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Critiques de Voltaire (1049)
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Candide

Quel est le degré d'ironie contenu dans la fameuse ritournelle de Pangloss : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ? Non, non, je ne plaisante pas, aussi étonnante et indéfendable que cela puisse paraître, je pose sérieusement la question.



Lorsque j'étais lycéenne (Oh ! pour elle, ça date ! comme disait Anouar), on m'a présenté Candide comme l'un des textes fondamentaux de Voltaire où celui-ci démolit Leibniz en le ridiculisant sous les traits d'un vieux philosophe gâteux et complètement à côté de la plaque nommé Pangloss. Il est vrai qu'à l'époque on n'avait pas pris le temps de me présenter les travaux de Leibniz ou de Rousseau ni même d'autres textes de Voltaire, au premier rang desquels on pourrait placer le Monde Comme Il Va.



Ainsi, j'en étais restée, dans mes années lycée, à une sorte de règlement de comptes entre philosophes dont Voltaire était sorti grand vainqueur en dégainant ce seul Candide. Mais maintenant que ma peau est beaucoup moins lycée, qu'on peut même avouer sans honte qu'elle se fait chaque jour plus ridée, j'ai une vision très différente de Candide et qui m'est plus personnelle.



Il convient, avant de vous noyer sous une quelconque opinion individuelle toujours sujette à caution, de vous parler un peu de l'écrit lui-même. Il s'agit d'une narration de taille modeste, segmentée en trente courts chapitres dans lesquels Voltaire fait endurer à son héros un rude voyage initiatique aux quatre coins de la planète.



Candide, fils illégitime issu de la noblesse Westphalienne se voit chasser du château où il a toujours vécu pour avoir osé poser les mains sur sa délicieuse cousine Cunégonde, qui elle ne s'en offusquait pas. Candide se retrouve alors sur les routes poussiéreuses qui ne tardent pas à le conduire là où il y a la guerre. C'est l'occasion pour le jeune héros de méditer les épigrammes et dogmes de Pangloss, maître de philosophie dans le château dont il vient d'être expulsé.



Chaque situation est un prétexte à étriller, qui la noblesse, qui tel ou tel ordre religieux. Les références de Voltaire à l'actualité de son temps sont omniprésentes et ne font plus toujours sens de nos jours. Néanmoins, ce conte philosophique est un exemple de limpidité d'écriture, facile à lire à tout âge et à toute époques, hier bien entendu, mais aujourd'hui encore et ce pour bien des siècles à venir.



On a tendance à souligner les nombreuses infortunes de Candide et de ses compagnons (car en route il se fait une demi-douzaine de compagnons qui ont des visions diverses de l'existence et qui disputent avec lui). Or, Candide, à de nombreux moments de l'histoire, jouit de véritables coups de chance. L'auteur s'en donne à coeur joie sur la mauvaise façon qu'a le jeune et naïf héros d'interpréter ces quelques instants de fortune, comme étant la preuve irréfutable de la validité de la thèse de Pangloss.



D'Europe de l'est en Pays-Bas, en passant par le Portugal puis l'Amérique du sud, la France bien entendu, l'Angleterre, Venise ou enfin Constantinople, de fortunes en infortunes, Candide apprend peu à peu ce que c'est vraiment que la vie et surtout, à se méfier des formules toutes faites du très docte Pangloss… Il va perdre beaucoup de ses illusions, rencontrer beaucoup de coquins, mais aussi, il faut bien l'admettre, deux compagnons valables, que sont Cacambo, le pragmatique et Martin, le sage désenchanté, l'un et l'autre étant, à n'en pas douter, des avatars de Voltaire lui-même.



Ce que je vois maintenant dans Candide, à l'aune de ma peau aussi fripée que celle de Cunégonde en fin d'ouvrage, à chaque coin de page, sous chaque allusion, au creux de chaque moquerie, c'est une bourrade farouche contre la religion. Et si moquerie il y a, si dénonciation de ridicule il y a dans la vision optimiste du monde, telle que défendue par Alexander Pope, Gottfried Wilhelm Leibniz ou Jean-Jacques Rousseau notamment, c'est dans la naïveté de croire qu'il existe un dieu juste et rédempteur, avec une finalité nécessairement bonne et positive. Ce n'est pas tant l'homme Leibniz, ou le philosophe qui sont cibles selon moi, mais bel et bien la religion. Ce qui horripile Voltaire, c'est de vouloir à tout prix faire coller une réflexion philosophique (par essence alerte et indépendante) à un dogme religieux (par essence sclérosé et indéboulonnable).



Pour Voltaire, l'homme est viscéralement pourri, incurable et bouffé de vices, son mal est insoluble. Soit l'on se résout à l'accepter comme tel, soit l'on abrège d'urgence ses souffrances à l'aide d'une lame tranchante ou d'une corde au cou. Et si optimisme il peut y avoir, c'est que sachant cela, connaissant l'homme tel qu'on le connaît, on puisse malgré tout, de temps en temps, en attendre de belles surprises, des élans de beauté et de grandeur dont on ne le jugerait pas capable.



J'en suis désormais portée à croire qu'à l'opposé d'un Leibniz, qui dans son Théodicée s'évertuait à faire le grand écart entre les incohérences soulevées par sa pensée philosophique et l'idéal d'un dieu juste et bon, qui en venait à justifier le mal du monde par le fait qu'un Dieu de perfection n'autorisait le maléfice que pour libérer un bienfait subséquent et supérieur au mal enduré, Voltaire nous dit deux choses dans son Candide :



1°) Eu égard à l'humain tel qu'il est constitué, aussi vil et pendable qu'il puisse être, l'équilibre atteint, malgré ses nombreuses imperfections, est quasiment ce qu'on peut attendre de mieux. Derrière chaque corruption, derrière chaque acte malveillant, chacun en tirant à soi la couverture crée une sorte d'équilibre « vivable », qui tient en respect les penchants abjects des autres, lesquels penchants pourraient s'épanouir librement si notre propre mal potentiel n'exerçait point de menace.



(D'où ma question du départ à propos du degré d'ironie contenu dans la formule : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Pour Leibniz, c'est le meilleur des mondes possibles car c'est le monde créé par un dieu parfait, pour Voltaire, c'est le meilleur des mondes possibles car il est le résultat d'une neutralisation, une forme d'équilibre instable mais acceptable des penchants malsains et hautement imparfaits de chacun.)



2°) N'attendez rien d'un dieu quelconque. Voltaire, par son final, reprend à son compte le fameux proverbe « Aide-toi et le ciel t'aidera ». En bref, « Retrousse tes manches, bonhomme, compte sur toi-même et ton seul travail. Tantôt tu auras un coup de pouce de la chance, tantôt une belle tuile au coin du nez. N'y vois rien de divin, seulement les hauts et les bas de la roue de la Fortune. Pouvoir, Argent, Beauté, Gloire de quelque nature qu'elle soit, tout cela ce sont des futilités, justes bonnes à te rendre malheureux, bonhomme. Ce qui compte, c'est d'avoir une petite vie simple, les pieds sur terre, côtoyer les gens que tu apprécies, sans en attendre des miracles de bonté, de beauté ou d'esprit et de surtout rester toujours loin, très loin de ce qui brille. »



J'en terminerai en vous disant simplement que j'ai aimé ce conte, alors que j'étais jeune et naïve et que je l'aime encore, sans doute pour des raisons différentes, en étant moins jeune et moins naïve. Alors, il n'y a vraiment pas de raison d'hésiter si vous avez peur des vieilleries, peur d'être déçus, peur de je-ne-sais-quoi-encore, Candide, c'était, c'est et ça restera du solide. Mais bien sûr, ceci n'est pas le meilleur avis qu'on puisse imaginer dans le meilleur des mondes possibles, c'est juste un avis, un tout petit avis, un grain de sable sur la plage, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Candide

"Il faut cultiver notre jardin.....extraordinaire"

.... j'aurais dit "euh....Charles ...Pré-vert",

c'était pendant... ma période scolaire !



Certes j'ai pas inventé le paratonnerre

Franklin, je voyais que la tortue de mer

J' suis pas devenu soûlot

J'connaissais même pas Cousteau,

Mais qu'est que tu vas faire ?

Je pensais peut-être Hélicoptère !

Paroles en l'air à la Jacques Prévert

ou bien comme Dutronc, hôtesse de l'air

dépêche-toi reviens sur terre.....



Aérophagie dans l'étable

A cause du veau, qu'a bu l'air

Hugo, un Chêne mis érable,

dans une légende séculaire

En fin de Conte, je serai Comptable

Des rouges oeillères, à ma boutonnière.



Mornes automnes, tendres printemps, rudes hivers,

Mots passant, bêêêle à mi-été, meuh des bouts solaires

Donc pas de période Littéraire, que des galères

le français restera matière secondaire, aucun volontaire

Dans le technique parler corsaire comme nécessaire

Devoir en vers très réfractaires....



U = R.I CQFD restera mon Abécédaire

2017 annonce l'An Pire, 2018 sera l'An Pair

Tant qu'il y aura des Ohms, Résistance d'enfer

Je, j'assume, et dans un langage pas très maternel,

nous nous étamèrent (oups nounou et ta mère ! tout s'emmêle, rendez moi les mamelles)

avec intensité, y'a Volt, ils s'électri-Fiers

les révolutionnaires enfin.... se Re-Voltaire .







PS: soyez pas trop critiques dans vos commentaires ;-)



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Le Monde comme il va

En cette nouvelle année, si étrange, si troublante, si pleine d'espoir et pourtant si désespérante à maints égards, m'est revenu à l'esprit ce petit conte philosophique, lu il y a bien longtemps, et pour lequel j'avais eu un véritable coup de coeur : le Monde comme il va.



N'est-ce pas ? Ce titre n'est-il pas un brillant qualificatif pour ce qui se déroule en ce moment sous nos yeux éberlués ? Dans ce conte plaisant, très plaisant, Voltaire nous emmène, par la pensée, sous les foudres de l'ange exterminateur Ituriel, lequel se fait un devoir de juger, et peut être même de condamner, la cité persane de Persépolis.



Pour ce faire, il a besoin d'un avis éclairé, qui lui dictera le châtiment juste qui convient à cette ville, dont les excès divers sont venus jusqu'à ses séraphiques oreilles. le personnage mandaté pour effectuer cette analyse des moeurs persanes (vous noterez le clin d'oeil à Montesquieu) n'est autre que le scythe Babouc (tout observateur attentif y reconnaîtra Voltaire lui-même et dans Persépolis, nulle autre que Paris, bien entendu).



Babouc chemine donc dans cette ville aux mille facettes et vole de désillusions en enchantements inattendus. Tantôt il est tenté d'enjoindre Ituriel de tout détruire, de rayer de la carte ce prurit vermineux, tantôt il est forcé de reconnaître qu'il est frappé par la grâce et le génie, qui germe parfois au milieu même du vice qui l'avait de prime abord tant refoulé.



C'est donc une vision très mesurée que nous offre Voltaire par les yeux de Babouc. Eh oui, le monde comme il va et l'homme comme il est..., avec ses aspects détestables, abjects tout ce que vous voudrez, mais aussi avec ses petites perles disséminées ça et là, qui font que l'Homme, en tant qu'espèce, est parfois admirable.



Selon lui, la vie parisienne et mondaine est, par certains côtés, absolument répugnante, par d'autres, fascinante. Alors que dire, que conseiller à Ituriel ? Peut-être de ne surtout pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Bref, aujourd'hui comme hier, une vision du monde à méditer. Souvenez-vous toutefois que ceci n'est que mon avis comme il va, c'est-à-dire bien peu de chose.
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Micromégas

Micromégas est un de ces gentils petits contes philosophiques, brefs et plaisants, relevés d'une fine pointe de piment d'Espelette, cette fameuse tendance à tirer à boulets rouges sur " le monde " parisien et ses travers, comme Voltaire savait si bien nous les concocter, cuits à point, posés sur une élégante assiette, à déguster en guise d'hors-d'oeuvre, avant des plats plus consistants.



On y trouve, comme à chaque fois, une allusion sous chaque mot, comme autant de messages codés, destinés à dire sans dire, n'est-ce pas, pour éviter censure et sanctions. Sans que ce jeu de dupe trompât probablement qui que ce fût, car les contemporains devaient très exactement savoir à qui s'adressait tel ou tel trait, lancé dans les cieux, sous des airs anodins, mais qui, bien entendu, ne l'étaient absolument pas.



De nos jours, il est vrai, toutes ces allusions ne sont plus forcément décryptables, car les destinataires ont disparu, en laissant bien souvent moins de traces que les attaques dont ils firent les frais.



Voltaire, en lorgnant très fort du côté de Jonathan Swift et de son Gulliver, notamment ses deux premiers voyages, à Lilliput et à Brobdingnag, nous invite à prendre du recul sur notre condition et tout ce qu'elle a de relatif. En effet, notre intelligence, notre taille, notre adaptation, etc., tout peut apparaître comme éminemment relatif.



C'est, tout bien considéré, une vision extrêmement naturaliste de la vie, où l'auteur nous invite à respecter tous les êtres vivants (humains ou autres), aussi divers ou insignifiants puissent-ils nous apparaître, depuis notre point de vue personnel, car tous ils ont leur harmonie, leur cohérence ou leur raison d'exister propres.



En somme, pour Voltaire, on est toujours le géant ou le microbe de quelqu'un d'autre. Micromégas, incommensurable géant, représentant de l'immense géante Sirius, voyageur et explorateur intersidéral, s'arrête en route sur la très grosse Jupiter, où il sympathise avec un très grand Jupitérien, mais qui, comparé au Sirien, semble rien moins qu'un nain.



Les deux braves géants, le bien grand et l'immense, s'arrêtent en chemin sur le minuscule globule que constitue pour eux notre planète Terre. Ils y apportent un regard extérieur et neuf, exempt de toute notion d'intérêt et de bas calculs. Micromégas y combat les préjugés du Jupitérien et manifeste une grande tolérance, doublée d'une volonté de compréhension de chaque système de la nature.



Des considérations sur les différences, les motivations des êtres, grands ou dérisoires, se font jour. Outre Swift, déjà mentionné, Voltaire nous y expose clairement sa filiation de pensée avec le philosophe anglais Locke, que l'on peut probablement considérer comme le véritable initiateur des Lumières.



Finalement, dans cette sorte de réponse de Normand que nous fait Voltaire, je lis une franche invitation à la tolérance, au respect de la différence, sans égard à la condition sociale ou à l'aspect extérieur, voire également, à un respect général de toutes les formes de vie de la nature, qu'il nous faut, selon l'auteur, nous efforcer de comprendre et non de juger ou de comparer avec nous même ou avec quiconque.



Le terrain se prépare doucement, calmement, pour la grande révolution darwinienne d'un siècle plus tard, peut-être plus encore que pour la Révolution française, au travers de ce petit conte, dont le caractère ne me semble toutefois pas hautement séditieux. Mais enfin, gardez à l'esprit que, comme toujours mes gars, ce micro avis, sur Jupiter, sur Sirius ou ici bas, ne signifie certainement pas grand chose.
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Lettres philosophiques

https://ebooks-bnr.com/voltaire-lettres-philosophiques/



Bien que publiées il y a près de 300 ans, les Lettres philosophiques gardent une actualité étonnante. En vingt-cinq lettres, rédigées en partie alors qu’il était en exil à Londres, Voltaire traite de questions religieuses (quakers, anglicans, presbytériens, sociniens), politiques (parlement, gouvernement, commerce), scientifiques (Newton, Locke, la question de l’ “insertion de la petite vérole”, l’attraction, la chronologie, l’infini), littéraires (la comédie, la tragédie, l’Académie), philosophiques (Pascal), avec une liberté d’esprit réjouissante.



Rédigées quelques décennies avant l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, les Lettres philosophiques annoncent les Lumières et reflètent le même désir de comprendre et d’approfondir tous les sujets d’actualité, même les plus complexes – avec, en plus, l’esprit critique et les formules cinglantes de l’auteur. Ainsi à la fin de la lettre sur Pascal : “C’est assez d’avoir cru apercevoir quelques erreurs d’inattention dans ce grand génie ; c’est une consolation pour un esprit aussi borné que le mien d’être bien persuadé que les plus grands hommes se trompent comme le vulgaire”. Et sur les quakers : “Ils firent de bonne foi toutes les grimaces de leur maître, ils tremblaient de toutes leurs forces au moment de l’inspiration. De là ils eurent le nom de quakers, qui signifie trembleurs. Le petit peuple s’amusait à les contrefaire. On tremblait, on parlait du nez, on avait des convulsions, et on croyait avoir le Saint-Esprit. Il leur fallait quelques miracles, ils en firent.”
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Zadig ou la Destinée

J'ai du lire ces textes quand j'étais en première, et comme ma fille doit elle aussi a son tour étudier Voltaire. J'en profite pour lui piquer le livre avant qu'elle ne doive le prendre en classe.



Et franchement j'ai pris un plaisir fou a le relire.. et puis il faut avouer que l'on n'a pas la même vision des choses a 17 ans qu'a 45 !!



Un régal dans ces textes qui remettent les choses a leur place ( à l'époque de l'auteur) . Sur la science, sur la religion, sur la logique pure et simple, .. sur le caractère de l'être humain aussi.

Et puis on peut parler de l'effet papillon (bon en beaucoup moins grand quand même), mais que nos actions, nos paroles ont des conséquences sur des personnes, sur des faits, sur la recherche du bonheur de soi ou d'autrui.



En fait ce que j'aime par dessus tout chez Voltaire c'est son côté satirique Bien évidemment je ne suis pas entièrement d 'accord avec toutes les idées de l'auteur.. l'époque , les mœurs ont changé. Mais une chose est sûre c'est quand même que Voltaire c'était un sacré bonhomme, avec un franc parlé et puis avec d'autres philosophes des lumières ils ont quand même ouverts les yeux de beaucoup.. et heureusement parce que sans eux je ne sais pas on l'on serait aujourd'hui… même si je déplore cruellement ce que devient notre monde …

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Micromégas

https://ebooks-bnr.com/voltaire-micromegas/



Une Science-Fiction de l’époque des Lumières, un conte philosophique divertissant où l’humour voltairien grince en dénonçant préjugés et guerres, obscurantisme et fanatisme, au profit des idées des Lumières (raison, tolérance, foi dans le progrès, esprit d’observation et d’expérimentation). « Léger, fantaisiste, plein d’ironie, Micromégas est un méli-mélo où l’on trouve du fantastique dans la tradition de Rabelais, de Cyrano de Bergerac et de Swift, mais aussi l’écho des dernières avancées scientifiques, des règlements de compte, une méthode d’investigation, une critique des systèmes philosophiques traditionnels »
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L'Ingénu

J'ai quitté l'école assez jeune (motif : fumiste inadaptée au système scolaire) et je n'ai donc pas compétence à rédiger des critiques aussi bien argumentées que celles que j'ai le plaisir de lire ici. C'est la raison pour laquelle, je ne vous livre que mon ressenti, de manière un peu primaire, certes, mais néanmoins absolument sincère.



Je me limiterai donc à ce petit commentaire sans prétention :

L'écriture et les idées véhiculées par Voltaire restent très actuelles. J'ai vraiment aimé ce conte. Il faut avoir le génie de Voltaire pour instruire sans ennuyer.



Je présente mes plus humbles excuses à Monsieur François Marie Arouet et à tous ses lecteurs qualifiés pour cette piètre critique. J'aurais tant aimé être apte à en dire plus et mieux.
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Candide

Au pays de Candide, c’est comme dans tous les pays. On souffre, on guerroie, on périt. Il y a beaucoup de méchants et peu de gentils.

Il faut vraiment que le confinement tamise mes lumières pour rapprocher le chef d’œuvre satirique de Voltaire au générique d’un dessin animé de feu Récréa 2… Enfin, soyons optimistes pour la suite, mais pas autant que Candide ou le philosophe Leibniz dont la pensée métaphysique affirmait que le mal n’était que l’ombre du bien et voyait la providence en toute chose, même après le tremblement de terre à Lisbonne en 1755. L’ancêtre de la pensée positive et de nos coachs en bonheur artificiel. Voltaire bâtit en partie son conte philosophique en réaction et confronta Candide le bien nommé aux souffrances du monde. Je crois que je viens de relire ce petit bijou pour me vacciner par avance contre tous les oracles qui vont déclamer que le Covid est une punition divine ou une revanche de mère nature.

Candide grandit naïvement dans un château à l’abri de besoin, instruit par Pangloss, avatar de Leibniz qui lui serine que tout va bien dans le meilleur des mondes. Le chant des petits oiseaux s’enroue quand il est surpris à échanger un peu de salive avec Cunégonde derrière un paravent. Il se fait chasser par le baron, tel Adam du Paradis terrestre, pour avoir pécho la chair.

Candide va partir en voyage désorganisé autour du monde, traverser des champs de bataille qui ressemblent à des étals de bouchers, arriver tremblant à Lisbonne au moment du séisme, traverse l’Atlantique pour découvrir l’esclavage, verser dans l’utopie à la découverte de l’Eldorado, débarquer en France pour se faire friponner, voir Venise et manquer mourir… à Constantinople.

Heureux hasard de la fable et de l’aventure, Candide retrouve la trace de sa dulcinée, de son maître à penser et se laisse guider par plusieurs « Sanchos » touristiques, dont un dévoué Martin, contrepoint pessimiste mais guère plus visionnaire que l’optimiste Pangloss. Candide en vient à la conclusion raisonnable qu’il est préférable de se limiter à la culture de son petit jardin. Don Quichotte de retour dans la vraie vie.

En 2020, l’œuvre de Voltaire, guide du routard de l’époque, coqueluche des salons et des cellules de prison (il fit plusieurs séjours en cellule dont un à la Bastille à cause de ses bons mots), mondain épicurien ulcéré par l’injustice, est toujours divertissante, malicieuse et imprégnée d’universalisme et d’humanité. Une plume facile pour laquelle je remonterai bien le temps pour quémander un autographe.

Un conte dont la lecture ne me lassera jamais et qui semble encore aujourd’hui aussi lucide que le vieux Voltaire nu du Louvre, sculpté par Jean Baptiste Pigalle, quand vous essayez de soutenir son regard fantaisiste. Il reste de marbre…de Carrare.

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Zadig ou la Destinée

Conte des mille et une désillusions.

Zadig ou la Destinée ou Jamais récompensé de ses bonnes actions ou Pas de bol ou qu’il est difficile d’être heureux dans la vie ou j’hésite entre plusieurs titres.

Zadig dispose d’un CV à faire baver un chasseur de têtes. Non content d’être beau, riche, éduqué, tempéré, charismatique, de donner son nom à une marque de prêt à porter, c’est un être doué de raison. Autant de défauts chez un même homme relève de la science-fiction ou du conte philosophique. Mais ce prince charmant, sorte de Thomas Pesquet babylonien, est malheureux en amour et son passeport accumule les coups de tampons au fil de ses exils.

Inspiré par sa propre expulsion de la cour de Louis XV et par des chagrins de caleçons, François-Marie Arouet, qui a bien fait de prendre un pseudo pour la postérité, trousse cette histoire pour régler son compte à la providence.

Il fait de Zadig un juge de paix qui règle les conflits des autres sans jamais résoudre les siens. Il aura l'oreille des rois, le coeur d'une reine, les cornes à l'occasion, la reconnaissance des humbles et la vindicte des puissants.

Ulcéré comme toujours par l’injustice, l’intolérance religieuse et la bêtise sous toutes ses formes, mêmes les plus avantageuses, Voltaire entraîne Zadig à chacune de ses escales au sommet du pouvoir avant de provoquer sa chute, victime des mauvais coups du sort, des envieux et des jaloux.

Ce que j’adore chez Voltaire, c’est l’ironie joyeuse qui sous-titre le portrait de nos vicissitudes tout en y glissant ses propres rancoeurs. Un philosophe qui met les mains dans le cambouis.

Dans ces moments d’introspections, conversations avec les nuages et débriefings de ses journées de labeur, Zadig comprend que l’homme ne peut maîtriser son destin. Le libre arbitre cède le pas à la prédestination car la fatalité est capricieuse. En ce sens, Zadig préfigure Candide, en moins naïf. Voltaire n’avait pas besoin de miroir : il avait ses personnages pour tempérer son optimisme.

Comme dirait France Culture à des heures pas possibles, ce conte tente de répondre à la question : Pourquoi un homme maladivement vertueux ne peut pas être heureux ? Et ben, c'est pas la faute à Voltaire. C'est parce qu’il n’est pas tout seul sur Terre mon petit Caliméro de Mésopotamie et que la vie est un alliage de bien et de mal. Le règne du passable.

Lecture saine dans un corps qui l'est moins et pour esprit chagrin , j’ai suivi Zadig dans ses voyages, présentant mon passeport vaccinal entre chaque chapitre par habitude.

Impossible de terminer ce petit billet sans me rappeler du fameux lapsus « Zadig et Voltaire » d’un ancien secrétaire d’Etat il y a dix ans et de déguster d’autres perles d’internautes déchainés à sa suite : « Du côté de chez Swatch », « la critique de l’Américan Express », « Ainsi parlait Zara », « Alfa Roméo et Juliette », « Pour qui sonne le Carglass », « Barry Lipton »…

Du réchauffé mais cela m'amuse toujours autant.

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L'Ingénu

https://ebooks-bnr.com/voltaire-lingenu/



Au fil du roman, ce “naïf” étanche sa soif de connaissances nouvelles et, grâce à son ami Gordon, découvre la culture occidentale, non sans que Voltaire nous en fasse parcourir, avec son humour habituel, les contradictions, les ridicules et les dangers. Drame sentimental, l’Ingénu repose à nouveau la question du malheur : est-il bon à quelque chose, comme l’affirme Gordon ou, “comme bien des gens dans le monde ont pu dire : Malheur n’est bon à rien !”
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Candide

Honte à moi qui, bien qu’ayant quelques milliers de livres au compteur ne connaissais pas Voltaire !

Ou peut-être que si. En remontant dans mes lointains souvenirs de Lycée (ça date), je me revois peinant sur ces textes insipides, auquel je ne comprenais rien, qui me paraissait d’un ennui mortel et qui m’ont attiré quelques si mauvaises notes que ma mère en fut un temps désespérée.

Bref, les classiques, plus jamais et Voltaire encore moins.

Les imbéciles seuls ne changeant jamais d’avis, je viens de lire Candide, ce chef d’œuvre.

Et oui, je n’y crois pas, j’ai savouré chaque ligne, dégusté chaque mot de ce texte.

J’ai suivi avec passion les traces de Candide à travers le monde, allant de Russie, au Brésil en passant par Lisbonne... pour retrouver son bel amour interdit, Cunégonde.

Décidément Candide fût une grande découverte.

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Candide

Je pense que j'ai rencontré Candide et Voltaire au collège comme beaucoup d'entre nous, et parmi toutes les lectures qui ont pu m'être imposées, elle est l'une de celles dont je me souviens le mieux.

Il m'arrive encore de dire que « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », c'est dire si certaines lectures peuvent imprégner notre psychisme (même si depuis quelques années, je dis plutôt « jusque là tout va bien », autre référence moins philosophique il est vrai).

Il me reste peu des pérégrinations de Candide, je m'y étais intéressé à nouveau de façon indirecte en découvrant Leibniz, ayant appris à ce moment que Voltaire, farouchement opposé à ses idées avait écrit "Candide" pour tourner en dérision ses théories sur le fatalisme et l'existence du mal.

Les querelles de philosophes étaient choses sérieuses alors ;)

C'est aujourd'hui, maintenant que je lis beaucoup qu'il m'arrive de m'interroger sur toutes ces lectures obligées (Candide, Le journal d'Anne Franck, La métamorphose, Vipère au poing et d'autres...), et sur ce qu'il m'en est resté.

Car en fait et de façon étonnante si l'on considère le temps qui s'est écoulé depuis, les souvenirs sont assez précis et présents, voire meilleurs que pour bien des lectures faites après, il y a peut-être bien quelque chose de subliminal non ?
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Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Candide

Madame est servie, engrossée jusqu’au bout des nichons, madame se prélasse son cul enfoncé dans le canapé pendant que monsieur se la joue « Tony micceli », persécuté par la modernité d’une femme émancipée par des années d'une lutte acharnée, pour enfin pouvoir se reposer en se trifouillant le périnée… Bande de « chaudasse »… Bientôt la Binouse remplacera les régimes Ô combien nécessaire après quelques années pour faire plaisir aux gros hommes raffinés…



Alors moi sexy avec mon chiffon et mon éponge imbibée, récurant l’évier et javellisant la cuvette des WC pour mon plaisir maniaque de part ma mère, ma soeur et ma grand-mère, je chantonne au rythme des coups d’aspirateur sur une musique entrainante…. et je le fais tous les dimanches, tu parles d’un homme tiens…



« Mais tout va le mieux qu’il soit possible… »



Mais Candide-t-on de moi quand on en parle ?



- behh on n’en parle pas voilà tout…



Comment ça ? moi qui rêvasse de jour comme de nuit de ma vie qui passe, depuis le jour de ma naissance, bénit officiellement un dimanche, moi qui fût baptisé trop jeune pour me sauver, par un travesti en robe blanche engagé par notre père… d’après cet affreux, nous étions frère, heureusement que maman fût courageuse pour me faire en deuxième, ce premier étant curé et visiblement pédé, mieux valait oublier le premier, et arroser le deuxième au son des cloches…



- Mais on s’en fout voilà tout…



Traumatisé trop jeune, j’ai continué un moment dans cette débauche de vérités au nom du père, de son fils et d’un saint esprit… alors « queue » mon père qui cultivait le poivrot d’une façon fâcheuse et titubante m’enseigna le « sein » d’une manière plus alléchante et d’une chatte bien léchée, il avait une préférence pour la marie couche toi là : toujours « prêtre » à ne piper mot pour toucher la croix à la « Sein-Claude »… après quelques dérapages de mon paternel sur le parquet, ma bourgeoise de mère décida de me poser sur le siège de sa 2 chevaux, et tira sur les rênes pour m’emmener voir du pays chez sa maraichère de mère, une vieille dame en guenille qui voulait absolument être ma grand-mère…



- Je m’endors voyez-vous..



Allons bon, j’ai fini par pousser sur mes deux jambes, catholique convaincu jusqu’à mes 12 ans…ensuite c’était pire, à 13 ans mes jambes ont arrêté de pousser et ma pensée s’est affûtée…



- Enfin me direz-vous…



Et la guerre a continué, des familles ont été massacrées, des gens ont été torturés, des femmes ont été lapidées ou violées… la famine a stagné, les catastrophes naturelles ont empiré, les riches ont ignorés, les pauvres ont espéré, les riches ont rigolé, les pauvres ont pleuré… des choses se sont améliorées, mais surtout pour les gens bien nés…. les autres n’ont pas regardé…



Mais tout va bien dans le meilleur des mondes… surtout quand on est Candide..



Voltaire était drôle, mon CFA d’ébénisterie se trouvait Boulevard Voltaire, pourtant j’étais plus intéressé par le cul des tapissières, que par le nom de la rue dans laquelle j’apprenais mon métier, mais grâce à vous je me plonge aujourd’hui dans la prose de l’artiste…. un délice d’ironie dénonçant tout l’absurdité qui caractérise l’humanité, complètement d’actualité, à croire que rien n’a vraiment changé :



Alors enculé un jour, enculé toujours…



Et pour les siècles des siècles…



A plus les copains…



Ps souvenir : http://www.youtube.com/watch?v=jfbdxxRKj9Q
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Histoire des Voyages de Scarmentado

L'Histoire Des Voyages De Scarmentado est un très court conte philosophique de Voltaire. Il est tout à fait dans la lignée du Monde Comme Il Va ou de Candide entre lesquels il s'intercale chronologiquement.



On y lit toujours la même vision assez désabusée de l'homme, un peu partout le même, un peu partout aussi féroce, intolérant et parfois fanatique. Ici, le cœur de cible est la religion ou, peut-être, même, devrais-je écrire religiosité.



Avec les ressorts que l'auteur utilise fréquemment : tour du monde et ironie, il nous dépeint un univers où la religion, en tant qu'appareil constitué, tombe aux mains de certains, qui, forts de ce pouvoir commettent les pires atrocités au nom même de l'idéal d'amour et de tolérance que leur religion professe.



En fin de compte, il y est toujours question de pouvoir et d'emprise sur les autres. Le tout raconté avec un ton pas exactement comique, mais disons fortement ironique absolument jouissif.



C'est probablement une erreur de dire que nous parlons la langue de Molière car, du temps de Louis XIV, à ce que je me suis laissé dire, l'on utilisait encore couramment le son " oi " à la fin des imparfaits, et quelques autres archaïsmes qui ne disparaissent qu'avec Voltaire.



Et, sans chercher la compétition, la langue de Voltaire, c'est encore un ton au-dessus de la langue de Molière. Donc, pour ce conte et pour tant d'autres, j'aime autant dire que je parle la langue de Voltaire, pour les trésors et les pétillements qu'elle contient.



En somme, un tout petit conte bien caustique, bien envoyé dans la face de ces messieurs du clergé — quel que soit le clergé auquel on s'intéresse, Voltaire fait circuler son héros de Crète en Chine — qui réjouira ceux dont la fibre religieuse est assez usée et qui est si bien écrit que même les farouches croyants ne seront pas déçus du voyage. Mais ceci n'est bien entendu que mon avis de mécréante, c'est-à-dire, bien peu de chose par les temps qui courent.
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Micromégas

Au siècle des lumières, Voltaire n’hésite pas à donner dans le fantastique avec son géant Micromégas qui, dans un voyage interplanétaire, arrive sur terre en pleine mer Baltique, minuscule pour lui, et y cueille en quelque sorte un bateau, rien moins que celui de l’astronome Maupertuis, sur le retour d’une expédition qui l’avait amené à démontrer la platitude des pôles.



A partir de là et de cette rencontre fortuite, Voltaire embraye sur de savoureuses réflexions philosophiques, relativisant les vanités humaines, leurs certitudes, à partir desquelles Voltaire dénonce avec beaucoup d’humour bien des convictions des « sachants » de son époque.



C’est le style inimitable de Voltaire qui donne toute sa richesse à ce conte philosophique qui ne manque pas d’originalité. La confrontation de l’immense et du minuscule prend toute sa dimension si l’on peut dire dans cette dénonciation voltairienne des maux de des contemporains, enfermés dans des certitudes et des comportements de censeurs dès que des contradicteurs les menacent.



Micromégas, c’est souvent une lecture scolaire qu’il ne faut pas manquer de reprendre plus tard car elle reste d’une acuité parfaite au XXIe siècle, celui de l’extinction des lumières.

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Jeannot et Colin et autres contes philosoph..

Une petite nouvelle ou un conte philosophique où notre cher Voltaire nous interpelle sur l'illusion du bonheur, c'est aussi une critique sur la société bourgeoise où seule la fortune fait l'homme, un riche n'a pas besoin de connaissance, son argent peut tout acheter sauf qu'il ne pourra pas acheter l'intelligence. Une des choses les plus fondamentale est la différence entre la pauvreté et la modestie, le pauvre est modeste de par sa situation mais une fois que la roue tourne en sa faveur, l'arrogance l'habite plus que jamais. C'est bien ce qui arrive à Jeannot et Colin, deux amis inséparables quand leur situation est désolante de la même manière mais quand Jeannot devient un jeune marquis après une fortune subite de son père, il ne répond plus aux lettres de son ami, une fois encore, quand la roue va décliner face contre terre, c'est le retournement des situations entre les deux amis...
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Candide

Candide est un vrai coup de coeur ! Tout simplement magique. Je connaissais ce roman mais je n'avais jamais eu le plaisir de le lire. Voilà chose faite ! Candide est le héros de ce conte philosophique, c'est un personnage qui porte bien son nom, qui se veut optimiste et qui croit en la vie. Nous savons qu'il est né en Westphalie, un royaume allemand, et est le fils de la soeur de monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh. Ce dernier va l'élever auprès de sa fille, Mademoiselle Cunégonde, de sa femme et d'un philosophe, Pangloss, dont la morale est "tout va pour le mieux en ce monde". Toutefois, à cause d'un baiser donné à Cunégonde, Candide est mis dehors à coup de pied et se retrouve seul dans ce monde immense où l'attendent de nombreuses péripéties, les unes catastrophiques, les autres héroïques. Notre héros va devoir affronter la vanité des hommes pour retrouver Cunégonde. La rencontre avec des personnages philosophes, comme Martin, Cacambo, et surtout le Turc lui révèlera les secrets du bonheur : "Il faut cultiver son jardin" ou encore "Travailler sans raisonner"...La morale de l'histoire est d'ailleurs si juste puisqu'elle traduit la pensée suivante : "La seule façon d'échapper au malheur ou à l'ennui est de passer de la réflexion philosophique (comme l'a fait Candide) à des actions concrètes respectant nos limites".



Jamais je n'aurais imaginé que ce livre me plairait autant ! Voltaire nous dépeint tellement bien les revers de la société, critique si majestueusement les hommes mais aussi l'esclavage, l'argent, la possession, les marchés noirs, le pouvoir et bien d'autres horreurs que l'on est transporté immédiatement aux côtés de Candide en effectuant avec lui le voyage de la vie.



Un vrai coup de coeur, tellement passionnant et si sincère. A dévorer !
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Zadig ou la Destinée

Pour moi qui ne suis pas une fervente amatrice de lectures philosophiques, le conte philosophique voltairien est un format parfaitement adapté.



De « Zadig », lu à plusieurs reprises, j’ai aimé le contexte persan qui n’est pas, bien sûr, sans rappeler l’univers des « Mille et Une Nuits » que j’apprécie tout particulièrement pour le dépaysement dans le temps et l’espace qu’il offre.



Le parcours initiatique de Zadig, ce jeune homme livré à la Fortune, est un miroir dans lequel chacun peut se mirer. Avec parfois des allures de pièce de théâtre, les « aventures » ou « expériences » de Zadig font appel tour à tour à notre compassion et à notre admiration et créent tantôt du contentement, tantôt du désappointement.



Le récit est très vif et agréable à lire, plus rythmé à mon sens que dans d’autres contes du même auteur comme « Micromégas ». Enfin, même si entre les lignes se dessine clairement la critique morale de son temps, je trouve que Voltaire use souvent d’ironie voire d’humour que je tiens pour une composante essentielle d’un conte, quel qu’il soit.
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Candide

Candide est un roc, un pic , une montagne. Indéboulonnable du programme du bac. Voltaire continue à bien se porter dans la sphère de l’édition littéraire en France (il est vrai que son Traité sur l’intolérance a particulièrement fait recette après les attentats qui ont endeuillé le pays).

J’y vois deux explications :



Le caractère accessible de la lecture : au premier degré, on a une histoire mouvementée, truculente, excessive dans ses rebondissements, écrite d’une plume alerte et malicieuse, en constant décalage, renforcé par la naïveté du jeune homme, imprégné des balivernes enseignées par son mentor Pangloss.

C’est beaucoup plus engageant qu’un ouvrage théorique pontifiant et dogmatique.



Ce la n’empêche pas et même cela favorise l’expression d’une critique acerbe, c’est l’intérêt de la parodie et de la satire, d’écrire son fait aux cibles visées.



Sur la religion, si les prêtres sont fustigés à l’aune de leurs moeurs plus que contestables, Dieu est aussi perçu comme quelqu’un qui a fui ses responsabilités et qu’il est inutile d’implorer, c’est aux hommes de prendre en main leur destin.



Voltaire s’attaque aussi avec virulence à la guerre et à ses absurdités (et la religion n’est pas innocente dans le processus, et cela bien au-delà du siècle des lumières) ainsi qu’à l’esclavage : la rencontre avec l’esclave estropié est un choc pour Candide. Pas besoin d’une diatribe pour faire comprendre que Voltaire n’approuve pas.



L’aristocratie et ses prérequis de sélection à l’ancienneté des titres, prétentieuse, orgueilleuse, est celle par qui le malheur arrive : Candide est chassé du paradis terrestre et devra faire son apprentissage et confronter ses connaissances théoriques à la réalité du terrain.



C’est donc un véritable roman d’apprentissage, que ce voyage insensé effectué par Candide. A partir des certitudes initiales, fondées sur une vision caricaturale de la philosophie de Leibniz qui repose sur une harmonie pré-établie de l’univers, Candide observe, analyse et contrairement à panosse évolue peu à peu dans sa façon de penser, pour aboutir à une sagesse tout orientale : le bonheur est dans la simplicité et le dénuement.





L’oeuvre ne vieillit pas, tant dans sa simplicité de lecture, et dans la richesse de l’enseignement philosophique qu’elle contient .



L’avez-vous bien lu? Qui est le père de Candide?
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