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Citations de Pierre de Marivaux (576)


Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres.
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Pierre de Marivaux
Je n'aurais point le courage d'être heureux à tes dépens.

(LA COLONIE).
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Pierre de Marivaux
Bien écouter, c'est presque répondre.
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TRIVELIN : Quand nos pères, irrités de la cruauté de leurs maîtres, quittèrent la Grèce et vinrent s'établir ici, dans le ressentiment des outrages qu'ils avaient reçus de leurs patrons, la première loi qu'ils y firent fut d'ôter la vie à tous les maîtres que le hasard ou le naufrage conduirait dans leur île, et conséquemment de rendre la liberté à tous les esclaves : la vengeance avait dicté cette loi ; vingt ans après la raison l'abolit, et en dicta une plus douce. Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons ; ce n'est plus votre vie que nous poursuivons, c'est la barbarie de vos cœurs que nous voulons détruire ; nous vous jetons dans l'esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu'on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été. Votre esclavage, ou plutôt votre cours d'humanité, dure trois ans, au bout desquels on vous renvoie, si vos maîtres sont contents de vos progrès ; et si vous ne devenez pas meilleurs, nous vous retenons par charité pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire encore ailleurs ; et par bonté pour vous, nous vous marions avec une de nos citoyennes. Ce sont là nos lois à cet égard, mettez à profit leur rigueur salutaire. Remerciez le sort qui vous conduit ici ; il vous remet en nos mains durs, injustes et superbes ; vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains ; c'est-à-dire, humains, raisonnables et généreux pour toute votre vie.

Scène 2.
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HERMIANE : La première inconstance ou la première infidélité n'a pu commencer que par quelqu'un d'assez hardi pour ne rougir de rien. Oh ! comment veut-on que les femmes, avec la pudeur et la timidité naturelles qu'elles avaient, et qu'elles ont encore depuis que le monde et sa corruption durent, comment veut-on qu'elles soient tombées les premières dans des vices de cœur qui demandent autant d'audace, autant de libertinage de sentiment, autant d'effronterie que ceux dont nous parlons ? Cela n'est pas croyable.

Scène 1.
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ÉRASTE : Mais, dis-moi, cette comédie dont tu nous régales, est-elle divertissante ? Tu as de l’esprit ; mais en as-tu assez pour avoir fait quelque chose de passable ?
MERLIN : Du passable, monsieur ? Non, il n’est pas de mon ressort. Les génies comme le mien ne connaissent pas le médiocre ; tout ce qu’ils font est charmant ou détestable ; j’excelle ou je tombe, il n’y a jamais de milieu.

Scène I.
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Dans le pays d'Athènes j'étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là ;
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L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable ; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes ; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent.

La Colonie, Scène 9.
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MADAME SORBIN : Quoi, mon mari, vous allez faire des lois ?
MONSIEUR SORBIN : Hélas, c'est ce qui se publie, et ce qui me donne un grand souci.
MADAME SORBIN : Pourquoi, Monsieur Sorbin ? Quoique vous soyez massif et d'un naturel un peu lourd, je vous ai toujours connu un très bon gros jugement qui viendra fort bien dans cette affaire-ci ; et puis je me persuade que ces messieurs auront le bon esprit de demander des femmes pour les assister, comme de raison.
MONSIEUR SORBIN : Ah ! tais-toi avec tes femmes, il est bien question de rire !

LA COLONIE, Scène 2.
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DORANTE : Pourquoi faudrait-il que vous le sussiez, Monsieur ?

Acte III, Scène 2.
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Pierre de Marivaux
« C'est la beauté, la douceur, l'enjouement même, il n'y a pas jusqu'à leur physionomie qui ne soit garante de toutes les bonnes qualités qu'on leur trouve [...] Oui, fiez vous y à cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après pour laisser place à un visage sombre, brutal, farouche, qui devient l'effroi de toute une maison. »

Le Jeu de l’Amour et du Hasard (1730). Acte I scène 1.
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CARISE : Je vous retrouve inquiète, ce me semble, qu’avez-vous ?
MESROU : Elle a même les yeux plus attendris qu’à l’ordinaire.
ÉGLÉ : C’est qu’il y a une grande nouvelle ; vous croyez que nous ne sommes que trois, je vous avertis que nous sommes quatre ; j’ai fait l’acquisition d’un objet qui me tenait la main tout à l’heure.
CARISE : Qui vous tenait la main, Églé ? Eh, que n’avez-vous appelé à votre secours ?
ÉGLÉ : Du secours contre quoi ? Contre le plaisir qu’il me faisait ? J’étais bien aise qu’il me la tînt, il me la tenait par ma permission, il la baisait tant qu’il pouvait, et ne l’aurais pas plus tôt rappelé qu’il me la baisera encore pour mon plaisir et pour le sien.
MESROU : Je sais qui c’est, je crois même l’avoir entrevu qui se retirait ; cet objet s’appelle un homme, c’est Azor, nous le connaissons.

LA DISPUTE, Scène V.
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LISETTE : Inventons, s'il le faut ; mentons : peut-être même nous en épargneront-ils la peine.
FRONTIN : Oh ! je ne me soucie pas de cette épargne-là. Je mens fort aisément, cela ne me coûte rien.
LISETTE : C'est-à-dire que vous êtes né menteur ; chacun a ses talents.

LES SINCÈRES, Scène I.
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CARISE : Mais il y a une chose à observer, si vous voulez vous aimer toujours.
ÉGLÉ : Oui, je comprends, c’est d’être toujours ensemble.
CARISE : Au contraire, c’est qu’il faut de temps en temps vous priver du plaisir de vous voir.
ÉGLÉ (étonnée.) : Comment ?
AZOR (étonné.) : Quoi ?
CARISE : Oui, vous dis-je, sans quoi ce plaisir diminuerait, et vous deviendrait indifférent.
ÉGLÉ (riant.) : Indifférent, indifférent, mon Azor ! Ah ! Ah ! Ah !… La plaisante pensée !
AZOR (riant.) : Comme elle s’y entend !
MESROU : N’en riez pas, elle vous donne un très bon conseil; ce n’est qu’en pratiquant ce qu’elle vous dit là, et qu’en nous séparant quelques fois, que nous continuons de nous aimer, Carise et moi.
ÉGLÉ : Vraiment, je le crois bien, cela peut vous être bon à vous autres qui êtes tous deux si noirs, et qui avez dû vous enfuir de peur la première fois que vous vous êtes vus.
AZOR : Tout ce que vous avez pu faire, c’est de vous supporter l’un l’autre.
ÉGLÉ : Et vous seriez bientôt rebutés de vous voir si vous ne vous quittiez jamais, car vous n’avez rien de beau à vous montrer ; moi, qui vous aime, par exemple, quand je ne vous vois pas, je me passe de vous, je n’ai pas besoin de votre présence, pourquoi ? C’est que vous ne me charmez pas ; au lieu que nous nous charmons, Azor et moi ; il est si beau, moi si admirable, si attrayante, que nous nous ravissons en nous contemplant.

LA DISPUTE, Scène VI.
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Eglé : Eh bien ! Il n’à qu’à me plaire davantage ; car s’il est question d’être aimée, je suis bien aise de l’être, je le déclare, et au lieu d’un camarade, en eût-il cent, je voudrais qu’ils m’aimassent tous ; c’est mon plaisir ; il veut que ma beauté soit pour lui tout seul, et moi je prétends qu’elle soit pour tout le monde.
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LA MARQUISE : La sotte chose que l'humanité ! qu'elle est ridicule ! que de vanité ! que de duperies ! que de petitesse ! et tout cela, faute de sincérité de part et d'autre.

LES SINCÈRES, Scène IV.
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SILVIA: Monsieur un tel a l'air d'un galant homme, d'un homme bien raisonnable, disait-on tous les jours d'Ergaste. - Aussi l'est-il, répondait-on ; je l'ai répondu moi-même ; sa physionomie ne vous ment pas d'un mot. Oui, fiez-vous-y à cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après, pour faire place à un visage sombre, brutal, farouche, qui devient l'effroi de toute une maison ! Ergaste s'est marié ; sa femme, ses enfants, son domestique, ne lui connaissent encore que ce visage-là, pendant qu'il promène partout ailleurs cette physionomie si aimable que nous lui voyons, et qui n'est qu'un masque qu'il prend au sortir de chez lui.
(Acte I, scène 1)
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Pierre de Marivaux
Quand une fois l'imagination est en train, malheur à l'esprit qu'elle gouverne.
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Je n'ai fait qu'une faute, c'est de n'être pas parti dès que je t'ai vue.
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MONSIEUR ORGON: Eh bien, que vous importe ? S'il vous aime tant, qu'il vous épouse !
LISETTE: Quoi ! vous ne l'en empêcheriez pas ?
MONSIEUR ORGON: Non, foi d'homme d'honneur, si tu le mènes jusque-là.
LISETTE: Monsieur, prenez-y garde. Jusqu'ici je n'ai pas aidé à mes appas, je les ai laissés faire tout seuls, j'ai ménagé sa tête ; si je m'en mêle, je la renverse ; il n'y aura plus de remède.
MONSIEUR ORGON: Renverse, ravage, brûle, enfin épouse ; je te le permets, si tu le peux.
(Acte II, scène 1)
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