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Critiques de Voltaire (1053)
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Candide

Candide est un roc, un pic , une montagne. Indéboulonnable du programme du bac. Voltaire continue à bien se porter dans la sphère de l’édition littéraire en France (il est vrai que son Traité sur l’intolérance a particulièrement fait recette après les attentats qui ont endeuillé le pays).

J’y vois deux explications :



Le caractère accessible de la lecture : au premier degré, on a une histoire mouvementée, truculente, excessive dans ses rebondissements, écrite d’une plume alerte et malicieuse, en constant décalage, renforcé par la naïveté du jeune homme, imprégné des balivernes enseignées par son mentor Pangloss.

C’est beaucoup plus engageant qu’un ouvrage théorique pontifiant et dogmatique.



Ce la n’empêche pas et même cela favorise l’expression d’une critique acerbe, c’est l’intérêt de la parodie et de la satire, d’écrire son fait aux cibles visées.



Sur la religion, si les prêtres sont fustigés à l’aune de leurs moeurs plus que contestables, Dieu est aussi perçu comme quelqu’un qui a fui ses responsabilités et qu’il est inutile d’implorer, c’est aux hommes de prendre en main leur destin.



Voltaire s’attaque aussi avec virulence à la guerre et à ses absurdités (et la religion n’est pas innocente dans le processus, et cela bien au-delà du siècle des lumières) ainsi qu’à l’esclavage : la rencontre avec l’esclave estropié est un choc pour Candide. Pas besoin d’une diatribe pour faire comprendre que Voltaire n’approuve pas.



L’aristocratie et ses prérequis de sélection à l’ancienneté des titres, prétentieuse, orgueilleuse, est celle par qui le malheur arrive : Candide est chassé du paradis terrestre et devra faire son apprentissage et confronter ses connaissances théoriques à la réalité du terrain.



C’est donc un véritable roman d’apprentissage, que ce voyage insensé effectué par Candide. A partir des certitudes initiales, fondées sur une vision caricaturale de la philosophie de Leibniz qui repose sur une harmonie pré-établie de l’univers, Candide observe, analyse et contrairement à panosse évolue peu à peu dans sa façon de penser, pour aboutir à une sagesse tout orientale : le bonheur est dans la simplicité et le dénuement.





L’oeuvre ne vieillit pas, tant dans sa simplicité de lecture, et dans la richesse de l’enseignement philosophique qu’elle contient .



L’avez-vous bien lu? Qui est le père de Candide?
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L'affaire Calas et autres affaires

En plus de 400 pages ce livre comprend une préface de Jacques Van den Heuvel, L’Affaire Calas, le Traité sur la tolérance à l’occasion de la mort de Jean Calas, L’affaire Sirven, le Commentaire sur le livre des délits et des peines (de Beccaria) par un avocat de province, L’affaire Lally, L’affaire du chevalier de la Barre ainsi qu’un dossier avec notes, chronologies des affaires et bibliographie sommaire.

Voltaire fait preuve d’une grande érudition historique et religieuse à mon humble avis, tout au long de ce livre dont les maîtres mots sont tolérance (pratique qui correspond à la théorie décrite par Voltaire dans le traité) et justice, qui apparaît comme une institution à réformer, en se basant essentiellement sur le modèle anglais. Voltaire veut moins de dogmes et plus de vertu, la religion étant la principale raison d’intolérance (sauf dans l’affaire Lally) du fait de l’affrontement des protestants et des catholiques.



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Zadig ou la Destinée

Après m'être comme vous sans doute beaucoup moqué d'un ancien secrétaire d'état qui a cité Zadig ET Voltaire comme sa lecture favorite, je me devais pour avoir toute légitimité à me gausser de m'assurer que je connaissais bien moi-même le Zadig DE Voltaire.

En effet, il fait souvent partie de ces lectures qu'on se dit confusément qu'on a dû faire, surtout quand on a comme moi eu un parcours scolaire plutôt littéraire. J'étais sûr d'avoir lu Candide (et assez tôt il me semble, en troisième, pour le brevet) mais n'étant pas Frédéric Lefebvre empli de certitudes (oui j'avais envie tout de même de le citer), je voulais vérifier pour ce cher Zadig.



Il y a plusieurs niveaux de lectures de Zadig. On peut s'amuser du Voltaire ironique, qui glisse dans le texte des piques à ses ennemis de l'époque, qui raille le gôut immodéré pour Les Mille et Une Nuits (que la traduction de Galland avait rendu accessible à son époque) en voulant leur opposer un texte qu'il affirme avec vanité bien plus intéressant.



Mais on peut aussi s'intéresser à ce personnage à la destinée la plupart du temps tragique, presque trop parfait, trop humaniste, trop bienveillant, peut-être aussi finalement autant imbu de sa personne que l'auteur qui le fait naître... et qui finit du coup par attirer les jalousies, les inimitiés qui le font ainsi régulièrement plonger dans le malheur... et du coup on peut n'y voir encore finalement qu'une manière pour Voltaire de se plaindre du sort qui lui est parfois réservé par ses contemporains.



On peut encore s'émouvoir de certains plagiats éhontés de l'auteur qui reprend certains contes de son époque en les modifiant à peine pour ajouter des aventures de plus à son personnage. On peut même apercevoir une certaine copie de l'Odyssée dans les épreuves imposés à Zadig pour reconquérir sa belle, tel Ulysse à son retour en Ithaque amené à prouver sa bravoure à Pénélope face aux autres prétendants.



On peut finalement apprécier la morale et la philosophie de l'ensemble qui tente de promouvoir malgré tout le bien à faire aux autres afin d'obtenir en échange la renommée, l'honneur nécessaires en effet pour s'armer contre les envieux. Zadig est bien un personnage des Lumières, transposé dans l'Arabie des sultans, qui met en avant ce qui rapproche les hommes plutôt que ce qui les divise, notamment en prônant une religion unique et à la fois personnelle auquel chacun serait libre d'atteindre par les moyens que ses traditions et sa culture lui ont offert.
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Candide

Techniquement il s’agit d’une relecture car j’ai dû étudier Candide au lycée. Cependant à l’époque je ne percevais le monde qu’à travers le filtre des sciences dures et aucune autre approche ne trouvait grâce à mes yeux. J’ai donc traité avec indifférence, au mieux, ce texte qu’aujourd’hui je considère superbe. Les gens changent…



Candide, le qualificatif a des résonances parfois mauvaises comme « idiot » ou « niais ». Je vois plutôt le personnage de Voltaire construit comme une bassine vide, prête à recevoir tous les savoirs du monde sans leur imposer un carcan critique pour séparer la lie de l’ivraie. Éjecté par un formidable coup de pied aux fesses du château où il a vécu ses premiers émois intellectuels et physiques, Candide fait un long voyage autour du monde – voyage au demeurant bien plus agréable que celui de la « Planète Géante » que j’ai accompagné récemment. Il rencontre beaucoup de gens qui n’hésitent point à remplir sa bassine de leurs conceptions du monde, conceptions souvent pessimistes (réalistes ?), voire cruelles ; et Candide d’accueillir tout ça sans se départir d’un certain optimisme, peut-être de façade mais prégnant. Vous savez à qui il me fait penser ? Au Forest Gump de Robert Zemeckis.



Candide n’aura de cesse de confronter la philosophie de son maître Pangloss – dont l’axiome incontournable est « tout ce qui arrive est pour le mieux » - à la réalité des évènements qu’il côtoie. Entre les guerres, les désastres, les maladies, les fanatiques, les escrocs, les puissants, les vénaux et les morts par milliers, il a bien du mal dans sa tâche. Mais sa bassine est profonde, il encaisse bien. Il faut dire qu’il est mené par l’obsession de retrouver son premier amour Cunégonde et l’épouser. Tout le reste est billevesées…mais pas pour le lecteur car c’est précisément tout ce reste et les commentaires qu’en font les personnages que celui-ci doit retenir.



Les péripéties s’enchainent et se lisent avec plaisir. Il y a beaucoup de comique, de situation ou de verbe, dans ce conte. La bataille entre Bulgares et Abares m’a rappelé certaines scènes des films Cartouche ou Fanfan la Tulipe, et la philosophie appliquée de Pangloss qui lui fait entre autre affirmer que « la rade de Lisbonne avait été formé exprès pour que cet anabaptiste s’y noyât » m’a renvoyé aux Monty Python.



La fin du conte voit Candide adopter, après toutes ces mésaventures, une philosophie qui rappelle le principe de précaution actuel : « il faut cultiver notre jardin », que j'entends comme "métro boulot dodo, sans se préoccuper outre mesure des bonheurs et malheurs du monde, est quand même bien agréable". Curieux que Voltaire conclut dans ce sens, lui qui, quelques temps plus tard, montera au front et se fera l’avocat inconditionnel de la liberté d’expression.



Un écueil tout de même sur l’objet livre. J’ai gagné mon exemplaire lors d’une opération commerciale du genre « deux livres achetés, un offert ». L’exemplaire offert (éditions Pocket), contient certes le texte intégral mais celui-ci est farci de numéros de références qui renvoient à un dossier inexistant. L’éditeur a simplement offert son Candide publié en temps normal avec dossier, en l’expurgeant de ce dernier mais sans se donner la peine d’effacer les renvois. Frustrant et cavalier je trouve.

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Candide

Qu'il est bête, ce Candide !

Ahhhh, j'adore mon pote Voltaire, car en plus d'être philosophe, il sait raconter des histoires, et ça, un philosophe-conteur, c'est rare !

Candide, bâtard de la soeur du baron de Thunder-ten-tronckh, en Westphalie, est jeté du château pour avoir fait la cour à la fille de la maison, la belle Cunégonde.

Il lui arrive tout un tas d'aventures qui lui forment un peu son caractère, et le sort de la niaiserie ancrée par son précepteur-philosophe Pangloss, Leibnizien, je reviendrais là-dessus, qui dit que "tout est bien dans le meilleur des mondes".

Mon pote François-Marie démontre, tout au long du conte, et par toutes les absurdités et paradoxes humains, que ce soit :



de caste, de guerres, de causes religieuses, d'avidité d'argent, que subit Candide, Arouet démontre que Pangloss a grandement tord.

.

Mon petit grain de sel, le voici.

En ce qui concerne Leibniz, que Voltaire n'aurait peut être pas lu,

"– Dieu, qui n'est pas responsable du mal qui règne dans le monde, doit en être disculpé.



– Il a crée le meilleur des mondes possibles.



– C'est l'homme, libre, qui décide ou non le mal".



Ceci est la théodicée de notre Gottfried-Wilhelm Leibniz, Une théodicée (du grec « justice de Dieu ») est une explication de l'apparente contradiction entre l'existence du mal et deux caractéristiques propres à Dieu : sa toute-puissance et sa bonté.

Et je suis d'accord avec lui : Dieu ( ou les Esprits ) ont créé un monde parfait, enfin presque, et c'est l'homme, avec son Orgueil, son Avidité, sa Perversité, qui détruit la Nature et la race humaine.

.

Voici mon deuxième grain de sel.

Je trouve que Voltaire se rapproche grandement de la philosophie de Leibniz, puisque, comme lui, il signale, dans ce conte, et toujours avec ironie, une grande partie des sévices humains qui détruisent le monde.

.

Enfin, tout le petit monde de Candide se retrouve à la fin pour conclure sur une sage décision :



"cultivons notre jardin".



Mon père me le disait déjà quand j'étais ado. C'est maintenant une de mes phrases préférées.

Occupons nous de nos affaires, sans commérer sur celles des autres ;

créons notre Bulle de bonheur avec notre famille et nos amis sélectionnés : )

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Traité sur la tolérance

« le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762 est un des plus singuliers évènements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité. »

Voltaire n'y va pas par quatre chemin !



Alors je n'aurais pas l'outrecuidance d'imposer aux lecteurs de Babelio un commentaire de plus sur le fond de ce texte essentiel .Je préfère m'essayer à dégager ce en quoi Voltaire est complétement le fruit d'une orthodoxie morale et politique occidentale aux sources profondes .

Je frisonne souvent à la relecture des ouvrages français du XVII et XVIIIe siècle sur la philosophie politique au sens large ,car être le témoin par ces textes ,de la naissance de la libre pensée est tellement impressionnant.

D'où sort elle ? du raisonnement ( scientifique et de la maïeutique) appliqués méthodiquement et d'une immense culture aussi . Tout ceci réunis dans l'esprit d'âmes curieuses et avides non de liberté, mais de connaissances d'abord et non aussi de justice au sens contemporain du terme , mais plus dans une recherche d'équité qui repose sur l'expérience contemporaine de l'auteur et qui est antérieure à lui également .

Sur l'histoire des religions et de la théorie royale du pouvoir (le Princeps et le roi sacré par le sacre) , sur le concept Chrétien-Aristotélicien de la justice des hommes et de celle de dieu et sur le Politique (Politéias) .Il faut savoir que ce texte enseigne avant tout : c'est l'impact sur la réalité ,du raisonnement méthodique et de la culture générale encyclopédique sur l'univers observable.

Cet essais largement historique , définie et défend la liberté de penser et la liberté de religion. Pour le catholicisme politico-social d'ancien régime et même médiéval l'intolérance est structurelle, légitime et naturelle . Si votre théologie s'écarte du canon vous êtes dans l'hérésie répréhensible. Tout ce qui s'écarte du canon et de la morale ,conditionnée par des prérequis théologiques, qui suintent prétendument de la moralité est idéativement une hérésie. Ceci est la nature théorique de la faute et tout est de la théologie. C'est un peu comme si la théologie était le fondement de la création exactement comme les mathématiques élucident aujourd'hui les arcanes de la création.

Par exemple quand l'ordre de Cluny découvre l'islam (au IXe siècle) la nature de cette croyance est posée comme hérétique. C'est fait sciemment afin de légitimer la lutte politique ( guerre juste) contre cette croyance. Contre l'hérésie le supplice et l'inquisition exigeante priment plus ou moins fortement sur le politique. Avec le temps L'hérésie passe au centre de la vie sociale occidentale el son champs sémiotique s'étend à la vie sociale par la surveillance de la morale et de la science ,lieux par excellence de danger moral. le saint siège à la vocation naturelle de sauver les âmes et les âmes seulement. Vous acceptez un sacrement , vous passez au barbecue ou bien Comme Callas au Supplice et vous êtes cuits ou démembré mais sauvé comme l'est le corps social à cette occasion .

Le christ était dans une situation politico-religieuse difficile et risquée . Il disait donc à Ponce Pilate : » Mon royaume n'est pas de ce monde » et sachez que c'est une phrase qui sauve plus que la théologie , car elle est le germe de la pensée laïque et des libertés conditionnelles des penseurs des lumières.

C'est le « Fiat Lux « de la liberté de penser !

Voltaire argumente librement et de manière orthodoxe contre une vison orientée , discutable et pas légitime du droit divin et sur la nature de la justice comme appliquée au droit et à la raison qui doit marquer toute entreprise humaine. Ne pas perdre de vue donc que , l'orthodoxie raisonnable De Voltaire ,plaira au roi car elle est conforme à la théorie religieuse et politique qui découle d'un processus née avec la pensée christique la plus orthodoxe . La liberté d'interroger l'univers est née de la vision , non religieuse, mais politique , du Christ lui-même.

Voilà le pourquoi et le comment ,Voltaire démontre que l'idée de tolérance ne doit pas se réserver à la sphère religieuse, mais qu'elle concerne consubstantiellement tous les domaines de la vie sociale et donc ultimement du politique dans son sens large (en grec).

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Zadig ou la Destinée

Un merveilleux conte initiatique et philosophique! Devant les incroyables faits d'injustice, devant les terribles épreuves de la nature, devant le poids lourd de la destinée, seule la sagesse peut permettre à l'homme de s'en sortir. L'homme sage, l'homme dont le discernement est subtil et fin n'a pas peur du vent, de quelque nature qu'il soit. Même abandonné en plein désert, il saura se refaire et se remettre débout.

Voilà ce que je retiens de ce merveilleux conte!
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L'Ingénu

L'Ingénu, bien que moins connu, est pour moi, un des plus beaux romans de Voltaire !

Bretagne, 1689. Sapé d'un petit spencer, un beau Huron musclé débarque d'un vaisseau anglais sur la côte. Parlant anglais et français, il se lie avec l'abbé de Kerkabon et sa sœur. Il leur fait cadeau d'un médaillon sur lequel ils reconnaissent leur frère capitaine, dont ils sont sans nouvelles : l'Ingénu est leur neveu !

A un dîner où sont conviés "l'interrogant" bailli, le receveur, et les voisins l'abbé de Saint-Yves et sa sœur, c'est le coup de foudre !

Lors de la discussion à table, il s'avère que l'Ingénu, n'ayant lu que la Bible, et non instruit des us de la société française, n'a pas les vices de celle-ci. N'étant pas dans l'orgueil, il reconnait aisément ses erreurs, mais il met souvent les invités devant leurs contradictions !

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A partir de là, Voltaire, par le truchement d'un étranger, ingénu aux yeux neufs, s'en donne à cœur joie pour critiquer les absurdités des usages de la bonne société.

La religion en prend pour son grade, ne respectant pas les codes de sa référence, la Bible. Il y a la scène comique du baptême, puis les codes du mariage qui sont tournés en dérision.

Les conventions sociales ne sont pas épargnées : l'interrogant (qui interroge avec arrogance ) bailli veut la belle Saint-Yves pour son fils : il la "protège" des assiduités" de l'Ingénu en la mettant au couvent. Trouvant cela ridicule, après avoir songé à mettre le feu au couvent, l'Ingénu monte à Versailles pour parler au roi.

Les barrières de l'administration en prennent pour leur grade : longueur d'attente dans les cabinets, impossibilité de voir les sollicités, pris pour une affaire de la plus haute importance avec la baronne De..., ou la marquise Du...

Vanité, avidité, incompétence et lubricité vont de mèche.

Et la religion en prend encore un coup : un espion jésuite a rapporté à la Cour avoir entendu une conversation du Huron avec des réformés en trajet, à Saumur. Or l'Edit de Nantes sur la liberté de culte vient d'être révoqué par Louis XIV, et les dragonnades vont bon train.

De plus, le perfide interrogant bailli a dénoncé à la Cour la volonté de l'Ingénu de mettre le feu au couvent.

Il n'en faut pas plus pour embastiller l'Ingénu sur lettre de cachet, sans jugement... : la justice expéditive, dont la charge est achetée par des novices, passe aussi à la moulinette de notre philosophe !

En prison, l'Ingénu discute avec un vieux janséniste embastillé, qui lui ouvre des yeux sur tous les vices et corruptions de la haute société française, car depuis plus d'un demi-siècle, la guerre fait rage entre les jansénistes de Port-Royal et les jésuites hypocrites auxquels s'est rallié le roi. On peut rapprocher ce passage des "Provinciales" de Pascal.

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Là encore, comme dans plusieurs contes ou romans de Voltaire, les "bons" héros, l'Ingénu et la belle saint-Yves, parce qu'ils disent tout haut la Vérité, doivent franchir maints obstacles pour se retrouver...



Celui qui dit

La Vérité,

Il sera exécuté.

( Guy Béart ).
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Candide





“Il faut cultiver notre jardin” ce sont les derniers mots de Candide et les plus connus. C’est la conclusion à laquelle parvient Candide le bien nommé après avoir parcouru le monde et rencontré toutes sortes de gens dont beaucoup de religieux, anabaptiste, membres de l'Inquisition, cordelier, jésuite, socinien, manichéen, théatin... Tous occupés, hors l'anabaptiste, à se disputer pour les plus pacifistes d’entre eux et sinon à enfermer, pendre ou brûler leur prochain. Voltaire se moque bien sûr de tous ces hommes qui professent une pensée et n'agissent que pour la faire connaître et supplanter les autres, non pour la vivre. “Tu aimeras ton prochain comme toi même.”. Ceux qui ne sont pas sur le chemin du héros tel les jansénistes reçoivent quand même leur coup d'épingle.



Né des amours clandestines d’une jeune noble qui ne voulait pas épouser son amant ne pouvant exciper que de 71 quartiers de noblesse, Candide est persuadé par son précepteur Pangloss qu’il vit dans le meilleur château qui soit dans le meilleur des mondes. Mais parce que la belle Cunégonde qu’il admire le trouve à son goût le voilà chassé du paradis.



Tout au long de son périple il connaît bien des malheurs, et ses compagnons également. Ce qui ne l’empêche pas de toujours revenir à la philosophie de son maître ”Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.“



Le destin se jouera de lui, lui faisant retrouver et perdre tour à tour Pangloss, la belle Cunégonde, le frère de celle-ci.





J’aime beaucoup Voltaire, et ce n’est pas cette satire qui pourrait me faire changer d'avis. Je me suis beaucoup amusée et ait quelque peu réfléchi, même si à plus de cinquante ans mon avis est fait sur la recherche du bonheur. L’obligation d'épanouissement qui est la valeur que véhiculent magazines et médias est l’une des plus grande source d’insatisfaction voire de chagrin.

L’attaque contre la religion va de soi dans ce siècle des Lumières qui veut justement se libérer des doctrines pour penser par lui même.



Mon édition comprend de nombreuses notes en bas de pages qui m’ont apporté le confort de savoir sans faire de recherches qu’elle était l’allusion ou ce qu’est par exemple un théatin.





Défi 18e siècle
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L'Ingénu

L 'ingénu est une satire parue en 1767. Voltaire y raconte les aventures d'un Huron, un indien du Canada. le choix de ce protagoniste n'est pas fait de façon fortuite mais il est

fait à bon escient par l'auteur car il veut montrer que ce personnage selon les préjugés qui ont cours chez les Blancs d' Europe et d'Amérique du nord, est un homme rustre, un arriéré et non civilisé. C' est un individu qui ne peut connaître les bonnes manières et ne peut s'intégrer à leur monde évolué et civilisé.

le Huron quitte le Canada, passe par l' Angleterre et arrive en France. Il s'installe en Basse-Bretagne. La providence fait qu' il rencontre des proches parents : sa tante et son oncle paternels.

En voyageant l'ingénu fait une importante remarque : sur le plan des Libertés , l' Angleterre est de loin meilleure que la France ! L'ingénu sait juger et apprécier.

L 'ingénu regarde la vie française avec candeur et simplicité Il n'a pas de préjugés.Le Huron est pour Voltaire l'occasion de défendre la simple nature contre les coutumes imposées par la civilisation et non fondées par l' usage de la raison. Les supposés civilisés ont beaucoup de leurs actons fondées sur l'irrationnel et les préjugés.

Durant ses aventures, l' ingénu se trouve confronté à de multiples difficultés face aux pouvoirs religieux et tyranniques des pouvoirs politiques durant le règne de Louis XIV.

Au cours de ses aventures, l' ingénu est embastillé pour avoir voulu défendre ses droits. Durant sa captivité, il fait connaissance avec un homme vieux dénommé Gordon. Ce dernier est un homme érudit et cultivé. Devenus des amis, ils passent leur temps à discuter de tout. le huron avec le temps, devient de moins en moins naïf, moins crédule. Au cours de ses discussions, l'ingénu est devenu plus cultivé.

L' ingénu a connu aussi le grand amour mais ...

Un grand moment de lecture. Agréable, prenante et on ne peut qu'admirer la verve de l' auteur .



































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Le crocheteur borgne

Dans ce court conte philosophique, Volataire relate l'histoire

de Mansour, borgne depuis sa naissance mais ayant un bon caractère et est philosophe : il est satisfait de son sort et ne ne voit que les bonnes choses. Il est modeste et digne. Il vit de son petit métier de crocheteur. Son credo :"A chaque jour, suffit sa peine".

Il arrive à sauver de la mort une princesse qui allait chuter dans un ravin à bord de son char. En signe de reconnaissance, la princesse lui accorde toutes les faveurs.

Un très bon et beau conte De Voltaire .
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Candide

Comme pour beaucoup d'entre vous, il s'agit d'un souvenir de collège.

Contrairement à la plupart de mes lectures de collège, il s'agit d'un bon souvenir de lecture.



Des quatre contes philosophiques de Voltaire qu'il m'a été donné de lire, "Micromégas", "l'Ingénu", "Zadig" et "Candide", j'en ai apprécié la moitié, les deux derniers.



C'est sans doute grâce à mon naturel optimiste que "Candide" m'a favorablement marquée. J'y ai retrouvé un ton et une audace d'expression qui m'avait déjà interpellée dans "L'île des esclaves" de Marivaux (pièce écrite plus de trente ans auparavant).



Candide est un jeune homme plein de naturel et de bon sens, non corrompu par la société, en un mot innocent (ou naïf ?). L'amour qu'il éprouve pour Cunégonde, sa cousine, va déclencher une série d'aventures fracassantes et invraisemblables qui lui feront parcourir le monde et serviront à Voltaire à illustrer ses thèses philosophiques en contradiction avec la pensée leibnizienne alors en vogue.



Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si seulement je n'étais pas aussi ignare et barbare et si, plutôt que de m'intéresser à la seule beauté du style littéraire d'un des plus grands écrivains français, je prenais la peine de réfléchir aux allusions et aux idées qui transparaissent entre ses lignes... Mais voilà, ainsi suis-je faite, j'ai toujours été plus "liseuse" que "penseuse".



Ceci dit, j'aime beaucoup cultiver mon jardin, moi aussi.
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Candide

Ce conte philosophique est une vraie révélation pour moi .C'est une attaque très bien illustrée cotre le fatalisme et l'existence du mal que prônait Leibniz. Candide, jeune Allemand à l'esprit simple naïf, est l’élève de Pangloss, un philosophe partisan du leibnizisme « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Cette doctrine et sa candeur , font de lui un optimiste sans borne. Surpris par le baron entrain de baiser la main de sa fille cunégonde . il le chassa du château .

accompagné de plusieurs personnages philosophiques notamment(cacambo , martin , vieille ) candide fait un long périple qui le mène a Westphalie (Allemagne) . Hollande . Lisbonne (Portugal) . Cadix (Espagne) . Buenos Aires (Argentine) . Paraguay . Eldorado (Pérou) . Suriname . Bordeaux . Paris . Angleterre . Venise Constantinople (Turquie) , cherchant sa bien aimée et fuyant les représailles, candide y endure et découvre l'amertume de la vie des gens . Selon pangloss ; le malheur n’est que l’apparence d’une cause qui est bonne ! mais il y a trop de malheur pour qu'il en produise du bien ?.

Voltaire dénonce l’esclavagisme( Suriname) . le fatalisme religieux , l'autorité excessive de l'église , la vanité de la noblesse , l'intolérance .la superstition, l’absolutisme ...

Dans l'étape de l’eldorado candide découvre qu'il n' y a pas un monde idéal sur terre ou tout fonctionne a la perfection , toutefois il faut travailler pour un monde meilleur et ne pas sombrer dans le pessimisme que voulait lui inculquer martin , c'est ça le message de voltaire.

Dans sa quête pour trouver un model procurant le bonheur candide découvre un turc qui vit paisiblement de la sueur de son front en labourant sa terre et en chérissant sa famille . candide et pangloss avaient compris que le travail est le bonheur . "Il faut cultiver notre jardin".

Bien qu'il contienne 132 pages le livre est condensé d'idées , chaque page est garnie d'une nouveauté .les chapitres sont courts , précis et bien détaillés , un autre auteur aurait mis 300 pages, ou plus .





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L'homme aux quarante écus

L' homme aux quarante écus est une suite d 'histoires brèves où Voltaire décrit la société où il vit et dénonce les injustices sociales surtout envers les agriculteurs et trouve injuste la façon dont ils sont imposés. Sur un revenu annuel de quarante écus, l' agriculteur doit verser la moitié c'est-à-dire vingt écus. Par contre les rentiers qui ont bénéficier de terres par héritage, les cultivent sans verser aucun écu ! Révoltante et injuste pratique ! Cette dernière a fait que les gens se dirigent vers d'autres métiers plus lucratifs.

Dans ce conte Voltaire s'en prend violemment à l'Eglise et à ses serviteurs qui vivent en parasites sur le dos du peuple et qui ne sont d'aucune utilité à la société.

En lisant Voltaire, on apprécie toujours sa vivacité, sa verve et son ironie habituelle .
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Candide

"Candide" de Voltaire. L'un de mes livres de chevet.

A chaque fois que vous vous étonnez de l'absurdité du monde, lisez Candide.

Il n'y a rien de nouveau mais Voltaire le dépeint avec une ironie, plaçant son héros dans de telles situations, qu'on ne peut qu'en rire.

Sachant qu'à la fin, bien sûr, on revient aux fondamentaux. Vous ne sauverez pas le monde, mais vous pouvez travailler à l'améliorer à votre niveau : "Il faut cultiver notre jardin".
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Jeannot et Colin - Le monde comme il va

Voici deux petits contes philosophiques assez différents par la forme mais qui se rejoignent sur la peinture qu'ils font l'un et l'autre de la vie parisienne dont Voltaire était le témoin (et l'acteur un peu aussi).

J'ai vraiment un grand coup de cœur pour "Le Monde Comme Il Va" tandis que "Jeannot Et Colin" me ravit moins.

Alors commençons par le plaisant, très plaisant, Monde Comme Il Va. Voltaire nous emmène par la pensée sous les foudres de l'ange exterminateur Ituriel qui se fait un devoir de juger et peut être même de condamner la cité persane de Persépolis. Pour ce faire, il a besoin d'un avis éclairé qui lui dictera le châtiment qui convient à cette ville dont les excès divers sont venus jusqu'à ses séraphiques oreilles. Le personnage mandaté pour effectuer cette analyse des mœurs persanes (vous noterez le clin d’œil à Montesquieu) n'est autre que le scythe Babouc (les observateurs attentifs y reconnaitront Voltaire lui-même et dans Persépolis, nulle autre que Paris).

Babouc chemine donc dans cette ville aux mille facettes et vole de désillusions en enchantements inattendus. Tantôt il est tenté d'enjoindre Ituriel de tout détruire, tantôt il est forcé de reconnaître qu'il est frappé par la grâce et le génie, qui germe parfois au milieu même du vice qui l'avait de prime abord refoulé.

C'est donc une vision très mesurée que nous offre Voltaire par les yeux de Babouc, le monde comme il va et l'homme comme il est, avec ses aspects détestables et abjects mais aussi avec ses petites perles disséminées ça et là.

Selon lui, la vie parisienne et mondaine est, par certains côtés, absolument répugnante, par d'autres, fascinante. Que dire à Ituriel ? De ne surtout pas jeter le bébé avec l'eau du bain. À méditer.

Tournons-nous maintenant du côté de Jeannot et Colin. Il s'agit là d'un des nombreux écrits auxquels Voltaire s'est livré parce qu'ils étaient à l'honneur ou à la mode en leur temps. Ici, un conte à morale. Je dois reconnaître que sans être mauvais ou inintéressant, l'auteur y excelle moins qu'ailleurs. La morale semble tomber comme un cheveu sur la soupe et le véritable propos tenu dans le corps du conte n'y a pas grand-chose à voir.

Deux enfants provinciaux, Jeannot et Colin, se nouent d'amitié durant leur jeunesse. Les parents du premier sont de riches commerçants, ceux du second de fort modestes paysans. Les succès financiers de la famille Jeannot sont tels et si subits que les parents, croulant sous la fortune, achètent un titre de marquis à leur fils et l'emmènent se dégrossir l'entendement à Paris. Élevé au luxe et à l'oisiveté, au mépris de ses origines et de ses primes rencontres, Jeannot chemine dans le monde, avec sa bourse à la main. Toutes portes lui sont ouvertes jusqu'au jour où les revers de fortune le ruinent complètement. Comme par magie, toutes les portes se ferment et Jeannot se voit réduit à un avenir de mendicité.

Et c'est dans ce misérable état, au seuil de l'indigence qu'il croise à nouveau la route de son ancien ami Colin, qui lui, semble s'être constitué une petite situation par le fruit de son labeur. Que lui réserve cette rencontre, c'est ce que je m'autorise à ne vous point dévoiler.

En guise de conclusion, j'applaudis sans limitation Le Monde Comme Il Va et suis plus mesurée sur Jeannot Et Colin, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Jeannot et Colin et autres contes philosoph..

Jeannot et Colin est un bon conte philosophique De Voltaire.Au début du récit, il s 'agit de deux garçons, Jeannot et Colin qui partagent la même situation sociale car tous deux sont de condition modeste .Ce sont d 'excellents amis .Jeannot est le fils d'un modeste travailleur et Colin a pour père un laboureur .Le père de Jeannot arriva par ses calculs et ses astuces , a acquérir de biens immenses et devient fortuné !

Il s 'achète un titre de noblesse et devient le marquis de la Jeannotière .Le famille accédant à un rang élevé décide de partir à Paris là où il y a du beau monde . On retira Jeannot de l 'école . On lui dit qu 'avec l 'argent on achètera tout donc pas besoin d 'étudier .Jeannot prit un air hautain et n'accorde plus d 'importance à son ami Colin .Ce dernier est ulcéré par ce comportement .

le temps aidant, Colin connut une situation favorable, se maria, s 'occupa de ses terres et devient prospère .

Le marquis de la Jeannotière ayant trempé dans des entreprises frauduleuses est ruiné et connut la déchéance

Durant ces moments difficiles, Jeannot ne trouva que son

ancien ami qui l 'aida et le soutiendra .

Le résume du récit , c' est le philosophe qui le rappelle :

"Ne soit plus un marquis ; toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un bon ami ".



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Jeannot et Colin et autres contes philosoph..

Très beau conte pour enfants.

Jeannot et Colin sont des potes, en Auvergne. Colin est le fils d'un agriculteur assommé d'impôts ;

Jeannot est fils de marchand qui part faire fortune à Paris. Devenu marquis de la Jeannotière, il fait venir son fils. Sa mère et son gouverneur lui démontrent l'inutilité de l'instruction, le but étant de "réussir en société". On lui apprend donc à chanter et danser, il fait le joli cœur. Une jeune veuve projette de l'épouser. Il l'aime.

Mais il apprend que son père est emprisonné, ruiné par les folles dépenses de sa mère.

Comme par hasard, la jeune veuve s'évapore...

Il reste le fidèle Colin qui, apprenant la catastrophe, soutient son ami, et trouve une solution.

.

Belle fable, qui n'en est pas une, en fait, car on la voit dans la vie réelle.

Ça me fait un peu penser aux Tuche !

.

Ce conte démontre la valeur du travail, comme dans "La cigale et la fourmi", fable de La Fontaine, car on dirait qu'il y a :

"Vous chantiez ? j'en suis fort aise :

Et bien ! dansez maintenant. !"



Mais cela me fait aussi penser à : "Le laboureur et ses enfants" :

"D’argent, point de caché. Mais le père fut sage

De leur montrer avant sa mort

Que le travail est un trésor."



Voltaire a rajouté une belle apologie de la Vraie amitié : )
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Micromégas

Roman philosophique de SF ou fantasy ( SF ou fantasy ?aidez-moi, je n'y connais rien ! ).

Micromégas, un géant de 30 km de haut, vient de l'étoile Sirius.

En surfant sur les comètes, il arrive sur Saturne où il se fait un pote qui est un nain par rapport à lui. Tous deux marchent sur l'anneau de Saturne puis bondissent par hasard sur la Terre, arrivent avec force d'éclaboussures dans une grande flaque d'eau : la mer Baltique.

C'est alors qu'ils découvrent un minuscule engin, c'est un bateau, et avec une loupe, observent des vermisseaux, des atomes qui s'agitent. Micromégas cueille délicatement le bateau, et, grâce à un cornet, entend que les atomes se parlent : il s'agit en fait du retour de l'expédition 1737 en Laponie de l'astronome Maupertuis, qui vient de prouver que les pôles sont aplatis. Une discussion scientifique et philosophique s'engage entre Micromégas et les savants. Celui-ci ne comprend pas qu'on puisse se battre pour un tas de boue : en effet, à son échelle, la Crimée par exemple, pour laquelle des vies humaines sont sacrifiées, n'est qu'un tas de boue !

.

Voltaire fera des vers en éloge à Maupertuis.

J'aime ce conte, car il démontre bien la relativité des choses. Et, comme d'habitude, Voltaire le pacifiste, condamne les guerres, et surtout leurs décideurs.

Cela me fait penser au roman de Céline "Voyage au bout de la nuit" , où, dans la première partie, l'auteur montre "la chair à canons" sacrifiée dans le nord de la France, tandis que les planqués, les chefs, les soi-disant "élites" font la fête à Paris.
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L'Ingénu

Ce conte philosophique est émouvant , prenant et instruisant , digne d'un maître.

Ce qui est très touchant dans ce roman ,c'est le dévouement de Mlle de Saint-Yves pour l'ingénu et vice versa .Une fille innocente . chaste . d'une bonne éducation , vivant dans l'honneur et pour son honneur , domptant un homme qu'on dit sauvage .mais d'une âme innocente , sans vice , sans calcule , voltaire a acclamé beaucoup sa nature et a blâmé le vice des êtres dits civilisés .cette pucelle a sacrifié ce quelle a de plus précieux pour sauver son bien aimé a cause de la réalité des procédures du pouvoir (la cour) ,et meurt de chagrin causé par l’opprobre quelle avait senti par la suite .

voltaire dénonce l'intolérance de l'église (les jésuites) contre les huguenots(protestants) , l'immixtion de l'église dans la politique ,la concentration et la rigidité du pouvoir , l'arbitraire du bailli , le libertinage de certains prêtres( le révérend père La Chaise confesseur de Louis XIV) qui est du a leur autorité excessive . voltaire évoque la laïcité et la république.



bien qu'il soit un érudit , Gordon le janséniste qui a enseigné l'ingénu la science et la philosophie durant leur incarceration ,voulait le janséniser si vous me permettez ce verbe, renonce a ses préceptes grâce au naturel de l’ingénu et a l'amour qu'avait ensemencé Mlle de Saint-Yves dans son âme et l'a lui retransmise . ( le naturel l'emporte sur l’artificiel) , voltaire dénonce l'obscurantisme du jansénisme et donne Gordon pour model de renaissance.

bien qu'il soit court le conte est rempli d'idées . d'enseignements . de morale . de débats philosophiques très sublimes . de sentiments .il n'y a pas d'incidents gratuits languissant les chapitres, un vrai bijou.



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