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Critiques de Agnès Grossmann (86)
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Ce document qui trouve autour de l’affaire Ranucci et de ses conséquences à long terme, fait divers atroce qui a défrayé la chronique dans les années 70 m’a au départ un peu effrayé. Refaire une enquête qui a déjà fait couler tant d’encre, est-ce utile ?



Eh bien oui, pour ce qui est révélé. En effet, j’en étais resté à la notion d’erreur judiciaire, ayant amené un des derniers condamnés à mort en France, à être décapité pour un crime qu’il n’avait pas commis, cet aspect des choses ayant été révélé par le best-seller de Gilles Perrault, Le pull over rouge . Première surprise donc de découvrir que le contenu de cette contre-enquête était un texte cousu de fil blanc, l’auteur ayant pris beaucoup de liberté avec les faits, jusqu’à les ré-interprèter pour finalement argumenter un procès à charge contre la peine de mort. Et c’est là qu’est le piège. Le but est louable, mais les moyens délétères, pour cette famille endeuillée qui se voit propulsée au devant de la scène politique sur un combat qui n’est pas le sien.



Quant aux suites tellement dramatiques de l’affaire, deux meurtres commis par le frère de la petite victime, des années plus tard, alors que l’enfant puis le jeune adulte n’a jamais pu se défaire de la culpabilité de ne pas avoir sauvé sa soeur, la réalité dépasse la fiction !



Quelques faux pas dans les propos :



"Mais il n'y a aucune certitude scientifique; On n'a pas encore découvert l'ADN" !

Si, si : en 1963 !



Par ailleurs des précisions peu contributives, l'éclipse solaire qui a lieu le jour du rapt de l'enfant. Pas forcément utile, même pour recréer le contexte.





Agnès Grossman décrit l’ensemble sans pathos, avec l’objectivité d’une journaliste qui tente de faire éclater la vérité, polluée par la médiatisation de ces affaires. Si l’écriture est plutôt sobre (on n’est pas chez Jaenada) , le récit se parcourt avec intérêt, d’autant que l’affaire a de quoi laisser perplexe.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Une journée tranquille où il ne se passe rien, ou presque. En ce jour de Pentecôte 1974, les journalistes ont bien du mal à faire la une de leur quotidien. Des accidents de la route ou le monokini sur la plage, voilà de quoi tenir le lecteur informé et en haleine. Pourtant, ce 3 juin sera une date marquante pour la France, pour la justice et surtout pour Marie-Dolores et Jean-Baptiste Rambla. Que faisais-tu ce jour-là ? Toutes les personnes en âge de boire une bière s’en souviennent encore, parait-il, mieux que de sa première cuite. Parce qu’à partir de cette date-là marquée en rouge avec le sang d’une petite fille, la France a peur. Alors oui, je reviens sur les faits, une nouvelle fois. Marie-Dolores a été enlevée, pendant que son petit frère a été « épargné » en allant chercher le chien noir qu’un individu dans une Simca 1100 aurait perdu. Point de départ d’une sombre affaire où quelques jours après son corps mutilé est retrouvé abandonné dans une grotte. Un suspect, l’homme au pull-over rouge, vers lequel semble s’aiguiller les soupçons. Un procès, Giscard qui n’intervient pas, le couperet tombe en même temps que la tête de Christian Ranucci. L’histoire aurait pu s’arrêter là dans ces mois qui ont suivi la mort du dernier condamné, alors que toutes les radios fredonnent le tube de l’été, « Et si tu n’existais pas… » de Joe Dassin, son charme, sa voix, - bref, j’adore - et la chaleur de l’été, d’ailleurs il parait que des femmes se mettent en strings sur les plages de Saint-Tropez, l’insolente ou la décadente, - bref, j’adore encore plus -.



Oui, on aurait pu en rester là, la mort atroce d’une petite fille, la douleur infime d’une famille modeste d’origine espagnole, une ville Marseille qui pleure sur les Rambla, un pays recueilli autour de sa mémoire. Oui, on aurait pu, mais non en fait. Un écrivain romança l’enquête criminelle, « le pull-over rouge » et anéantira encore plus les Rambla. A partir de ce bouquin, les doutes sur la culpabilité, « Christian est innocent » se révolte la population, la peine de mort sera abolie, quoi qu’on en pense de la culpabilité d’un homme qui a un pull-over rouge et qui sait où était caché le couteau. Bref, je ne reviens pas sur ce roman que tout le monde en âge de lire à cette époque là a lu. D’ailleurs, moi, je ne l’ai pas lu. Mais maintenant, c’est tout une ville, un peuple qui crachent sur les Rambla, devenus coupables eux-mêmes d’avoir mené à l’échafaud le dernier homme guillotiné. Et le petit Rambla, qu’en est-il de ce gamin qui depuis ce 3 juin, a basculé dans un autre monde, celui de la fin de l’innocence, un monde qui l’a oublié alors qu’il était en toute première ligne. Il ne s’en remettra jamais. A jamais, coupable.



Parce que l’affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci démarre sur ce procès presque anonyme, période de COVID oblige, au tribunal de Toulouse en décembre 2020. A la barre des accusés, plaidant coupable, Jean-Baptiste Rambla pour le meurtre de Cintia Lunimbu. Quinze ans avant, il avait déjà tué Corinne Beidl. Triste sort d’un petit garçon à qui l’on a tué presque sous ses yeux sa grande sœur et qui à son tour deviendra assassin, le spectre de la guillotine en moins, en partie grâce à sa sœur. Jamais il ne sera parvenu à se défaire de l’ombre de Ranucci. Peu habitué aux chroniques judiciaires que je suis, et si je devais avoir quelques regrets sur le sujet, c’est que ces deux crimes sont passés presque sous silence, un premier paragraphe, quelques chapitres en fin de roman. Si peu sur ces deux jeunes femmes, victimes d’un passé trop lourd. Au final, cela reste – ou est - un énième livre qui décortique l’affaire Ranucci, ce pull-over ou ce cirque rouge, quoi qu’en soit ton intime conviction, alors qu’il y aurait eu à analyser sur ces deux passages à l’acte successif, sa première libération conditionnelle, sa vie, une vie qui s’est terminée sombrement à l’âge de six ans, avec des parents qui n’ont eu de cesse de combattre pendant des décennies la mémoire de Marie-Dolorès Rambla, oubliant la souffrance et la détresse de son petit frère, « survivant », mais à l’époque, la psychanalyse ne savait probablement pas analyser un tel traumatisme. Agnès Grossmann a su m’intéresser à cette époque, à cette affaire, à la justice d’un pays et cela en me parlant également des petits à-côtés de l’histoire, sans h majuscule, entre deux tubes de l’été et la polémique de Michel Sardou, « je suis pour », quand une affaire déclencha dans la société française autant de passion que de haine.
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Jean perd son innocence, celui qui a enlevé et tué sa soeur lui a aussi volé son enfance. Il est prisonnier de ce drame, il est cloué au sol, il ne pourra plus prendre son envol. Il est aspiré par le vide que Marie-Dolorès a laissé, il vit désormais dans son ombre. Depuis l'âge de six ans, il n'a plus d'avenir, il est devenu transparent. La victime va se transformer en meurtrier.



Agnès Grossman décrit parfaitement le traumatisme subit par Jean Rambla et ses parents. L'impossibilité de connaître l'intimité du deuil face au déchainement des médias, il explique le drame à venir. Une souffrance continuelle, l'appartement familial si joyeux qui devient un caveau, la famille qui explose, la cocaïne pour oublier

Agnès Grossman reprend tout depuis le début : un homme qui invite une fillette à l'aider à chercher son chien noir, la découverte du petit cadavre abandonné, les aveux de Ranucci, son mépris lors du procès, le climat de haine. Il nous raconte de manière glaçante les vingt minutes entre le moment où on a réveillé Ranucci dans sa cellule et celui où le couperet est tombé sur sa tête bien positionnée sur la guillotine. le débat sur la peine de mort qui s'installe ensuite.

Elle démonte avec brio les arguments développés par Gilles Perrault dans son livre « le pull-over rouge », l'écrivain prend des libertés avec la vérité pour démontrer l'innocence de Ranucci et faire naître le doute dans l'opinion publique Ce livre et son adaptation cinématographique deviennent le cheval de Troie des partisans de l'abolition de la peine de mort. le mal est fait, les parents de Jean passent du statut de victimes à celui de coupables, coupables d'avoir fait guillotiner un innocent.



C'est un récit minutieux, Agnès Grossman sait reconstituer avec objectivité le parcours tragique d'un homme et de sa famille disloqués, emportés par la tourmente médiatique. Avec une écriture concise et précise, elle nous replonge dans les années 70, et le débat sur la peine de mort qui suscite des passions. C'est un livre qui m'a intéressé par son souci permanent d'essayer de comprendre comment un enfant de six ans peut se transformer en meurtrier.

Un grand merci aux éditions Des Presses de la Cité et à Babelio pour leur confiance.





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Les salopes de l'histoire

Je remercie Babelio et les éditions Acropole pour « Les salopes de l'histoire » d'Agnès Grossmann.

Agnès Grossmann, journaliste et auteur de documentaires pour la télévision, explique en préface qu'elle voulait faire le portrait de femmes célèbres ayant eu une « sexualité débridée ». Des femmes qui ont assumé leur sexualité, leur plaisir, leur envie, peut-être au mépris des convenances de leur époque. Par leur intelligence et courage, leur effronterie ou encore leur alliance, certaines ont pu côtoyer (dans tous les sens du terme) les dirigeants les plus influents, quand elles n'ont pas été elles-mêmes au pouvoir. Elles s'étaient ainsi retrouvées dans les plus hautes sphères du pouvoir. Pourtant, encore aujourd'hui, leur comportement, malgré une plus grande liberté sexuelle et liberté des moeurs (Mai 68, aux armes, et cætera.), fait qu'on les désigne par le terme de « salopes ».

Dans cet ouvrage, huit portraits de femmes de diverses époques sont dressés : Cléopâtre, Messaline, Marguerite de Navarre dit la reine Margot, Catherine II de Russie, Jeanne de Barry, Joséphine de Beauharnais, Madame Tallien, Mata Hari.

Le titre de l'ouvrage m'avait interpelée et j'étais curieuse de voir comment serait traité un tel sujet. J'y voyais là comme une continuité à mes récentes lectures et réflexions actuelles, ou plus exactement, cela me semblait un nouvel angle de vue sur les femmes qui pouvait s'avérer intéressant. L'autre intérêt à cette lecture était d'en apprendre plus sur ces femmes, elles qui avaient toutes, d'une manière ou d'une autre, marquées l'Histoire.

L'ouvrage est simple d'accès (cela ne signifie pas qu'il est à mettre entre toutes les mains. Il reste interdit aux moins de 18 ans, j'imagine…). Malgré la multitude des personnages présents tout au long des différents portraits, l'auteur pose bien le contexte et les liens entre chacun pour qu'on suive aisément. le texte est facile à lire, même s'il l'est parfois trop, frisant un peu trop les caricatures, à mon goût. Il vaut cependant par la découverte plus approfondie et détaillée (et ce n'est pas peu dire) de grandes figures par un autre bout de la lorgnette.

De ce fait, si on se retrouve en manque de sujets de conversation, lors d'une soirée en société, on sera à présent en mesure de raconter quelques détails croustillants sur Catherine II, impératrice de Russie pendant plus de 30 ans. D'accord, on sera bien en peine de discourir sur ses décisions et actions politiques alors qu'elle a gouverné tant d'années mais nettement plus sur ses agissements et pirouettes d'ordre plus privé…

J'ai malheureusement été déçue par ce livre. Aucun orgasme littéraire ou intellectuel ne s'est pointé à l'horizon. Je me suis probablement trompée sur ce que je pouvais en attendre. Il n'était pas pour moi. Ça arrive, ces choses-là, et plus souvent qu'on ne le souhaite. On se fait toute une histoire romantique de la soirée qu'on va passer, on s'imagine des choses, on fantasme… Et... Rien ou si peu. « Wateloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine », aurait pu susurrer Joséphine à l'oreille de Napoléon, entre les coucheries de l'une et les batailles de l'autre… (Mais, sauf erreur, Joséphine n'avait pas croisé Hugo).

Bref, j'espérais lire un essai historique, voire politique et social de ces femmes (et des femmes de l'époque). Quelque chose de « plus sérieux », si je puis me permettre. En apprendre peut-être plus sur ce qu'elles avaient pu apporter sur le plan politique, et ce par leur ambition, intelligence et force de caractère agrémentées, bien sûr, de leurs atouts plus physiques…

Mais, si je connais à présent mieux ces femmes (et j'ai été impressionnée par le courage d'une bonne majorité), pour moi, cela n'a été souvent justement qu'une suite de descriptions des traits physiques de ces femmes et de leurs multiples amants qu'elles voulaient mettre dans leur lit (ou ailleurs).

Au fur et à mesure des divers portraits, il me semblait que ce n'était qu'une énumération de toutes leurs liaisons en tout genre, de relations sexuelles sous presque toutes les coutures, pour ne pas dire parfois orgies, jusque dans des bouges les plus mal famés et peu ragoûtants, et ce, jusqu'à épuisement des corps et de ma curiosité… D'ailleurs, je n'ai pas toujours compris quel était l'intérêt de faire le portrait (ou biographie sexuelle) de certaines d'entre elles. Certes, par leur inépuisable libido et appétence plus que largement passées à l'acte, quelques-unes auraient sûrement pu prétendre à entrer dans le Guinness des Records. Mais, ne les présenter principalement que par leur frasque et pulsion sexuelles, au risque de minimiser leurs autres qualités ou capacités, finissait par me lasser et même réveiller les souvenirs de mon éducation plus portée sur la bienséance et la bonne morale. C'était presque le comble… Et je ne suis pas sûre que de telles histoires X servent à la cause des femmes et à la « liberté » sexuelle.

Shocking, moi ? Peut-être, n'en déplaise à mon sentiment d'être relativement ouverte (d'esprit s'entend), d'estimer que chacun fait ce qu'il veut du moment que cela ne nuit pas aux autres (tant qu'il n'y a pas de gêne…), ou encore de considérer qu'il y a trop de « normes » imposées par la société, j'ai trouvé certains de ces comportements quelque peu déplaisants, fatigants. Chacun sait que « trop est parfois l'ennemi du bien ». Ainsi, je n'ai pas éprouvé de réel « plaisir » à lire cette longue et longue succession de coïts ininterrompus dans tous les coins et recoins.

Irai-je jusqu'à traiter certaines de « nymphomanes » ou de xxx, moi qui justement milite pour l'égalité des sexes (juste à cris…, il s'entend toujours) et qui considère que l'appétit sexuel n'est pas forcément une caractéristique purement masculine ? Autre temps, autres moeurs. Mais, si elles avaient été de nos contemporaines, nul doute que quelques-unes auraient dû consulter pour une ‘'légère'' addiction au sexe. Ça se soigne, Mesdames… Et ce n'est pas une remarque sexiste, pudibonde ou je ne sais quoi d'autre, c'est juste qu'il y a des dépendances qui peuvent avoir de malheureuses conséquences physiques ou psychologiques (certaines y ont perdu leur tête. D'ailleurs, Jeanne du Barry, si elle avait pu, en aurait probablement témoigné. Enfin pas sûre, peut-être qu'elle aurait encore eu la tête à autre chose…).

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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Il y a un peu plus d'un an, à Toulouse, se déroulait le procès de Jean-Baptiste Rambla.

Presque dans l'anonymat médiatique, crise sanitaire oblige.

Ce nom ne vous dit rien ?

Si vous n'avez pas plus de soixante ans, c'est normal et même pour ceux de cette génération, difficile de faire le lien.

Le lien ?

Avec Christian Ranucci.

Là, je vois déjà des yeux qui se lèvent.

Ce ne serait pas ce jeune homme, condamné à mort pour l'enlèvement et l'assassinat d'une fillette dans les années 70 à Marseille ?

Celui auquel un écrivain a consacré un ouvrage qui fit sensation en son temps, qui déclencha une tempête médiatique pour la réhabilitation de Ranucci et surtout l'abolition de la peine de mort et souleva les foules (une opinion publique versatile qui demandait quelques mois auparavant la tête du criminel qu'aujourdhui elle pose en martyre) ?

Dans L'affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci, Agnès Grossmann revient sur cette affaire et nous explique donc qui est ce Jean-Baptiste Rambla que l'on juge à nouveau (il avait déjà été condamné au début des années 2000, pour un autre crime).

Le petit Jean comme on l'a longtemps appelé, est le frère de la petite Marie-Dolores Rambla, enlevée et assassinée le 3 juin 1974.

C'est devant ses yeux qu'un homme va emmener la "grande" soeur (elle a 8 ans, lui, 6) de Jean.

Seul témoin (en tout cas, le seul à avoir vu l'homme de près), Jean-Baptiste va traîner, comme un boulet, cette sinistre journée toute sa vie.

L'autrice s'est attachée ici aux oubliés.

Parce qu'au-delà de l'effervescence et de l'émoi provoqué au moment de la disparition de l'enfant, après les soutiens, les condamnations, les cris de vengeance devant l'horreur, une fois l'auteur arrêté, qu'il soit passé aux aveux, condamné à la peine capitale et exécuté, pensez-vous que la famille Rambla ait trouvé la paix ?

C'était sans compter sur ce fameux livre "Le pull-over rouge" dont la parution va bouleverser la vie d'un pays tout entier.

Ce livre qui prétend qu'on a tranché la tête d'un innocent, qui milite pour la révision du procès, qui fait la part belle au jeune Ranucci mais oubli la victime, les victimes.

C'est une famille qu'on assassine à nouveau.

C'est un père qui mènera pendant 40 ans un combat contre ceux qui innocentent un homme pourtant condamné par une justice populaire.

Pour lui, comme pour les enquêteurs et la justice, donc, il n'y a pas de doute.

Et Jean, lui, qui s'en préoccupe ?

Ce livre m'a bouleversé.

Agnès Grossmann reprend toute l'affaire, depuis les premières minutes de l'enlèvement, jusqu'au second procès de Jean-Baptiste Rambla.

Elle relate les faits.

Son ouvrage est précis, argumenté, elle a pris le temps d'étudier les documents, elle a visionné les images, trouvé les archives, interrogé les protagonistes, les journalistes, les policiers, les juristes, Gilles Perrault lui-même (l'auteur du controversé Pull-over rouge).

Elle a surtout dressé le portrait d'un père de famille, courageux, obstiné, prêt à soulever des montagnes pour que l'on redonne dignité et respect aux siens et surtout, que l'on oublie jamais sa petite fille chérie.

Elle a tenté de savoir pourquoi Jean-Baptiste était devenu un criminel à son tour.

Elle ne l'excuse pas, il n'y a pas d'excuses possibles quand on commet ce genre d'acte et lui-même assume sans se cacher.

Mais il y a quand même peut-être une explication, des fantômes qui hantent ses jours et ses nuits.

Ils étaient enfants, ils jouaient, la vie leur souriait, une voiture s'arrête, un homme en descend, s'approche d'eux et.... des vies basculent.







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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Plus de quarante ans après sa disparition, le décès tragique en juin 1974 de la petite Marie-Dolorès Rambla est encore ancré dans la mémoire collective. En emportant la vie de cette jeune enfant de 8 ans, son bourreau a aussi endeuillé sa famille marquée à tout jamais par l'horreur.

Jean-Baptiste Rambla, dit Petit-Jean âgé de 6 ans à l’époque sera le dernier à voir sa sœur avant que celle-ci ne monte dans le véhicule d’un inconnu. Après deux jours d'angoisse, Marie-Dolorès sera retrouvée sans vie. Rapidement, l'enquête va mener jusqu'à Christian Ranucci, un jeune homme de 20 ans dont la culpabilité sera avérée. Quatre ans après la disparition de la fillette, ce dernier sera condamné à mort puis exécuté le 28 juillet 1976 à la prison des Baumettes.



Malgré ce verdict, la famille Rambla ne peut faire son deuil. Le fantôme de Christian Ranucci plane toujours au-dessus de leur tête. Cette affaire très médiatisée à l’époque va passionner les Français. En 1978, la sortie du roman « Le pull-over rouge » de Gilles Perrault, devenu un best-seller, va remettre en cause la culpabilité de Ranucci. Si cet homme était effectivement innocent, l'un des derniers condamnés à mort français a fait l’objet d’une erreur judiciaire. La graine du doute est semée dans l’esprit collectif. Christian Ranucci va donc apparaître comme une victime pour une partie de l’opinion publique ce qui aura comme effet d’anéantir un peu plus la famille d’immigrée espagnole de la petite Marie-Dolorès.



Rongé par le poids de la culpabilité pesant sur ses épaules, Jean-Baptiste Rambla n'a jamais pu s'en remettre. De cette peine immense, va naître un homme qui, après avoir été une victime, va devenir bourreau à son tour...

Agnès Grossmann, célèbre journaliste dans le milieu judiciaire, a décidé, dans son dernier essai, de retracer le parcours de Jean-Baptiste Rambla, devenu un criminel plusieurs décennies après la perte de sa sœur en ôtant la vie à deux femmes.

Par son travail d’écriture, Agnès Grossmann apporte un autre éclairage sur l’affaire Ranucci en mettant en exergue son impact sur Petit-Jean et de sa famille. Outre l’aspect social bien développé, j’ai trouvé cet essai particulièrement intéressant d'un point de vue historique et sociétal. Étant née à la fin des années 1980, cet ouvrage m'a permis de découvrir une époque et le débat passionné entourant la question de la peine de mort. J'ai aussi pu me rendre compte de l'évolution de la justice en France et de la question de la prise en charge des témoins et des victimes.

Nous pouvons nous demander quelles auraient été les issues judiciaires si l'affaire Ranucci s'était déroulée aujourd'hui et quels auraient été les impacts sur Jean-Baptiste Rambla...
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Nous sommes le 3 juin 1974. Un lundi de pentecôte ensoleillé qui va tourner au cauchemar pour la famille Rambla. Leur fille ainée Marie-Dolorès, 8 ans, va être violemment assassinée après avoir été enlevée en présence de son petit frère Jean-Baptiste. Un enfant de seulement six ans, impuissant et inconscient du drame qui se prépare et qui va changer sa destinée.

Le tueur âgé de seulement vingt reconnait très vite les faits. Il a mis les enfants en confiance en leur demandant de l'aider à retrouver son chien et en a profité pour enlever la petite fille. Les preuves sont accablantes. Il va même indiquer aux policiers l'endroit précis où il a caché l'arme du crime. L'affaire ultra-médiatisée déchaîne les passions, le peuple français réclame la tête de l'assassin.

Le procès se terminera par une condamnation à mort. Christian Ranucci sera guillotiné le 28 juillet 1976.

L'affaire aurait pu s'arrêter là, laissant la famille Rambla à son deuil, loin du brouhaha des médias.

Malheureusement, la sortie du livre le pull-over rouge en 1978, une enquête romancée sur cette affaire jetant le doute sur la culpabilité de l'assassin, va mettre le feu aux poudres et raviver la douleur de la famille endeuillée.

La parution de ce roman encensé par les médias va faire l'effet d'une bombe. Il va secouer le peuple et relancer le débat public houleux et passionné sur l'abolition de la peine de mort, mesure qui sera adoptée en 1981 sous le septennat de François Mitterrand. Christian Renucci sera l'avant-dernier condamné à être guillotiné en France.

La famille Rambla n'acceptera jamais que la culpabilité irréfutable du criminel soit remise en cause. le père va entreprendre une lutte acharnée pour lever le doute qui pèse sur la culpabilité du meurtrier de sa fille, entraînant son fils Jean-Baptiste dans sa bataille. Un fils déjà terriblement éprouvé qui se sent coupable de ne pas avoir sauvé sa soeur et qui va devenir un criminel à son tour, en assassinant brutalement deux femmes…



Tout comme l'affaire du petit Gregory, l'affaire Ranucci a enflammé l'opinion public en son temps. Un crime d'enfant abominable et incompréhensible, ultra-médiatisé et ne laissant aucun répit aux familles endeuillées.

Pendant plusieurs décennies, ce dossier qui fut un précieux levier pour l'abolition de la peine de mort a échauffé et partagé les esprits, revenant régulièrement sur la scène médiatique avec des livres, des films, des débats télévisés ou des reportages.

Avec force détails et beaucoup d'humanité, l'auteure du présent ouvrage revient sur la douleur et le traumatisme vécu par la famille Rambla qui s'est sentie dépossédée de son droit au deuil et attaquée par la vindicte populaire, les rendant coupables d'avoir favorisé l'envoi d'un homme à l'échafaud. Quarante ans après, le fils deviendra un assassin à son tour. Quelle part a joué le traumatisme d'enfance dans ce passage à l'acte ? Aurait-il tout de même tué ? Nul ne le saura jamais.

Difficile de ressortir indemne de cette lecture sur laquelle plane en permanence l'ombre inquiétante du chien noir !

Merci à Babelio et aux éditions Les presses de la Cité pour cette lecture.
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Le monde avant #metoo

Ce livre d'Agnès Grossman se présente comme une réflexion assez personnelle - comme celle de Lucia Etxebarria - sur les représentations "sexistes" dans la culture populaire (contes, séries, livres, publicité, musique) qui, répétées, créé inconsciemment chez nous l'idée que les femmes sont et doivent se soumettre au désir masculin.

Cette réflexion part de l'affaire Harvey Weinstein, la démarche est intéressante et très utile bien évidemment, ce que j'ai trouvé dommage en revanche c'est l'aspect un peu catalogue du livre avec des echaînements d'images décrites et commentées sans réelle analyse de fond.



J'ai trouvé dommage aussi de ne pas commenter les secteurs dans lesquels ces images et slogans apparaissent ni même l'évolution temporelle de ces réprésentations, les dates des divers documents utilisés n'étant mis qu'à la fin.. pas terrible pour la lecture !



Plusieurs sujets importants sont abordés mais trop brièvement développés : le jeunisme, la responsabilité des femmes dans la reproduction des idées machistes et l'injonction normative de la masculinité et de la virilité. Même si cette violence est ou paraît moindre, on voit pourtant beaucoup d'ados complexés du fait d'être trop maigres, trop gros, trop moches, pas assez musclés ou trop gentils pour plaire.



Malgré ces reproches, je ne perd pas de vue que l'auteure n'est pas sociologue mais journaliste - donc le manque d'analyse est pardonnable - et je considère tout de même cet ouvrage comme une bonne base de discussion sur le sujet qu'elle aborde.

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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Trop jeune à l'époque de l'affaire Ranucci, je ne garde aucun souvenir du déferlement médiatique qui avait suivi. Malgré tout, des années plus tard, lorsque j'ai eu l'occasion de lire "Le pull-over rouge", je me rappelle parfaitement ma réaction. Gilles Perrault avait avec moi, atteint son but, j'étais totalement persuadée de l'erreur judiciaire dans le procès du meurtrier de la petite Marie-Dolorès Rambla. Effectivement, tous les éléments rassemblés dans son livre était à décharge de l'accusé.



Je n'avais par contre jamais entendu parler de "l'affaire Rambla" ou comment Jean-Baptiste, le petit frère de Marie-Dolorès avait, à l'âge adulte, assassiné deux jeunes femmes. Je reconnais ici le talent de la journaliste Agnès Grossmann pour avoir fait, de manière impartiale me semble-t-il, une rétrospective de ces deux affaires liées par le sang. le traumatisme de Jean-Baptiste Rambla, alors âgé de 6 ans, témoin involontaire de l'enlèvement de sa soeur, rendu responsable indirecte de sa mort, a-t-il pu faire de lui le meurtrier qu'il est devenu à l'âge adulte ?

L'emballement médiatique lancé par la parution du livre de Gilles Perrault qui a jeté le doute sur la culpabilité de Christian Ranucci, le discrédit sur la justice et qui a fait peser le poids de sa condamnation à mort sur les épaules de la famille Rambla a-t-il fini d'ébranler sa personnalité fragilisée ? Devant la précision des faits relatés, étayés par des extraits du dossier judiciaire, chacun tentera de se faire une opinion. L'auteure relate évidemment le long débat sur la peine de mort qui a découlé de la première affaire et qui aboutira à son abolition. J'ai beaucoup aimé cette image du chien noir, symbole de la pulsion de mort qui dort en tout être humain, utilisée comme un fil rouge reliant les deux drames.



Je remercie Babelio et les Éditions Les Presses de la Cité pour m'avoir proposé ce livre lors d'une Masse Critique privilège. Si je n'ai pas su déterminer mon intime conviction par crainte de porter un jugement erroné sur mon semblable, j'y ai trouvé un récit passionnant et édifiant, magistralement documenté tout en restant accessible, mais surtout profondément humain, sur l'enchainement dramatique de ces deux affaires. 20/20 pour cette lecture qui continue à me hanter : ma recherche se poursuit désormais dans les multiples documentaires présents sur le net.
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Un grand merci à Babelio et les Éditions Les Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre magistral. J'ai bien entendu l'affaire du Pull-Over rouge j'étais petiote, mais je me souviens des débats autour de cette affaire, je pense que toute la France à cette époque avait suivi celle-ci et les autres aussi tragiques du même acabit. J'ai lu également le pull-over rouge bien plus tard, et tout comme l'explique si bien Agnès Grossmann, il m'avait laissé dans un doute terrible, comme dans l'incapacité à départager le vrai du faux. Alors quand Babelio m'a proposé ce livre, je me suis dit : enfin je vais peut-être y voir plus clair après tant d'années. Et effectivement, ce livre éclaire très bien toute l'affaire de ce crime et toutes les conséquences qui en écoulent. Notamment le cas du petit Jean devenu lui aussi assassin. C'est parfaitement bien étudié, détaillé, on avance pas à pas, avec toutes les facettes du côté de la famille de la victime, et la mère de Christian, les médias etc... comment la vie de cette famille a été anéantie le jour du drame mais tout au long de leur vie. Alors forcément, tant de réflexions naissent à la lecture de ce livre. Comment un roman a pu renverser l'opinion du public, ravager la vie de toute une famille et sans doute pousser le petit Jean de devenir à son tour l'assassin.

C'est terrible, on lit ce livre et ne se demande comment une telle affaire a pu devenir ce qu'elle est devenue. Il y a beaucoup de petites choses, qui font que ... mais il y a qu'une seule vérité. Et cette vérité n'a jamais à mon humble avis été rétablie clairement. Car malgré tout, le doute subsiste par ce pavé dans la mare le fameux pull-over rouge. Bien dommage qu'à cette époque, les tests ADN n'étaient pas là pour ne plus douter.

Je suis éclairée, et je me sens comme trompée par le roman de Gilles Perrault, certes ça reste un roman, mais un roman qui a fait bien des dégâts. Et je me pose la question du pouvoir des mots dans une population, comment on peut retourner le cerveau des gens quand on leur montre qu'un seul chemin en leur détournant le regard d'une autre voie possible.

Excellent récit qui devrait aider des lecteurs comme moi qui a longtemps resté dans le doute.

Encore un grand merci pour cette lecture très intéressante.



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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

L'affaire Ranucci est restée dans l'esprit de tout le monde comme le moment charnière qui a permis l'abolition de la peine de mort. Même si Christian Ranucci n'a pas été le dernier condamné, il demeure le symbole de ce changement dans notre civilisation.



Dans cet essai, Agnès Grossmann nous remémore le déroulement des évènements. Elle nous raconte l'enlèvement de la petite Dolorès Rambla, la découverte de son cadavre, l'accident de Ranucci et tous les éléments qui ont permis de l'inculper. Elle s'attarde ensuite sur la parution du livre « le pull-over rouge », sur sa médiatisation et sur le rôle qu'il a joué sur l'arrêt de la peine capitale. Ce résumé des faits remet toute l'histoire à plat et nous offre une vue d'ensemble, particulièrement bien documentée, qui ne laisse pas de place aux suppositions.



Mais ce récit n'est pas seulement un compte-rendu d'enquête implacable. Il prend toute son ampleur lorsqu'il regarde de l'autre côté du rideau. En s'intéressant aux conséquences sur la famille Rambla, l'autrice démontre la force de nuisance des médias. Avec comme seul objectif de faire du spectacle et de l'audience, la machine journalistique, politique et culturelle écrase tout sur son passage, même les victimes. Ce livre permet de ramener ce drame judiciaire à ce qu'il est vraiment : un drame humain. Entrainé dans le flot de l'exaltation populaire, on n'oublie souvent qu'il y a des personnes derrière nos revendications.



Je suis trop jeune pour avoir eu une connaissance poussée de cette tragédie. Mais dans mon inconscient, comme dans celui de la plupart des gens, les doutes étaient vraiment fondés et cette condamnation pouvait être une erreur judiciaire. Grâce à ce livre d'Agnès Grossmann, très agréable à lire, la vérité est enfin rétablie. Je connais maintenant tous les tenants et les aboutissants de cette triste histoire ! Passionnant !
Lien : https://youtu.be/lAdSLohn_3I
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Annie Girardot : Le tourbillon de la vie

L'auteur a le grand talent d'employer les mots justes et d'enchaîner les phrases rythmées pour produire un tourbillon d'écriture qui nous emmène sur le chemin de la carrière et de la vie d'Annie Girardot, actrice souvent "préférée" des Français car elle incarnait à leurs yeux la femme de tous les jours, la femme simple, courageuse et juste, véritable phoenix.

Avec une grande intelligence d'écriture, Agnès Grossmann ralentit imperceptiblement le rythme lorsqu'elle aborde les fins de vie et de carrière de l'actrice, douloureuses et émouvantes.

Ce livre a humecté mes yeux et m'a permis de retrouver la personne que j'ai vu pendant quelques décennies sur les écrans ainsi que d'en savoir un peu plus sur sa personnalité mais aussi sur sa trajectoire artistique.

En refermant cet ouvrage, la peine et la tristesse devant une vie qui finit si mal rappellent fort à propos que la vieillesse est un naufrage et que , jamais, il ne faudrait vieillir.
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Un fait divers survenu il y a plus de 40 ans va bouleverser la vie de plusieurs personnes.

Le livre commence sur le procès de Jean-Baptiste Rambla à la cours d’assises de Toulouse en décembre 2020, pourquoi est-il jugé pour avoir commis un meurtre une 2ème fois ?

Agnès Grosmann nous retrace l’histoire de Jean-Baptiste Rambla, et tout commence le 03 juin 1974 ou il est témoin de l’enlèvement de sa sœur Marie Dolorès, alors qu’il est âgé de 6 ans et sa sœur 8 ans. Elle sera retrouvée morte quelques jours plus tard. Un fait divers qui a défrayé la chronique.

Agnès Grosmann a fait un vrai travail journalistique, elle remonte le fil du temps,et nous relate les différents point de vue de tous les protagonistes. Le traumatisme de Jean et de ses parents. Une famille qui n’a pas pu faire son deuil. Le procès de Ranucci, ses aveux, son mépris. L’opinion publique qui s’en mêle, sans oublier les journalistes, les avocats. Le débat sur la peine s’installe. Il ne faut pas oublier le contexte d’une époque et les méthodes policières. Un roman : le Pull-over Rouge, qui remet en cause toute l’affaire judiciaire.

Un récit très objectif, et très précis sur le destin d’une famille pris dans une tourmente médiatique. J’ai bien aimé son style d’écriture et sa fluidité. L’auteure nous relate les faits, sans jamais exprimer son opinion. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’humanité et de dignité vis à vis de la famille Rambla. Il y a un vrai travail de documentation. Elle tente de nous expliquer et de savoir pourquoi Jean-Baptiste Rambla est devenu un criminel sans lui chercher des excuses.

Je ne connaissais pas cette histoire, car je suis trop jeune sûrement. J’ai trouvé ce livre très intéressant au temps d’un point de vue et historique que sociétal.

Je remercie Babelio et les Éditions Les Presses de la Cité pour m'avoir proposé ce livre lors d'une Masse Critique privilège.
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Le monde avant #metoo

A travers des images de publicité et même à travers le conte du Petit Chaperon Rouge, l'auteure nous parle ( avec humour) du machisme.



On parle des hommes qui étaient abreuvés par la pop culture, montrant des hommes dominateurs et des femmes, objets sexuels.

Ex: cette publicité pour Dolce Galbana, montrant une femme très sexy, au sol, qui n'ose regarder le bellâtre, à demi nu, penché sur elle, alors que d'autres mâles assistent à la scène...

Image glacée, certes, mais véhiculant presque un "appel au viol"!





Souvenez vous du Loup, qui trompe le petit chaperon rouge... Pour certains ou certaines, ce serait même la faute de la petite, qui se promène dans les bois, avec une tenue affriolante...

Ce livre nous montre qu'il y a un avant #metoo, et peut être un après, je l'espère.



Mesdames, lisez ce livre et balancez vous aussi votre porc! En France, ce mouvement a été "perverti" par un contre mouvement parlant de galanterie française...

Désolant, pour l'image du "french lover".
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

#GrandPrixdesLectricesElle2022



Ça vous dit quelque chose l'Affaire du Pull-Over Rouge ?



C'est l'histoire de la petite Marie-Dolorès Rambla, et de son meurtrier, Christian Ranucci, condamné à mort et exécuté le 28 juillet 1976, liés pour toujours dans l'histoire judiciaire française.



D'abord parce que Christian Ranucci, 22 ans au moment de son exécution a été l'un des derniers condamnés à mort de l'histoire de France, à un moment où les débats sur l'abolition de la peine de mort étaient déjà vifs dans l'opinion publique.



Ensuite, et c'est pour cela que je connaissais cette affaire, parce qu'on a fait de Ranucci le symbole de l'erreur judiciaire, notamment grâce au livre de Gilles Perrault « Le pull-over rouge », qui a érigé en victime celui qui n'a jamais été qu'un assassin.



Enfin, parce que l'on retrouve Jean-Baptiste Rambla, le petit frère de l'enfant assassinée, celui qui était aux côtés de sa sœur le jour de l'enlèvement, sur les bancs des accusés près de 40 ans plus tard, condamné pour le meurtre de deux femmes.



La journaliste Agnès Grossmann s'est emparée de cette affaire : elle revient sur les faits, les aveux de Ranucci, les témoignages, les enjeux d'une affaire qui aura suscité l'émotion oui, le débat assurément et qui aura également servi la cause de l'abolition de la peine de mort malgré toutes les approximations de ceux qui se sont empressés de crier à l'erreur judiciaire.



A. Grossmann analyse également les conséquences de cette affaire très médiatisée sur la famille Rambla. Sur Jean-Baptiste évidemment, qui affirma lors de son procès avoir été hanté toute son existence par le fantôme de Ranucci mais aussi pour le père, l'infatigable Pierre Rambla auquel Grossmann rend un vibrant hommage.



Une enquête impressionnante, qui cherche à rétablir la vérité des faits, et dresse en filigrane le portrait d'une époque, pas si lointaine, où on se demandait encore si la peine de mort était justifiée.

Un travail remarquable, pour les passionnés d'affaires judiciaires, et tous les autres !
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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

Lecture pour le Prix des lectrices Elle.

Je connais l’histoire de Ranucci par le nom « le pull-over rouge » que je n’ai jamais lu. Agnès GROSSMAN, journaliste, a étudié en profondeur ce sordide fait divers mais le véritable sujet du livre est le frère de la petite assassinée qui a lui-même tué deux personnes, une fois adulte.

A la lecture de ce livre, on voit que la folie médiatique des années 70 n’a rien à envier à celle de l’ère d’internet. Les médias savaient se déchainer et prendre parti sans chercher à comprendre les faits. La seule chose qui comptait était de vendre du papier, parfois des torchons sans se préoccuper des sentiments des familles des victimes. Rien ne change de ce côté-là ! Cela me fait penser au livre « Le Voyant d’Etampes » lu dans le cadre de ce prix sur l’acharnement médiatique.

Je n’ai pas de recul sur l’histoire pour ne m’y être jamais intéressée, mais dans celle que propose Agnès GROSSMAN, Gilles PERRAULT s’abat sans cesse sur la famille RAMBLA, tout d’abord avec « le pull-over rouge » puis à travers de nombreux autres livres. Toute cette prolixité sur l’affaire m’interroge : n’y a-t-il pas un moment où cet homme aurait pu se rendre compte qu’il s’acharnait sur les parents des victimes et les empêchait de tourner la page en remuant sans cesse le couteau dans la plaie ?

Cette sordide histoire a été jugée dans un contexte particulier : les jurés ont dû composer avec une ferveur médiatique due à cette histoire mais aussi à d’autres crimes sordides d’enfants qui ont eu lieu à l’époque de l’instruction du dossier. Le peuple réclamait la tête de ces criminels sadiques. La sentence a donc été la plus radicale possible.

De tout ce tapage médiatique, l’enfant Jean-Baptiste RAMBLA ne sera pas protégé. Pire, son père le prendra presque à partie, s’acharnera sur son enfant, jeune et plus tard adulte, seul véritable témoin de l’enlèvement. Aucun psychologue ne le rencontrera, personne ne se souciera de sa peine, du choc subi et de la responsabilité qu’il pense endosser.

C’est ainsi que l’on arrive à la seconde partie du livre sur les crimes de Jean-Baptiste RAMBLA, obsédé toute sa vie par le traumatisme violent du rapt de sa sœur. Il n’évoquera d’ailleurs que cela lors de ses procès, il faudra que le juge lui rappelle plusieurs fois qu’n’est pas là pour le meurtre de son aînée mais pour ceux qu’il a perpétrés.

On ne peut pas s’empêcher de penser que s’il avait reçu des soutiens psychologiques, il n’en serait peut-être jamais arrivé à ses actes odieux. Personne ne le saura mais l’interrogation est légitime.

Ce livre m’a noué le ventre tout d’abord parce qu’il s’agit d’un meurtre d’enfant, que l’abominable n’a pas d’explications et que personne n’est à l’abri. Ce livre m’a bouleversé car les vies humaines ne sont pas considérées, celles qui ne sont plus et celles qui demeurent avec leurs souffrances. On s’acharne sur elles, on n’en fait pas cas, on ne regarde pas l’autre souffrir, on raconte même ces histoires de meurtres dans des manuels d’école. Mais où est le respect ?

Dans ce livre, il est dans les paroles de l’auteur. Elle évite intelligemment les affres du racolage et du voyeurisme, elle a su respecter les familles des uns et des autres.

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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci



Agnès GROSSMANN. L’affaire Rambla ou le Fantôme de Ranucci.



Le 3 juillet 1974, à Marseille, Jean-Baptiste Rambla, âgé de six ans voit sa sœur, Marie-Dolorès, être enlevée quasi sous ses yeux. Le cadavre de la petite fille est retrouvé trois jours plus tard. A l’issue du jugement, L’assassin présumé, Christian Ranucci est condamné à mort, exécuté, guillotiné dans la foulée. La grâce présidentielle n’a pas été activée par Giscard D’ESTAING. Une affaire judiciaire classée, manu militari. Il n’y a pas eu appel…. Peu après Gilles PERRAULT publie « Le pull-over rouge ». Un brûlot, qui tente d’innocenter Ranucci. Un mort pour rien.



C’est les larmes aux yeux que j’ai assisté aux obsèques de la petite victime. Le dossier d’instruction est mené tambour battant. D’autres enfants sont enlevés mais l’issue est plus heureuse, moyennant une rançon. La France a peur. Cependant des zones d’ombres apparaissent et le dossier doit être clos. Il y a un assassin, il faut un jugement impitoyable. La déposition de Maître MATTEI jette un trouble : présentation d’un individu avec un pull-over rouge et le véhicule , une Simca 1100 ou un coupé Peugeot 304 ? Le procès Ranucci a lieu en mars 1976. L’exécution du présumé coupable a lieu le 28 juillet 1976. Au cours de ce procès, nous voyons apparaître des grands noms de la justice : Gilbert COLLARD, Paul LOMBARD, le juge MICHEL, l’avocat général Armand VIALA…. C’est cette exécution qui incitera Eric DUPONT-MORETTI à s’orienter dans le domaine de la justice, pour défendre les faibles.



En décembre 2020, en pleine pandémie, jJean-Baptiste Rambla est jugé à Toulouse pour un meurtre commis en 2017. Au fil de ma lecture, j’apprends qu’il a déjà commis un assassinat en 2004. Jean-Baptiste, le petit frère de Marie-Dolorès n’a jamais accepté la thèse défendue par PERRAULT dans son livre, « Le pull-over rouge », et qui sous-entendait qu’un innocent avait été guillotiné. J’ai lu ce récit lors de sa parution, en septembre 1978, quatre ans après l’assassinat de la petite fille et deux ans après l’exécution de son « soi-disant »  meurtrier. Je me souviens avoir été fortement impressionné par l’enquête minutieuse menée par l’auteur, les révélations sur les défauts, l’absence des preuves irréfutables, des témoignages un peu flous… Mais un homme, jeune a payé de sa vie. Cette exécution sera à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France qui sera mise en place par MITTERRAND en 1981. S’agit-il d’une erreur judiciaire ?



Marie-Dolorès et Jean-Baptiste étaient deux enfants aux relations fusionnelles. Dès sa disparition, Jean-Baptiste ne sera plus qu’un enfant à la dérive, obsédé par sa culpabilité, il s’estime responsable de l’enlèvement de sa sœur et de sa mort. Il vit dans l’ombre de Marie-Dolorès. A l’époque, en 1974, les dommages collatéraux, provoqués par de tels drames ne bénéficient d’aucune attention. Aucun suivi psychologique n’est donc porté à la famille et encore moins aux enfants.



Dans ce documentaire, Agnès GROSSMANN analyse l’affaire Ranucci avec beaucoup de sérieux, de finesse. Elle la décortique. Elle nous dévoile les arcanes de la justice et nous permet d’appréhender la psychologie de Jean-Baptiste Rambla, victime collatérale du meurtre de sa sœur et assassin , quarante années plus tard. Ce dernier, animé par la vengeance, se révèle être un manipulateur, un mystificateur, un imposteur.



Merci à Agnès pour cette étude exhaustive de ces faits divers. Il n’est pas fréquent qu’une victime devienne bourreau. Je conseille vivement la lecture de cet essai. Pour ma part, je l’ai lu en une après midi. Bonne lecture. ( 13/03/2022) .

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L'Affaire Rambla ou le fantôme de Ranucci

J'avais découvert Agnès Grossmann avec "Les blondes de l'Histoire", paru en 2018, un récit passionnant et très bien écrit sur le destin hors norme de certaines blondes connues dont la plus glaçante d'entre elles, Magda goebbels.

J'avais également lu "Le Pull-over rouge" de Gilles Perrault sur l'affaire Ranucci en 1978, alors que j'avais 19 ans; j'avais été choquée et bouleversée par ce que laissait entrevoir ce livre : une possible erreur judiciaire ayant conduit Ranucci à l'échafaud.

Alors quand Babelio m'a proposé cet essai dans le cadre d'une Masse critique privilégiée, j'ai immédiatement dit oui, enthousiaste.

Agnès Grossmann n'écrit pas un enième livre sur l'affaire Ranucci mais elle nous montre ce drame et toute la polémique, la remise en cause de la chose jugée, l'opportunisme politique et la recherche par les media du sensationnalisme du point de vue de la famille de la petite victime qui a été détruite irrémédiablement.

Elle commence par nous rappeler la succession des faits irréfutables à partir de l'enlèvement, le 3 juin 1974, de la petite Marie-Dolorès Rambla, 8 ans, devant chez elle dans une cité marseillaise et en la présence de son petit frère Jean-Baptiste, dit Jean, 6 ans. Elle fut retrouvée assassinée 3 jours plus tard. Christian Ranucci qui a avoué le meurtre, qui a indiqué où se trouvait l'arme du crime et qui a été reconnu par plusieurs témoins alors qu'il était avec la petite fille, se rétracte ensuite mais ils sera exécuté en juillet1976 après que le président Giscard d'Estaing ait refusé la grâce. La famille Rambla peut commencer son terrible deuil.



Mais c'est sans compter sur Gilles Perrault, un ex-avocat, ex-journaliste, militant communiste et écrivain qui s'empare de cette affaire et à partir d'un pull-over rouge trouvé près de la scène de crime et qui n'aurait pas appartenu à Ranucci, il instille le doute quant à la culpabilité de celui-ci dans le célèbre "Pull-over rouge" paru en 1978 et dont un film éponyme sera adapté en novembre 1979.



L'auteure, qui ne doute pas de la culpabilité de Ranucci au vu de toutes les preuves, replace l'affaire dans le contexte de l'époque pour expliquer la condamnation à mort puis la remise en cause du jugement. En janvier 1976, c'est l'affaire Patrick Henry qui a assassiné un enfant de 7 ans, dont il connaissait la famille et qui a menti avec un sang-froid glaçant; or, le procès de Ranucci s'est ouvert le 9 mars. le 21 juillet 1976, un enfant de 6 ans est enlevé près de Toulon, il sera retrouvé noyé le lendemain, deux jours après le dépôt demande de grâce par les avocats de Ranucci. La population est chauffée à blanc, saisie par une hystérie collective qui a influé certainement sur l'issue du procès et le rejet de la grâce par le Président.



L'affaire Ranucci et le livre "Le Pull-over rouge", emblème de l'erreur judiciaire irréparable, a servi la cause de l'abolition de la peine de mort. Agnès Grossmann démontre à quel point ce livre est truffé d'erreurs, d'approximations, voire de mensonges, certains faits occultés car ils ne corroborent pas la thèse de l'erreur judiciaire. Mais, peu importe la vérité des faits, ce livre a plus fait pour l'abolition que tous les discours politiques. Même Robert Badinter l'a cité dans son fameux réquisitoire, à l'Assemblée Nationale, en tant que Garde des Sceaux, qui a conduit à l'abolition de la peine de mort le 9 septembre 1981.



Ce qu'elle veut souligner, et elle le fait très bien, c'est que tout ce que ce déchaînement a eu comme conséquences sur la famille Rambla qui n'a jamais accepté que Ranucci soit considéré comme une victime et à laquelle on a refusé le droit au deuil et à l'oubli. le père s'est battu toute sa vie, aux dépens de tout le reste, contre les tentatives de réhabilitation de l'assassin de sa fille puis il a passé le flambeau à son fils Jean, un Jean très fragile, qui s'est senti, toute sa vie, coupable de ne pas avoir défendu sa soeur et de lui avoir survécu. Il a vécu toute sa vie dans l'ombre de sa soeur disparue, n'a jamais été suivi et aidé psychologiquement, consommant de la drogue depuis l'âge de 14 ans, envahi par une rage et une colère pour la façon dont sa famille a été traitée, qui ont fini par exploser par le meurtre de deux femmes : son employeuse et maîtresse en juillet 2004 (condamné à 18 ans de prison) puis d'une jeune inconnue en juillet 2017, alors qu'il est en liberté conditionnelle (il est condamné, en 2020, à la prison à perpétuité assortie d'une peine incompressible de 22 ans).



C'est avec beaucoup d'empathie et d'humanité envers la famille Rambla qu'Agnès Grossmann retrace leur destin tragique après une enquête approfondie, dont elle replace les faits dans leur contexte de l'époque. Son récit est un réquisitoire contre les rumeurs, les à peu-près journalistiques, la recherche du sensationnalisme à tout crin sans tenir compte de l'aspect humain. Malheureusement, rien n'a changé et les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène avec des hommes et des femmes jetés en pâture de la vindicte populaire, sans jugement, souvent sur la base de fake-news.



Ce récit est passionnant et émouvant; il m'évoque Florence Aubenas avec "L'inconnu de la poste" qui a, comme Agnès Grossmann, essayé d'insuffler un peu d'humanité dans un drame, remettant la famille de la victime au centre de son enquête journalistique.



Je remercie Babélio et les éditions des Presses de la Cité pour cette relecture argumentée et poignante d'un fait divers qui avait marqué mon adolescence.



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L'enfance des criminels

Faut-il chercher le crime dans la jeunesse du criminel ? tel est la question. Viol, inceste, violence conjugale, alcoolisme, abandon, famille d'accueil, autant de point communs qui pourraient suffire à expliquer le crime... Dans l'analyse que nous livre l'auteur de ce document, pas de justification, pas d’apitoiement, de l'horreur... et de l'incompréhension. Ce qui fait peur, par delà les faits, c'est la responsabilité de notre société avant tout, car le point commun entre tous ces criminels, c'est que les institutions sont passé à côté et ont une responsabilité immense dans ces drames... Famille, Ecole, Justice, Police, Médecine... Un document à lire absolument ...
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L'enfance des criminels

Agnès Grossmann est une journaliste qui écrit des documentaires pour la télévision, notamment pour la célèbre émission de France 2 « Faîtes entrer l’accuser ». Bizarrement, Agnès Grossmann a une peur bleue des tueurs en série et c’est pour cela qu’elle cherche à en savoir plus sur eux, pour surmonter cette peur. Je trouve cela vraiment courageux.



Dans ce livre, Agnès Grossmann va nous parler des tueurs en série dont tout le monde a entendu parler, même si cela n’est pas de notre époque. En commençant par Patrice Allègre, puis Marc Dutroux, en passant par le couple sordide de Michel Fourniret et Monique Olivier, mais encore Guy Georges, Fr ancis Heaulmes, ainsi que l’effroyable Emile Louis (dont j’avais une peur bleue aussi étant petite), pour finir par Thierry Paulin et Mamadou Traore. Elle va nous raconter leur enfance, toutes plus tristes les unes que les autres. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, elle revient sur le triste sort de leurs victimes, celles qui ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment comme on dit. Cela m’a vraiment fait froid dans le dos.



En me procurant ce livre, j’avais des craintes. J’avais peur que l’on trouve des excuses à ces hommes, ces fauves, ces vampires, qui ont faim de sang, qui ont besoin de tuer pour exister. Mais la quatrième de couverture m’a rassuré et je me suis lancée. Parce que moi qui suis curieuse, j’avais aussi envie de comprendre pourquoi, pourquoi ce sont devenus des monstres.



Grâce à ce livre, j’ai beaucoup appris sur les différentes personnalités. Sur différents termes que peuvent utiliser les psychiatres ou les psychologues. Mais aussi sur l’enfance. Ce qu’un manque, que ce soit affectif ou autre, dans l’enfance, pouvait marquer à un point que j’étais loin d’imaginer. Tous les criminels qu’Agnès Grossmann évoque dans son livre ont eu, de manières différentes, une enfance difficile : des parents alcooliques, des enfants violés, des parents absents, des abandons, des parents violents entre eux ou sur leurs enfants, des préférences…



Mais ne généralisons pas ! Beaucoup d’enfants ont eu une enfance difficile, et pourtant, ils ne se sont pas tous transformer en tueur, violeur et tout ce qui va avec ! Et heureusement dirais-je ! Alors, pourquoi ces personnes qui ont ce point en commun sont-ils devenus des diables en personne ?



Ce que je retire de cette lecture, c’est que l’enfance ne fait pas tout. Serge Bornstein, neuropsychiatre, nous informe que, selon lui, la personnalité d’un enfant se fait de sa naissance jusqu’à l’âge de ses quatre ans. Mais pour moi, l’avenir ne se trace pas ici. Chacun est libre de mener sa vie comme il le désire par la suite. Et dans cette enquête d’Agnès Grossmann, je me rends compte de cela. Je pense donc que tous ces prédateurs ont choisi le crime pour exister, pour se sentir enfin supérieur, eux qui ont un sentiment d’infériorité, qui n’est pas qu’une impression, dans cette société.



Je vous laisserai donc le soin de vous faire votre propre idée en lisant ce livre et je termine cette critique en ayant, comme je l’ai eu tout au long de ma lecture, une énorme pensée aux victimes ainsi qu’à leurs familles. Pour que jamais cela ne recommence, il faut parler, au risque de choquer, chose qu’Agnès Grossmann a eu le courage de faire ici.

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