène en montagne et meurt aux premiers flocons.

Jonas comprend que son papa ne reviendra pas, il apprendra à vivre avec l'absence.
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Des gens imparfaits

L'histoire, banale (un jeune Parisien ex-taulard jet-seteur sans joie et désabusé rencontre une Provinciale malheureuse en ménage, et tout ce qui s'en suit... pas inintéressant, au demeurant, mais un peu convenu quoique presque crédible), est racontée avec sensibilité mais sans sensiblerie, sans en faire des tonnes, ni psychologiser. Donc agréable, humain, sans prétention, plaisant. Le style est un bonheur, mélangeant avec fluidité à la fois un langage hyper moderne, voire parlé, et une forme de classicisme impeccable (et une parfaite concordance des temps ! C'est devenu si rare que j'ai savouré chaque imparfait du subjonctif, tellement mon oreille a l'habitude d'être malmenée sur ce plan avec les auteurs modernes). J'ai aimé ce mélange des genres, des styles, mélange vif et savoureux !



Sur le fond, j'ai retrouvé ce que j'aimais chez lui à chaque page, ce côté libre voire libertaire, la conscience sociale affirmée comme un pivot de la vie, un peu bravache aussi parfois sans jamais frôler le cynisme même si on sent la tentation, intimement bienveillant, entier, à la fois fougueux et réfléchi, et de la tendresse qui déborde de tous les côtés. Une montagne de contrastes et de contradictions, tout ce dont je rafole chez un homme !



En résumé : j'ai beaucoup aimé ce bouquin, d'une simplicité limpide, presque naïf, très idéalisé et idéaliste, et surtout tout en sensibilité et contrastes, à tous niveaux. Et plus le temps passe, plus il sera difficile de me faire penser un truc pas clair de cet homme, je crois bien...



(extraits et un autre avis en comm. sur mon blog)
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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Les nouilles froides

roman, enfin c'est un bien grand mot...

grande fan de Kent depuis presque 15 ans, je m'étais il y a des années gentiment laissée prendre par "les gens imparfaits"... mais ici il n'y a pas à dire, on est au summum de ce qu'il ne fallait pas faire : les personnages ne tiennent pas la route, l'histoire est abracadabrante, le tout mal écrit pour ne pas dire très mal écrit, en bref absolument rien d'intéressant... ce qui explique peut être pourquoi j'ai trouvé cette "oeuvre" chez noz à 30 centimes d'euro...

Productif peut être trop, l'auteur devrait prendre le temps... souffler.... car malheureusement côté albums aussi, la fatigue se fait sentir...
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Peine perdue

D’un coup, sèchement, par un simple appel, Vincent l’apprend : Karen est morte, Karen s’est tuée au volant. Singulièrement, ce qui aurait dû le démanteler sur place, l’annihiler, ne le touche qu’à peine. La mort de Karen n’ouvre pas un gouffre mais cerne les contours d’une absence : Vincent Delporte, claviériste et compositeur, amateur de Haydn, n’aimait plus sa femme, Karen, star du street art. (source : Le Dilettante)

J'ai beaucoup aimé ce livre, je ne connaissais pas la plume de Kent, plus connu comme chanteur. L'intrigue est bien menée. La douloureuse disparition d'un être et la facile acceptation du deuil par le personnage principal, qui sous le diktat d'une société respectueuse de ses morts, doit faire semblant d'être attristé, endeuillé. Mais la fin...
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Peine perdue

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Peine perdue

Vincent, musicien professionnel, perd sa femme Karen dans un accident de voiture. Le chagrin devrait l'anéantir : ce n'est pas le cas. La peine n'arrive pas, et Vincent se rend compte que, sans doute, il ne l'aimait plus. Il vide la maison de tous les objets lui appartenant, et se plonge dans son travail, tout en retraçant l'historire de leur relation pour tenter de comprendre ce qui a pu le mener à cette absence de sentiment. Tout en participant à la tournée d'un jeune chanteur, Vincent continue son introspection : il se rend compte qu'il vivait dans l'ombre de celle qui était une artiste reconnue dans le street art, et se met à lui vouer une rancune posthume quant à sa dépendance envers elle. Leur union relevait d'une sorte de mariage de raison, qui leur permettait à tous deux se s'associer pour des raisons professionnelles. "Il ne fut pas question d'amour entre eux", écrit le narrateur. Pourtant, l'amour était là, dans leur complicité artistique puisque Vincent avait composé des musiques illustrant les expositions de Karen, et que le couple avait des relations intimes semble-t-il satisfaisantes.



Oui mais voilà, Karen était connue, bien plus que son mari, qui se rend compte avec un certain effarement que sans elle, il n'est plus grand-chose, qu'il s'agisse du public, et de ses relations d'amitié bien maigres. La solution se dit-il, s'est de reprendre la route, de profiter des opportunités de rencontre lors des tournées. Mais Vincent n'est plus ce jeune homme fringuant qui emballait des filles à la sortie des concerts : c'est un rockeur vieilli que les jeunes femmes repoussent en se demandant ce qu'il leur veut. Cette double prise de conscience va conduire Vincent à un retournement de situation salvateur. Par ailleurs on ne peut s'empêcher de penser que, sous la plume de l'ancien Starshooter qui a dépassé la soixantaine, elle revêt une portée autobiographique. S'y mêlent des réflexions sur le milieu et la scène musicaux, sur les compromis nécessaires et les renoncements, que Kent a dû forcément connaître. L'ensemble n'est pas désagréable, si ce n'est sur le fond que le renversement de situation me paraît un peu précipité et moyennement plausible – mais il faut bien terminer l'histoire !



Quant à la forme, si je goûte les talents de Kent en tant que parolier, dont les chansons revêtent une qualité poétique indéniable (Je suis un kilomètre, La montée Bonafoux, et bien d'autres), je suis plus dubitative sur ses aptitudes que tant que romancier : il n'échappe pas à la facilité de certains aphorismes ("L'homme est un loup pour l'homme et la musique n'adoucit pas les lycanthropes", p.24), à la métaphore ménagère ("La vie était une savonnette qui lui glissait des mains", p.119), voire à la maladresse ou à la grandiloquence quand il écrit : "Le veuvage est un régime sec qui ternit le poil et ne ressuscite pas les morts" (p.47). Et puis, Kent est fâché avec l'emploi des temps : il a fait le choix d'écrire au passé. Soit. Le roman est pour l'essentiel rédigé à l'imparfait, ce qui donne au récit une impression de lourdeur, de répétition et de monotonie ; enfin et surtout, il mélange fréquemment passé-simple et passé-composé : "Les gens se sont mépris sur son chagrin. Ils vinrent le consoler et lui apporter leur soutien." (p.20) ; "Vincent s'est astreint à potasser des dossiers soporifiques en jargon administratif abscons. Il en profita pour mettre un terme à divers abonnements […]" (p.53). Il semble parfois oublier la concordance des temps et l'usage du plus-que-parfait : "Vincent ignorait ce qu'Ad pensait de Karen, tout comme Ad ignorait ce que Vincent a pu penser de Manon en son temps" (p.87).



Pourtant, il a parfois le verbe élégant : "Il n'avait même pas la satisfaction orgueilleuse du dandy baudelairien de ne jamais être étonné tout en éprouvant le plaisir de surprendre. Il était un blasé sans panache." (p.13). Je suis sûre qu'il gagnerait à écrire des nouvelles. Ou d'autres chansons.


Lien : http://usine-a-paroles.fr/
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Bienvenue au club

Ce porte-folio illustré par Kent contient les paroles de son disque intitulé "Bienvenue au club".
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Des gens imparfaits

C'est l'histoire de William et de sa rencontre avec Madeleine lors de l'enterrement d'un ami commun. William est un personnage assez torturé, qui doute et pose un regard cynique sur la société. Il a fait de la prison dans sa jeunesse et même s'il a été relâché sur un non-lieu, cela laisse des traces. Madeleine quant à elle, tient un restaurant à Annecy où elle est mariée à un homme plus âgé qui boit. De simple confident, William va se laisser séduire par cette femme au caractère plus affirmé qu'il ne l'aurait cru.




Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Colorless, tome 6

Et si les couleurs disparaissaient du monde ?

🩸🧪🧿🧪🩸

C’est bientôt le clap de fin pour la première série éditée par la maison d’édition Shiba. Je vous en avais parlé lors de sa sortie et depuis, je me prends chaque petit tome lors de sa publication. Le manga compte 7 tomes au Japon et si les infos que j’ai trouvées sont bonnes, on devrait avoir le dernier tome en début d’année 2024.



Dans ce tome, on sent déjà que les choses s’accélèrent. Pour rappel, l’histoire se déroule dans un monde où les couleurs ont disparu et où tous les êtres vivants ont subi une sorte de mutation qui a changé leurs apparences, les faisant ressembler à des sortes de monstres. On est aux côtés d’Avidya, un chercheur qui utilise des fragments de couleur qui ont subsistés. Il fait la rencontre de Tchié une jeune femme qui a encore l’apparence des humains d’autrefois. Depuis qu’ils sont ensemble, ils sont pourchassés par "L’Église" qui veut les utiliser dans ses expériences…



Plus la série avance, plus on découvre le monde corrompu dans lequel ils vivent et plus on se rend compte que malgré le fait que le monde ait régressé technologiquement parlant et qu’il y ait eu un changement d’apparence chez les humains, au fond tout est toujours pareil ! La nature humaine ne change pas et elle est loin d’être parfaite…



Au fil des pages, on va aussi apprendre à connaître nos héros qui sont des êtres à part…



Je sais que le dernier tome va se finir en apothéose et j’ai hâte de le lire. C’est une très belle série, aussi bien dans l’histoire, les dessins et aussi la mise en page avec les touches de couleurs ajoutées qui apportent un vrai plus. On croise les doigts pour un feu d’artifice de couleurs dans le dernier tome même si je ne pense pas que le monde d’avant reviendra…



🩸🧪🧿 🧪🩸
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Colorless, tome 5

Dans un effroyable incident fomenté par l'Église, une entité de couleur écarlate émerge, aspirant l'impuissant Covetess, et devenant le Dieu Chromatique. Incontrôlable, le monde attaque ce qui se trouve autour de lui. Il ne tient alors qu'à Avidya de l'arrêter, et ce dernier se jette dans une bataille risquée pour stopper ce dangereux colosse.
Lien : https://www.manga-news.com/i..
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Peine perdue

Dans son sixième roman, le chanteur livre un récit d'une grande fluidité avec une galerie de portraits vivants, loin des stéréotypes et des poncifs.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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