La quatrième édition du Prix Facile à lire Bretagne démarrera en janvier 2023 dans 68 communes de la région. 8 livres seront soumis aux votes des lecteurs, dont "Le mal de mer" d'Adrienne Yabouza, Philippe Sternis et Jeanne Pistinier (Lescalire, 2021) présenté dans cette vidéo par Nadia Aazi et Fanta Doumbia, des stagiaires du CLPS de Lannion du dispositif Prépa Clés, et leur formatrice Anne-Marine Paubert.
Ce prix littéraire, qui s'adresse avant tout aux personnes "éloignées" du livre, est porté par Livre et lecture en Bretagne, avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles, la Région Bretagne, la Sofia (sous réserve), les quatre départements bretons, le CLPS et l'AMISEP (organismes de formation spécialisés dans le champ de l'illettrisme), et la Ligue de l'enseignement du Morbihan.
https://facilealirebretagne.wordpress.com
+ Lire la suite
"L'amour, c'est pas plus facile que le reste de la vie. C'est vérifiable à vingt ans ou plus, sous les tropiques comme autour du cercle arctique. Pas parce que c'est chaud ici et froid là bas. C'est à cause des bâtons dans les roues, comme trop intelligent, trop blanc, trop noir, trop zyeux bridés ou cheveux roux, blonds crépus ; si en plus on compte les bâtons courbés ou à genoux dans l'ombre d'une religion, l'amour, c'est vraiment le parcours du combattant."
Pemba Kali marcha longtemps d'un côté et de l'autre. Il cherchait un bel animal qu'il pourrait flécher, un animal dont la bonne viande nourrirait plusieurs jours tout le village. Et puis, il resta longtemps à attendre, caché dans le feuillage. Il prenait son temps, comme une petite pluie qui, goutte à goutte, remplit la rivière...
La parole n’a pas de jambes, mais elle marche très vite.
C’est comme ça, quand t’es réfugié, quand t’es étranger, tu n’es plus un être humain et c’est pas les beaux discours du Nord ou du Sud qui changent quelque chose à ça. C’est pas non plus les Églises qui peuvent sucrer ça. Presque tous ceux qui ici sont maquillés par une religion te maltraitent comme les autres.
Les papiers pour se marier, c’est plus simple que les papiers de réfugié, mais c’est des papiers, et il y a toujours partout le chef des papiers, le sous-chef des papiers, la secrétaire du sous-chef des papiers, et même le planton qui garde le bureau de la secrétaire du sous-chef des papiers.
L’amour, c’est pas plus facile que le reste de la vie. C’est vérifiable à vingt ans ou plus, sous les tropiques comme autour du cercle arctique. Pas parce que c’est top chaud ici et top froid là-bas. C’est pas ça. C’est à cause des bâtons dans les roues, sous toutes les latitudes.
les pièces justificatives nécessaires, les témoins de moralité à sponsoriser, plus le certificat de baptême à exhumer, le tout officialisé à coups de tampons encreurs plus efficaces que des gris-gris à poils, à plumes ou à écailles.
Le président, de son côté, voulait, je crois, garder pour lui-même les richesses du pays, et les ministres rebelles voulaient probablement exactement la même chose.
Les Français sont comme ça, ils veulent bien être polygames, je crois, mais ils ne souhaitent pas que ce soit officiel sur le papier.
La vie pouvait donc continuer pour ceux, nombreux, qui mangeaient rarement à leur faim mais à qui on avait distribué des vivres la veille du vote et un petit billet le jour des élections, et pour les quelques-uns qui partageaient deux copieux repas par jour avec de belles femmes habillées à la mode de Paris, de Genève ou de Milano.