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Critiques de Luvan (76)
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Agrapha

Cet objet-livre est une aventure littéraire profondément bouleversante. Cet OVNI est déconcertant, envoûtant et foudroyant de poésie. La recherche et la remise en question de l'écriture résonnent et vibrent avec des problématiques qui sont aujourd'hui au coeur de nos luttes et de notre vision du monde.

Merci luvan et merci La Volte pour cette découverte forte en émotions.
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CRU

Dans le sillage de Damasio, bon nombre de nouvelles voix ont pu se faire connaître pour leur approche expérimentale de la SF, déstructurant les phrases et les paragraphes, s’affranchissant le plus possible des tropes, mêlant leur récit à énormément de fantasy / fantastique / horreur, dans une veine qui n’est pas sans rappeler (toutes proportions gardées) China Miéville à l’outre-Manche, lui aussi d’ailleurs très porté sur les messages politiques de gauche radicale. Vous connaissez très sûrement Sabrina Calvo ; mais vous avez peut-être entendu parler de luvan (eh oui, sans majuscule alors que je déteste ça, ça fait vraiment titre de groupe de post-rock à deux balles). Ayant publié à un nombre impressionnant de maisons différentes, cette autrice a vu son premier recueil de nouvelles, CRU, se faire publier à la minuscule maison d’éditions Dystopia Workshop, qui nous livre là un superbe livre-objet, que ce soit pour sa solidité comme pour son graphisme, original tout en restant parfaitement lisible. Je l’avais acheté aux Intergalactiques d’il y a deux ans, par curiosité (et puis, soyons honnêtes, pour le prix). Or, si luvan écrit bel et bien de la SF, il me faudra plusieurs dizaines de pages pour comprendre que ce livre… n’en fait pas partie.

En effet, CRU se compose essentiellement de récits d’exploration et de fantastique voire de réalisme magique, et le long texte final, une novelette intitulée Le rapt, tient quant à lui du polar. Deux nouvelles laissent entendre qu’elles se passent dans le futur (dans l’une le Liban s’est effondré, dans l’autre le monde croule sous les guerres — notamment bactériologiques), mais comme aucun élément scientifique n’est développé de près ou de loin, il s’agit plutôt d’anticipation. Ce qui n’a rien de grave puisque la plupart des nouvelles peuvent ainsi nous emmener au cœur de l’un des pays fétiches de l’autrice : la Suède (et notamment sa partie lapone, dont le peuple indigène sami demeure bien trop méconnu sous nos latitudes). Difficile de critiquer ces textes individuellement tant ils forment un tout : d’une nouvelle à l’autre vous allez voir revenir les mêmes thématiques, la violence, la solitude, le froid, l’impression que le monde se désagrège autour de vous sans que vous puissiez rien y faire. On ne rigole pas franchement chez luvan / Luvan. Ça tombe bien : le monde n’a rien de bien rigolo.

L’érudition de l’autrice sur la géographie internationale est un des grands intérêts du recueil, et j’avoue avoir appris beaucoup de choses. Mais surtout, le travail d’ambiance est permis par une prosodie très travaillée, découpant des phrases en plein milieu, usant de majuscules, de sauts à la ligne, de points solitaires ou même de mots barrés plusieurs fois. Les textes les plus réussis sont ainsi les deux plus courts, car également les plus travaillés — ce qui les fait davantage se rapprocher du poème en prose que de la nouvelle. Luvan n’en fait jamais trop dans la ponctuation : ces trouvailles ne paraissent jamais gratuites, même si je n’ai pas compris le sens d’une ou deux d’entre elles (mais je crois que l’éditeur a aussi fait deux-trois coquilles 🤓).

Par contre, le recours systématique à l’ellipse, à la métaphore, au flash-back et à l’in medias res est beaucoup plus discutable : s’il permet de partager le sentiment de perdition des personnages, il rend certains textes opaques voire tout simplement imbitables. J’ai vu passer des avis de lecteurs disant : « On y comprend rien donc elle écrit trop bien » ; moi, je pense surtout qu’il y a un problème de clarté. Et ce problème culmine dans le très lent texte final, où je n’avais qu’une seule envie : que ça s’arrête enfin.

Bref, CRU est une jolie petite trouvaille, mais de là à parler d’un chef-d’œuvre, il y a un pas que je ne franchirai pas. Et même si vous connaissez mon amour pour La Horde du Contrevent, j’avoue me sentir toujours aussi hermétique face à la Damasiosphère : tantôt très frontale dans ses idées, tantôt sibylline dans sa forme, il s’agit d’une école littéraire qui, si elle est passionnante à analyser, reste somme toute bien moins ma came qu’une littérature plus classique, mais aussi plus universelle. Malgré tout, il y a des chances que je me décide à lire un jour Les Furtifs, car les retours et entretiens de l’auteur me laissent penser au final que le mélange Imaginaire débridé / littérature engagée sera mieux distillé que dans La Zone du Dehors, en raison des nombreuses utopies et bizarreries qu’on y croise en cours de route. Et puis bon, c’est pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Agrapha

MANUSCRIT ANCIEN - RELIGIEUSES - METALITTÉRATURE 





Résumé : Agrapha raconte l'histoire d'un groupe de religieuses par le biais d'un manuscrit apocryphe (l'est-il vraiment ?) du Xe siecle. Livre-objet métalitteraire, plongez dans les abîmes de cette traduction où émotions, Histoire, mysticismes linguistique, poésie et silence se mêlent.





Mon avis : 





Voici une lecture que je ne risque pas d'oublier, je vous présente aujourd'hui un coup de cœur et je sais déjà que mes mots ne rendront pas grâce au travail colossal de Luvan. D'emblée, je vous recommande vivement ce livre ! 





D'abord, ce livre est original par sa forme et sa mise en page car il est divisé en 4 parties et s'amuse avec l'objet livre : il y a le manuscrit, le cahier de la traductrice, la retranscription d'un parchemin et les notes de traduction. Ici, tout fait partie de l'histoire et contribue à sa richesse ! 





Ensuite, le travail de recherches réalisé par l'autrice est exceptionnel et riche. Au niveau linguistique, des termes anciens sont conservés, cela rend la lecture difficile mais tellement enrichissante et credible ! Le lecteur est poussé dans ses retranchements pour saisir le sens des non-dits et des termes anciens, touchant à certains moments le mysticisme. 





En outre, l'histoire est d'une grande qualité notamment grâce au style littéraire envoûtant de Luvan. Ce que l'on ne sait pas, ce que l'on ne voit pas, on le ressent : les émotions, la foi, la puissance de la nature, la sororité. Rien n'est évident et dans Agrapha le lecteur est invité à interpréter, à creuser pour comprendre les silences. J'ai souvent été déboussolée par ma lecture mais j'ai aussi sentie, au fil des pages, un lien avec ce livre : il me donnait des pistes mais je devais être une lectrice éveillée pour chercher plus loin. 





Enfin, ce que j'ai le plus aimé est l'omniprésence de la nature dans toute sa puissance : nourricière et dangereuse. Les descriptions et les interactions des religieuses avec la Terre est vraiment sublime. J'ai été transportée et plongée au coeur de ces temps et lieux anciens, agarée dans cette histoire comme la traductrice du manuscrit.



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TysT

J'aurais bien donné le titre de "pépite" à cet ouvrage.

Mais voilà, ça ne lui correspond pas, comme adjectif.

Une pépite, c'est dense, c'est lourd, c'est issu de la terre.

TysT n'est rien de tout ça.



TysT est fait du matériau dont sont faits les rêves. C'est aérien, ou aquatique ; les deux en même temps parfois. Le fil conducteur fait des tours et retours comme les rêves peuvent le faire. Il y a une logique, mais elle n'est valable que dans une partie du monde, car dans une autre partie, c'est une autre logique qui s'applique. Et c'est normal, c'est comme ça, et le rêveur le sait bien, même s'il ne sait pas d'où il le sait.



TysT est un magnifique objet, et c'est un magnifique voyage.

Je suis heureuse d'avoir eu la chance de le découvrir à la bibliothèque.

Je pense que j'en achèterai un, parce que comme un rêve, j'ai envie d'y revenir, parfois. De prendre mon temps, d'explorer une strate, la postface, le jeu de l'éveillée ou la playlyst.



Bref, j'ai adoré cette étrangeté.

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Agrapha

Une lecture aux textures singulières. Agrapha nous entraîne dans un Moyen-Âge de femmes, parmi des femmes saintes qui vivent en communauté isolée. Mais le roman nous entraîne dans un jeu de traductions, entre rêve et réalité. J’ai beaucoup aimé le mélange de langues dans le texte, qui donne aux écrits un rythme et une identité unique. C’est magnifiquement écrit, onirique et mystérieux, mais aussi difficilement descriptible. D’où le titre, Agrapha, ce qui ne s’écrit pas, qui n’est pas écrit ou qui ne doit pas être écrit. Les textes jouent beaucoup sur la multiplicité des sens, mais aussi sur les non-dits. Ce qui est visible à travers la forme, puisque le roman se plaît à retranscrire les matières des parchemins, joue avec les ratures, les réécritures, pour fournir un curieux objet, sur le fond comme sur la forme.




Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Susto



Tu vas restée saisie par les premières pages.

D'abord ça.

La beauté du texte. Les portraits humains au pinceau très fin. Le décor est flou, leurs traits sont précis, l'alliance du naif et de l'impressionnisme.

Impressionnée, tu l'es.

Tu ne pensais pas que l'on pouvait écrire si bien quand on écrit si fou.



Voici l'Antarctique déglacée.

Maintenant tempérée. S'y est refugiée une poignée de personnages. Ailleurs il ne reste rien. Parait-il. Pourtant chacun espère, se surprend à tendre l'oreille, à retenir son souffle. Et si. La vie. Encore.



Grimpée sur le dos du volcan Susto, cette population vit en hyper vigilance, bouffée par ses angoisses et ses sursauts.

Tu vas tous les croiser. Les lier.

Accepter les visions surréalistes et les images comme des flashes.

Les aimer.

En redemander.



Fresque libre aux multiples inspirations littéraires. Tu peux à peine definir ce livre, tant il est foisonnant. Aucun mot n'existe pour dire la poésie de cette écriture sans compromis, tranchante, presque expérimentale.



Un bijou d'audace et de talent.

Merci à celui qui l'a déposé dans cette boîte à livres.
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Au bal des actifs : Demain le travail

En soi, un livre peut comporter plusieurs forces, tout comme celui-ci qui possède en premier lieu la capacité à nous envoyer dans de multiples univers au gré des différentes nouvelles proposées. Il nous transporte dans des futurs proches ou lointains auxquels on aime s'attacher, se retrouvant souvent à la fin avec l'idée que "c'est déjà fini!" (ma faiblesse pour les nouvelles développées, la fin qui arrive trop vite par rapport à un roman ou une saga).



En second lieu, chacune de ces lectures, après nous avoir fait nous évader vers ces mondes potentiels, nous ramène de façon très terre à terre sur notre bonne vieille planète, nous amenant à réfléchir à nos pratiques et le futur conditionné par celles-ci.



Travailler est-il un droit, un devoir, une obligation, difficile à dire mais vous trouverez ici les pistes qui vous y feront réfléchir profondément.



Le genre de livre que je voudrais faire lire en classe sur une année scolaire à coup de quarts d'heure, le tout suivi de réflexions / argumentations de groupe.
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TysT

Attirée par une belle et énigmatique couverture et la promesse d'une écriture poétique, j'ai commencé TysT sans vraiment savoir dans quel univers j'allais m'échouer.



Je remercie Babelio et les éditions Scylla pour l'envoi de ce livre, accompagné de magnifiques cartes et marque-pages provenant de l'univers de TysT.



J'ai d'abord été surprise par le soin apporté à l'objet livre : de nombreuses illustrations ponctuent les pages et la typographie est originale. C'est très agréable, et cela rajoute un caractère assez ludique au livre.



Ma première plongée dans l'univers de Luvan est une réussite. J'ai beaucoup aimé découvrir le monde féérique créé par l'autrice et porté par une plume originale et poétique.



Ce roman est une véritable invitation au voyage dans l'imaginaire, une quête initiatique que le lecteur fait en même temps que le personnage.



Abandonnez-vous dans cet univers hypnotique et onirique... et vous passerez, comme moi, une expérience de lecture incroyable !



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TysT

Confinée, luvan s'est levée sur une étrange idée, a ouvert ses volets et laissé entrer les éléments déchainés. Elle a (re)bâTi des remparTs sur les fondations solides de son imaginaire enraciné dans le terreau des légendes bretonnes. Moi, j'ai été balayée et noyée. Aucune branche ou racine, aucune main de personnages auxquelles me raccrocher, aucune bouée ou pont de navire sur lesquels me hisser.

Insaisissable TysT. Une quête personnelle que seuls ceux qui ont trouvé la clé pourront décoder, les autres ne peuvent que se laisser aller au rythme folk des remous de ce récit décousu... on ne demande pas le sens de sa quête à quelqu'un...

Arpenter le GR34 de l'envers-monde de la Pointe du Raz pieds nus fait néanmoins littoralement du bien. TysT nous fait humer l'humus et les embruns, plisser des yeux sur les couleurs éclatantes de marée verte et noire, de bleu océan et bleu abyssal, écouter notre propre respiration, le silence aussi. Mais point de chut, on ne peut rester insensible aux fléaux qui menacent.

TysT c'est un roman de fantasy ingenrée au féminin, écolo, onirique, intemporel, qui respire le vivant post-apo et que j'appellerai FEMEN-VIF-GRÜN ou encore DIDROUZ-STRAT-HARP. Une invitation au voyage, « le dernier des quatre éléments avec l'eau, l'amour et la musique » lors duquel il est difficile de garder le cap, on dérive entre les strates des pays dormant, vif et veuf. Une quête solitaire aux frontières et en faërie, peuplée d'êtres loin des poncifs du genre. Une aventure solidaire illustrée par Stéphane Perser et Arnaud S. Maniak, complétée par Melville qui propose au lecteur une réécriture de cette quête personnelle avec Le jeu de l'éveillée en fin d'ouvrage – qui n'est pas sans rappeler Le Livre de Voyage de Bernard Werber – qui n'aura pas susciter mon éveil, moi une endormie en pays veuf. La playlist partagée par luvan aura, elle, titillé ma curiosité sans pour autant me plonger dans les profondeurs de son histoire toute particulière.

TysT c'est un objet d'art original, une peau sublime qui colle parfaitement à cette histoire unique en son genre... qui prend place au sommet d'un récif escarpé... et à sa maison d'édition répondant au nom de Scylla... Merci pour l'envoi de cet ouvrage mystérieux - avec un quatrième de couverture vierge de toute présentation -TysT est une expérience unique intéressante à découvrir.
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TysT

Le Petit Peuple a longtemps été mon intérêt spécifique. J'ai collectionné toute l'imagerie disponible, lu, visionné des films, réalisé des rituels et voyagé pour m'approcher de Leur monde… mais jamais je n'avais lu de texte qui retranscrive de façon aussi immersive l'ambiance féerique que j'avais tant cherchée. TysT m'a littéralement enchantée.

On y suis l'histoire d'une femme capable de traverser les frontières entre notre monde et les leurs. Il n'y a pas de quatrième de couverture dans ce livre, on ne sait pas à quoi s'attendre et tout est mystérieux ; le personnage principal lui-même ne sait pas tout, ne dit pas tout mais elle est le narrateur d'une histoire qu'elle souhaite transmettre aux humains, au lecteur qui tient le livre en particulier, un peu comme dans L'histoire sans fin de Michael Ende.

L'héroïne devra résoudre une quête qui nous interroge, lorsqu'on en comprend l'essence à l'approche de sa résolution, sur le sens et le fonctionnement de notre société. Son présent est un futur proche. L'essentiel se passe en Bretagne mais on voyage aussi au Japon, en Nouvelle-Zélande et dans des mondes « imaginaires » sublimes. On rencontre des êtres fantastiques, on est bouleversé par les sentiments qui lient les personnages, entre-eux ou à leurs souvenirs.

Les illustrations intérieures et la couverture en couleur de Stéphane Perger font de ce livre un objet merveilleux.

N'oubliez pas de programmer la playlist qu'on trouve à la page 217 avant de commencer votre voyage !

Le roman se poursuit par un atelier d'écriture solo dont je vais m'empresser de m'emparer pour prolonger mon incursion en Féérie.



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TysT

Et si le monde était composé de strates à travers lesquelles on pourrait voyager, muni de soga, des sortes d’ancres capables de nous ramener dans notre strate d’origine ? Et si ces strates étaient poreuses, et les créatures passant de l’une à l’autre à l’origine de nos contes et légendes ?
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Une série de nouvelles dans lesquelles les membres du Club de la Rue de Rome, écrivains et artistes, enquêtent sur des affaires surnaturelles. « L’autrice » entremêle réalité historique, vraies personnalités de l’époque et fantastique.



La première histoire est celle que j’ai trouvé la plus intéressante, elle avait une certaine poésie m’a-t-il semblé. Le plus gros point positif de ce livre est l’aspect féministe/dénonciation des violences physiques et psychologiques envers les femmes. Dans l’ensemble, les idées sont très originales, mais c’est aussi extrêmement glauque. La 2e nouvelle en particulier est écoeurante, même si elle dénonce catégoriquement certaines pratiques. Mon plus gros reproche est que j’ai trouvé l’ensemble très poussif. Le temps m’a semblé assez long malgré les bonnes idées.



Attention, ce n’est pas un livre pour les personnes sensibles ou les jeunes lecteurs.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Few of us

J’ai réceptionné ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique. J’avais déjà eu l’occasion d’entendre Luvan parler lors d’un événement organisé par La Volte à Strasbourg il y a 3 ans il le semble et elle m’avait intrigué et donné envie de la lire. D’où le choix de cette lecture.

Dans ce recueil de nouvelles, on trouve 3 temporalités différentes : pendant, après et plus tard. On pourrait dire que le thème central est la chute de la civilisation humaine , sur un fond teinté de sf assez souvent.

C’est un recueil très poétique, Luvan manie très bien la langue. Mais certains textes sont difficiles d’accès. Notamment la nouvelle ”Digression” (on comprend mieux quand on lit à la fin que cette nouvelle est une retranscription d’une improvisation radiophonique) .

Deux textes m’ont particulièrement marqués : ”Mahrem”, qui ouvre le recueil . il y est question d’humanitaires et de mines antipersonnel. Une entrée qui prend aux tripes. Puis ”Origin story” où il est questions de jeunes coincés dans un bunker pour se protéger de personnes qui les recherches, ambiance post-apo et claustrophobie garantie.

Les autres nouvelles ne m’ont pas particulièrement marquée. J’écris cette chronique 1 semaine après la fin de ma lecture à mon habitude, le remplacement de digérer, et je ne me souviens déjà plus de la plupart d’entre elles.

Je ne suis pas certaines que ce recueil puisse permettre de se faire un avis dur le travail de Luvan, il est grand temps que je m’attelle à la lecture de son roman Susto, pour me faire un avis plus représentatif.


Lien : https://leschasseusesdelivre..
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Few of us

Merci aux éditions Dystopia pour la réception de ce petit recueil de nouvelles à l'occasion d'une masse critique.



C'est une lecture un peu mitigée. Pour commencer, l'objet-livre est vraiment super joli. On sent que ça a été travaillé, tant au niveau de la couverture, mystérieuse que de la mise en page, très originale par endroits, avec même des textes à lire horizontalement, ce qui est vraiment une bonne idée. C'est toujours un plaisir de découvrir de nouvelles façons de créer un livre.



Malheureusement, j'ai eu en revanche beaucoup de mal avec les différentes nouvelles. Ce n'est pas que c'est mal écrit. C'est très bien écrit... Trop bien écrit en fait. L'auteur attache une grande importance à la stylistique de ses histoires, enchaînant métaphores sur métaphores, interprétation sur interprétation, si bien que, parfois, on perd le message principal de l'histoire. Il n'y a que quelques nouvelles qui m'ont vraiment touchée, Origin Story, et les trois nouvelles de la dernière partie, que je trouve beaucoup plus accessibles. C'est problématique sur un recueil de 16 nouvelles. Les autres ont des qualités également, mais ont un développement beaucoup trop confus. Pour plusieurs, je suivais bien au début, et puis tout se mélange soudainement, ou bien une seconde d'inattention et je ne comprends plus rien à ce que je lis. Ce recueil m'a plus frustrée qu'autre chose.



Le recueil s'adresse principalement au fans de poésie. On voyage beaucoup à travers le monde et dans différentes cultures. Il y a toujours un accent fantastique, science-fictionnel, mais la plupart du temps, j'étais juste les sourcils froncés à essayer de comprendre ce qui se dit, et je n'ai pas vraiment eu ce ressenti imaginaire.



En bref, un recueil joli, mais assez hors d'atteinte, que je ne recommande qu'aux personnes qui aiment le style bien avant le fond. Pour moi, c'est davantage un recueil d'exercices stylistiques que des nouvelles de SFFF, et je pense que ça aurait dû être vendu comme ça.



Je vous laisse vous faire votre propre avis ! Pour moi, c'est une impression mitigée.
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Few of us

Il y a plusieurs nouvelles que j'ai finies en pensant "je n'ai pas tout compris..." voire "ah, je n'ai rien compris".

Les nouvelles sont sombres, et souvent brutales. Ce combo n'est a priori pas ce que je préfère, et pourtant, j'ai aimé l'écriture riche et les histoires peu conventionnelles.



Une des nouvelles m'a percutée. Origin story, 10 pages, haletantes, qui m'ont marquées et dont l'écho résonne encore en moi plusieurs jours après avoir refermé le livre.



J'ai aussi beaucoup aimé la nouvelle Digression qui m'a intriguée et la dernière nouvelle du livre avec son format inhabituel et ses réflexions qui m'ont laissées songeuse.



Merci pour cette découverte Babelio et les éditions Dystopia dans le cadre d'une masse critique, cette lecture aura été étonnante et ne m'aura pas laissée insensible !
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Agrapha

« Agrapha » commence avec le topos un peu usé d’un manuscrit retrouvé, mais se transforme lentement en une expérience de lecture assez étrange. L’autrice joue durant toute la première partie avec le lecteur sur l’ambiguïté du statut du récit, donnant à son texte toutes les apparences de l’exégèse d’un manuscrit. Puis, petit à petit, le récit bascule dans un fantastique qui repose tout entier sur l’ellipse et le non-dit, mais également sur le formidable travail réalisé par l’éditeur autour des polices, de la mise en page, et même de l’impression de pages entièrement noires. Impossible de résumer l’histoire, ou même de dire sur quoi repose le charme des voix entremêlées, racontant un quotidien aussi banal qu’extra-ordinaire. Mais au terme de cette traversée, j’affirme que Luvan est une sorcière puissante, qui ensorcelle la littérature.
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TysT

Écrivaine et poétesse, luvan publie ses premiers textes en 2001. Dès 2002, sa nouvelle Trolleriet est nominée au prestigieux prix Merlin et en 2014, son recueil de nouvelles, CRU, reçoit le prix Bob Morane.



Tyst est une novella, dont la sortie est prévue pour le mois de décembre, publiée aux éditions Scylla.



Dans Tyst, luvan nous attache aux pas d'une certaine Sauda Le Du, musicienne de profession et éveillée de nature. Ici le monde est divisé en strates et Sauda fait partie de ces rares élus capables de passer d'un monde à l'autre : le pays dormant peuplé de simples humains et le pays vif considéré comme l'antre du petit peuple. On suit donc Sauda dans sa quête d'un monde meilleur affranchi de ses erreurs passées. Pour autant, atteindra-t-elle le noble but qu'elle s'est fixé ?



Quand on plonge dans Tyst, on se sent autant en terre inconnue qu'en territoire familier. En nous parlant de pays dormant ou vif, d'éveillés et de nœuds, luvan redéfinit les racines de ce merveilleux qui nourrissent les contes et les mythes depuis la nuit des temps. Tyst prend cadre dans cette Bretagne millénaire, bercée par des légendes intemporelles. Retour aux sources pour luvan qui a souhaité, à travers son récit, rendre hommage à la fantasy, mais aussi pour son personnage principal qui rentre chez elle après des années d'errance. Entre ces lignes, Sauda Le Du incarne la figure de la ménestrelle transmettant des histoires par le chant qui lui confère également le pouvoir de voir et de communiquer avec le monde invisible. A sa suite, on plonge ainsi au fond de l'océan à la découverte des abysses et des créatures qui les occupent et on parcourt des forêts enchantées pour y récolter tous ses secrets.



Sous la plume de luvan, Tyst nous dévoile par soubresauts un univers féerique, à travers le récit décousu de son personnage principal.



Il est vrai que le style employé et la construction du récit peuvent vite dérouter le lecteur. Mais lorsque l'on s'est habitué à l'écriture de luvan, on se laisse finalement emporté par la poésie de cette remarquable conteuse.



Tyst est davantage un récit contemplatif qui exhale une certaine quiétude, notamment en pays vif. On se laisse envoûter par l'harmonie des lieux qui contrastent sérieusement avec le sentiment d'urgence que le pays dormant fait naître.



Ode à la nature, luvan argumente aussi son propos autour de la question écologique en pointant les comportements destructeurs. En effet, Tyst endosse les oripeaux du roman post-apocalyptique en pointant ici le spectre d'une troisième guerre et une extraction délétère des ressources.



Ainsi, par l'entremise du merveilleux, luvan signe une fantasy engagée qui souscrit pleinement à une préoccupation actuelle de plus en plus prégnante.



Tyst est un texte qui ne manque pas de singularité, ne serait-ce que par ce choix de mettre à l'honneur un personnage principal âgé d'une cinquantaine d'années. Voilà qui change radicalement des jeunes héros ou héroïnes habituels qui voient dans leur aventure, l'occasion de mener à bien leur apprentissage. Pourtant, Sauda Le Du va être, elle aussi, rattrapée par sa quête d'identité car le but qu'elle s'est assignée va continuellement la ramener à s'interroger sur ses propres origines et sur son passé.



L'autrice revisite donc à sa manière les principes fondateurs de la littérature fantasy pour nous livrer un récit aussi captivant que déconcertant.



En somme, on s'attache à cette musicienne atypique et à ses compagnes de voyage qui nous ouvrent les portes de l'invisible pour nous aider à écrire les contours d'un futur plus désirable.



Dans Tyst, luvan expérimente, à travers ses protagonistes, un panel d'émotions passant de l'amour à la nostalgie. On est touchés par la justesse des mots qui font résonner la corde sensible de notre âme... suite sur Fantasy à la Carte.




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Splines

Au gré de ses (nombreux) voyages, luvan a récolté des images, des histoires, des noms, des impressions. Elle les met en mots, en voix, dans ce recueil hypnotisant, tantôt baigné d’histoire, tantôt plongé dans le fantastique ou la SF. Vingt-neuf nouvelles pour s’égarer avec l’autrice très près de chez soi ou de l’autre côté du monde.



Je ne connaissais luvan que de nom, aperçu au détour d’une page, d’un blog. J’avais imaginé quelqu’une de prête à faire exploser les limites de la langue, de la narration. Quelqu’une capable de jouer avec les codes, de se jouer de la réalité et des habitudes. Splines a répondu à mes attentes.



Commençons par le titre. J’ai découvert (décidément, que de découvertes avec cet ouvrage) qu’une spline désigne un morceau souple de bois destiné à permettre de tracer des contours. En mathématiques, c’est une méthode utilisée également pour les dessins. Je n’irai pas plus loin car j’en suis incapable : l’interpolation polynomiale dépasse, et de loin, mes compétences. Par contre, l’idée de tour, détour m’a semblé présente dans certaines nouvelles. Mais ce titre de « spline » m’a fait également aussitôt penser, et ce n’est sans doute pas innocent, au « spleen » de Baudelaire. D’ailleurs, j’ai trouvé cette teinte assez mélancolique dans nombre de textes de ce recueil. Et souvent, on a l’impression de se trouver devant des poèmes en prose tant le rythme et le choix des mots est particulier, éveillant des images avant de s’ouvrir au sens.



Mais rien de tout cela n’est laissé au hasard. luvan organise ses textes selon une géographie et une géométrie précises. Comme on peut le voir dans les annexes proposées en fin de volume. Tout est relié à un centre, le 0 (zéro), titre de la dernière nouvelle. Sans parler des liens logiques évoqués, schématisés par des symboles : tel texte insiste sur les conséquences, tel autre sur les causes. Cela peut paraître abscons, énoncé ainsi, mais devant l’objet-livre, cela devient évident, tant la mise en page et les annexes le rendent clair. Si vous voulez une lecture plus précise et par quelqu’un qui maitrise les tenants et les aboutissants des catégories utilisées par luvan, allez voir la critique de l’ami Weirdaholic. Son érudition m’impressionne à chaque lecture et après la lecture de sa chronique, j’ai aperçu certains éléments qui m’ont manqué pour profiter davantage des textes de luvan. Cependant, malgré cette carence de ma part, j’ai apprécié la plupart des nouvelles de ce recueil, sans doute davantage par les sentiments éveillés par les mots, les associations, le rythme que par la compréhension pleine et entière des enjeux.



Comme je le disais en introduction, l’autrice part d’éléments, de sensations, d’images grappillées lors de voyages : de Prague à Saint-Étienne, de Galway à Berlin, de Prague à Hiroshima. Ce recueil est vaste, malgré la petite taille des nouvelles. Je ne vais donc pas parler de toutes, mais évoquer ce que j’en ai retenu. Je garde des images de passages entre des mondes différents, opposés : le haut / le bas comme dans « Marée », l’extérieur / l’intérieur comme dans « Vous qui entrez » par exemple. Des passages souvent douloureux, dangereux, dont on ne sait pas bien ce qu’ils nous réservent. Parfois peuplés d’autres, un peu comme nous. Parfois peuplés de monstres, ou en tout cas d’êtres différents. Avec aussi des disparitions massives de populations : « Lazare ».



Je retiens aussi des moments d’histoire, où le passé est évoqué. Passé plutôt douloureux, qu’on tait et qui resurgit, de façon impromptue : dans « Chambre noire », un camp nazi apparaît dans la forêt, avec ses échos de prisonnières ; dans « Sophie », c’est la mémoire de deux jeunes gens qui ont contesté l’ordre dictatorial au péril de leur vie ; « L’automne à nos portes » évoque la résistance et la lâcheté de la collaboration avec l’ennemi. Souvent, luvan morcelle ses récits entre différents personnages (pas mal de textes sont construits avec des narrations en parallèle, d’un paragraphe à l’autre), ménageant le suspens, multipliant les points de vue et donc renforçant l’attention de son lecteur.



Surtout, je me rappelle une galerie de noms que j’ignorais pour la plupart mais qui appartiennent à des gens ayant réellement existé. Des artistes le plus souvent. Manière de faire revivre certaines figures. Mais, surtout, de les relier pour montrer que l’art est essentiel, au centre de tout. Comme dans le texte final « 0 », pour lequel il me manquait des connaissances (Wittgenstein, je connais le nom, mais pas les travaux et j’ai dû passer à côté d’une dimension de cette nouvelle), mais dont j’ai sorti des noms d’artistes, j’ai découvert des performances, des idées. Et, grâce à la magie d’internet (si, si), je suis allé voir leur travail. Ouverture culturelle extraordinaire.



Pour illustrer, pour ponctuer, pour renforcer ces textes, luvan a fait appel à Nacha Vollenweider et à son pinceau épais et noir. Ses illustrations apportent un point d’orgue à certaines des nouvelles, les explicitant parfois, les prolongeant souvent. Certaines m’ont touché, d’autres m’ont laissé indifférent, mais l’alliance est intéressante. J’aime ces dialogues instaurés. Cela permet d’apporter une autre dimension, des moyens supplémentaires de s’évader, de réfléchir.



Et pour terminer le recueil, sur des pages grisées, apparaît « Dévoyée », un jeu de rôle topographique de luvan et Léo Henry. Avec des règles, claires, et un exemple de partie retranscrit. Intéressant jeu d’esprit que je me réserve la possibilité de tenter un jour ou l’autre si je trouve un.e partenaire adéquat.e.



Splines a été pour moi une lecture déstabilisante (même si je m’y attendais), mais incroyablement stimulante. D’abord par la beauté de ses textes : je me suis perdu dans des phrases, dans des images. Ensuite par les personnages et les lieux évoqués : luvan sait les faire sortir de terre, du passé, de ruines et soudain, ils sont là. Expérience enrichissante et fascinante, même si j’en ai sans doute manqué une partie.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Splines

Extrait de ma chronique :



"Comme Rimbaud, qui réclamait des formes nouvelles pour décrire l'inconnu, ou comme Antoine Volodine, qui après avoir théorisé les entrevoûtes dans Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze les mettait en pratique dans les narrats Des anges mineurs, luvan invente, avec Splines, un nouveau format, aussi adapté à nos temps eschatologiques que le post-apo.





Primitivement, une spline est un ruban de matière souple (bois ou caoutchouc), utilisé pour tracer des lignes harmonieuses (autrement dit courbes) entre plusieurs points ; par métaphore, c'est une méthode d'interpolation numérique qui consiste à relier un ensemble de points par des courbes, en les prenant deux par deux ; par métaphore encore, c'est, dans l'esprit de luvan, une méthode d'extrapolation géographique, qui permet d'approcher au mieux l'essence d'un lieu à l'aide de simples mots."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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TysT

Ecrit par Luvan, une autrice que je découvre à cette occasion, TysT est un roman court et atypique, voir déroutant, dont il est très difficile de résumer l'intrigue.



Il est narré par Sauda, une femme ayant la 50aine, qui va nous raconter ses voyages entre pays vif et pays dormant. Entre notre monde terre à terre, pris dans les luttes de domination et un monde presque onirique, dont la substance s'abreuve aux contes et légendes de Bretagne notamment.



Au long de ses voyages, une quête se présente à elle, des rencontres parsèment sa route, et une récompense l'attend au bout du chemin.



Difficile d'en dire plus sans gâcher l’expérience qu'est TysT. Car ce roman, plus que son intrigue est, à la manière du voyage de l'héroïne, un voyage en soit. Un voyage poétique et bouleversant qui évoque le monde et ses lutte. Une quête initiatique qui montre qu'à tout âge on est traversé par nos rencontres, on apprend du monde, et on peut encore et toujours lutter pour le rendre plus désirable.



TysT est envoutant, par la langue, par sa construction, par la manière qu'il a de piocher dans une sorte d'inconscient collectif de légendes et de mythologie qui nous parle au-delà des mots.



C'est un roman spécial, beau et riche, difficile à raconter mais qu'il est important d'expérimenter.



On notera aussi que le roman est parsemé de nombreuses illustration de Stéphane Perger (qui réalise aussi la superbe couverture) qui participe grandement à rendre l'envoutante atmosphère du récit.
Lien : https://imaginelec.blogspot...
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