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Critiques de Abdelaziz Baraka Sakin (53)
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La princesse de Zanzibar

Au départ, j'avais quelques appréhensions quant à ce livre, mais dès que j'ai plongé dans ses pages, la magie a opéré. Ce livre s'est avéré être bien plus qu'un simple coup de cœur ; il est intense et profond, demandant une lecture attentive et une réflexion sérieuse.



l'auteur nous transporte dans un monde où Sundus, esclave eunuque, et la princesse, fille d'un sultan, se retrouvent liés par un amour impossible. À travers cette histoire, l'auteur explore des thèmes aussi complexes que la sexualité, l'esclavage, le racisme, le colonialisme, la révolte des opprimés, et le rapport à la religion.



Cette œuvre se révèle être une toile dense et riche, tissée de sensualité, de sarcasme et de violence. Sa fin tragique m'a laissé bouche bée pendant un long moment.
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Les Jango

Je ne peux malheureusement pas dire avoir lu beaucoup de livres soudanais. Peut être à cause de cela, l'auteur m'a progressivement égaré dans une profusion de noms, très loin de ceux auxquels je suis habitué qui plus est.



Dommage car le livre avait tout pour plaire, au premier plan une écriture simple et élégante. J'ai eu le sentiment que l'auteur écrivait pour lui, et pour ses compatriotes, plutôt que dans une version travestie à seule fin d'être exporté et salué en occident.
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La princesse de Zanzibar

Pas pu le terminer, trop bavard.

Il y a de longues descriptions, de longues explications, trop longues.

Peut-être que si je ne connaissais pas l'Afrique, l'état des routes, les cases, l'arbre à palabres, les vieux sages, les marchés avec ses étals à même le sol et toutes les odeurs...

cela m'aurait ravie, mais non.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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La princesse de Zanzibar

Abdelaziz Baraka Sakin quitte son Soudan natal pour nous proposer un conte sur les rivages de l'Océan Indien à Zanzibar, fin du XIXe siècle, où l'actuel Sultan a chaud aux fesses : la révolte gronde parmi son peuple et ses multiples esclaves, et les perfides Anglais multiplient tractations et sournoiseries pour obtenir une totale liberté de commerce sur ses côtes.



Tout à ses tentatives pour éviter que tout n'aille à vau-l'eau, le Sultan ne s'aperçoit pas des sentiments de sa fille chérie pour son esclave favori, et de leur projet pour prendre la poudre d'escampette…



Comme à son habitude, l'auteur entremêle les genres et n'épargne aucun de ses personnages, tantôt naïfs à outrance, tantôt bien sournois ; à travers la fuite d'un couple pas banal, il brosse une critique de l'esclavage et du racisme, questionne l'exil et le retour (quel est le délai de prescription pour accepter ou refuser un exilé de retour parmi sa communauté ?), s'amuse des limites corporelles que les hommes imposent à leur sexualité, fait souffler un vent de sensualité qui ne sera pas suffisant face aux désirs de vengeance d'une population trop longtemps opprimée.



Le tout avec une irrévérence et une moquerie permanentes, une liberté de ton et une altérité toujours placée au centre du récit. Je ne me lasse pas de cet auteur, obstinément censuré par son pays natal, et pour cet ouvrage, par le Koweït et Oman (gênante histoire esclavagiste !), qui contribuent donc à faire sa notoriété et à le faire connaître de la population arabophone.



Un délice.

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La princesse de Zanzibar

Avec un récit incisif et pittoresque émaillé de légendes, l'auteur montre l'étendue de son talent.

L'écriture est de grande qualité et le souci du détail impressionnant, le lecteur est plongé dans un univers de couleurs et de senteurs.

La capacité de l'auteur à dépasser la facilité de la stigmatisation sur les sujets délicats évoqués est l'expression de son intelligence.



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Le messie du Darfour

Découvrir l’Histoire du Soudan, voilà quel était le but de ma lecture... La guerre, la religion, etc... Car Darfour évoque en moi et je pense aussi en vous, tragédies, guerres ... mais pourquoi, comment ?



L'auteur aborde, ici, des sujets aussi vastes que l’inutilité de l’ONU dans ce conflit, les viols en temps de guerre ou du moins de génocide, les massacres sur les civils, le racisme et les camps de réfugiés.



J'ai été déroutée par ce roman. Le récit de la vengeance de cette jeune femme en compagnie de son mari, ex-enfant soldat, m'a absorbé. J'ai eu des difficultés à me plonger totalement dans le texte à cause de la chronologie que j'ai eu du mal à suivre.



Et la partie sur le Messie, qui finalement donne son nom au roman, m'a perdue. C'était à la fois mystique, incongru ... j'aurais préféré avoir 2 romans distincts, plutôt que le tout en un.



Je tiens tout de même à souligner que ce livre est un bon livre qui permet d'entrevoir l'horreur de ce qui se passe au Darfour. C'est un texte puissant et dur.

La plume de l’auteur est efficace, elle a su m’emporter dans les horreurs de la guerre, comme si j’y étais. Un roman horrible par son sujet mais tellement bien écrit ... Attention! Ce n’est pas un plaisir à lire. Les personnages sont bons, vrais et travaillés, toutefois il me manquait quelques clés pour bien comprendre les enjeux.



Meme si je n'ai pas eu de réponse à toutes mes questions, cela ne m'empêche pas de vous conseiller ce livre qui demande certainement de se renseigner avant sur ce qu'il se passe et s'est passé au Darfour afin d'entrer pleinement dans le texte.
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Les Jango

Une belle écriture et une très belle traduction pour ce roman soudanais extrêmement dépaysant. Je rejoins cependant l'avis d'isacom : la profusion des récits enchâssés les uns dans les autres, qui avait son charme au début, m'a ensuite lassée et perdue. La multiplication des personnages et de nombreuses références qui m'échappaient m'ont découragée de finir le livre. J'en ai lu un peu plus de la moitié et j'en suis heureuse car j'ai découvert un Soudan bien différent de ce que je pouvais imaginer. Mais au final, c'était trop pour moi.
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La princesse de Zanzibar

En 1652, l’ile De Zanzibar est dirigée par le sultan Suleiman bin Salim récemment béni des dieux, il a 54 ans et son unique enfant ne lui a pas encore donné d'héritier, il est veuf mais possède un grand harem de 99 femmes.



C’est une histoire de princesse et de son eunuque sous fond d’esclavage du peuple africain.



C’est un conte avec ses légendes qui donne une agréable lecture et j’avoue que le sultan m’a bien fait sourire.



Note : 3,5 / 5

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La princesse de Zanzibar

Livre choisi à la va-vite sur un rayon de la médiathèque municipale. Je n'avais qu'un quart d'heure de gratuité de stationnement, j'en ai profité, et voici la "note" à retardement : une heure et demie d'ennui... Du reste, c'est peut-être la morale de cette sorte de conte, que tout se paye ? Ceux qui auront lu jusqu'au bout le sauront, moi, cette histoire de maîtres omnipotents et d'esclaves m'a laissé de marbre. Émotiomètre à zéro, personnages sans nuances, sans relief, intérêt historique faible. Ben ouais, tu n'aimes guère que les histoires réalistes, celles que vivent les "vraies gens", alors la prochaine fois, mets 50 centimes dans l'appareil et prends 5 minutes pour lire l'avis d'Internet avant de céder à l'exotique appel de Zanzibar. Oui, je sais, c'est le début de l'été, mais puisque en plus tu préfères la montagne, patate !
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La princesse de Zanzibar

A la fin du 19ème siècle, l'île de Zanzibar se trouve sous l'autorité du sultanat d'Oman, les Omanais ayant délogé les colons portugais deux siècles plus tôt.



Le sultan régnant y exerce son pouvoir d'une main de fer, maintient la population noire en esclavage, traite avec les négriers, et profite d'un harem de dizaines de concubines, le tout dans une opulence éhontée. Mais la révolte gronde parmi le peuple, attisée discrètement par les Anglais, qui convoitent l'île pour ses ressources et sa position stratégique dans l'Océan indien.



Pendant ce temps, la fille du sultan, princesse oisive habituée au confort et au luxe, et Sundus, son esclave eunuque et fidèle serviteur depuis l'enfance, se découvrent un amour et une passion mutuels. Quand surviennent les premiers soubresauts de la révolte qui aboutiront à la chute du sultanat, les deux amants s'enfuient sur le continent africain. Mais leur rêve d'amour et de liberté se heurtera bientôt à la dure réalité, tant leur relation restera incompréhensible et inacceptable aux yeux de leurs contemporains.



Dans ce conte qui s'inspire, tout en s'en jouant, d'un épisode réel de l'histoire de Zanzibar, l'auteur (censuré dans son pays, le Soudan) entremêle plusieurs luttes de libération menées contre différentes oppressions : contre le colonialisme, l'esclavage et la traite négrière, l'autoritarisme du sultan. Pour les libertés individuelles, religieuses, sexuelles, l'indépendance, l'émancipation des femmes.



Entre grande Histoire, légendes et traditions, ce roman (interdit à Oman et au Koweit) est à la fois caustique, provoquant, tragique, sensuel, plein de verve et d'humour. Instructif et d'une liberté de ton fascinante et salutaire.
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La princesse de Zanzibar

[Zanzibar old-fashioned]

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️❤️ « La princesse de Zanzibar » de Abdelaziz Baraka Sakin, Zulma Éditions

Traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin



Nous sommes donc à Zanzibar à la fin du XIXème siècle, toute ressemblance avec les plages paradisiaques d’aujourd’hui ne serait que purement fortuite. Car en ce temps là c’est le Sultan récemment béni de Dieu qui règne d’une poigne de fer sur son Archipel. Lui pète dans la soie, fornique, maltraite ses esclaves tandis que son peuple survit tant bien que mal. Rien de nouveau sous le soleil me direz vous. Sauf qu’à force de jouer avec le karma fort est à parier qu’on se le reprenne en pleine poire.



Quelle ne sera pas la surprise du Sultan récemment béni de Dieu, quand Sundus, l’eunuque esclave et serviteur de la Princesse récemment bénie de Dieu deviendra son confesseur intime et son amant. Life is a bitch Sultan. Et l’occasion pour ce couple insolite de fuir vers les côtes africaines à la recherche d’un membre disparu et d’une liberté qu’eux-mêmes mêmes n’espéraient plus.



Comme un conte parsemé des mythes et légendes africaines qu’on aurait calqué sur ce pan réel de l’histoire de Zanzibar, Abdelaziz Baraka Sakin se joue de nous, joue avec les codes du roman d’aventures historique et philosophique sur un ton grivois qui lui a valu d’être censuré dans son pays et de vivre en exil, rien que ça !

Tenu sous le joug de la condition esclave, la plèbe se révoltera une première fois avant de voir le Sultanat tomber aux mains des Anglais en moins de 38 minutes, créant un élan de liberté et une restructuration complète de la société.



Ce roman tantôt provoquant face à l’inanité de l’esclavage, tantôt acerbe dans sa critique du colonialisme, tantôt libérateur dans son évocation de la condition de la femme et d’une sensualité sensorielle, évoque aussi bien l’indépendance de l’Afrique que les croyances ancestrales, la sagesse d’un combat que l’on sait devoir être violent pour accéder à la liberté, la vengeance que l’on garde au creux son cœur pour ne pas oublier l’injustice que l’on a vécu. Épique, facétieux et mordant, un joyau de la littérature contemporaine !
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La princesse de Zanzibar

Ce roman de Abdelaziz Baraka Sakin est une véritable pépite. S'appuyant sur une réalité historique, à savoir le déclin du sultanat vers la fin du 19e siècle et la prise de contrôle britannique, l'auteur nous tisse un conte sur l'amour de Sundus, eunuque au service de la princesse, et de la princesse qui est la fille du sultan.



C'est irrévérentieux, caustique et drôle. En toile de fond, nous trouvons l'esclavage. Jusqu'en 1890(!) le commerce d'esclaves est l'un des revenus du sutanat. La situation des esclaves nous est racontée autant du point de vue du sultan que des esclaves eux-mêmes.







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Les Jango

Les Jango, ce sont ces saisonniers nomades, qui se déplacent en fonction des saisons agricoles : coupeurs de canne à sucre, planteurs de sésame… mais surtout hâbleurs, grands palabreurs et grands buveurs.

Buveurs, dans ce pays musulman ultra-strict ? Eh oui : produire des boissons fermentées semble être la principale source de revenus des femmes ; dont beaucoup, ici, vendent leur corps de surcroît.

Nous sommes à al-Hilla, au Sud du Soudan. Et le cœur battant de ce bourg, c’est la Maison de la Mère, autant dire : le bordel local.

C’est là que se logent les voyageurs, là que se négocient des mariages, là qu’on échange et qu’on cancane à n’en plus finir.

On y fait des rencontres touchantes : le narrateur, sorte de grand naïf amoureux ; le tendre Wad Amouna, grandi en prison où était détenue sa mère ; la courageuse Safia, qui attise les ragots et la convoitise par ses attributs mystérieux…

Et puis il y a des djinns, des superstitions, des légendes…

Et pour finir, il y a l’argent, celui qui manque aux Jango, celui que la banque déverse sur les plus riches propriétaires (La banque vous refuse un prêt ? Je vous suggère la mesure punitive mise au point par les Jango.)

Il y a beaucoup, beaucoup de choses dans ce roman. Peut-être un peu trop.

La fin rassemble tous les fils de la narration, encore faut-il arriver jusque là. Car cette profusion de noms, de souvenirs racontés comme autant de nouvelles dans le récit, m’a un peu perdue je dois l’avouer.

L’écriture est belle - et traduite avec fluidité par Xavier Luffin. Toutefois, j’ai dû aller chercher ailleurs des images et des infos pour m’évoquer la région, tant cette narration allusive, en se concentrant sur les dits des personnages, nous apprend peu sur les lieux et les paysages.

Je suis sans doute passée à côté de ce livre.

Challenge Globe-trotter (Soudan)
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Le messie du Darfour

Darfour, un mot qui depuis des décennies évoque des conflits. Ce livre ne fait malheureusement pas exception à la règle. A ceci près qu'il est écrit par un enfant du pays. Son propos donne une grille de lecture bien plus complexe et loin des raccourcis de bailleurs ou reporters internationaux.

Alors oui, cela ne change rien aux horreurs subies par les victimes mais se rapprocher de la réalité est une marque de considération pour leur Histoire, entre espérance et humanité.
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La princesse de Zanzibar

Je suis totalement passée à côté de cette histoire. Est-ce l’écriture ? Le format « conte » ? Je ne sais pas mais je n’ai pas réussi à dépasser le quart du livre.



J’avais pourtant très envie de lire ce roman, je pensais y retrouver des traces de mon voyage sur l’île. Certes, j’ai « revu » les ruelles de Stone Town, son marché… mais je n’ai pas accroché avec les personnages.

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La princesse de Zanzibar

Dans une verve chatoyante, caustique et frondeuse, le récit rapporte un grand moment historique du pays : la révolte d’un peuple réduit à l’esclavage contre le Sultan. Une révolte facilitée par les Anglais qui, à l’instar des autres Européens, convoitent ce pays aux mille richesses. Dans ce fascinant retour dans l’Histoire de l’Afrique de l’Est, le récit suit les pérégrinations de la fille du Sultan et de son eunuque qui malgré le lien étroit qui les unit, incarnent les dissonances que vit le pays.

L’occasion pour l’auteur (censuré à Oman et Koweit) de pointer avec beaucoup de maestria (et un brin d’insolence pour notre plus grand plaisir) les conséquences et dérives du colonialisme, l’hypocrisie et l’ethnocentrisme du colon, l’esclavage et la traite des Noirs, la sexualité dans toutes ses spécificités, la détérioration de la faune et de la flore, les croyances populaires et les religions monothéistes…



Un roman d’une grande liberté qui fascine tant par la forme qui mêle le conte, l’épopée et l’historique, que par le fond tellement instructif pour en faire un véritable joyau brut.

C’est drôle, c’est beau, c’est instructif, c’est mordant, c’est grivois, c’est tragique, Quel talent !



A lire absolument !


Lien : https://www.instagram.com/ne..
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Les Jango

Curieux roman que "Les jango", de prime abord et tout à fait désorientée, j'en ai poursuivi la lecture accrocheuse avec perplexité. Si j'avais été filmée pendant, on aurait découvert sur mon visage tout un tas de faciès hétérogènes. D'abord avec la ride du lion, tant je me demandais ce que j'étais en train de lire là, suivie d'éclats de rire, lorsqu'enfin accoutumée, j'en saisissais l'humour étrange, pour alors gagner en émotion compte tenu de la gravité de certains passages, et finir avec un tendre sourire salvateur.

Même si le tout parait disparate à la lecture, car les chapitres sont autant de fragments réassemblés au fil de la narration, une fois la dernière page tournée, il s'opère une cohérence inattendue et singulière.

Ravie d'avoir découvert un "bout" de Soudan romancé et surprenant où Abdelaziz Baraka Sakin nous immerge jusqu'au plus intime, voire jusqu'au plus tabou.
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La princesse de Zanzibar

Parée d'une couverture magnifique qui invite au voyage, "La princesse de Zanzibar" a des allures de conte, on se sent propulsé dans l'atmosphère feutrée d'un genre des mille et une nuits.

Mais c'est bien d'un livre interdit à Oman et au Koweït et d'un auteur censuré dans son pays, le Soudan, et exilé en France, dont je vous parle, et si certains se sont sentis offensés, d'autres s'en réjouissent !



Nous sommes bien en terre d'Afrique, côte est, sous sultanat.

A Zanzibar pour être précise, au 19eme siècle, siècle des colonisateurs européens profitant du bon vivre, des croupes félines et surtout des richesses ! (of course)



Les effluves des marchés délivrent leurs parfums exotiques, les couleurs resplendissent jusque dans les harems , le sultan exulte de toute sa puissance mortifère au beau milieu de ses concubines et de son adorable favori, mais en toile de fond, les indigènes colonisés goûtent, eux, à l'amertume de l'esclavage.

Une femme pourtant gardera sa liberté, avec une verve subversive et une réputation de sorcière en magie noire, elle chante et danse frénétiquement, aucun négrier n'ose s'en approcher. Elle s'appelle Uhuru et fascine la princesse du Zanzibar, Latifa, fille du sultan.

Serait-elle annonciatrice d'un vent de liberté et de révolte ?



Sous fond de légendes ancestrales, de philosophies millénaires, de croyances cosmopolites et de sorcelleries immémoriales, Abdelaziz Baraka Sakin, armé de son ironie corrosive à l'égard des oppresseurs , retrace l'histoire d'un peuple africain avili par un sultanat qui a défait les portugais , qui lui-même sera encerclé par l'arrivée des anglais, ces blancs au cœur noir venus s'emparer d'une ile stratégique déjà bien meurtrie.



Et pourtant, c'est bien l'espoir de délivrance qui prime par le prisme de l'amour entre une princesse orientale qui rêve d'émancipation et son esclave noir, eunuque ,qui a défaut d'être à la recherche du temps perdu, sera en quête de son membre disparu.

C'est avec une bouffée de provocation que Baraka Sakin construit, avec aplomb, ce récit anticonformiste distillant cette absolue soif de liberté, il nous invite à nous interroger sur le prix de celle-ci, quand, des destins brisés, émergent tantôt des esprits vengeurs, tantôt le spectre de la communion. Que deviennent alors les ideaux ?



La sagesse et la combativité pour la liberté, représentées par la voix de deux femmes et d'un subordonné castré est un pied de nez fabuleux à tous les fondamentaux barbares d'aujourd'hui.

Une forte résonance pour toutes celles et ceux qui se battent toujours et encore pour gagner le droit d'exister.



Baraka Sakin nous mène tout du long par le bout du nez en nous ballotant de la poésie tribale au phrasé décapant bourré d'humour.

Irrevencieux à souhait, il nous offre un souffle de vie effervescent et éclatant bien loin des sentiers battus des terres qui refusent l'émancipation et censurent les pensées libératrices.



Redoutable !

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La princesse de Zanzibar

Un conte caustique et provocateur où l’on imagine un récit « des milles et une nuit » mais où se cache une Vérité brute et crue. L’auteur y aborde des thèmes dérangeants comme le colonialisme, l’esclavagisme, la condition féminine, la sexualité, …

Ce roman est d’ailleurs censuré au Soudan, le pays de l’auteur.

Séduite !
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La princesse de Zanzibar

Une liberté magnifique pour signer avec cette insolence, un conte, roman d'aventures, mais aussi parabole sur le colonialisme, l'esclavage, le statut de la femme, l'indépendance de l'Afrique, les langues, la nature, la religion, la sexualité… Ceux qui rêvent de happy end feraient mieux de jouir de l'écriture tout du long plutôt que d'attendre les dernières pages.
Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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