AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Libon (151)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Animal lecteur, tome 3 : On peut pas tout l..

3ème volet des histoires de ce libraire spécialisé dans la bande dessinée. C’est vrai, c’est un peu private joke, il faut suivre une peu ce qui se fait dans le monde de l’édition de bandes dessinées, mais c’est vraiment drôle. Moi, j’ai bien ri.
Commenter  J’apprécie          90
Les cavaliers de l'apocadispe - Tome 4 - en..

Les cavaliers de l'apocadispe reviennent pour de nouvelles aventures et une surtout qui se déroule sur une trentaine de pages. Les trois amis Ludo, Jé et Olive, vont encore de retrouver face à des situations où leur inconscience va les conduire.

C'est la première fois que je lis Les cavaliers de l'apocadispe et j'ai apprécié ces héros pas très futés qui arrivent toujours à se mettre dans des situations pas possibles. C'est amusant avec un rythme relevé et sans temps mort. On s'amuse de la naïveté des héros et de leurs idées loufoques pour s'extirper des situations dans lesquels ils se mettent, avec un succès souvent mitigé.

Le dessin est dans le même ton, rond, simple et naïf pour appuyer le ton de l'album. Les détails sont peu nombreux pour se focaliser sur l'action.

Un album drôle pour passer un bon moment sans prise de tête.
Commenter  J’apprécie          80
Les cavaliers de l'apocadispe, tome 1 : Maîtr..

Le dessin n'est pas super mais l'humour, très second degré, va crescendo et je me suis surprise plusieurs fois à rigoler toute seule ! Chaque épisode ne dépasse pas quatre pages et les personnages, tous des animaux (plus ou moins reconnaissables), sont truculents. Le trio est mené par un koala je-sais-tout qui a l'art de mettre ses camarades dans des situations délicates (voire dangereuses !) avec ses bonnes idées. Mais mon préféré c'est Jé qui passe son temps à se faire écrabouiller, le pauvre !.. Côté personnages secondaires, mention spéciale pour la flippante mamie confiture ("Elle fait des confitures avec des enfants!") et (son alter ego ?) papy rillettes, pour la sorcière foldingue de la forêt ("Elle t'a collé une malédiction! Tu vas avoir plein de dents qui te poussent partout !!") et la vieille maîtresse à la retraite qui fait une croisière en barque sur la rivière ("Elle peut pas aller bien loin sans rames").

Jouer au toboggan sur les rochers ("Bé... Pourquoi il s'est pas arrêté sur l'arbre?"), jouer au "foot des sorciers" avec des balais qui ne volent pas ("Je grimpe sur la branche, tu lances le ballon et je le rattrape en vol"), faire tomber son copain malade en car par la fenêtre en voulant lui faire prendre l'air, les jeunes héros enchaînent les bêtises plus ou moins volontairement. C'est basique mais ça fonctionne !
Lien : https://www.takalirsa.fr/les..
Commenter  J’apprécie          80
Animal lecteur, tome 2 : Il sort quand ?

Ma réaction vis a vis de ce livre ressemble beaucoup à sa couverture : les lecteurs de BD scotchés à la vitrine de la librairie pour acheter enfin le nouveau volume tant attendu. Moi c'est à mon retour de la médiathèque que parfois, je ne peux pas me retenir de me jeter sur certaines BD, et c'est le cas avec celle ci.

Pourtant c'est assez répétitif, et il faudrait que je ne lise que quelques pages chaque jour, pour bien apprécier. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas me retenir de dévorer le livre en une seule lecture.

Alors comme pour le tome un, parfois je me suis reconnu, parfois beaucoup moins. J'ai souris, j'ai gloussé, j'ai levé les aux ciels, et il me tarde mon prochain passage à la médiathèque pour emprunter le tome suivant.
Commenter  J’apprécie          80
Animal lecteur, Tome 1 : Ca va cartonner !

C'est le titre qui a retenu mon attention "animal lecteur"... je trouvais que ça me définissait assez bien.

J'ai d'abord été assez surprise par le format de l'objet : C'est presque la taille d'un demi-livre, qui aurait été coupé dans le sens de la longueur.

Et dès les premières planches, mini déception : ça ne parle que de lecteurs de BD (manga, comics, etc).

Mais finalement, l'ensemble est plutôt très amusant, et souvent assez vrai... malheureusement, je ne suis qu'une "jeune" lectrice de BD aussi je ne me reconnais pas forcément dans certaines situations... mais globalement, je pense que le propos peut être étendu à tous les lecteurs (de livres avec ou sans images).

A suivre donc avec grand plaisir

Commenter  J’apprécie          80
Animal lecteur, Tome 1 : Ca va cartonner !

Même si je ne lis pas que des BD, il faut bien reconnaître que dans notre famille, le genre est très bien représenter : les plusieurs centaines de BD de Papy, les collections des Pestouilles qui ne cessent de grandir, celles de mon homme qui se complétent, les miennes aussi et c'est sans compter mes manga. Donc on peut dire que nous sommes des serials lecteurs, collectionneurs Etc. En bref, des fous !

Oui, mais il semblerait bien que nous sommes pas les seuls dans ce cas sinon pourquoi créer une série comme celle-ci ? Initialement publiée dans Spirou, c'est comme souvent devenu une saga en version album. Le public a été trouvé.



Graphiquement, j'ai retrouvé un peu la patte de Sergio Salma, mais c'est surtout son humour imparable que j'ai apprécié. Sa façon bien à lui de nous raconter en peu de bulles et de cases beaucoup de choses.

Je me suis reconnue dans certains portraits et les autres membres de ma famille serial lecteurs aussi (oui, on se refile aussi nos lectures ! Au moins ça alimente nos discussions car on a beau être en prime des geeks, on n'oublie pas de beaucoup se parler).



Belle compilation des strips, qui donne envie de lire les tomes suivants. Pari gagné donc pour l'auteur (mais aussi l'éditeur) et plaisir à venir pour le lecteur (dans les prochains tomes).
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
Commenter  J’apprécie          80
Un petit pas pour l'homme, un croche-patte ..

Libon explore les inventions de l’humanité avec dérision et humour. C’est plutôt drôle même si j’avouerai que plusieurs gags m’ont laissé dubitatif. Mais il y a un peu de tout dans ces récits d’inventions : du caustique, un peu de vulgaire, de l’ironie, de l’absurde… avec les éditions Fluide Glacial on y trouve toujours son compte.

Par contre, n’espérez pas apprendre des éléments sur l’histoire de l’humanité car Libon ne s’appuie sur aucune information historique… et malgré l’avertissement : Tout ce qui n’est pas faux dans cet ouvrage est entièrement vrai !

Bref, une bande dessinée d’auto dérision (de l’humanité) plutôt drôle ; vous regarderez d’un autre œil les hommes préhistoriques, les scientifiques et les inventeurs…
Commenter  J’apprécie          70
Un petit pas pour l'homme, un croche-patte ..

Quand on lit en quatrième de couverture cette phrase : 'Tout ce qui n'est pas faux dans cet ouvrage est entièrement vrai !". Cela résume parfaitement tout ce qui va nous être proposé. On sait rien qu'en regardant la couverture et avec le titre, que l'on va avoir de l'humour bien gras et facile. Pas besoin de regarder l'éditeur pour se douter qu'il s'agit de Fluide Glaciale. Libon on le connaît par son dessin dans "Animal Lecteur' avec Sergio Salma au scénario. Donc il connaît et maîtrise les blagues courtes et efficaces. Son dessin est tout en rondeur, assez épais et très caricatural. C'est au combien nécessaire pour bien marquer que tout ce qui va être raconter sera complétement absurde. Cela débute avec la préhistoire jusqu'à la seconde moitié du XXème siècle. L'homme ne manque jamais d'imagination pour créer le pire et l'improbable. Alors pourquoi ne pas inventer le loufoque? Après tout, il y a du bien avoir des démarches complétement grotesques qui ont été volontairement retirées de l'Histoire. Si quelqu'un a pu vendre la tour Eiffel, on peut bien croire l'inimaginable. Et en plus, si cela permet de faire rire ou de se distraire pendant un moment, c'est déjà un niveau d'efficacité. L'avantage, c'est que l'on peut être un fatigué pour lire, il ne va pas trop vous inciter à travailler vos neurones. C'est léger et pas très marquant.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
Commenter  J’apprécie          70
Jacques, tome 2 : Jacques a plein d'amis

Aux militaires, policiers, vieux, journalistes, savants et autres spécimens comiques, on rajoute ici les écologistes, les poètes, les marins et encore bien d’autres, tous bien déjantés. Le lézard mutant qui marche sur deux pattes et qui parle continue son périple dans l’espoir de retourner chez sa mamie. C’est pas une mince affaire : situations rocambolesques, loufoques en tout genres. C’est drôle, frais et pétillant.
Commenter  J’apprécie          70
Animal lecteur, tome 6 : Un best-seller sin..

Voilà j'ai tout lu ce que ma médiathèque proposait sur cette série. Et ce 6ème tome m'a fait beaucoup de bien : c'était un petit divertissement au milieu de lectures un peu arides que je m'impose en ce moment.... et étrangement, même si ça reste toujours un peu répétitif, je m'amuse encore à ces lectures.

Commenter  J’apprécie          70
Animal lecteur, tome 3 : On peut pas tout l..

Et hop, voici le 3ème tome, avalé comme les deux premiers : telle une affamée en une seule fois : c'est toujours aussi efficace.

Alors j'ai aussi dans cette lecture découvert quelques subtilité du langage du lecteur de BD, en autre quand il parle d'une lecture segmentée en petit épisode. Une notion qui m'a beaucoup amusée, parce qu'il m'arrive de faire ce genre de remarque dans mes critiques mais pas du tout avec la même arrière pensée....

Aussi, je tiens à préciser que lorsque je dit qu'il est préférable de ne pas lire une BD en une seule fois, cela ne signifie pas - pour moi - qu'il s'agisse d'une lecture de chiottes !..
Commenter  J’apprécie          70
Les cavaliers de l'apocadispe - Tome 4 - en..

Ils sont très forts en bêtises ces trois gaillards, mais le pire, c’est quand ils essaient de réparer leurs bêtises ! Le dessin de Libon est très expressif et les couleurs sont intenses et saturées. Le style un peu grossier du trait donne un aspect improvisé, à l’image des bonnes idées des trois amis.

Le trio infernal va tenter de sécher les cours, trouver un porte-feuille, voler un téléphone portable, emprunter un ballon et se rendre en sortie scolaire au centre équestre… ils se retrouvent dans des situations cocasses, loufoques, burlesques et délirantes, ça dérape à chaque fois, une constante : leurs bonnes idées sont toujours de très mauvaises idées.

J’ai ri aux éclats, c’est vraiment très drôle, je ne me lasse pas de cet improbable trio.
Commenter  J’apprécie          60
Tralaland, tome 1

Déjanté, drôle, servi par le dessin coloré et burlesque de Libon, Tralaland, c’est une variante d’”Alice au Pays des Merveilles”. Benoït se retrouve brusquement dans un univers parallèle où il va rencontrer un loup un peu simplet qui s’appelle bisou et un savant fou dont la tête est transparente. Le propos semble enfantin, mais les inventions sont totalement délirantes, avec des pâquerettes qui rient, des frelons qui vous oblige à faire du tricot, des pirates sans bateau, mais avec une brouette rose… Une lecture sympathique et distrayante.
Commenter  J’apprécie          60
Animal lecteur, tome 3 : On peut pas tout l..

Qui est Animal Lecteur ?? Il est juste à côté du sommaire lorsque vous lisez le magazine Spirou.



Ce sont les histoires courtes d'un libraire de BD. Ces rêves, ces cauchemars, le client exigeant, la cliente indécise, l'amateur, le collectionneur....

On se demande presque s'il n'y a pas du vécue !!



Vous ne voyez toujours pas ?? C'est dommage.

Maintenant qu'il est édité en album (3 tomes) vous n'avez plus d'excuses ;-)
Commenter  J’apprécie          60
Jacques, tome 1 : Le petit lézard géant

A partir d'une idée toute simple et incongrue, Libon nous amène à nous interroger sur les rouages de notre société. Bien sûr, on n'est pas dans une thèse de philo, ce n'est pas un sujet du BAC façon "vous avez 3 heures", mais quand même ! Derrière le rire ou le sourire, au-delà de l'absurde, il y a autre chose.



L'action: suite à une expérience atomique militaire, un tout petit lézard devient un "petit lézard géant"... il est doté de la parole, marche et se met en mouvement vers la ville la plus proche. Là, il va désespérément essayer de comprendre notre mode de vie... Cela va de la télé à la pub, des céréales aux codes de la vie en société. Le tout est rythmé par une enquête de la police qui essaie de trouver le fauteur de trouble... et ponctué par l'intervention de l'armée pour tenter de couvrir leur bévue du début... Ce final est jouissif.



Personnellement, j'ai bien aimé. Le graphisme un peu "à l'arrache", le côté décalé, le politiquement incorrect et cette façon de remettre à plat les conventions de notre société. C'est fait avec douceur, humour et sans en avoir l'air. Cela m'a rappelé (bonheur ultime) le Concombre masqué (en moins déjanté quand même), c'est tout dire !
Commenter  J’apprécie          50
Animal lecteur, Tome 1 : Ca va cartonner !

Je ne suis pas réellement fan des bd d'humour avec des strips. Généralement, cela ne m'interresse guère. Le format de celle-ci est plutôt original et invite à la lecture. Par ailleurs, du même auteur, j'avais grandement apprécié son Jacques le petit lézard géant.



Là, on retrouve le même humour assez fin avec ses chutes plutôt marrante. J'ai passé un agréable moment à cette lecture légère et c'est ce qui compte finalement pour une bd de divertissement.



Le fan de bd est analysé sous toutes ses coutures. Il y a beaucoup de vrai dans ces situations racontées. La qualité est au rendez-vous et perdure même dans le second tome.



Il n'y a pas ce sentiment de répétition que l'on rencontre souvent dans ce genre. C'est alors une bonne surprise.
Commenter  J’apprécie          50
Jacques, tome 1 : Le petit lézard géant

Bigre que j'ai pensé quand j'ai vu le petit autocollant collé sur la bd qui clamait : "impitoyablement testé et approuvé par 300000 lecteurs de Spirou Hebdo". Il fallait que cela soit vraiment à la hauteur. Cela me paraissait un peu prétentieux.



Je ne suis pas généralement un lecteur de bd d'humour. Est-ce que celle-ci sort réellement du lot de la profusion actuelle ? La réponse est nettement positive dans la mesure où l'on se marre assez rapidement. J'ai été touché par la naïveté et la candeur qui se dégage de ce pauvre lézard atomisé. Sa relation avec la mamie est tellement touchante qu'on espère qu'il va la retrouver. Je suivrais avec plaisir les aventures de Jacques le petit lézard géant. J'espère seulement que la magie opérera à nouveau...



Ce fut le cas par la suite avec notamment la rencontre avec l'auteur lors d'un festival de bande dessinée à Strasbourg. C'est quelqu'un de très sympa à l'image de son petit lézard géant. Par ailleurs, il fourmille de projets. Pour le coup, je remonte ma note.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Commenter  J’apprécie          50
Les cavaliers de l'apocadispe, tome 1 : Maîtr..

Cette B.D anthropomorphique raconte les frasques d'une bande de gamins sous forme d'histoires de quelques planches chacune.



Je connaissais Libon en tant que scénariste pour avoir lu "Sophia libère Paris", réjouissante B.D un brin féministe. J'ai été moins enthousiasmée ici. J'ai trouvé ça moins abouti même si certaines histoires sont très réussies et m'ont fait rire. Par contre, d'autres m'ont laissée de marbre. C'est le défaut de ce genre d'ouvrages...



Le dessin n'est pas déplaisant, les petits héros ont des tronches marrantes, mais rien d'exceptionnel non plus.



J'ai passé un sympathique moment de lecture mais "les cavaliers de l'apocadispe" ne va pas me marquer durablement. Très anecdotique.



Commenter  J’apprécie          50
Les cavaliers de l'apocadispe, tome 1 : Maîtr..

Ce sont trois potes, trois garnements qui inventent des tours pendables plus vite que leur ombre, qui n'ont finalement que de mauvaises idées... mais qu'ils trouvent super bonnes quand ils les énoncent. Malheureusement leurs plans ne se terminent jamais comme ils le devraient.



Sur base d'une lecteur qui les marque, ces trois gamins qui préfèrent l'école buissonnière choisissent leur nom... ils seront les Cavaliers de l'Apocadispe... et que vogue la galère... et des galères, il y en a.



C'est drôle. Clairement. Le développement de chaque gag en 4 planches permet de gérer les effets, de faire monter la sauce et de créer des gags plus élaborés que le pipi-caca très conventionnel dans ce genre de BD.



Quant à maîtriser la situation... hum... les choses ne sont pas vraiment aussi simples, n'est-ce pas? J'aime qu'un plan se déroule sans accroc, disait Barracude dans L'Agence Tout Risque... Eh bien c'est pareil ici.
Commenter  J’apprécie          50
Animal lecteur, tome 3 : On peut pas tout l..

Ce tome fait suite à Animal lecteur, tome 2 : Il sort quand ? (2011) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il s'agit donc du troisième tome d'une série humoristique, constituant une compilation de gags en 1 bande verticale, chaque page comprenant 1 bande. Il se présente sous un format original : demi A4 vertical, avec des bandes verticales (par opposition à l'habitude des strips qui se présentent sous la forme d'une bande dans laquelle les cases se suivent à l'horizontal). Il est initialement paru en 2012, écrit par Sergio Salma, dessiné par Libon. Ce tome comprend 92 strips. Comme l'annonce le sticker sur la couverture, il commence par une introduction de Jean van Hamme, scénariste de séries comme Thorgal, Largo Winch, Les maîtres de l'orge, XIII. Comme le laisse le supposer la mention citant son nom, c'est le geste qui compte, car elle tient en 2 lignes.



Le personnage récurrent de ces strips est le Libraire. Son nom a été prononcé dans le tome précédent : Bernard Doux, libraire à BD Boutik. Il travaille souvent seul, parfois avec un employé ou avec un stagiaire. Il reçoit régulièrement de nouveaux arrivages, et il doit gérer le retour des invendus. Bien sûr il voit défiler différents types de lecteurs, pas forcément assez à son goût, mais parfois trop d'un certain type. Il donne des conseils de lecture. Il oriente le client vers une bande dessinée correspondant à ses désidératas. Il prend lui-même conseil auprès des représentants des maisons d'édition. Il doit faire face aux évolutions du métier, que ce soit les rééditions en intégrale, les séries dérivées, ou les produits sous licence.



Dans les premiers gags, il commence par utiliser l'avis négatif d'un père outragé par la vulgarité d'une BD, pour le transformer en argument de vente pour un lecteur avide de récits épicés. Il doit ensuite donner le change auprès d'un client pour lui faire l'article sur une bande dessinée qu'il n'a pas lue. Il est confronté au comportement d'un enfant venant prendre une bande dessinée et l'emmenant sans payer, comme il peut le faire avec un fichier sur internet. Il doit gérer le relationnel avec des publics aussi divers que les diffuseurs, les éditeurs, les distributeurs, le banquier et les clients. Il se laisse déborder par l'arrivage pléthorique des bandes dessinées à mettre en place en novembre en prévision des fêtes de fin d'année. Il accueille un client ayant décroché de la bande dessinée il y a 40 ans, et qui retrouve exactement les mêmes titres en rayon. Il essaye de soutenir un éditeur prenant conscience de la surproduction actuelle, de l'ordre de 5.000 titres par an. Etc.



En entamant ce troisième tome, le lecteur se demande s'il est vraiment possible que les auteurs se renouvellent assez pour éviter de se répéter, ou même une forme de routine autour des mêmes thèmes, centrés sur le nombre ingérable de nouveautés, les clients qui ne savent pas ce qu'ils veulent (ou qui le savent trop bien) et les trucs et astuces pour fourguer sa camelote. Il s'agit d'ailleurs d'un a priori assez paradoxal, parce que dans le même temps, il espère bien retrouver ces thèmes mettant en scène Bernard Doux, pour un effet de familiarité rassurante et réconfortante. Effectivement le pauvre libraire est envahi par les cartons de nouveautés en novembre, les auteurs mettant littéralement en scène un embouteillage de cartons devant la devanture de BD Boutik. Effectivement, les clients vont de l'individu entré par erreur et tenant un discours équivoque (il se plaint des effets de la vieillesse, et il cherchait en fait une pharmacie), à l'expert qui sait distinguer les manhwas des mangas, et les tebeo des stripverhalen. Pour autant, même avec ces thèmes déjà abordés, le lecteur ne ressent de redite, car Libon & Salma ont acquis assez de confiance en eux-mêmes pour s'aventurer sur le terrain du registre de comique absurde. Par exemple, Libon représente les cartons disposés comme dans un embouteillage ne pouvant plus avancer, et s'invectivant les uns les autres comme des automobilistes énervés. Pour pouvoir fourguer sa camelote, le Libraire se retrouve à jouer du violon à un client, ou encore grimé comme un clown, et même en train de faire du trapèze.



Au fil des 92 gags, le lecteur se rend compte que les auteurs abordent un nombre conséquent de sujets, et qu'ils sont diversifiés. Il ne s'agit pas uniquement de voir un client venir demander quelque chose d'impossible ou le Libraire essayer de faire acheter une bande dessinée improbable ou d'un intérêt limité. Ils abordent des sujets aussi divers et variés que les critères relatifs de la qualité d'une lecture en fonction de la personnalité du lecteur; la répétition des arguments de vente par des personnes qui n'ont pas lu un ouvrage, la génération du tout gratuit (= génération internet), la caractère indémodable des valeurs sûres (Tilleux, Franquin, Macherot, Alix & Lefranc, Blake & Mortimer), l'accélération des phénomènes de mode (une nouveauté chassée par une autre dans la journée), la précarisation des auteurs de BD, la starification (saint van Hamme priez pour nous), le décalage qu'il peut y avoir entre une œuvre et son auteur, la compulsion consumériste, les liseuses électroniques, la gadgetisation de la BD reléguée au stade de cadeau promotionnel, la quadrature du cercle pour un éditeur de BD tout public, les dédicaces en boutique, les études de marché. Les auteurs n'hésitent pas à évoquer des plaisirs rendus étrangement coupables (comme la lecture de BD aux toilettes), ou l'universalité thématique des Schtroumpfs.



Arrivé à la fin du quatre-vingt douzième gag, le lecteur garde à l'esprit les thématiques récurrentes, sans avoir l'impression qu'elles aient été matraquées ou utilisées jusqu'à l'écœurement, avec plutôt une impression (justifiée) de diversité. Par la force des choses, il s'est retrouvé dans le comportement de plusieurs clients, généralement différents en fonction de son âge. Il peut même porter un regard réflexif sur son positionnement, suivant qu'il reste avide de nouveautés et convaincu qu'il reste des continents entiers (de la BD) à explorer et que chaque semaine apporte son lot de découvertes, ou qu'il estime avoir fait le tour de la question et que 99% de la production n'est que redite, généralement de qualité inférieure. Il en arrive ainsi à se positionner entre ces 2 extrêmes. Il se reconnaît aussi dans l''attitude de l'acheteur potentiel en boutique, ne sachant pas quoi acheter face à la profusion de produits, ou au contraire allant droit au but. Il ne peut que sourire devant quelques comportements compulsifs, comme la soif de voir arriver le tome suivant d'une série. À chaque fois, Libon & Selma se montrent pertinents et incisifs, poussant la logique jusqu'au bout. C'est ainsi qu'un lecteur tient, dans ses mains, le tome 11 de la série Le curé des étoiles, le jour même de sa sortie et qu'il demande au Libraire quand sort le tome 12. Ils savent également inverser le point de vue, avec un auteur produisant à une vitesse prodigieuse, ce qui permet au Libraire de répondre à un autre client que le tome suivant devrait arriver en boutique d'ici une heure ou deux.



Comme dans le tome précédent, le lecteur a la bonne surprise de découvrir que malgré le format très contraint d'un gag en 4 ou 5 cases superposées verticalement, les auteurs réussissent à introduire de la variété visuelle. Libon continue de représenter les personnages de manière caricaturale, à commencer par le gros nez du libraire, mais les autres personnages ont également un nez déformé, et souvent avec des yeux plus gros que la normale et tout ronds. L'artiste peut ainsi exagérer les expressions du visage pour des effets comiques. Les personnages sont souvent représentés en plan taille, avec une réelle expressivité, soulignée par le mouvement de leurs mains ou de leurs bras, et l'inclinaison de leur tête. Libon représente également des personnages en pied en train de se déplacer, d'accomplir un mouvement, de manipuler un objet, et assez régulièrement en train d'interagir avec un accessoire ou un élément du décor. Il ne se produit donc pas d'effet de lassitude qu'il pourrait y a voir avec des personnages évoluant sur une scène avec uniquement un décor en toile de fond, avec lequel ils n'interagiraient pas.



En outre, Libon & Salma ont conçu plusieurs gags visuels, une demi-douzaine, qui attestent de leur capacité à raconter une blague avec une chute, sans l'aide de mot, ou avec une unique précision ou une unique réplique. Ils prennent soin de raconter chaque histoire autrement qu'avec seulement une suite de têtes en train de parler. Bien évidemment la majeure partie des gags (57 sur 92) se déroule dans le décor de la librairie BD Boutik. Mais au gré de leur fantaisie, les auteurs savent aussi emmener le lecteur dans la chambre d'un mourant, sur la scène d'un théâtre, dans une église, dans un monastère au moyen-âge, sur les créneaux d'un château fort, sur un banc dans un parc public, devant la vitrine de BD Boutik, dans un désert de western, etc. Ils évoquent aussi le temps d'une case Gaston Lagaffe, en un hommage sincère et émouvant à Franquin, avec Gaston s'étant aménagé un repère douillet au milieu des livres des archives du journal.



Le lecteur ressort de la lecture de troisième tome avec le sourire aux lèvres, l'impression d'avoir lu une vraie bande dessinée, le plaisir d'avoir exploré des thèmes évoquant sa passion nourris de la propre passion des auteurs, réconforté par la force de la vocation de Bernard Doux même quand il vante les mérites d'une bande dessinée qu'il n'a pas lue, ou quand il fait preuve de démagogie éhontée pour caser ses produits. Il ne peut qu'être sensible aux critiques adressées aux liseuses électroniques, surtout s'il est lui-même resté attaché au papier. Il s'est reconnu à moult reprises dans le comportement de tel ou tel client, avec quelques tendances obsessionnelles dans la pratique de sa passion pour la BD. Il constate que Libon & Salma font en sorte de ne pas rester en milieu confiné en situant une partie des gags en dehors de la librairie spécialisée, et en évoquant d'autres acteurs de l'industrie de la bande dessinée, les auteurs bien sûr, mais aussi les diffuseurs, les éditeurs, les distributeurs et les représentants. Bien sûr, il cautionne entièrement leur jugement de valeur sur le fait qu'acheter une BD en grande surface, c'est le mal. Enfin, il se demande s'il ne va pas lui aussi aller brûler un cierge en évoquant saint Van Hamme.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Libon (421)Voir plus

Quiz Voir plus

Les cavaliers de l'apocadispe.

Combien sont-ils dans le groupe?

5
4
3

3 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Les cavaliers de l'apocadispe, tome 1 : Maîtrisent la situation de LibonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}