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Critiques de Séra (72)
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L'Eau et la Terre

Une publicité récente a attiré mon attention sur la sortie d’un nouveau volume racontant la tragédie cambodgienne d’un auteur Séra dont je n’avais pas encore croisé la route.

« Impasse et rouge » raconte l’histoire du Cambodge entre 1970 et 1975.

Ma bibliothèque proposait la seconde partie « l’eau et la terre » couvrant la période 1975-1979.

Le roman graphique nous balance dans ce qui s’appelait encore le Cambodge qui allait devenir d'un coup le "Kampuchea démocratique" sous le régime de l'Angkar.

Nous serons au fil des pages des observateurs de la longue errance imposée à un peuple qui n’avait pas d’autre choix que d’attendre la mort comme une délivrance !

Des personnages qui se retrouvent toujours très étonnés d’être encore en vie et capables de faire ce qu’on leur ordonne de faire … c’est le prix de la survie !

Pas de scènes gores, tout est suggéré et éclairé par un texte illustrant les slogans répétés encore et encore, vidés de leur sens.

Le dessin est remarquable, l’authenticité des portraits est saisissante, l’utilisation de photos appuie s’il en était encore besoin pour nous faire ressentir l’atmosphère empoissonnée des scènes décrites.

Les couleurs choisies bien loin d’exprimer la terreur mais plutôt la dissolution dans un cadre majestueux, l’individu disparaissant pour se fondre dans le paysage et disparaître comme si il n’existait déjà plus.

Un vrai travail de mémoire pour que la terre du Cambodge n’oublie pas ce qui s’est passé ainsi que la communauté internationale qui a laissé faire !
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L'Eau et la Terre

Un carnet de voyage dans le temps de l'horreur, de la colère.



" Pendant trois ans, huit mois et vingt jours, ils [ les Khmers rouges ] firent régner un régime de terreur, provoquant près de deux millions de morts, dans un pays de sept millions et demi d'habitants. " - extrait de l'introduction par Rithy Panh, réalisateur ( son documentaire S-21, la machine de mort Khmer rouge a été primé au festival de Cannes 2002 ).



Des chapitres courts pour raconter l'innommable à la façon de chroniques sur l'exode des citadins réduits en esclavage, pris en otage dans ce pays totalement fermé par et sur la dictature révolutionnaire. Un récit documentaire qui présente des cartes, des illustrations aux légendes informatives. Quelques histoires, dans lesquelles les personnages se croisent, qui disent tout du génocide; kaleidoscope dément. Des instantanés qui cognent, vertige et nausée qui précipitent dans cette fosse historique.



Les dessins sont incroyables, de véritables photographies ( inspirées de photographies comme j'ai pu le lire en dernière page ) aux tons sépias, passés, qui n'atténuent en rien l'intensité, la profondeur de la douleur exprimée, le désespoir, l'effroi et la folie.



Des pages éprouvantes qui mériteraient pourtant relecture tant la violence du récit aveugle parfois; les limites de ce que l'on peut lire et admettre, comme les récits de ce soldat khmer de 14 ans - " L'Angkar est juste. Il ne doute pas. Il fait seulement quelque taches de sang qui seront vite absorbées par la terre et le noir du tissus en coton. " -



Une lecture à poursuivre avec Lendemains de cendres 1979 - 1993




Lien : http://www.lire-et-merveille..
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L'Eau et la Terre

L'eau et la terre propose des récits croisés. Un soldat Khmer, une jeune fille orpheline, des citadins déplacés, des paysans. Tous jetés sur les routes sur l'autel de la "plus pure" des révolutions. Des récits qui se croisent, qui semblent parfois avancer en parallèle, et qui comptent, par le détails, la folie khmère, les massacres et le désespoir. Les lunettes comme signature au bas d'un arrêt de mort. Et la survivance comme malédiction. Car tous ces personnages disent "je ne suis pas mort". Quand tous leurs proches ont disparus, eux restent là, errant, incertains.



Séra propose ici un récit très intéressant, à la fois lucide et pudique, qui sait dire l'horreur sans vulgarité, mais avec une certaine poésie. Ce qui m'a attirée, c'est le dessin. Fouillant parmi les BD de la médiathèque, je suis tombée tout à fait par hasard sur cette oeuvre, et le dessin si beau m'a tout de suite plu. C'est un dessin sublime, dans des tons de sépias ou de verts, qui réussi a être tout ensemble flou, précis, fantômatique, poétique aussi. Je regrette cependant que les personnages m'aient été si peu reconnaissables. De plus, on passe d'un récit à un autre sans transition, et je me suis un peu perdue parfois. Si bien qu'au bout d'un moment, j'ai cessé de chercher qui était qui.



J'ai trouvé très intéressant le procédé d'insérer des cartes illustrant les mouvements de population ainsi que des pages où sont inscrits des proverbes ou slogans Khmers.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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L'Eau et la Terre

Cette Bd commence par une préface de Rithy Panh, auteur de l'Elimination qui semble bien placé dans la course au Prix des lectrices de Elle, catégorie document. Séra nous y raconte le quotidien des cambodgiens pendant le période des Khmers rouges. L'histoire de Séra est intimement mêlée à celle des Khmers puisqu'en 1975, il doit quitter le Cambodge, pays où sa mère avait choisi de résider, à cause du nouveau régime. Plutôt que de nous raconter une histoire de manière linéaire, il nous donne des témoignages fragmentés de différents acteurs ou de victimes. C'est cet aspect que j'ai le moins aimé, c'est à dire que ce que j'aimais chez Hatzfeld dans ses documentaires sur le Rwanda, ces témoignages mis bout à bout, m'ont un peu déstabilisée ici, sans doute parce que je ne connais pas assez l'histoire du Cambodge. L'histoire du petit garçon et du chien est un peu celle de Séra, celle de l'instituteur est l'histoire du père Rithy Panh. Mais j'ai tout de même beaucoup aimé cette BD, ses dessins magnifiques et la restitution de ce que fut la vie après la prise de pouvoir des Khmers.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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L'Eau et la Terre

Les vacances d'été approchant , une légitime envie d'ailleurs devrait dès lors vous titiller le passeport . Séra , de son vrai nom Phousséra Ing , vous propose ici le Cambodge . Un autre regard , bien loin de celui des cartes postales estivales fleurant bon l'exotisme et la sérénité bouddhiste .

Cambodgien de naissance ( 24 juin 1961- ) et expatrié en 1975 dès l'arrivée des Khmers Rouges au pouvoir , à défaut de se raconter , il retrace douloureusement les brutales exactions de ces nouveaux dirigeants sanguinaires qui auront irrémédiablement plongé ce pays devenu autarcique aux yeux du monde dans un chaos indescriptible .



Ni juge ni partie , Séra se pose en témoin privilégié pour délivrer cette incroyable BD document .

Un récit fort , poignant et triste , à l'image de cette éprouvante parenthèse historique génitrice de près de deux millions de morts en un peu moins de quatre ans .

Quatre longues années de terreur à plier sous le joug de ces despotes toujours plus enclin à une barbarie journalière semblant ne posséder aucune limite .

Citadins , paysans , soldats , trois castes bien distinctes , trois trajectoires désormais diamétralement opposées , trois regards forcément différents sur ce qu'il convient désormais d'appeler un génocide .

Des rapports oppresseurs / oppressés finement évoqués si tant est qu'un tel drame puisse être de quelque finesse que ce soit...

Séra se fait le porte-parole d'un peuple meurtri dans sa chair et dans son âme sans manichéisme aucun mais avec le pressent désir de rendre hommage à un peuple , à son peuple .



Un graphisme monochrome proprement hallucinant d'authenticité .

Une mise en image ingénieuse laissant la part belle à une voix off judicieuse .

Des textes d'une justesse éblouissante .

Séra est toujours sur le fil , tel un funambule , en sous-tendant plutôt qu'en démontrant . Ni gore , ni ketchup au menu mais la puissance explosive du suggestif , beaucoup plus efficace .

Un superbe et douloureux album au final...



L'Eau et la Terre : l'air de rien , du feu de dieu !

http://www.youtube.com/watch?v=1-SI8RF6wDE
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L'Eau et la Terre

Avril 1975. Les Khmers rouges ont pris le pouvoir au Cambodge. Le régime de l’Angkar s’arroge désormais le pouvoir de décider de la vie et de la mort de millions de Cambodgiens.



De 1975 à 1979, les Khmers rouges vont faire régner la terreur. Des déportations massives de populations vers les camps de travail ou les Centres de sécurité ont lieu, les marches forcées font vivre l’enfer aux civils. La liberté est bannie, les écoles sont fermées, les familles sont décimées, il est interdit de rire !



« Sur le chemin de l’exode, les citadins vont découvrir l’autobiographie. Ils allaient devoir raconter leur vie dans les moindres détails… Leurs maigres bien emportés à la hâte seront peu à peu confisqués. Tous devaient gagner les rizières et travailler dur pour remettre le pays sur pieds. Dans le même temps, les Khmers rouges se retirèrent de la Communauté internationale. Il n’y eut plus aucune liaison avec le monde extérieur. Le pays se refermait sur lui-même volontairement. Cet isolement, les Cambodgiens allaient devoir le subir aussi au quotidien. Tout était devenu interdit : l’argent, la religion, les fêtes, le rire, la musique… Tous les jours devaient être consacrés au travail et à rien d’autre » (L’eau et la terre, avril 1975).



-



Séra rend hommage à ces hommes, femmes et enfants qui ont été meurtris dans leurs corps et dans leurs âmes. L’album s’ouvre sur une magnifique illustration qui dépeint des palmiers à sucre. Une voix-off s’installe, « Nous sommes en pays khmer, il y a cinq mille ans, ces terres n’existaient pas. Elles étaient entièrement recouvertes par la mer. Selon la légende, les premiers habitants étaient des Nâgas, des serpents mythiques. Pour le reste du monde, le Cambodge était le Pays du Sourire ». De sourire, nous n’en verrons pas dans cet ouvrage… exceptés ceux que les êtres qui peuplent ce récit ont vécus par procuration grâce à quelques billets de Riels (ancienne monnaie cambodgienne) que l’on cache comme des trésors.



Les couleurs de l’album nous y préparent avant même que la lecture ne commence. Les gris et les sépias sont les porte-paroles des deux principaux protagonistes de ce travail de mémoire : la Peur et la Mort. Ces entités invisibles s’imposent avant même que quelques civils cambodgiens se démarquent dans le récit. Des individus semblables à des fantômes tant ils sont dépossédés d’eux-mêmes, tétanisés par la violence quotidienne qui les enserre. Contraints d’accepter cette loi du plus fort, ils s’effacent pour survivre.



Il est peu fait référence au positionnement de la Communauté internationale face à ce génocide. Tout au plus, un ou deux passages y font référence mais sans aucun jugement de valeur. Il n’en reste pas moins que le silence des autres nations face à ce drame fait réfléchir. L’Occident a laissé la population cambodgienne aux mains de ses bourreaux pendant quatre années…



Phoussera Ing (son nom complet) est né au Cambodge en juin 1961. Il quitte son pays natal en 1975 pour la France et réside encore aujourd’hui à Paris (…). En 2005, il revient avec un récit réel et poignant sur le pays de son enfance peut-on lire sur Bedetheque.



On perçoit rapidement le positionnement de l’auteur pour les cambodgiens mais ce parti pris ne s’impose pas au lecteur ; sa motivation semble n’être nourrie que par la volonté de rendre hommage à son peuple sans avoir à dénigrer quiconque.



Aucun pathos dans le traitement du sujet, l’auteur ne semble pas rechercher des réactions extrêmes (pitié, indignation) chez le lecteur. Il refuse de juger ouvertement les actes qui ont été commis durant le régime de l’Angkar. Il est passeur de témoignages et sa neutralité est assez déroutante. En effet, les propos contenus dans cet album nous permettent d’accéder aux témoignages et au quotidien des civils comme à ceux des soldats Khmers rouges. Il me semble que Séra a su trouver un équilibre narratif percutant.



Ce serait une grave erreur de ne pas parler de la qualité du travail d’illustration de l’auteur. Les propos n’hésitent d’ailleurs pas à s’effacer à de nombreuses reprises, laissant le lecteur seul face à des visuels d’une grande force. A ce sujet, l’auteur explique dans une interview « Là, c’est ma fibre cambodgienne qui parle. Le silence est parfois plus parlant que les bavardages longs et inutiles. L’Eau et la Terre est un ensemble de fragments de vie » (source : Auracan). Tout est en retenue, tout est silencieux. Le dessin réaliste de Séra nous saisit. L’utilisation de photographies retouchées vient régulièrement compléter les dessins. Il n’y a pas d’étalage de violence, pas de scènes chocs, les choses sont abordées avec pudeur.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Le Temps de vivre

Séra signe un ouvrage sensuel à l’esthétique comparable à celle d’Enki Bilal tant la matière est un procédé narratif à part entière pour les deux auteurs.
Lien : http://www.bdencre.com/2012/..
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Le Temps de vivre

L’important travail de mise en scène donne une vraie force à cet album de bande dessinée, mais en est également peut-être sa limite. Le temps de vivre frôle de justesse l’exercice de style qui aurait presque tendance à se satisfaire de lui-même. Ceci étant la seule retenue que l’on peut émettre, car le récit de Stéphane Piatzszek et Séra fascine tout de même.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le Temps de vivre

Album d’atmosphère plus que de scénario, le Temps de vivre assume une radicalité finalement assez rare. Deux auteurs en liberté, distillant des références à chaque page, et peut-être chassant leurs propres démons intérieurs...
Lien : http://www.actuabd.com/Le-Te..
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Lendemains de cendres

Cambodge, 1978. Les troupes vietnamiennes envahissent le pays.

Le peuple est terrorisé, persécuté, torturé ou encore chassé des villages par des soldats aveuglés et abêtis pas le régime qu'ils servent.

De ces violences innommables, deux amis, Nhek et Chantrea, tentent d'en réchapper. Ils partent en exil et cherchent à rejoindre, à leurs risques et périls, la frontière thaïlandaise. Un parcours du combattant qui ne sera pas sans embûches.

Dix-huit ans après, c'est l'heure du retour au pays et du constat des ravages de la guerre mais, surtout, des souvenirs d'enfance se réveillent alors et les habitants, malgré l'incertitude de leur avenir, affichent un visage souriant. Un retour aux sources qui était nécessaire.



Une BD émouvante et poignante, superbement illustrée avec des encarts historiques brefs mais appréciables afin de recontextualiser l'histoire dans l'Histoire du Cambodge.

Le graphisme est sombre, tout comme l'histoire, et les personnages sont représentés avec des traits qui mettent en relief leurs émotions. Aussi, leur regard "parle" au lecteur, avec force.

Enfin, les pastels qui accompagnent le retour au pays mettent en avant, par la douceur des couleurs, l'espoir d'un avenir plus paisible.

A découvrir absolument.
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Lendemains de cendres

Un album presque aussi sombre que le premier volume, L’eau et la terre, Cambodge, 1979-1993. Des dessins très noirs (au sens propre), des cartes, des citations pour éclairer le propos, et parfois une planche pleine page, comme une apparition, un relief de temple ancien. La jungle, dans toute sa sauvagerie, en parallèle avec la sauvagerie du régime khmer, de ses atrocités, de la guerre civile, de l’exil.
Lien : http://vdujardin.com/blog/se..
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Lendemains de cendres

Après le terrible album L'eau et la terre ( le Cambodge sous la domination des Khmers Rouges de 1975 à 1979 ), celui-ci poursuit le chemin du martyr du peuple cambodgien aux heures troubles de la chute du régime Khmer, le pays en guerre contre le Vietnam - " les Vietnamiens... venus en libérateurs, ils allaient vite devenir des occupants. " Après l'exode vers les campagnes, c'est l'exil des survivants vers les frontières de la Thaïlande. Séra accompagne les jeunes Nhek et Chantrea dans cette agonie.



Récit en témoignage : l'album présente des documents ( slogans, carte, extraits d'articles de presse, textes explicatifs ) permettant de comprendre la complexité des enjeux de pouvoirs internationaux pour la domination de cette Indochine, creusant encore la misère extrême d'une population en perte totale de repères, de valeurs, éprouvée et coupée du monde par une dictature sanglante.



Des pages sombres dans tous les sens du terme, un crayon tourmenté inspiré par les photographies des reporters de guerre, comme des esquisses, des flous parfois, des portraits, sur le vif, dans le vif; des images cruelles, puissantes. Des pages enfin éclairées, en fin d'ouvrage, par le carnet d'aquarelle et les croquis de Séra de retour au Cambodge en 1993, dix-huit ans après l'avoir quitté, en avoir été chassé, enfant. Ses mots et ses couleurs qui reviennent à la rencontre de Phnom Penh, des paysages et des visages de son enfance.




Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Lendemains de cendres

Voilà ! Voilà ! Ca, mes amis, c'est de la BD documentaire comme il FAUT en lire, et non pas se contenter de l'envisager. Ca, c'est le genre de BD dont la lecture devrait être obligatoire au collège ! Parce que ce n'est pas juste un documentaire !



La BD est sur la guerre du Cambodge, certes, mais surtout elle traite de tout ce qui se passe durant cette guerre atroce (en même temps, quelle guerre ne l'est pas ...). Car si, comme moi, vous ne connaissez des guerres asiatiques du vingtième siècle que la guerre du Vietnam et vaguement les Khmers rouges, cette BD remet les pendules à l'heure sur ce qu'il s'est passé il y a moins de cinquante ans dans cette partie du monde. Et ce fut loin d'être beau !

Mais ce que j'ai particulièrement aimé dans cette BD, c'est que loin de se contenter de décrire au travers d'un personnages les affres de la guerre, l'auteur rajoute des précisions qui éclaircissent bien plus sur tout ce qui a eut lieu autour (et notamment en Thaïlande par exemple). C'est des ajouts qui renforcent encore plus le sentiment d'horreur de cette guerre, qui a vu la mort de tant de cambodgiens déjà affaiblis par un des pires systèmes que le monde ait connu.



Le dessin est particulier, retranscrivant une atmosphère propre au récit, mais avec quelque chose donnant ce côté sale. C'est bien puissant au niveau de l'immersion, et efficace également.



Bref, je ne serais pas plus long pour vous le conseiller : cette BD mérite qu'on s'y attarde, deux fois plutôt qu'une. Ne serait-ce que pour comprendre dans quel monde on vit, il faut lire cette BD. Ce genre de guerre est bien trop proche de nous pour qu'on puisse la considérer comme du passé lointain. Remettre en tête ce que c'est que la guerre, c'est peut-être d'autant plus crucial aujourd'hui, dans notre démocratie qui n'hésite pas à la faire chez autrui.
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Lendemains de cendres

ne bande dessinée ou plutôt un roman graphique.

Sera est un auteur de bandes dessinées qui raconte ici la prise au pouvoir des khmers rouges et cette épisode tragique dans l’histoire du Cambodge.

Les premières pages nous parlent des premiers jours de cette révolution, avec ces hommes et femmes qui étaient envoyés pour être rééduqués dans la campagne cambodgienne. Deux frères se retrouvent l’un fait partie de l’armée khmère et l’autre est un des « rééduqué ». Il va aussi nous raconter une histoire d’amour.

Le tragique de la vie des populations et la violence de l’époque sont traduites par des plaches très sombres, du gris obscur. On est dans la forêt on est dans les rêves et plutôt cauchemar du narrateur.

Puis l’auteur est revenu à Ponh Pemn et alors on retrouve des planches lumineuses et son plaisir de retrouver les rues de son enfance avec de belles aquarelles de maisons et de temple.

Un beau roman graphique et un témoignage poignant de cet épisode tragique de l’histoire cambodgienne et de l’histoire tout court.
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Lendemains de cendres

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Lendemains de cendres

Bienvenue au Kampuchea démocratique …



1979 …

Pol Pot, chef du régime Khmer règne toujours…

Le peuple toujours terrorisé, persécuté,torturé, est toujours sur les routes, chassé encore et toujours de ce qu’il croit pouvoir être chez eux …

Les troupes vietnamiennes envahissent le pays, « Les Vietnamiens... venus en libérateurs … allaient vite devenir des occupants » …

Quel espoir reste il aux survivants ?

Une fuite vers la Thaïlande … peut être le salut dans des camps de réfugiés !

Des illustrations qui reprennent les couleurs fondues de « l’eau et la terre » pour nous montrer encore et toujours la disparition des individus dans un décor qui les fait disparaître comme si ils n’existaient plus.



1993 …

Retour au pays …

Retour à Phnom Penh …

Visite des lieux des souvenirs, des lieux qui gardent la mémoire du passé, les précédents occupants ayant disparus, il ne reste que les lieux pour se souvenir …

La douleur du retour laisse place à la douceur des événements heureux vécus dans ces lieux …

L’apaisement de retrouver ses racines.

Le ton des illustrations change, la noirceur disparaît pour laisser apparaître la beauté des lieux et la joie de se replonger dans ce qui hier était peut être un petit paradis !
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Lendemains de cendres

Dans cette BD historique, Séra retrace la fin du régime des Khmers rouges, au moment de l'invasion du Cambodge par l'armée vietnamienne. Séra, dessinateur d'origine cambodgienne, rend compte de la violence subie par un peuple condamné à la faim et l'exil.

Les grandes cases pour le décor et les couleurs sombres permettent de mettre en relief les personnages, Nhek et Chantrea, en proie à la monstruosité du régime communiste de Pol Pot.

Un témoignage choc qui par son récit et ses illustrations relève davantage de l'album que de la BD.
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Lendemains de cendres

(SCO971) Cet album est terrible et sombre, tout comme l'histoire qu'il évoque : le Cambodge de Pol Pot et des Khmers rouges, la terreur, la misère... le graphisme est tout aussi sombre et la mise en page un peu confuse. Pour moi cet album est à decouvrir dans un autre contexte. Non pour le Prix.

(IK971) La suite de l'eau et la terre, réédition d'un album de 2007 sur l'exil de Cambodgiens après la guerre et la prise de pouvoir des khmers rouges. Récit éprouvant et très émouvant au graphisme original, délavé assez en phase avec le thème mais pas pour la sélection du Prix BDz'îles.

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Mon frère, le fou

Je retiendrais de cet album un magnifique graphisme avec pour sujet principal la Bretagne maritime. Le dessin est effectivement d'une beauté à couper le souffle. On se croirait vraiment en mer sur cette petite barque.



Il s'agit d'une simple histoire de deux frères Gaël et Joël qui vivent de la pêche. Il y a une rivalité entre ces deux frères qu’attisent une mère veuve recluse et une jolie femme qui fait irruption dans leur vie. C'est beau, c'est tendre, c'est poétique ...



Cependant, au-delà de toutes ces considérations, c'est un peu creux comme la vague. Je dirai que c'est d'abord un album d'atmosphère car le récit est plutôt quelconque. L'émotion ne passe pas. Bref, on oubliera vite.
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Mon frère, le fou

Des dessins de mer et des visages expressifs. Chaque planche ressemble à un tableau. Un vrai régal pour les yeux. Bretagne, deux frères, mésentente, père pris par l’Océan, mer et mère divisent, pêche, un Fou de Bassan qui vole au-dessus du bateau.



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